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Romain Danzé : « On parle des branleurs, mais il y a plein de mecs sympas »

Nous sommes allés remettre son trophée à Romain Danzé, Ballon d'Eau Fraîche 2014/2015. L'occasion d'un entretien riche et ouvert sur son métier, le milieu et ses travers, et les médias.

Auteur : Julien Momont et Raphaël Cosmidis le 28 Mai 2015

 

 

Et notre Ballon d’Eau Fraîche 2014/2015 a surgi, à peine en retard, lunettes de soleil à la main et chemise ouverte, dans le décor paisible du centre d’entraînement du Stade rennais. "Pour une fois, il fait beau", nous glissera-t-il en riant pendant l’entretien. Son bronzage suffisait à en attester. Confortablement installé dans un fauteuil rose fluo au couinement agaçant, il a répondu pendant plus d’une demi-heure à nos questions, avant de devoir s’éclipser, pressé par le temps, non sans avoir fièrement posé trophée en mains au préalable.

 

Sur le chemin du retour, on pense forcément aux questions géniales que l’on n’a pas posées, on peine à retranscrire un bout de discussion décousue, on regrette certaines formulations... On espère toutefois que le résultat final reflète bien notre conversation franche et ouverte avec le cinquième lauréat du trophée, qui n’a esquivé aucun sujet.

 

 

 

 

Tu connaissais le Ballon d’Eau Fraîche?
Ça fait trois ans que je le connais. Je l'ai découvert quand j'ai été nominé, en fait. Donc ça fait trois ans que je le suis, et cette année, c'est la bonne.

 

Qu'est ce que ça fait d'enfin le gagner?
Franchement, je suis content. C'est touchant quand même, ça reste un trophée. En plus, ce sont les internautes qui votent. Donc c'est bien, et puis ça représente des valeurs qui me tiennent à cœur aussi. C'est sympa.

 

Est-ce que tu verrais d'autres candidats potentiels en Ligue 1?
Mais il y a beaucoup de mecs sympas! On n'en parle pas beaucoup, c'est ça le problème. On parle des bad boys ou des branleurs, mais il y a plein de mecs sympas.

 

Au Stade rennais, un autre joueur aurait pu le mériter?
Pour l'ensemble de sa carrière, je dirais Sylvain Armand, oui. Pour ses quinze ans de carrière.

 

Même lui le Nantais devenu Rennais?
Oui mais bon, il y a eu neuf ans à Paris, ça va, il est pardonné.

 

On va être un peu provoc': qu'est-ce que ça fait de gagner enfin un trophée? Il n'y a pas un cimetière indien sous le stade de la Route de Lorient?
(Rires) On commence à se poser la question sérieusement. On commence à y réfléchir, parce qu'on est un peu le Clermont (l’ASM, en rugby) du football. Mais bon, eux, ils ont réussi à gagner une finale, donc pourquoi pas nous plus tard...

 

Ça trotte dans les têtes?
Ça trottera toujours dans les têtes, c'est sûr. On court après depuis tant d'années chez nous... Et puis, on a reçu des grosses claques à chaque fois. Tu ne peux pas l'oublier. C'est impossible.

 

Comment tu te comportes sur le terrain? Tu aimes bien parler avec tes adversaires?
Oui, je parle avec mes adversaires, avec l'arbitre... Je suis assez tranquille, je suis rarement énervé. Ça m'est arrivé, mais très rarement.

 

 

« C'est touchant, ça représente des valeurs qui me tiennent à cœur »

 

Tu chambres?
Non non, c'est juste discuter sur des décisions, sur le match, sur un peu tout quoi.

 

De quoi on peut se parler sur un terrain entre adversaires?
Tu peux parler de l'arbitre, tu peux lui dire "Non, là, vraiment, y avait pas faute, y avait rien", sur un coup qu'il a pu recevoir lui demander si ça va mieux...

 

Il n'y a jamais un adversaire qui t'a chambré, qui parlait un peu trop au point d'être près de craquer?
Ça arrive rarement, c'est plus de l'énervement dû au match. Entre joueurs, ça va. Après, c'est toujours pareil, il y en a qui ont des grandes bouches, mais quand il faut y aller il n'y a plus personne (rires)...

 

Comment tu vis une situation d'injustice par rapport à l'arbitrage?
Ça énerve, forcément. Sur le coup, tu es très énervé. Mais après, quand tu te rassois, que tu regardes l'action à la télé et que même sur trois ralentis, tu n'arrives pas trop à savoir, tu te dis que bon...

 

En plus, les arbitres, vous les connaissez avec le temps...
Oui, ce sont presque des collègues de travail. De toute façon, on a besoin d'eux.

 

Dans les médias, on sent un rapport de défiance entre les joueurs et les arbitres, il y a toujours des débats sur le niveau de l'arbitrage...
Encore plus maintenant, parce qu'il y a tellement de caméras que tout le monde arrive à avoir un avis, sur chaque situation. Avant, tu avais peut-être moins d'images, donc en fin de compte tu en parlais moins, tu avais moins de situations chaudes. Là, pratiquement à chaque faute, tu en as qui sont d'accord et d'autres qui ne sont pas d'accord. Toutes les décisions sont contestées tout le temps.

 

Est-ce qu'après coup, tu as déjà regretté certaines de tes réactions sur le terrain?
Non, je pète rarement les plombs. Tout ce que je fais, j'en ai conscience en fait.

 

Et toi qui a connu Fred Antonetti, est-ce qu'à la fin ça s'équilibre vraiment?
(Rires) Bien vu. Oui oui, normalement oui... Ça s'équilibre. 

 

 

 

Ce serait quoi, ton foot idéal?
Il est bien, notre football. Celui qu'on a là, il est bien. Il ne faut pas être négatif, il est bien, on a de la chance d'avoir un football comme ça en France... Après, c'est peut-être pas le meilleur foot au monde, mais en tout cas, il ne va pas dans le mur.

 

Pourtant, il y a un courant de pensée qui dit que le football français va mal...
Tu as deux équipes en quarts de finale de la Ligue des champions...

 

Mais les moyens du PSG faussent un peu la donne.
Mais on a de la chance d'avoir le PSG avec nous!

 

L'Europa League, elle, est un peu dénigrée en France, on ne la joue pas toujours, Rolland Courbis dit qu'il ne veut pas la jouer...
Mais parce que les clubs français n'ont pas le budget et les moyens pour avoir deux équipes comme peut l'avoir Tottenham. Tottenham a deux équipes: une pour la semaine, une pour le week-end. En France, on ne peut pas avoir deux équipes comme ça. Je ne suis pas d'accord sur le fait que les clubs français ne jouent pas l'Europa League. Nous, on l'a entendu à chaque fois qu'on a joué la coupe d'Europe... Mais de toute façon, quand vous jouez un match, vous jouez pour le gagner!

 

Est-ce que tu joues encore aujourd'hui avec l'état d'esprit que tu avais quand tu étais gamin?
Non, c'est impossible. C'est impossible, à partir du moment où ça devient ton métier, de jouer comme quand tu jouais dans la cour d'école. On a trop d'enjeux, il y a trop de responsabilités. Vous ne vous rendez pas compte, si nous on descend en Ligue 2, il y a dix emplois là-haut qui sautent. Non, on ne joue pas comme ça, pour s'amuser. Il y a une responsabilité, une pression, des enjeux...

 

Tu as un rôle particulier au Stade rennais, tu représentes le centre de formation, le club. Tu ressens ça comme une pression ou une chance?
Non, ce n'est pas une pression, c'est plus une chance pour moi, de pouvoir jouer depuis quinze ans maintenant dans le même club, d'avoir passé tous les échelons comme ça, de connaître tous les gens ici. Tu les représentes quand tu entres sur le terrain, parce que la vitrine du club, c'est quand même ton équipe première. Donc pour moi, c'est plus une chance.

 

Tu rêvais de quoi quand tu étais gamin?
D'être footballeur professionnel. Dans n'importe quelle équipe, jouer tout le temps...

 

Aller à l'entraînement tous les jours... Il paraît que ce n'est pas la partie préférée du boulot...
Ça dépend des jours (rires). Ça dépend des entraînements. Mais cette saison, on était un bon groupe, il y avait une bonne ambiance. Il y a eu quelques semaines un peu tendues, mais l'année a été bien.

 

Tu as aussi découvert un nouveau poste, milieu de terrain. Tu as vécu ça comment? Ça t'a plu?
C'était à Lyon (défaite 2-0), le premier match de la saison. Étant un joueur de côté, j'ai tout le temps une ligne derrière moi. Donc je sais que derrière moi, il n'y a personne. Au milieu, tu en as partout... J'avais eu du mal, quand même. Les repères sont complètement différents. C'est compliqué. Il aurait peut-être fallu un peu plus de temps.

 

 

« Il est bien, notre football.
On a de la chance d'avoir un football comme ça en France »

 

Au Bayern, il y a Philipp Lahm qui l'a fait aussi, il y arrive plutôt bien. Tu regardes un peu le Bayern de Guardiola?
Oui. C'est très fort ce qu'a fait Guardiola, je trouve. D'amener comme ça une philosophie de jeu dans un club complètement différent. On a bien vu le changement: quand Guardiola est arrivé, ils sont passés à 80% de possession de balle pratiquement. C'est incroyable de changer le jeu d'une équipe et des joueurs comme ça, en peu de temps.

 

Il y a plusieurs écoles de joueurs, ceux qui ne regardent pas trop le foot, et ceux qui regardent beaucoup. Tu es de quel côté?
Je regarde beaucoup de foot. Ce qui passe a la télé. En plus maintenant, il y a des matches pratiquement tout le temps.

 

Tu observes avec un regard de spectateur ou toujours pro?
Ça dépend des matches. Les matches de Ligue 1, tu regardes quand même un peu plus attentivement ton adversaire direct. Pour la Ligue des champions, là, tu es spectateur lambda et tu te régales.

 

Jonathan Brison disait dans un reportage qu'il était un "homme lambda". Est-ce que tu te considères comme ça aussi?
Je suis quand même un privilégié. Je sais que j'ai la chance de faire ce que beaucoup de gamins aimeraient faire et que des adultes auraient aimé faire. Après, une fois que je sors d'ici, je suis un mec normal, oui. 

 

Tu te balades un peu en ville? On te reconnaît?
Oui, j'habite en ville. Je ne suis pas forcément reconnu, à Rennes les gens sont assez tranquilles. Et puis, j'ai un physique qui passe un peu inaperçu, donc ça va (rires).

 

On critique beaucoup la jeune génération sur son comportement. Qu'est-ce que tu en penses?
Il y a de tout. J'ai l'impression que c'est en train de revenir comme quand moi je suis arrivé. Après, c'est pareil, tu as toujours des exceptions. Mais ici à Rennes, en tout cas, on a de la chance, avec les jeunes, ça se passe très bien. Mais c'est tout le temps pareil, on ne parle que des sorties de route, il n'y a que ça qui est relayé dans la presse. Quand ça va bien, on n'en parle pas. Mais franchement, à Rennes, ça va.

 

En tant qu'ancien de la maison, tu te sens une responsabilité d'aller vers eux pour les protéger de ce qui pourrait les égarer?
Je ne les préviens pas trop, je les recadre plus quand ça ne va pas.

 

Comme un Gonalons à Lyon qui recadre Umtiti après la livraison de sa voiture à Tola Vologe? Ça t'est arrivé ce genre de choses?
Oui, ça m'est arrivé de recadrer un peu. Par exemple, on a chacun une place de parking ici. Il y en a qui, pour faire dix mètres de moins, se garent ailleurs... Quand vous débordez sur ça, vous débordez sur tout et ça n'en finit plus. 

 

C'est le rôle d'un capitaine?
C'est le rôle des anciens, je trouve. Pas forcément du capitaine, il y en a d'autres qui le font aussi avec moi.

 

C'est facile de rester simple?
Ces jeunes-là, il y a tellement de choses qui se passent très vite pour eux... C'est compréhensible aussi qu'il y en ait qui dérapent. C'est une question d'éducation, d'où vous venez, du milieu dans lequel vous avez grandi. Il y a plein de critères qui entrent en compte.

 

On parle souvent du rôle néfaste de certains entourages, comment ça se passe?
C'est pareil, il y a de tout. Ça existe, il y en a qui sont très mal entourés, il y a des gens autour d'eux qui leur montent la tête, leur font croire des choses. Et il y a des gamins qui sont très bien, bien entourés, avec des parents présents, des gens qui savent les recadrer et les remettre sur le droit chemin quand il le faut.

 

Ça t'est arrivé d'être abordé par des gens peu fréquentables?
Oui. Un joueur de foot est une cible pour certaines personnes, qui veulent nous vendre des appartements à droite à gauche, des voitures, des assurances...

 

 

 

 

Tu n'as pas eu un parcours idyllique. Quand tu étais chez les jeunes, tu n'étais pas forcément la nouvelle pépite du Stade rennais... Ça t'a aidé à garder les pieds sur terre?
Oui, carrément. J'en suis sûr. Rien n'a jamais été acquis, il a toujours fallu m'accrocher et me battre pour tout avoir. Je pense que ça m'a aidé, oui. Parce que quand vous êtes jeune et que vous survolez les débats tout le temps, que tout le monde vous dit "Ah putain, vous êtes le meilleur, c'est sûr que vous allez signer professionnel, c'est sûr que vous allez jouer en équipe de France" à un moment donné là-haut, vous déconnectez.

 

Il y a un moment où tu t'es dit "Je ne vais pas être pro, je cherche autre chose"?
Jamais. Je n'ai jamais abandonné. Mais je ne suis pas passé loin.

 

Et là, qui t'a soutenu?
Mon père. Un jour, il m'a dit: "Qu'est-ce qu'on fait, là? Soit on y va, à fond dans le foot, soit on arrête et on cherche quelque chose d'autre." J'ai dit "Allez, on continue."

 

C'est un choix que les joueurs font parfois trop tard.
Exact. C'est très dur. Il y a très peu d'élus. J'ai des copains ici qui ont tout arrêté, qui ont été complètement dégoutés du foot parce qu'ils ont pris une énorme claque. Ils ne s'y étaient pas du tout préparés, et ils auraient peut-être dû, à un moment donné, changer de voie un peu plus tôt.

 

Récemment, les U17 ont été sacrés champion d'Europe. Il y en a peut-être peu qui joueront ensuite en A avec les Bleus...
Oui, c'est très dur pour eux. On en parlait tout à l'heure. Là, ils sont champions d'Europe, on doit leur dire "Le futur de l'équipe de France c'est vous les gars!" Mais comme vous dites, s'il y a la moitié qui réussit, ce sera déjà très, très bien. Je me rappelle de la génération championne du monde en 2001, avec Sinama-Pongolle, Le Tallec. Elle n'a pas été très dorée, celle-là.

 

Comment on gère aujourd'hui toutes les sollicitations médiatiques?
Avec elle (il montre du doigt, en riant, l'attachée de presse, assise dans un coin de la pièce).

 

 

« Rien n'a jamais été acquis, il a toujours fallu
m'accrocher et me battre pour tout avoir »

 

Ça doit forcément passer par le club?
Aujourd'hui, le club a décidé de tout contrôler, pour qu'il y ait le moins de dérapages possibles, pour que les joueurs ne fassent pas n'importe quoi. Quand j'ai commencé, les journalistes t'appelaient directement.

 

Tu avais eu des cours de média-training?
Non, j'ai appris comme ça, en fait. Un jour, on m'a mis là et hop, il fallait y aller.

 

On a l'impression qu'il y a une défiance nouvelle envers les journalistes.
Oui, mais là franchement, il y a de plus en plus de médias, de plus en plus de supports, et le moindre dérapage fait le tour de la France.

 

Tu sens une baisse de la qualité des médias? Avec les réseaux sociaux peut-être?
Tout le monde est plus ou moins journaliste, maintenant. Forcément, plus il y en a, plus il y a aussi de mauvais.

 

Comment on fait le tri, alors?
Je les connais, les mauvais. Je sais lesquels c'est.

 

Récemment, tu t'es énervé contre un article de L'Équipe. C'est parce que n'était pas drôle, ou parce que tu n'aimes pas la démarche sarcastique de l'article?
D'une, c'était pas drôle. Parce que quand c'est drôle, franchement, je rigole et ça va. Mais là, c'était vraiment pas drôle, et puis j'ai pas trouvé le but. Des articles qui sont faits pour dire du bien ou du mal, il y en a tout le temps. S'il y en a qui disent du mal mais qui sont bien construits, vraiment objectifs avec un vrai but, pas de problème. Mais là... 

 

 

 

Dans tes rapports avec les journalistes, est-ce que tu as l'impression de toujours devoir répondre aux mêmes questions?
Oui. Oui oui. Vous savez, des fois, il y a même des questions sans verbe (rires)...

 

Il y a aussi parfois des questions sans point d'interrogation...
Aussi.

 

Comme par exemple celle que l'on vient de poser. Ça arrive aussi en conférence de presse après un match, où on te dit "C'était un bon match...", et tu dois enchaîner après. Comment tu fais avec une question comme ça?
Tu répètes tout le temps la même chose. Et du coup, nous, on passe pour des débiles parce qu'on répète toujours la même chose.

 

C'était déjà comme ca il y a dix ans, ou c'est juste le fait de la multiplication des sollicitations?
Je ne sais pas. Avant, je participais peut-être aussi moins aux interviews et aux différentes conférences de presse. J'avais moins l'habitude d'être devant les médias, donc je ne me rendais pas compte.

 

Est-ce qu'une conférence de presse peut être intéressante?
Ah oui. C'est sûr.

 

C'est rassurant, parce que parfois, on a l'impression d'entendre tout le temps les mêmes choses...
Non non, si vous avez des bonnes questions, sur un bon sujet, avec un bon truc, ça peut être très intéressant. Après, il faut avoir un bon client aussi.

 

Quand tu arrives en conférence, tu te dis que ça va être un mauvais moment?
Non. Ça dépend. Vous venez pour une conférence de presse d'avant-match, c'est pour parler du match, pas de je ne sais quoi. C'est pareil, après le match, on est là pour parler du match qui vient de se passer.

 

Tu préférerais qu'on t'interroge plus sur quoi? Le jeu, la tactique?
Oui. On ne parle pas assez de jeu. On ne parle pas de l'essentiel.

 

Pourquoi selon toi?
Je pense que ce n'est pas vendeur, que ça ennuie les gens. Je pense que ce qui plaît le plus aux gens, ce sont les à-côté du terrain, les rumeurs...

 

Tu serais capable de nous parler des avantages du 4-3-3 par rapport au 4-4-2?
Ah complètement. Je vous fais une démonstration avec un tableau et tout (rires)! Il n'y a qu'une fois, sur BeIN Sports, dans l'émission d'Alexandre Ruiz, qu'on a pu parler de foot, avec des ralentis, des palettes tactiques...

 

 

« On ne parle pas assez de jeu. On ne parle pas de l'essentiel. »

 

On a l'impression que c'est inaccessible ou interdit. C'est trop secret?
C'est vrai qu'il est difficile de parler des choix de ton équipe. Tu peux parler sur une autre équipe. Je pense qu'en conférence de presse, ce serait possible. Mais parler sur la tienne, avant un match par exemple, c'est un peu plus compliqué. Tu dévoiles un peu ta stratégie ou tes faiblesses. Ce n'est pas évident. Il faut tellement contrôler ce que tu dis...

 

Il y a désormais des caméras partout autour d'un match, tu penses que c'est logique?
C'est pareil, on est en train de râler sur les joueurs et les membres du staff qui mettent leur main devant la bouche. On est obligés de se protéger! Il y a tellement de caméras partout, on est décryptés partout... Un petit dérapage va vite faire la Une des sites Internet et compagnie...

 

Tu as pensé quoi de l'affaire PSG-Canal+?
Les joueurs le savent, il y a plein de caméras partout. C'est toujours pareil, c'est à toi de te contrôler, je pense. Mais je peux comprendre l'énervement.

 

Tu es très présent sur les réseaux sociaux, et donc directement au contact des critiques. Comment tu gères ça?
C'est comme les articles dont on parlait tout à l'heure. Il y a des trucs construits et intéressants, même si la critique est négative, il n'y a aucun souci. Après, voilà, les insultes pures et dures...

 

Qu'est-ce que tu cherches sur Twitter?
D'abord, de l'info. Après, c'est un contact avec les supporters, un peu plus de rapprochement, parce que je sais que c'est important.

 

Tu aimes bien ça?
Oui, et il le faut.

 

Pour finir, galette saucisse simple ou double?
Simple.

 

Moutarde ou ketchup?
Moutarde.

 

Quel est ton Montanier préféré: Guy, Philippe ou Gilbert?
Philippe (rires).

 

Est-ce que tu regrettes les pulls de Guy Lacombe?
Ils étaient bien ses pulls! Non non, c'était la classe.

 

Réactions

  • Loscoff-Plage le 28/05/2015 à 08h37
    Simple la galette saucisse ? Je tombe des nues !

    Rappelez-le pour lui poser une question subsidiaire : "petit ou grand scoub'" ?

  • magnus le 28/05/2015 à 08h58
    Sa remarque sur les questions sans verbe des journalistes est savoureuse.
    Quand il parle de l'Europa League, je pense qu'il passe à côté du problème, justement quand il évoque un club anglais très riche comme Tottenham, on voit qu'ils ne vont pas forcément très loin malgré un effectif pléthorique. Elle est où l'équipe B de Séville? Le calendrier, Romain?

  • Sens de la dérision le 28/05/2015 à 09h22
    Il est connu que les Espagnols sont dopés donc c'est facile...
    Si quelqu'un connaissait LA raison unique pourquoi les clubs français ne font jamais de performance en Europa League, ça se saurait.

  • magnus le 28/05/2015 à 09h44
    Oui, je trouve quand même curieux qu'il se réfère à un club anglais dont les parcours européens n'ont rien de notable à peur leur quart de LDC il y a quelques années.

  • Basile mais pas boli le 28/05/2015 à 10h03
    Pour le coup il ressert l'argument éculé des entraîneurs et consultants français. Argument totalement idiot alors que des clubs aussi riches et puissant que le Dnipro ou le Shaktar sont arrivés en finale...

  • Yohan Cowboy le 28/05/2015 à 10h37
    On l'avait relancé sur le fait que ce soient Séville et Dnipro en finale et non des mastodontes, il avait répondu que les groupes des clubs français n'étaient pas faciles, surtout celui de Lille, et répété que les clubs français la jouaient à fond. Sauf qu'outre le hors sujet sur l'angle de l'interview, c'était difficilement retranscriptible et pas fondamentalement intéressant, donc on a préféré raccourcir ce passage et même hésité à le couper totalement. L'essentiel n'est pas là, si ?

  • fabraf le 28/05/2015 à 11h01
    Dommage que vous ne lui avez demandé ce que représentait ce BdeF pour lui, quelles "valeurs" il symbolise, s'il s'y retrouve...

    En tout cas, cette interview me conforte dans l'idée qu'entre un BdP et un BdeF il n'y a qu'un tout petit pas. Et que donc décerner des trophées à des footeux en se basant seulement sur notre ressenti, sur son image renvoyé par les médias, est assez vain.

  • gimlifilsdegloin le 28/05/2015 à 11h45
    Oui, son "Franchement, je suis content. C'est touchant quand même, ça reste un trophée" est assez étonnant par rapport à ce que le BdE représente.

  • Belmondo Bizarro le 28/05/2015 à 12h01
    En même temps, Danzé ne connaissait peut-être même pas les CdF avant d'être nominé, et il n'a peut-être pas non plus lu le manifeste et toutes les choses qui marquent l'identité des Cahiers. Nous on l'a élu avec notre propre réflexion sur le football, mais on ne peut pas lui demander d'incarner quelque chose qu'il ne connait pas très bien et qui ne représente pas forcément ses idées à lui.

  • Lucho Gonzealaise le 28/05/2015 à 13h26
    Basile mais pas boli
    aujourd'hui à 10h03

    Pour le coup il ressert l'argument éculé des entraîneurs et consultants français. Argument totalement idiot alors que des clubs aussi riches et puissant que le Dnipro ou le Shaktar sont arrivés en finale...
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    Le Chakhtar, club ultra-pauvre comme tout le monde le sait.

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