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Rapport Dréossi : les mauvaises solutions pour sauver le football français

Un énième rapport visant à relancer la compétitivité des clubs français propose quatre mesures qui renforceraient avant tout les clubs historiques et les plus riches, et marqueraient un premier pas vers une ligue fermée.

Auteur : Julien Momont le 3 Avr 2015

 

 

Le foot français a peur. Son déficit financier se creuse (92,6 millions d'euros de pertes la saison dernière pour les clubs de Ligue 1) tandis que ses voisins ne cessent de s'enrichir. Les réussites européennes ponctuelles et très particulières du PSG et de l'AS Monaco cachent difficilement la forêt de déceptions continentales du commun des clubs hexagonaux. On en vient même à questionner la place de la Ligue 1 dans les “grands” championnats d'Europe.

 

Pour nous sauver de la déchéance et nous arracher au marasme, la Ligue de football professionnel et l'UCPF, merci à eux, ont fait appel à deux vieux briscards, deux experts rédempteurs. Deux hommes qui incarnent la gagne, la réussite et la compétitivité au plus haut niveau. Deux sauveurs providentiels qui permettront enfin à l'OGC Nice de rivaliser avec le Bayern Munich et la Juventus Turin. Ces deux libérateurs? Pierre Dréossi et Frédéric de Saint-Sernin…

 

 

 

 

Sereinement, les instances ont donc fait appel à deux représentants du club qui incarne le plus la lose en France pour apporter les solutions miracles à leur diagnostic de décrochage (avec lequel on n'est pas totalement en accord, mais c'est là un autre sujet). On force évidemment volontairement le trait, car Pierre Dréossi et Frédéric de Saint-Sernin, s'ils n'ont rien gagné, ont été deux dirigeants compétents, installant le Stade rennais comme un prétendant régulier aux compétitions européennes en dépit du cimetière indien qui le maudit.

 

Ils ont donc rendu un rapport de dix-sept pages (oui, à nous aussi, ça ne nous paraît pas beaucoup) contenant leurs recommendations, après consultations des “principaux présidents de clubs” et des représentants des joueurs et des entraîneurs notamment, dixit L'Équipe du samedi 28 mars dernier, qui a dévoilé les points principaux du document. Au vu du contenu, on peut légitimement s'interroger sur la représentativité des dirigeants consultés par rapport à l'ensemble des clubs professionnels, tant quelques propositions semblent vouloir renforcer les puissants et mettre des bâtons dans les roues des petits.

 

 

1. “Revoir le système de montées et descentes”

La proposition : Deux montées et deux descentes plus un barrage entre le dix-huitième de Ligue 1 et le troisième de Ligue 2 OU deux montées et deux descentes sèches.

 

Notre avis : Le système de barrage de montée/descente existe en Bundesliga, mais dans une élite à dix-huit clubs. Aucun championnat européen à vingt ne compte pour l'heure un tel dispositif. Le premier scénario aurait les faveurs des présidents consultés, mais, même moins extrême que le second, il marquerait un premier pas vers l'établissement d'une ligue fermée, l'objectif annoncé étant de limiter les risques de relégation pour ne pas effrayer les investisseurs.

 

À nos critiques, certains répondront que le troisième promu est généralement trop faible pour la Ligue 1. Or, si, sur les dix dernières saisons, les troisièmes ont généralement de moins bons résultats la saison suivant leur montée que ceux qui les avaient devancés en L2, il y a suffisamment de contre-exemples (à commencer par Metz, champion de L2 l’an dernier et lanterne rouge cette saison) pour ne pas en faire une règle universelle. Sur le même échantillon, trois clubs ont une présence continue en Ligue 1 depuis leur montée (Nantes, Montpellier et Lorient) contre deux dauphins (Guingamp et Reims) et quatre champions (Monaco, Bastia, ETG et Saint-Étienne).

 

 

(Cliquez sur l'infographie pour l'agrandir)

 

 

L'écart entre les positions moyennes et le nombre moyens de points récoltés entre les trois catégories est par ailleurs minime: 16e avec 41 points pour les troisièmes; 15e avec 44 points pour les deuxièmes; 13e avec 45 points pour les premiers. La seule motivation de cette proposition est donc de protéger les clubs les plus riches des aléas sportifs. Mais au final, cela ne risque pas de changer grand-chose au problème de base, à savoir la compétitivité des clubs français.

 

 

2. “Encadrement de la masse salariale en Ligue 2”

La proposition : fixer un salary cap aux clubs de Ligue 2, avec un ratio masse salariale globale/chiffre d'affaires hors transferts de 55% la première année, avant de descendre à 50% la deuxième puis 45% la troisième.

 

Notre avis : La masse salariale pèse en effet trop lourd dans le budget des clubs de Ligue 2. En 2012/2013 (rapport de la DNCG le plus récent, celui de la saison 2013/2014 étant attendu dans les prochaines semaines), le ratio salaires/produits d'exploitation était de 80% dans l'antichambre de l'élite [1]. Cette saison-là, le déficit de la division dépassait 21 millions d'euros. Le redressement passe donc effectivement, en partie, par une réduction de cette masse salariale.

 

 

(Cliquez sur l'infographie pour l'agrandir.)

 

 

Mais limiter cette proposition aux seuls clubs de L2 interpelle. En Ligue 1, toujours en 2012/2013, les salaires représentaient 63% des chiffres d'affaires, soit un pourcentage supérieur aux limites proposées par Pierre Dréossi et Frédéric de Saint-Sernin. Parmi les mauvais élèves d'alors: Rennes (86%), l'AC Ajaccio (82%), Bordeaux (79%), Saint-Étienne (78%) et Valenciennes (76%). Les Verts ont toutefois, grâce à un salary cap fixé en interne, su contrôler leur masse salariale.

 

Il faut d'ailleurs noter que la Ligue 2 est en plutôt bonne santé financière, contrairement à la Ligue 1, avec un résultat positif de 9,5 millions d'euros. De quoi relancer le débat sur la deuxième division “la plus riche du monde”, dixit Jean-Michel Aulas, qui souhaiterait diminuer la part des droits télés revenant aux clubs de L2. Et si le président lyonnais, comme Pierre Dréossi et Frédéric de Saint-Sernin, cherchaient plutôt des solutions équitables pour assainir les finances des clubs de Ligue 1 plutôt que de faire payer la note à la Ligue 2?

 

 

3. “Revenir sur l'autorisation des pelouses synthétiques”

La proposition : Face aux interrogations, aux doutes voire aux critiques adressées aux pelouses synthétiques, Pierre Dréossi et Frédéric de Saint-Sernin proposent tout simplement une volte-face: “Mettre fin à l'autorisation de disputer des matches de compétitions officielles sur terrains synthétiques”. Le rapport propose un délai de trois saisons pour que les clubs se mettent en conformité.

 

Notre avis : Tout d'abord, le cadre d'application d'une telle mesure n'est pas encore précisé: serait-elle limitée à la Ligue 1? Auquel cas se poserait éventuellement le problème de promus dotés d'une pelouse synthétique.

 

Mais cette proposition est surtout un gros retour en arrière. En mai 2008, la LFP avait autorisé les pelouses synthétiques, dans le sillage de la FIFA. Les premiers (et les seuls) dans l'élite à s'en être dotés: Lorient et Nancy, pour le début de la saison 2010/2011. Cela a coûté un million d'euros au club lorrain.

 

L'idée était alors de profiter des économies d'entretien et de bénéficier, par tout temps, d'une surface de jeu de qualité. Finis les matchs au coeur de l'hiver sur un terrain gelé à Marcel-Picot. En étant contraints de faire machine arrière, ces clubs subiraient donc un coût supplémentaire pour reposer une nouvelle pelouse naturelle (entre 140.000 et 400.000 euros), qui leur reviendrait ensuite plus cher à entretenir (même si les synthétiques, à Lorient notamment, se sont usés plus rapidement que prévus et nécessiteraient des travaux de rénovation). Pour ces cas particuliers (Châteauroux serait également potentiellement concerné, sans compter les éventuelles promotions de clubs amateurs), difficile de faire accepter que des dépenses supplémentaires sans garantie d'y gagner un terrain de qualité égale soit synonyme de meilleure compétitivité – hormis peut-être dans le domaine de l'image renvoyée à l'extérieur, aucun autre club d'un “grand” championnat européen n'ayant opté pour une pelouse synthétique.

 

Cette proposition a au moins le mérite de poser la question des pelouses, de qualité fluctuante – on est gentil. Elle est directement liée à celle de la propriété des stades, puisque ce sont généralement les mairies, aux moyens limités qui sont chargées de l'entretien des terrain. C'est donc avant tout un problème de modèle économique, au-delà du débat sur la pertinence ou non des surfaces synthétiques.

 

 

 

 

4. “Adapter l'aide à la relégation à l'ancienneté du club dans la division”

La proposition : Pondérer l'aide à la relégation en fonction du nombre d'années de présence dans la compétition, avec un plafond de dix ans. Pierre Dréossi et Frédéric de Saint-Sernin considèrent 500.000 euros pour une saison comme “une base de travail acceptable”.

 

Notre avis : Les clubs relégués de Ligue 1 en Ligue 2 bénéficient, pendant les deux saisons suivantes, d'une aide (divisée par deux la deuxième année) gérée par le Conseil d'administration de la LFP, qui “fixe notamment chaque saison le montant des sommes qui seront versées à chaque club bénéficiaire en fonction des disponibilités de la caisse”. Malgré des recherches poussées, impossible d'en trouver les sommes détaillées des dernières saisons. Elles ne sont pas précisées explicitement dans les bilans publiés par la DNCG.

 

Comme la première, cette proposition va dans le sens d'une protection renforcée des supposés “gros clubs”, qu'il faudrait plus aider que les autres à supporter une relégation inattendue. Le mérite historique prendrait ici le pas sur le mérite sportif, même si l'on peut comprendre que tomber en Ligue 2 puisse être plus douloureux pour des clubs installés depuis longtemps en Ligue 1 que pour ceux qui font régulièrement l'ascenseur.

 

Reste à savoir d'où proviendrait l'argent supplémentaire dédié à cette caisse: le montant des aides pourrait atteindre 15 millions d'euros en cas de relégation de trois clubs présents dans l’élite depuis dix ans chacun...

 

[1] L'AS Monaco n'a pas été incluse dans ce calcul, puisqu'elle se reposait sur un modèle économique basé sur l'apport de son propriétaire milliardaire, alors pas encore soumis aux règles du fair-play financier.

 

Réactions

  • Tous en slip le 03/04/2015 à 09h40
    Pierre Dreossi a admis dans une émission radio que la France avait la maladie du rapport compulsif, et qu'aucun n'était suivi d'action concrète. Il dit à demi-mots ne pas se faire d'illusion sur la ce qu'il adviendra de ce rapport-ci.

    Il admet aussi que ces propositions ne feront pas progresser les performances françaises en coupe d'Europe : le rapport est sensé ouvrir la porte pour des changements, des réformes... (comprend qui peut)

    Par ailleurs, Dreossi précise bien que les propositions faites sont la synthèse de points de consensus entre toutes les familles et tous les clubs du foot pro en L1. Si c'est vrai, il ne s'agit pas de propositions des "gros clubs" et donc pensées en leur faveur. D'ailleurs, un plus petit nombre de descentes profite aussi aux petits clubs de L1... Et réduire le nombre de montées est aussi une chance de moins de remonter pour les gros qui descendraient malgré tout. Non ?

    Premier quart d'heure : lien

  • Coco and Co. le 03/04/2015 à 09h56
    500k€ par saison plafonné à 10 ans pour 3 clubs, ça fait 15 millions, non ?

  • Fier Panpan le 03/04/2015 à 10h15
    Le club de Nancy pousse actuellement pour laisser tomber le synthétique et envisage une pelouse hybride en cas de montée en L1.

  • Tonton Danijel le 03/04/2015 à 10h22
    "À nos critiques, certains répondront que le troisième promu est généralement trop faible pour la Ligue 1."

    Je confirme que c'est faux sur un exemple très personnel: en fin de saison 2007-2008, Grenoble monte en terminant 3e grâce à une fin de saison en boulet de canon qui leur permet de remonter 10 points de retard sur Troyes en 10 journées (je crois que c'est du jamais-vu dans l'histoire de la Ligue 2). Devant, Le Havre et Nantes sont assurés de monter depuis belle lurette.

    La saison suivante, seul Grenoble se maintient à une honorable 13e place, grâce à un début de saison canon dans la foulée de leur finish en Ligue 2, Le Havre qui pensait se maintenir sans changer son effecif finit lanterne rouge, juste derrière Nantes. Bon, par contre, ça n'a pas duré car quand l'effet de surprise est dissipé, la deuxième saison est bien plus compliquée...

  • Sens de la dérision le 03/04/2015 à 10h24
    Il me semble qu'on a vu quand même pire comme solutions.

    - Concernant les relégations, deux au lieu de trois est certes un pas vers une ligue fermée mais un petit pas il me semble. D'ailleurs pourquoi c'est trois relégations et pas quatre ? (bon on sait que c'est pour sauver le Gym)
    - Concernant la masse salariale de la L2, ça paraît être aussi une bonne idée, suffit juste d'étendre la mesure à la L1.
    - Concernent les pelouses synthétiques, ça me paraît être une mesure tellement accessoire. Dans quel sens ça relancerait la compétitivité des clubs français ?
    - Je ne savais pas que les clubs disposaient déjà d'une enveloppe quand ils étaient relégués. Pour moi c'est la mesure la plus discutable mais là encore ça me semble tellement accessoire.

  • Vieux légume le 03/04/2015 à 11h20
    @tous en slip :
    "Par ailleurs, Dreossi précise bien que les propositions faites sont la synthèse de points de consensus entre toutes les familles et tous les clubs du foot pro en L1."

    Ouais. Toutes les familles de L1. On aime cette vision globale des choses et des problèmes. Le football pro ne s'arrête pas à la L1, le football tout court, n'en parlons pas.

    "Réduire le risque pour les investisseurs".
    C'est quand même notoirement établi aujourd'hui que c'est un gouffre financier et qu'on est au-delà, bien au-delà du "risque" pour le courageux qui voudrait se lancer là-dedans. Dréossi et St-Sernin avec le père Pinault, ils doivent être bien placés pour le savoir.

    C'est certainement pas une mesurette, qui plus est inutile, qui va régler les problèmes de fond. Si ton modèle est bancal, les investisseurs viendront pas, un point c'est tout. (Pis c'est sympa de considérer les investisseurs locaux pour la L2 ou plus bas, eux, visiblement, on s'en contrefout.)
    Si les clubs ont pas un rond, c'est pas passer à un barrage avec le 18e qui va changer la donne. On l'a fait pendant des décennies, doit-on le rappeler ?
    Le recrutement régulièrement douteux, les salaires gonflés, les centres de formation qui servent d'usine à joueurs formatés vendus dès que possible pour rentabiliser la chose, ce genre de soucis me semble légèrement plus déterminant dans les performances, mais ça doit être moi.



    "D'ailleurs, un plus petit nombre de descentes profite aussi aux petits clubs de L1"...

    Non, c'est dans l'autre sens. Si tu réduis le nombre de descentes, mécaniquement, tu stabilises la situation d'abord pour les clubs majeurs, qui ne sont plus soumis à des aléas et peuvent faire parler leur puissance financière.
    (J'ai en tête l'exemple de la Série A, qui devait être a 3/16 puis 4/18 avec plusieurs gros poissons qui ont chuté.)
    Dans un monde hypothétique où l'Azerbaïdjan n'existe pas, si Lens ne descend pas, tu peux être à peu près sûr que d'ici 4-5 ans, le Racing serait nettement mieux placé qu'un Caen ou qu'un Bastia, de par son potentiel public et son rayonnement supérieur.

    "Et réduire le nombre de montées est aussi une chance de moins de remonter pour les gros qui descendraient malgré tout. Non ?"

    La réduction du nombre de montées en parallèle d'une augmentation de la prime parachute pour les relégués de D1, je ne vois pas comment ça pourrait être positif pour les petits de L2.
    Ils partent avec les yeux bandés et des boulets au pied là.


    J'ai une interrogation, moi, sur le plafonnement de la masse salariale à 50-45% du CA.
    Parce que sur le schéma donné, il n'y a que Caen (club qui fait l'ascenseur) qui est dans les règles. Et les autres en sont très loin.
    Ca me semble donc être une requête exagérément difficile à suivre, et surtout légèrement tordue pour avantager les gros, qui auront ainsi un budget toujours supérieur, puisque lié directement au CA.
    Si le salary cap était plafonné globalement, là oui, d'accord.
    Mais là, c'est inscrire la hiérarchie dans la durée.


    La compétitivité des clubs français est tout à fait normale, c'est notre place historique, et s'ils veulent vraiment progresser, c'est à la racine qu'il faut aller.


  • Tous en slip le 03/04/2015 à 12h17
    Salut vieux légume

    Tu dis :
    "Le football pro ne s'arrête pas à la L1, le football tout court, n'en parlons pas."
    Je réponds :
    Je crois que le rapport est censé renforcer la compétitivité des clubs français en coupe d'Europe, ce qui concerne au premier chef les pensionnaires de L1 quand même. D'ailleurs, ma retranscription est approximative (j'ai mis le podcast pour plus de précision), je ne sais plus si Dreossi a précisé L1 ou pas. Dans tous les cas, c'est vrai que les pensionnaires de L2 peuvent aussi avoir de bonnes idées.

    Tu dis :
    "Si tu réduis le nombre de descentes, mécaniquement, tu stabilises la situation d'abord pour les clubs majeurs, qui ne sont plus soumis à des aléas et peuvent faire parler leur puissance financière."

    Je vois où tu veux en venir, mais je ne suis pas sûr du tout que ce soit aussi net que ça. Je ne suis pas aussi catégorique sur le fait que la "puissance financière des clubs majeurs" efface complètement les aléas comme ta formulation l'exprime.

    Tu dis :
    "La réduction du nombre de montées en parallèle d'une augmentation de la prime parachute pour les relégués de D1, je ne vois pas comment ça pourrait être positif pour les petits de L2."

    Je suis OK, d'ailleurs je n'ai dit ça du tout. Je dis juste que deux places pour monter au lieu de 3, ça peut aussi empêcher un jour Strasbourg, Le Havre, Lens, Metz, Nancy... etc. de remonter.



    Mais plus globalement, je pense effectivement que le foot français ne se pose pas les bonnes questions et que ce type de rapport, en plus de ne jamais être suivi d'action, met généralement le doigt au mauvais endroit, ce qui est inquiétant.

  • Vieux légume le 03/04/2015 à 13h18
    Je sais bien que c'est Dréossi qui parle hein, et pas toi, que ça soit clair, je ne tiens pas à descendre le messager.

    -Oui, d'accord, le but c'est bien à terme d'être meilleur en Europe, mais se contenter d'écouter 20 clubs, dont une part significative est gérée par de tristes sires/gens dans une tour d'ivoire, moi, ça me chagrine. Après le rapport de l'UCPF, ça fait beaucoup la même semaine.
    -Cela n'efface pas les aléas, mais avoir 2 ou 3 places dans la charrette, c'est pas du tout la même chose.
    Même en D1, il existe de nombreux clubs qui ne passeront pas un certain plafond dans le contexte actuel. Que veux-tu développer avec Guingamp, Bastia ou Auxerre ? Ils sont déjà quasiment au maximum de leurs capacités.

    Par contre, les clubs qui ont une plus grande volatilité dans leurs résultats seront nettement plus tranquilles.
    En ayant moins de risques de descente, ceux qui gagneront le plus, c'est Toulouse, c'est Lens, car ces clubs-là ont un potentiel qui reste à maximiser. Tu n'as plus ce poids au-dessus des épaules. Tu peux te permettre certaines choses.
    A terme, comme il y aura moins de descente, ils pourront se développer et se structurer plus facilement, et s'écarter des nains économiques autour d'eux.
    Et l'histoire le montre : Entre le passage de la Super D2 (qui fit disparaître le barrage D1/D2) jusqu'au championnat à 18, soit seulement 4 ans (93-97), tu as une étrange concentration d'équipes qui feraient (et font) franchement tâche encore aujourd'hui en D1 qui sont (re)montées à ce moment précis. (Guingamp, Gueugnon, Châteauroux, Martigues, Bastia, Cannes)

    Depuis, mis à part Istres et le cas Thonon-Gaillard, on ne voit plus trop de neuf, ou au moins un peu plus de retapés (Reims).
    Tout ce qui fait réduire l'incertitude (ça peut être un passage de 3 à 2, mais ça peut aussi être un calcul de la relégation à la moyenne) avantagera le plus riche, qui pourra prendre plus de risques sans pénalité.

  • Luis Caroll le 03/04/2015 à 14h12
    Saint-Sernin, c'est bien le mec qui avait dit au moment de son recrutement « Je vous fais le pari que Marco Verrati sera rarement dans le groupe des 18 parisiens, je ne sais pas de quelle manière il va progresser à Paris »

  • PeMiPau le 04/04/2015 à 11h50
    @LuisCaroll :

    d'un côté il a pas tort, Verratti est beaucoup plus souvent dans le groupe de 11 que dans celui de 18 ;)

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