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Qu'est-ce que Vikash machine ?

Après avoir cherché le clash puis joué à la fille de l'air sur Twitter, Vikash Dhorasoo est revenu en ligne. Mais on a toujours autant de mal à le suivre.

Auteur : Jacques Blociszewski le 17 Juil 2013

 


"Trop chiant à lire", "vraiment naze", "pas drôle du tout": voilà comment Vikash Dhorasoo "répondait" le 15 avril dernier, sur Twitter, au texte "À quoi sert Vikash Dhorasoo?" publié deux jours plus tôt sur Moustache FC. Le titre et le contenu de l’article n’étaient certes pas agréables pour un Dhorasoo sérieusement remis en cause. Mais cette analyse avait le grand mérite de poser de vraies questions.
 


Des questions en l'air

On y lisait par exemple: "Sur des thèmes qui dépassent le cadre des questions de société, nous ne t’entendons jamais: quid de l’amalgame ultra / hooligan, quid de la lutte contre la financiarisation du football? Quid de la mainmise médiatique sur ce sport?" Et encore: "Ton statut de Stéphane Hessel du football dessert plus la cause de l’alter foot qu’autre chose. Pendant que tu parades sur les plateaux de télévision et que tu vitupères une certaine vision populaire du football, tes amis continuent leur travail de sape pour façonner ce sport à leur image et à leur profit".
 

 



 

En ne réagissant que par trois tweets dédaigneux, l’ancien joueur de l’équipe de France devenu polémiste à sens unique se refusait à toute contre-argumentation. Un tweet des Cahiers du football, le 15 avril, le lui faisait remarquer: "C’est quand même très, très court comme argumentation. Tu aimes "te faire défoncer", [NDA: référence à un tweet précédent de VD] sauf quand ça tape un peu juste". Sans plus de succès qu’Arthur Michel [NDLR: sauf à considérer que recevoir sans raison une bordée d'injures en message privé soit un succès]. En ce qui me concerne j’ai plusieurs fois proposé par mail une rencontre à Dhorasoo pour parler de télévision et du mouvement Tatane, toujours sans réussite: silence glacé, puis fin catégorique de non-recevoir (précédemment, j’avais donné suite favorablement à deux sollicitations de Dhorasoo lui-même et une de son compère Pierre Walfisz).
 

On voyait ainsi se dessiner un Vikash Dhorasoo bien différent de l’image a priori positive qui se dégage du joueur apparemment rebelle: celle de quelqu’un qui ne répond à rien de ce qui le dérange et évite le contact avec ceux qui le gênent.
 


Twitter : "un truc de merde"

Un peu plus tôt, le 12 avril, une contribution dhorassienne avait fait des siennes sur lemonde.fr: "I love you Joey". Dans des tweets précédents, il avait plus ou moins pris la défense de Joey Barton, joueur de l’OM critiqué pour ses tweets incendiaires, notamment contre Thiago Silva. "Dhorasoo vole presque au secours de Barton", écrivait le 6 avril foot01.com, qui avait un peu de mal à s’y retrouver.
 

Déjà en effet perçait l’incohérence du propos. "On critique les footballeurs aux discours aseptisés mais on n’accepte pas un gars qui se sent libre de dire des conneries. Faudrait savoir!" Soit. Mais l’auteur de Substitute, avec sa façon de caresser d’une main pour mieux cogner de l’autre, enchaînait sur: "Joey, tu es agressif sur Twitter mais pas sur le terrain. La France attend tes tacles. Montre ce que tu vaux ou rentre en Angleterre boire des bières et prendre du poids".
 

Dans "I love you Joey", Dhorasoo nous livrait sa conception de Twitter: "un truc de merde où les cons sont rois" (avec "deux millions de nazes…"). Suivaient des considérations sur Joey Barton et son attitude, où était exposé un mélange bizarre (assez peu drôle) de fascination pour le Bad Boy et d’envie d’en découdre. "Au fait mec si jamais tu veux me follower et te fighter avec moi (en français, Barton comprendrait mieux…), voici mon twitter", etc. Puis: "Bon je file sur Twitter pour clasher un autre Joey, mais lui c’est une star". Sympa.
 

Curieux cheminement. On commence par insulter toute une communauté d’internautes en fustigeant Twitter, et on finit par s’y précipiter avec enthousiasme, après avoir lancé un défi puéril à Barton. Le goût de la provocation est évident, son sens beaucoup moins.
 


Y être ou ne pas y être?

Les jours suivants ces divers textes, notre Vikash a dû se poser quelques questions. Difficile en effet de faire plus embrouillé que son comportement. Le 21 avril, coup de théâtre, butfoootballclub.fr annonce le suicide de Dhorasoo! Mais bon, c’est juste sur Twitter. Ouf. "Joignant le geste à la parole, l’ex-joueur de l’OL et du PSG vient de supprimer le compte qu’il possédait sur le célèbre réseau social". La veille déjà, nous nous étions heurtés à une impossibilité d’accès. Conscient sans doute d’être allé un peu loin vis-à-vis de Twitter (dont il était lui-même un utilisateur régulier…), l’ancien joueur du PSG avait tenté de rattraper le coup dans une interview publiée le 25 avril par What’s the foot: "J’utilise aussi Twitter, je m’inclus aussi dans ces cons". Bel élan de lucidité, et une petite dose de politique. Mais enfin, se retrouver contraint de se ranger soi-même parmi les cons… La situation devenait compliquée.
 

Entre le 19 et le 29 avril, ce fut donc l’écran noir sur Twitter Plus de Dhorasoo. Une héroïque décision, un acte d’une grande maturité, celui de quelqu’un assumant ses convictions fût-ce au prix d’un affreux sacrifice: ne plus être sur Twitter. Mais où donc était passé Vikash Dhorasoo? Peut-être était-il allé au bout du raisonnement qu’il détaillait sur What’s the foot.: "Un jour je disparaîtrai de Twitter et je prendrai un téléphone qui fait juste téléphone. C’est important de revenir à l’essentiel, de lire, de se faire un ciné, de se parler, de se rencontrer…" Combien nous étions d’accord avec une telle déclaration! Ce Vikash apôtre de la déconnexion – en plus du foot joyeux – nous plaisait de nouveau. Las… Le 29 avril (soit après dix jours de sevrage), ces trois mots terribles s’affichaient sur l’écran rallumé du compte Twitter du fondateur du mouvement Tatane: "I’m back!" Etait-ce possible? Il se serait renié si vite? Le manque de Twitter était-il intolérable? Là encore, pas un mot d’explication. Le jeu d’auto-massacre continuait.
 


Générique de fin

Pourquoi ce revirement? On imagine les interrogations: se priver de Twitter et de 70.000 abonnés? Quoi qu'il en soit, Vikash Dhorasoo a fait machine arrière: on ne peut décidément pas se passer de ce machin pourri, infesté de débiles, certes, mais si cool pour la promo. Or la promo, Dhorasoo y tient. Il a donc pour l’instant renoncé à l’achat d’un téléphone préhistorique et à son quasi retrait dans un couvent pour méditer sur la vanité des choses et sur cette société de communication si horriblement aliénante.
 

Depuis son grand retour le 29 avril, Dhorasoo, aux dernières nouvelles, se porte bien. Il a publié une petite centaine de tweets. Morceaux choisis: "Allez les bleus!!!", "Kaganski, j’espère que tu as Twitter!!!", "Avec le team Winamax à Chamonix pour un séminaire poker. Plaisir!", "A Marrakech pour le festival du rire avec Jamel Debouze", "Sofoot a 10 ans!", "Tatane organise un Tatane pique-nique le 14 juillet. Tatane foot en prévision. Venez nombreux…"
 

La mort dans l’âme, Vikash Dhorasoo a renoncé provisoirement (mais un jour, vous verrez!) à son destin de Robinson Crusoé des temps modernes – avec quelques potes, quand même – déconnecté, méditatif, loin du fracas du monde. Mais bon, faut pas aller trop vite, non plus. Le nirvana, ça se prépare… En attendant, Vikash twitte. Sage. Conforme.

 

Réactions

  • Luis Caroll le 20/07/2013 à 16h32
    Mon Jacquot,

    Ton long et intéressant texte tombe, il me semble, à côté de ce qui me pose problème dans ton article. Je reprends en plus synthétique:
    • Prendre autant au sérieux ce que dit Dhorasoo sur des sujets aussi futiles. Tu trouves ça important, je trouve ça vain, on ne se mettra pas d'accord.
    • Reprocher à Dhorasoo d'avoir des discours différents selon les canaux dans lesquels il s'exprime alors que c'est l'essence même de la communication.
    • Vouloir que les tweetos aient un discours cohérent et sérieux. C'est Twitter, pas Le Monde: chacun fait comme bon lui semble.

    Bon après tu parles de défendre la démocratie en te plaignant d'un tweet insultant. Donc la démocratie c'est un système où on n'a plus le droit de s'insulter gratuitement?

    Tu prends Twitter pour un magasin où on peut venir trouver ce qu'on a décidé d'y chercher alors que c'est une auberge espagnole: chacun y amène ce qu'il veut. Tu veux que Dhorasoo y soit sérieux, que le mec qui a répondu au tweet des cdf y soit sérieux. Désolé mais non, les insultes sur twitter ne sont pas "un vrai souci". C'est internet. Par définition, c'est le bordel. Et c'est pour ça que c'est bien.

  • Blociszewski le 20/07/2013 à 20h04
    Mon Luisounet,
    (décidément, oui, internet c'est vraiment le bordel, allons-y donc pour la familiarité feinte...)

    -Twitter et ce qui s'y dit n'est pas un sujet futile, je ne sais pas où tu es allé chercher ça. Ce serait bien le seul outil de communication à l'être. Au nom de quoi cet exorbitant passe-droit ?

    -Je ne reproche pas à Dhorasoo d'avoir des discours différents selon les supports mais de se noyer dans d'insondables contradictions, des affirmations douteuses, une pensée d'une grande confusion. Donc là tu inventes. Ce que tu soulignes n'est pas dans l'article.

    -Je ne veux pas que les tweets aient un discours "cohérent et sérieux" mais que si possible on ne s'y insulte pas pour rien ou presque, et avec un telle facilité. Est-ce trop demander ?

    -On ne s'insulte jamais "gratuitement". Quand on commence à accepter l'idée de l'insulte pour l'insulte, sans véritable cause ni argumentation derrière, on est mal partis.

    -Qu'internet soit d'une certaine façon le bordel, tant mieux en effet, dans la mesure en tout cas où il rend possible ce que nous sommes en train de faire (sans nous insulter, que je sache) ou permet à un site de sortir un texte interpellant Dhorasoo qui va au-delà des habituels clichés sur ce footballeur, n'est-ce pas, tellement rebelle... Je trouve ça formidable. Internet n'est pas "bien" parce que c'est le bordel. Il est bien parce qu'il permet quelque chose de différent et riche. Mais les insultes restent des insultes, sur internet comme ailleurs.

    Donc à mon avis, mon Luisounet, tu as faux sur tout. Tu as vraiment une lecture très particulière des textes. Toutefois, comme le sait l'éminent spécialiste de la communication que tu es, tous les regards sont différents, et il faut aussi, en effet, s'interroger sur "la pertinence du projecteur". Sur cela seulement je suis d'accord. Mais l'interrogation concernant le projecteur ne nous interdira jamais -heureusement- d'exprimer des points de vue et des désaccords. C'est ce que je viens de faire.

  • Luis Caroll le 21/07/2013 à 05h05
    Dis donc Jacquot, tu as une tendance a déformer ce que tu lis qui commence à rendre la discussion un peu difficile.

    • Je n'ai pas dit que "Twitter et ce qui s'y dit" est un sujet futile. J'ai dit que les sujets abordés par Dhorasoo que tu évoques sont futiles. Twitter n'est pas futile. Ce que Dhorasoo pense de Twitter est à mes yeux d'un inintérêt désespérant.

    • "Je ne reproche pas à Dhorasoo d'avoir des discours différents selon les supports mais de se noyer dans d'insondables contradictions" > C'est la même chose et c'est ce que je dis depuis le début. On ne PEUT PAS comparer les affirmations de quelqu'un sans mettre le contexte en perspective. Cf exemple sur Hollande plus haut. On pourrait donner mille exemples. C'est probablement le seul sujet intéressant de notre discussion.

    • Oui, mille fois oui, c'est trop demander que d'espérer d'Internet que l'insulte en soit absente. La contradiction insondable dans laquelle tu es tombé est d'espérer de Dhorasoo qu'il réponde à "n'importe lequel de ses followers" (en l'occurrence, toi) mais que tu refuses que "n'importe lequel de tes followers" s'adresse à toi en ses termes à lui (fut-ce l'insulte). Je le répète: C'est Twitter, chacun vient avec ce qu'il a décidé d'amener. Si ça ne te plait pas, c'est ton problème, pas le problème de l'émetteur.

    • Bien sûr que si, on peut s'insulter gratuitement. Je ne sais pas qui est mal parti, mais on peut se mettre d'accord sur le fait que ça ne met pas la démocratie en danger?

    • Différent et riche, oui ! Et ça inclut le bordel. Et ça inclut un lecteur qui trouve que l'article interpelle Dhorasoo de manière gauche, et avec des arguments fallacieux.

  • Blociszewski le 22/07/2013 à 06h54
    Bonjour Luis,

    D'abord merci pour ces échanges. Je suis intervenu trop tard sur ce forum et je me voyais mal "échanger tout seul"...

    A tes yeux, Twitter n'est pas futile. C'est noté, donc.

    Je ne crois pas que mes "déformations" (pas si nombreuses, j'espère...) rendent la discussion si difficile. Ce qui la rend un peu ardue, c'est surtout qu'on est d'accord sur rien !

    Si Twitter t'intéresse donc d'une façon ou d'une autre, je trouve en revanche très curieux que ce qu'en dit Dhorasoo ne t'intéresse pas du tout : c'est selon toi d'un "inintérêt désespérant". Or c'est au contraire un formidable cas d'espèce et, qui plus est, porté sur la place publique. Voir quelqu'un de connu s'enferrer comme il l'a fait à propos d'un outil de com. aussi populaire que piégeux, c'est passionnant et instructif. Encore fallait-il prendre le temps et la peine de l'analyser. Serais-tu exclusivement intéressé par les aspects théoriques de Twitter, hors de toute pratique concrète et de tout témoignage sur son usage ?

    Cela fait maintenant 43 réactions qu'on en parle, sur ce site des CDF, contre très peu de choses (à ma connaissance) par ailleurs. J'appelle ça un progrès.

    Il faut reconnaître à Dhorasoo le mérite d'avoir mis en lumière un aspect très peu traité. Il a lancé un vrai débat, même si ensuite il se dérobe.

    Les contradictions de Dhorasoo dans cette histoire ne proviennent pas que du contexte et de la variété des sources que j'ai citées. Elle viennent de Dhorasoo lui-même ! Tu as raison, il faut toujours tenir compte du contexte, c'est essentiel. Mais je nie absolument que mon utilisation d'extraits de divers sites et tweets ne reflète pas ce que fait et pense Dhorasoo. Je le connais un peu, je l'ai beaucoup lu et entendu. J'ai assidûment essayé de le rencontrer à nouveau et de mieux le connaître, lui et ses idées, mais sans réponse de sa part. J'avais pourtant, auparavant, écrit pour son blog du Monde, à sa demande, un long texte sur l'arbitrage vidéo, et je m'étais déplacé à Paris (encore à sa demande) pour faire une émission avec lui sur France Culture. Par la suite, la relation s'est compliquée, à cause de maladresses de part et d'autre, mais je suis toujours resté ouvert au débat, pas lui. Les silences parlent aussi, à leur façon.

    Tu sembles résumer ce sujet à un maniement abusif ou maladroit de textes épars, alors que ceux-ci expriment au contraire une certaine vérité du personnage et de ses comportements. On peut évidemment en débattre (ce qu'on fait en ce moment). Toutefois, il ne s'agit pas ici que de la forme mais du fond, et je prétends que le fond n'est pas trahi par ce que j'ai fait.

    A propos de ce qui peut être écrit sur Twitter, tu me dis, "si ça ne te plaît pas c'est ton problème, pas le problème de l'émetteur". Alors ça c'est grave.
    Je reconnais bien là les théories actuelles sur la communication selon lesquelles, en gros, l'émetteur n'est jamais responsable de rien. Le récepteur est actif, nous dit-on, il dispose de tous les codes, à lui de se débrouiller avec ce qu'il reçoit. Cela dédouane l'émetteur de toute responsabilité et l'autorise implicitement à diffuser des programmes pourris, des pubs écoeurantes et des insultes sur Twitter, sans aucune conséquence pour lui.

    C'est là une théorie qui fait d'énormes dégâts et empêche tout vrai débat public, pourtant crucial, sur la responsabilité sociale des médias. Il me semble (déformerais-je encore ?) que tu es solidement installé dans cette tendance-là.

    Bon j'arrête là pour cette fois.

    Bien à toi
    Jacques

  • Luis Caroll le 22/07/2013 à 19h56
    Ah non Jacques, tu n'as pas fait un article sur l'opinion de Dhorasoo sur Twitter. Tu as fait un article sur les contradictions de Dhorasoo dans son rapport à Twitter.
    En soi l'opinion de Dhorasoo sur Twitter m'intéresse autant que celle de n'importe lequel de ses 200M d'utilisateurs (c'est à dire un peu mais pas assez pour en faire un article). Ses contradictions, si tu savais comme ça me semble vain! Il y a eu quelques réactions en ce sens: pourquoi donner autant d'importance à cet épiphénomène?

    En creux on finit d'ailleurs par découvrir une sorte d'obsession sur Dhorasoo. Peut-être l'effet "psychothérapique de Jacques Blociszewski" qui rend cet article extrêmement... bizarre.

    Ensuite tu te remets à mélanger média et plateforme. Programme pourris et pubs écoeurantes n'ont rien à voir ce qu'un individu publie sur Twitter. Le contexte est différent, tu ne peux pas les mettre dans une séquence, dans la même phrase. Et comme tu mélanges tout tu penses encore qu'on parle de médias - et de responsabilité sociale- alors que le Twitter de Vikash Dhorasoo ou de monsieur Tartempion n'est PAS UN MEDIA. C'est monsieur tout le monde qui parle avec monsieur n'importe qui.

    Tu continues également à éluder avec persistance les exemples que je t'ai donnés de discours qui ne peuvent pas être identiques selon les canaux utilisés.

    Bon après tu remontes sur tes grands chevaux à me dire que les insultes sur Twitter empêchent tout vrai débat public sur la responsabilité des médias. Il n'y a jamais eu autant de débats publics - notamment sur les médias - que depuis l'apparition d'internet et de ses insultes. Encore une contradiction: tu exiges des débats de qualités, mais tu escamotes canaux et contextes. Autant dire que tu tentes de courir à cloche pied.

  • Blociszewski le 22/07/2013 à 21h37
    Tenter de courir à cloche-pied, c'est un objectif comme un autre. Pas si facile, tu pourrais t'y entraîner aussi...

    Citer Dhorasoo disant "Twitter c'est un truc de merde où les cons sont rois", c'est bel et bien parler de l'opinion de Dhorasoo sur Twitter, non ? Et si ensuite j'insiste sur les contradictions de notre Vikash vis-à-vis de l'outil, il est clair qu'elles sont largement dues à ce qu'il pense de Twitter et de son rôle. C'est en sous-main mais c'est bien sûr toujours là.

    Que mon article soit bizarre est pour moi un compliment. Il est si bizarre qu'il a réuni plus de réactions que la plupart des articles des Cahiers de ces derniers mois, et les réactions sont assez partagées. Moi, ça me va. Les réactions à un texte (et leur nombre) ne sont assurément pas un critère absolu mais j'ai trouvé le débat intéressant, notamment tes longs échanges avec Bernoir.

    L'obsession sur Dhorasoo : son comportement vis-à-vis de moi m'a profondément déçu. Cela se sent dans l'article, je ne le nie pas. Mais pourquoi ne pas utiliser une expérience personnelle pour tenter de soulever un débat, quitte à se faire ensuite recadrer sur certains points ?
    Dhorasoo est par ailleurs sensible, intéressant, parfois touchant, et la façon très personnelle et émouvante dont il a raconté une certaine détresse quand il était au Milan AC m'avait beaucoup plu. Donc j'attendais énormément de cet homme original et direct et je pensais qu'on pourrait travailler avec lui (l'Alterfoot, les Cahiers, moi...). Or c'est juste impossible parce qu'il est dans sa trajectoire personnelle et refuse tout débat. Je trouve ça dommage et pas correct de sa part, c'est tout.

    Le manque de toute ouverture des instances du foot (et de la télé) m'horripile et je cherche comment on peut atteindre un seuil de rapport de forces qui permette au foot de vivre autrement. Dhorasoo me semblait porteur de quelque chose. Je me suis trompé. Mais si quelqu'un d'autre (outre Jérôme Latta !!) arrive et me semble aussi porter une forme d'espoir, je m'y intéresserai autant qu'à Vikash.

    Média et plateforme : je ne suis pas totalement ignare. Il se trouve seulement que les tweets des hommes et femmes politiques, par exemple, dépassent largement le cadre du "Monsieur tout le monde qui parle avec Monsieur n'importe qui". Je ne crois pas que tu sois assez naïf ou inconscient pour ignorer que ces tweets se retrouvent en une des sites internet, voire de journaux, sont reproduits dans le corps même des articles, et que certains sont même largement écrits pour cela. Les frontières et distinctions que tu veux absolument défendre sont bien plus perméables que tu sembles le dire.

    Les discours ne peuvent pas être identiques selon les canaux utilisés : ben oui, évidemment ! Quand je fais un chat sur le lien, que je donne une interview à Libé, que je passe à BeInSport ou que j'écris un texte pour les Cahiers, je ne fonctionne ni ne parle de la même façon. Et alors ? Ce sont toujours mes idées, juste exprimées sous une forme différente. Je m'y retrouve très bien, il n'y a pas de quoi insister à ce point là-dessus comme tu le fais.

    Je ne dis pas du tout que les insultes sur Twitter empêchent les vrais débats. Tu as lu ça où ? Je dis que renvoyer la balle dans le camp du lecteur en dédouanant l'émetteur (d'un tweet), me rappelle fortement ces théories actuelles de la communication où l'émetteur n'est jamais responsable de rien. Or je maintiens qu'une insulte sur Twitter engage la responsabilité, au moins morale, de celui qui la profère. Et que ces pratiques montantes -sur Twitter comme dans le monde politique et médiatique- expriment une dégradation très inquiétante de la démocratie. On commence avec des insultes, et ensuite...

    Quant aux nombreux débats actuels dont tu parles, il ne concernent en tout cas pas sport et médias, et encore moins foot et télé. Hormis sur les Cahiers, ces débats ne sont quasiment nulle part, en tout cas pas sur un mode contradictoire. Les CDF se battent depuis des années pour essayer d'entrouvrir des portes et susciter ce genre de rencontres. La situation du journalisme de sport, par exemple, est désastreuse, et pas moyen d'en parler sérieusement dans les médias. Tout est bloqué.

    Bon, je crois qu'on arrive peut-être au bout de nos échanges, non ?
    Je te remercie à nouveau d'avoir pris le temps de développer tout ce que tu as dit (non sans talent, même si je ne suis pas d'accord avec grand chose).

    Il y a une chose que j'aimerais savoir : il y a de fortes chances que nous ayons été les deux seuls à débattre depuis que j'ai débarqué sur ces pages de réactions. Mais si quelqu'un d'autre nous a accompagnés, je serais heureux qu'il ou elle nous fasse signe, juste pour qu'on sache dans quel contexte nous nous sommes exprimés (c'est important le contexte, hein Luis ?)

    Hohé, y a quelqu'un ?

    J.

  • Sens de la dérision le 22/07/2013 à 22h11
    Luis Caroll
    aujourd'hui à 19h56
    Bon après tu remontes sur tes grands chevaux à me dire que les insultes sur Twitter empêchent tout vrai débat public sur la responsabilité des médias. Il n'y a jamais eu autant de débats publics - notamment sur les médias - que depuis l'apparition d'internet et de ses insultes. Encore une contradiction: tu exiges des débats de qualités, mais tu escamotes canaux et contextes. Autant dire que tu tentes de courir à cloche pied.
    ----
    Euh là j'ai bien relu. Plusieurs fois. Pour être sûr de comprendre. À te lire on dirait 1) que les insultes sont une condition d'internet, 2) qu'elles permettent le débat. Ça me semble loin d'être le cas. Il me semble qu'on est sur un site sur lequel on insulte peu et on débat beaucoup. Et qu'au contraire les sites où les insultes sévissent sont ceux où on débat peu (voire pas du tout), en tout cas pas avec ceux qui insultent.

  • Luis Caroll le 23/07/2013 à 00h15
    Sens de, l'idée derrière ça est que dans le grand tout d'Internet, il y a et aura toujours des insultes. J'irais même jusqu'à dire que c'est souhaitable, de donner à tous le même accès, y compris aux insulteurs.
    Et que dans ce grand tout, il y a aussi des conditions de débat incomparables, qui n'ont jamais existé à ce niveau dans l'histoire de l'humanité.
    Et qu'on ne peut pas espérer l'un sans se farcir les autres. Ca fait partie du trip.

    Jacques, je te réponds plus tard.

La revue des Cahiers du football