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Pourquoi l'OL est il (encore) un club vendeur ?

L'Olympique lyonnais est entré en compétition avec l'élite des clubs européens… sur le plan économique, en adoptant des politiques qui ont fait leurs preuves ailleurs. Pour autant, le club de Jean-Michel Aulas peut-il vraiment prétendre rejoindre cette élite? Analyse circonstanciée...
Auteur : Antoine Faye le 26 Dec 2006

 

En deux étés, l'OL a cédé deux de ses pièces maîtresses aux géants européens. Devant la pression de Chelsea, puis du Real, Jean-Michel Aulas n’a pas pu résister. Malgré un discours bien rôdé – "Pas à vendre", puis, "à vendre... mais cher", le président lyonnais a dû se résigner à laisser filer ses joueurs, devant leur envie de changer d’air et l'argent mis sur la table. Pourquoi Lyon ne peut-il retenir ses meilleurs joueurs ? Si le discours vantant le "challenge sportif" a vite été balayé par la course aux salaires, le refrain facile du "c'est la faute à la fiscalité" est un raccourci bien trop rapide à l'heure de comprendre pourquoi l'OL – le plus riche des clubs français – est un club vendeur. Depuis l’adoption de la Loi sur le Sport Professionnel du 15 décembre 2004, les clubs professionnels peuvent rémunérer leurs joueurs en droits d’image dans une limite de 30% du salaire global. Actuellement, l'OL consacre environ 65% de son budget à sa masse salariale, ce qui est supérieur à la part qu'y consacrent des clubs comme le Real, le Barça, ou Arsenal (1) où évoluent pourtant quelques uns des footballeurs les mieux payés de la planète. Cette donnée seule permet de comprendre la vraie raison du déficit de puissance lyonnais, qui réside fondamentalement dans la faiblesse de ses revenus.


Comparatif budgétaire
La puissance financière d'un club se détermine souvent par son budget annuel. Bien que l'argent ne dicte pas la hiérarchie sportive (Porto et Monaco l'ont démontré en 2004, en damant le pion des grands clubs en Ligue des Champions), son apport est tout de même important. Si nous comparons l'OL avec ses voisins européens, nous remarquons que les Lyonnais, avec 170 millions d'euros pour la saison en cours, font partie des grosses pointures, mais en dessous de clubs omnisports comme le Real (338 M€) et le Barça (221 M€), et d’autres uniquement dédiés au football, comme Manchester United (248 M€), Chelsea (216 M€), Arsenal (203 M€), Milan (235 M€) ou même le Bayern (200 M€ environ).
La différence existe surtout dans la manière de dépenser ces fonds. L'OL entame une vaste politique d'expansion pour glaner des deniers sur tous les fronts. Par conséquent, les ventes de joueurs comme Michael Essien à Chelsea (38 M€) ou de Mahamadou Diarra au Real de Madrid (29 M€) constituent une rentrée d'argent dont un club comme Lyon ne peut se passer, quel que soit le handicap sportif que leurs départs constituent.


Ressources surnaturelles
Le problème salarial – déjà atténué – et celui des indemnités de transferts ne posent donc des limites importantes que si les clubs ne trouvent pas les moyens de gonfler leurs recettes. Et dans ce domaine, l'OL, club français le plus générateur de revenus, est loin de concurrencer les rivaux qu'il tutoie sur les terrains. Comparé à Man Utd, le Real, le Barça ou Milan, l'OL est un club aux gains limités. Le Real Madrid, leader mondial de l'encaissement d'argent, avec 276 millions d'euros, a doublé ses recettes en cinq ans, notamment grâce à l'explosion de son activité de merchandising. Le rapport Deloitte, publié en 2005, montre à quel niveau financier se situe l'OL. Avec moins de 90 millions d'euros de recettes, le club lyonnais ne réalise même pas un tiers du chiffre obtenu par le Real de Madrid et se retrouve même distancé par des concurrents sportivement inférieurs, comme Tottenham ou Schalke 04. L'OL devance tout juste, des entités comme le Celtic, Manchester City, ou Everton (2).


Des produits qui dérivent
Le merchandising de l'OL, dont les produits dérivés sont les mieux vendus parmi les clubs français, n'a pas dépassé pas les 20 millions d'euros en 2005. Cette année-là, sa filiale "OL Merchandising", n'a réalisé qu'un chiffre d'affaire de 7,1 millions d'euros. La proportion des revenus du merchandising dans le budget lyonnais – un peu plus de 10% – reste en retrait par rapport aux clubs les plus en vue du continent: Le Real obtient 45% de ses revenus, en grande partie grâce au rachat des droits d'images de ses joueurs. Chelsea et Manchester United, pour leur part, tournent autour de 25%, pour des budgets supérieurs. Au regard de ces chiffres, et si l'on oublie le cas particulier du Real, la proportion des revenus tirés du merchandising joue contre les Gones. Le manque à gagner est certain, mais ne justifie pas à lui seul la faiblesse de l'OL sur le marché des transferts.

Au niveau du sponsoring, l'OL est aussi à la traîne. Récemment, les dirigeants ont renégocié leurs contrats de partenariat: Accor versera 9 millions d'euros annuels en tant que premier sponsor maillot et Umbro, l'équipementier des gônes, se contente de verser 6 millions d'euros par saison pour fournir l'OL. Chelsea perçoit 15 millions d'euros de Samsung et 27 millions d'euros d'Adidas. Le Barça récolte actuellement 30 millions d'euros annuels de Nike, suite à la récente renégociation de son contrat. Comparé aux grosses écuries européennes, l’OL solde son maillot. 50%, Messieurs, Dames.


La marque des grands
Conscient du manque de ressources du club et des limites du système de financement traditionnel des clubs (billetterie, sponsoring), Jean-Michel Aulas a entrepris une vaste diversification de la marque OL, en la lançant dans de nombreux secteurs. SMS, chats, forums, vidéos, Web TV… Grâce aux ventes de billets, au merchandising, à la publicité et aux services premiums, olweb.fr a généré 450.000 euros de revenus en 2005 grâce à ses 130.000 visiteurs uniques par mois (50% de plus que par rapport à la saison sportive 2003/2004). Pour autant, dans ce domaine également, l'OL a du mal à pallier son retard: la comparaison avec un club comme Man Utd est éloquente: son site Internet génère plus de 15 millions d'euros de bénéfices, chaque année, avec un nombre de visiteurs dix fois plus important que olweb.fr. Plus inquiétant, la propension les grands clubs européens à se tourner vers les internautes du monde entier, notamment l'Asie, dont l'intérêt pour le football européen est en forte croissance. Aucun des grands clubs européens n'oublie de traduire son site en chinois (Manchester, Real), en japonais (Barça, Milan AC, Celtic) ou en coréen. Sauf l’OL…

L'OL cible d'autres terrains, moins sportifs: OL Coiffure, OL Taxi, OL Boissons ou OL Voyage rejoignent le concept de MU Finance (carte de crédit et assurances), ou MU Travel (agence de voyage). Simplement, c'est la dimension de ces filiales qui fait la différence: la carte de crédit mancunienne est déjà disponible au Japon, pour ses fans orientaux. Au niveau de l'OL, on garantit que les filiales d’OL Groupe sont toutes rentables, mais bien sûr, les bénéfices sont encore limités. De goutte d'eau en goutte d'eau, l'OL décolle, lentement. Mais à l'aune de ces comparaisons, on saisit le chemin que les Lyonnais doivent encore parcourir pour devenir l'égal de l'élite économique: l'OL joue encore la localisation, à l'heure où les grands sont en pleine mondialisation.


Le compte à rebourse
Devant le besoin de voir son club grandir, et de le voir grandir rapidement, JMA veut lancer son club en bourse. Après un premier essai infructueux en 2003, le président lyonnais a obtenu gain de cause avec le projet de loi du 21 septembre 2006, présenté en conseil des Ministres et actuellement examiné par le Parlement. Son objectif est clair: dégager une source de revenus rapide et volumineuse (les chiffres varient entre 160 et 500 millions d’euros) pour appuyer le changement d'envergure du club.

Pourtant, il apparaît clairement aux yeux des investisseurs que les clubs de football ne réussissent en bourse que sur deux critères: un budget strictement limité (ce qui semble contradictoire avec les volontés d’expansion de l’OL), et des résultats satisfaisants. Un club ne réunissant pas ces deux vertus peut – pour son salut – chercher un sauveur au portefeuille bien garni. Les quelques clubs ayant franchi le pas n'ont pas systématiquement réussi leur pari. Là oú Manchester United a triomphé, la Juve, la Roma, la Lazio ou Leeds ont enregistré des revers plus ou moins marquants. (3)


De Gerland à OL-Land.
L'un des principaux postes budgétaires des clubs, quel que soit leur niveau, est la billetterie. Là encore, l'OL est à la traîne. La plupart de ses concurrents sportifs disposent d'antres gigantesques où décident de quitter leurs stades légendaires pour investir des enceintes plus grandes et mieux aménagées (4). Dans cette optique, Jean-Michel Aulas considère indispensable la construction d'un nouveau stade devant les difficultés d'amplifier Gerland. Pour le président lyonnais, interviewé par le quotidien les Echos, un nouveau stade, d'une capacité de 55 000 places, soit 20 000 places de plus que l'actuel Gerland, représenterait 20 millions d'euros supplémentaires en termes de revenus de billetterie. Au-delà de ce premier aspect comptable, le nouveau Gerland comprend la construction d'un véritable centre commercial autour du stade, afin de générer des revenus parallèles desquels JMA espère beaucoup.

Cette opération à vaste échelle n'est pas pionnière dans le monde du football, mais l'OL a encore du mal à faire décoller les revenus générés par ses externalisations. L'un des indices les plus inquiétants de cette lenteur est la "faible" augmentation du budget de l'OL cette saison qui correspond exactement à la différence entre les droits TV de la L1 pour cette saison: 46 millions d'euros cette saison, contre 24,6 millions l'an dernier. Un point d'interrogation: de nombreux clubs partent en tournée, ce qui occasionne des rentrées d'argent confortables. Le Barça a engrangé 4 millions d'euros cet été en Amérique, et l'Atlético Madrid, 400.000 euros et des primes de victoires pour son passage en Extrême-Orient. Ces voyages – sportivement néfastes, permettent pourtant de faire connaître le club sur des marchés potentiellement colossaux. Un tout petit bout de Chine ferait gagner beaucoup d'argent à l'OL, par des voies détournées... Manchester, à lui seul, compte 34 millions de fans recensés en Chine. Cette année, l'OL n'a pas voyagé en Asie.


Le meilleur est à venir ?
En dépit d'une large diversification de ses revenus, l'OL reste donc une puissance financière de deuxième ordre dans l'Europe du football. Fin 2005, avec un titre de champion de Ligue 1 en bonne voie et un parcours prometteur en LdC, Jean-Michel Aulas n'escomptait qu'un résultat net de 10 millions d'euros pour la saison 2005-2006... Faible, pour un club faisant parti des huit derniers qualifiés de la plus lucrative compétition européenne. À l'aune de ces quelques chiffres, on comprend les difficultés de l'OL à recruter des joueurs d'un calibre plus important et à consentir les efforts financiers indispensables à la conservation de ses meilleurs éléments. Si sur le terrain, l'OL rivalise avec les meilleurs, économiquement, il ne peut pas les suivre. Ce n'est qu'en réduisant l'écart économique sur ses rivaux que l'OL entrera définitivement dans la cour des grands (5).


(1) L'année de son succès en Ligue des Champions, Liverpool ne consacrait “que” 47,7% de son budget aux salaires de ses joueurs et de son staff.
(2) Lire cette analyse, simple, efficace, et parlante de ce rapport.
(3) Un indice, le DJ Stoxx Football, recense les cours des clubs de football en Bourse. Ils sont 37 au total. Et presque tous ont aujourd’hui un cours inférieur à celui de leur introduction.
(4) C'est notamment le cas d’Arsenal ou Chelsea bâtissant de nouveaux stades, de Manchester United qui a agrandit Old Trafford, ou du transfert du Bayern vers l’Allianz Arena.
(5) Note de la rédaction : cette "Cour des grands" se comprend sur le plan économique: selon nous, les clubs, et en particulier l'OL – qui l'a déjà démontré – ont les moyens sportifs de rivaliser avec l'élite financière européenne, à condition de s'appuyer sur leurs propres atouts. Le football, en dépit des évolutions de la Ligue des champions (voir Un squat de riches) reste une science inexacte qui n'indexe pas encore complètement les résultats au montant des budgets.

Réactions

  • lyonnais le 29/12/2006 à 13h33
    Les clubs français sont relativements sains. Plus qu'ailleurs. L'épargne publique est très limitée (plus de subventions directes), les footeux paient leurs impots (hors 30% de doit d'image). Si je comprends bien : donnons moins à Lyon pour donner un peu plus à tous ? Selon quel critères ? Tu es bien conscient que le plus juste serait le seul critère du mérite sportif. Et là, l'OL écraserait encore d'avantage la concurrence. Si l'OL était riche d'un magnat du pétrole, je comprendrais ce débat. Mais là, il me scie. Il est donc interdit d'être trop performant si les autres ne le sont pas. Franchement, quand on se rappelle de la manière dont l'OL faisait rire il y a encore quelques années lorsqu'il commençait à afficher ses ambitions derrière les cadors intouchables, il y a de quoi l'avoir mauvaise. Paris ou Marseille ont dépensé à fond perdu, mais comme ils étaient deux à la faire, il y avait du suspens, et personne ne se plaignait.

  • Titouallezlol le 29/12/2006 à 14h00
    Lyonnais... même si je trouve assez censé tout ce que tu racontes, n'oublie pas qu'il pourrait y avoir effectivement une répartition un peu plus égalitaire des droits télés français. Moi je serai partisan de supprimer la part du à "l'exposition" et de revenir à un 50% mérite sportif, 50% solidarité... la LDC se chargeant déjà suffisament de faire pencher la balance en faveur d'un club bien géré et performant sur le long terme comme peut l'être l'OL.

    A mon avis ca changerait peu les revenus de l'ol ou de lille (club les plus réguliers au niveau sportif ces dernieres années) mais ça redistriburait un peu mieux l'argent aux autres alors que pour l'instant, des clubs à la gestion pitoyable sont avantagées...

    Ceci dit, je trouve le procès de l'ol limenté par certains assez gonflants: d'une part on ne va pas emandé à l'OL d'etre moins bon pour relancer l'interet du championnat, d'autre part, la plus part des règlements soit disant pro OL ont été voté par d'autres (OM, Sainté en ce qui concerne les droits télés; la ligue contre l'avis d'Aulas pour la nouvelle formule de la coupe de la ligue).

  • Dinopatou le 29/12/2006 à 14h05
    Titouallezlol - vendredi 29 décembre 2006 - 14h00

    Et là, le président de l'OM en poste (on ne peut prédire quel il sera à ce moment là, vive la visibilité à long terme) demandera à ce que les droits télés soient négociés individuellement par les clubs

  • Titouallezlol le 29/12/2006 à 14h10
    Dinopatou - vendredi 29 décembre 2006 - 14h05

    Si il a envie de bafoué toute idée de "fraternité" dans le sport, c'est son problème, pas le mien ;-)

  • Dinopatou le 29/12/2006 à 14h20
    fraterniquoi ?

    Faisons Ronde Amicales Tant qu'Espèces Résonnantes N'Incitent à Trahisons Ehontées, c'est ça ?

  • CHR$ le 29/12/2006 à 14h23
    Fatboy > agressif ? Moi qui suis doux comme l'agneau.
    Certes, mon clavier à fourché, je voulais bien parler de la France par rapport aux 5 grands (qui ne sont effectivement que 4). Mais bon, de toute façon, il n'y a plus que l'OL en France...

    Sinon, je réfute bien entendu l'argument de l'Allemagne. Parce qu'encore une fois, tu prends les chiffres qui t'arrange. Et qui ne me semblent pas les plus appropriés pour juger du sujet qui est en discussion (si je ne me trompe) à savoir un affaiblissement du niveau de la L1 en général (hors Lyon) à cause du mode de répartition.
    Hors le choix d'une limite de 7 ans, s'il permet effectivement à l'Allemagne de sembler (un peu) devant la France peine à cacher que les bon résultats allemands se font de plus en plus rares. La victoire date de 2001, les finales de 99 et 2002, la demi-finale de 2000. Depuis ? Si je compte bien, il doit y avoir 2 quart pour le Bayern. Et en UEFA, ce n'est guère mieux.
    Bref, actuellement la Bundesliga qui faisait clairement partie des 4 championnats les plus performants en Coupe d'Europe est clairement en déclin, pour des raisons et une durée que je ne me risquerai pas à essayer d'expliquer. Et la saison en cours ne semble pas partie pour faire tourner le vent.

    Qui plus est, le bilan global de l'Allemagne est quand même considérablement embelli par le Bayern (qui doit par exemple en être à 5 des 6 derniers quart de finales d'un club allemand).
    Ce qui m'amène à un deuxième point : tes arguments sur les niveaux des championnats étrangers se basent en gros sur les résultats des deux ou trois meilleurs clubs. Je ne vais pas reprendre la discussion sur le fait que l'indicateur de la valeur d'un championnat qui serait soit l'indice UEFA (niveau moyen) soit le nombre de victoires finales (niveau des meilleurs).
    Par contre, citer les exemples du Portugal et des Pays-Bas me semblent être contradictoire avec le fait que le déséquilibre trop favorable à l'OL nuirait au niveau de la L1. Dans ces deux pays (et ce ne sont pas les seuls), il y a en gros 3 clubs capable de remporter le titre.
    Depuis la création de l'Eredivisie en 57, 4 titres seulement ont échappés à l'Ajax, le PSV et le Feyenoord (le plus récent en 81). Au Portugal depuis 39, c'est deux titres seulement (dont le très récent remporté par Boavista) qui ne sont allé ni au Benfica, ni au Sporting, ni au FC Porto.

    Bref, le système d'avoir quelques équipes dominantes n'a jamais vraiment été un frein aux bonnes performances européennes, bien au contraire.

    Reste à savoir, pour répondre à Loul, si un tel système est justifiable ou justifié.

    Déjà, je pense qu'une domination comme celle de l'OL n'est pas nouvelle. Saint-Etienne et Marseille en leur temps ont dominé autant. Moins longtemps (je parle pour le nombre de titres d'affilée, puisque sinon, Saint-Etienne est resté tout en haut pendant une grosse vingtaine d'année), mais sans qu'une autre équipe passait devant, seulement parce que ces équipes chutaient d'elle même pour des raisons extra sportives (Carnus-Bosquier, VA).

    Ensuite, deux conceptions s'affrontent pour la répartition financière des recettes : chacun pour sa pomme et les plus forts raflent tout (comme en Italie ou en Espagne en gros) et tout pour tout le monde avec distribution égalitaire (comme nulle part en fait, puisque ça doit à peu près être en France qu'on est le plus près de ce modèle là). Notons au passage que le deuxième schéma est finalement assez proche des modèles américains où les derniers sont favorisés (lors de la draft) dans le but d'égaliser les chances.
    Ces deux modèles de répartition sont assimilables, sur le plan sportif aux systèmes de handicap et de tête de série.
    Soit on veut égaliser les chances et donner aux moins forts autant de chances de gagner que les plus forts, soit on veut dégager les meilleurs pour voir la meilleure équipe championne plutôt que celle qui a eu de la chance au tirage.

    La remarque de Loul concernant l'intérêt de la L1 qui changeait de champion tous les ans a également été vue à l'inverse (et pas que par des supporters Lyonnais) comme étant la marque d'un championnat où aucun club n'était capable de conserver un niveau élevé d'une année sur l'autre.
    Et si l'on ne s'intéresse qu'à la L1, il est sans doute plus intéressant d'avoir un système "à handicap". Par contre, si l'on s'intéresse aux résultats des clubs français en Europe, le système "tête de série" semble plus approprié.
    En ce qui me concerne, je trouve que le système actuel est plutôt équilibré (et pas tellement favorable à l'OL : comme cela a été dit, l'actuel a été plus voulu par l'OM et Saint-Etienne et remplace une clé de répartition entièrement tournée sur les résultats, qui arrangeait plus l'OL). Bien sûr on pourrait imaginer resserrer un peu la fourchette comme pour le challenge de l'offensive, ça joue quand même à la marge.
    L'intérêt que je vois dans ce type de répartition qui mêle une part égalitaire et une part de résultats, c'est qu'elle permet de dégager à la fois une élite (Lyon actuellement, mais Monaco aussi aurait pu si ses dirigeants n'avaient pas choisi de se saborder, Lille bientôt) qui représente la France en Coupe d'Europe et de faire vivre l'ensemble de la division.

    Par contre, je pense qu'il y aurait beaucoup à dire sur la répartition des revenus de la C1.

  • Titouallezlol le 29/12/2006 à 15h29
    Bon et bien tout pareil que Chris!

  • Fatboy Sim le 29/12/2006 à 16h16
    Je vais pas rentrer dans les bisbilles sur "qui c'est les plus forts d'Europe" parce que ça pourrait durer des plombes sans qu'on soit d'accord.

    Par contre sur la répartition de la thune, là il y a énormément de choses à dire.

    Pour répondre à Titou : Avant, le 1° de L1 recevait 2 fois plus d'argent que le dernier. Aujourd'hui, il en reçoit 3 fois plus. Mais même ces chiffres ne veulent plus dire grand chose, vu que c'est la LDC qui de toute facon fait un club riche ou un club pauvre.

    Moi je m'en fiche des critères d'attribution, ce que je veux c'est que le foot soit UN SPORT, pas un business. Quand t'as 8 gus qui se disputent la finale du 100m, c'est pas le plus riche qui gagne, et le fait d'avoir gagné l'année précédente ne te donne aucun avantage, il faut redevenir le meilleur à chaque fois. C'est CA du sport, pas de l'import export de chair fraîche couplée à une optimisation financière de la surface de la marque.

    Alors on peut dire que je suis un rêveur et que je refuse l'omniprésence de l'argent dans notre société mais non. On peut mettre en place des règles qui maintiennent un maximum d'équité sportive sans remettre en cause le spectacle et l'argent qu'il génère. La NBA a parfaitement réussi ça avec des règles très intelligentes, qu'il s'agisse de la draft ou du salary cap, or je me désole que le foot européen prenne le chemin inverse. Regardez le turnover des champions NBA ! Les rares periodes de domination d'un club ont été construites sur une gestion sportive, pas financière.

    Et arrêtez de dire qu'on intente des procès à l'OL, c'est de la parano même pas digne de JMA. On dit que c'est le système qui est pourri, et je crois pas qu'on ait reproché à Lyon d'avoir bien mené sa barque.

  • Principal Skinner le 30/12/2006 à 11h55
    Faut-il encore expliquer pourquoi vous le pensez si pourri et donner ensuite une solution -valable et non utopique (comme les references a la NBA et ses reglements)- de ce que vous aimeriez voir a la place

    Meme le 50% part fixe - 50% classement (qui ne changerait rien pour l'OL) ne me semble pas possible, car comme l'a souligné Dinopatou, certains clubs tres televisés n'accepteraient pas que la redistribion ne tienne pas compte du tout de cette difference d'exposition mediatique... ce qu'on peut il me semble, comprendre puisqu'apres tout, c'est quand meme sur cet aspect "mediatique" que la LFP vend ses "produits"

    Et c'est pareil pour la LdC

  • Si le vin vil tord le 31/12/2006 à 12h07
    - J'aimerais franchement savoir quels sont les systèmes de répartition des droits télévisés dans les autres championnats européens, qu'ils soient majeurs ou pas.
    J'ai sous les yeux un France Foot de fin juillet 2006.
    L'argent du football est de 600 M€ pour la L1 (C+), 15 M€ pour la L2 (Eurosport), 18 M€ pour Telefoot (TF1) et 4 M€ à l'étranger (là les championnats espagnols, italiens et surtout anglais doivent se marrer...).
    La L1 touche 81% de cette manne (soit 470 M€) et la L2 en touche 19% (90 M€ environ).

    La L2 (d'après l'article la deuxième division la plus riche d'Europe!) touche plus que ce qu'elle rapporte. Ca doit être plutôt rare dans les autres championnats je pense.

    - Je serais curieux de connaître les budgets de la grande époque marseillaise ou stéphanoise pour pouvoir faire des comparaisons subjectives sur les différences entre aujourd'hui et hier. D'ailleurs je ne sais pas comment étaient gérés les clubs auparavant puisqu'il n'y avait pas de droits télés...

    - J'aimerais aussi répondre au point selon lequel Lyon est une vitrine de Bamogo. Il faut rappeler que ce n'est pas le seul club dans ce cas. Le cas Ribery en est un parfait exemple (était-il réellement moins bon à Metz? je n'en suis pas vraiment sûr!).
    Si Bodmer était marseillais, voire monégasque ou bordelais, il serait aussi en EDF (d'ailleurs ça ne saurait tarder). Ce qui est sûr par contre c'est que pour l'instant les appelés lyonnais (Clerc, Abidal, Toulalan) sont loin d'avoir démérités en EDF!

    - Pour revenir aussi au championnat beaucoup moins intéressant, je serais curieux de connaître les audiences des différents matchs. Le football (le sport en général d'ailleurs) a ceci de beau que même si un club archi-domine, il y a toujours l'espoir qu'un club lambda (voire rennais) change la donne. Si le classement général ne change pas, il y a de l'incertitude sur un match. Je crois que c'est ça qui fait la beauté du football (du sport).
    Pour répondre aussi à Loul qui préfère un championnat plus incertain et moins d'incertitude en Coupe d'Europe (les clubs français perdraient toujours), le supporter lyonnais que je suis prend beaucoup de plaisir dans l'incertitude de la C1 qui voit franchement 4-5 clubs se battre pour la victoire finale.

    - Pour finir, pour Fatboy, je crois que ce qui énerve un peu les supporters lyonnais, c'est que les supporters adverses réduisent (ou semblent réduire) un peu souvent la réussite olympienne au seul facteur de : ils sont arrivés au bon moment quand la C1 a commencé à rapporter beaucoup d'argent. Alors qu'il y a d'autres facteurs très importants (bonne qualité de formation, bonne gestion, bon recrutement à l'étranger etc).

La revue des Cahiers du football