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Pourquoi le PSG doit perdre le championnat (de temps en temps)

Devancé pour la troisième fois depuis le début de l'ère qatarie, le PSG gagnerait à avoir de vrais challengers – tout comme la Ligue 1. 

Auteur : Jérôme Latta le 24 Mai 2021

 

 

En avril 2006, c'est-à-dire à l'époque où le club de Jean-Michel Aulas s'apprêtait à remporter le cinquième de ses sept titres nationaux consécutifs, nous avions publié "Pourquoi l'OL doit perdre". La thèse soutenue retrouve aujourd'hui son actualité avec le Paris Saint-Germain.

 

Bien sûr, on objectera: le palmarès, le prestige, les droits télé, le chapeau du tirage au sort de la Ligue des champions, la sous-performance en regard du budget, etc. En abandonnant des points bêtement, en accumulant les défaites, le PSG s'est un peu sabordé – ce qui n'enlève rien au mérite du LOSC.

 

Voyons au-delà de ce constat d'échec, car l'issue de cet exercice 2020/21 suspend provisoirement les critiques récurrentes adressées au PSG et à la Ligue 1. Ce n'est que la vérité d'une saison, et d'une saison très particulière, mais il faut examiner ce qu'elle dit.

 


Des rivaux trop irréguliers

"Le PSG n'a pas grand mérite à surclasser le championnat." Le sacre de Lille, après ceux de Montpellier et Monaco, rappelle qu'aucun titre n'est facile à remporter, ce qui redonne de la valeur aux précédents.

 

Ne jamais laisser à ses challengers une chance de détromper les rapports de force, c'est difficile. Montpellier a devancé Paris de trois points, Monaco de huit, Lille d'un seul, alors que les Parisiens ont remporté leurs sept titres depuis 2013 avec 14,4 points d'avance en moyenne: les dauphins sont restés à trop grande distance du leader pour le menacer.

 

 

 

 

"Sa suprématie rend le championnat prévisible et ennuyeux." Le PSG a donc surclassé la compétition depuis 2012… sauf les trois fois où il a vu le titre lui échapper. Cependant, à chaque fois, il a terminé second – ce qui relativise ses échecs et confirme, quoiqu'en la relativisant, sa suprématie nationale.

 

Cela désigne en revanche une partie du problème: il n'a pas de rival régulier. En dix saisons depuis 2011-2012, Marseille, Lyon et Monaco n'ont été que deux fois seconds chacun, Lille une fois. Leur classement moyen oscille d'ailleurs entre la 4e et la 6e place.

 

 

 

 

Sur la période 2012-2021, Lille (8e, 11e et 17e) et Monaco (17e et 9e), avec leur modèle économico-sportif basé sur le trading de joueurs, ont même connu de sérieux trous d'air – dont le LOSC est aujourd'hui menacé avec la vente de ses meilleurs éléments, outre le départ de son entraîneur.

 

Malgré cinq podiums, Lyon a plafonné et Marseille n'a intégré le trio de tête qu'à deux reprises. La configuration rappelle l'ère lyonnaise des années 2000, peu contestée par les clubs théoriquement les mieux armés.

 

"Le PSG n'est pas préparé aux joutes de la Ligue des champions." L'argument a eu de la consistance… jusqu'aux deux dernières saisons, qui ont vu Paris atteindre le dernier carré. Le handicap ne semble pas rédhibitoire.

 

Toutefois, si disputer son championnat dans un certain confort présente aussi des avantages, le bon sens suggère qu'un meilleur équilibre compétitif en a plus encore. On en revient au point précédent.

 


Raccrocher les wagons à la locomotive

Affirmons donc que le PSG a plus intérêt à disputer une Ligue 1 concurrentielle, quitte à abandonner des titres, qu'à assurer une hégémonie quasi totale. En réalité, il s'agit même d'un intérêt commun à la Ligue 1 et au PSG: celui d'une valorisation mutuelle.

 

Un championnat plus relevé, plus disputé, plus intéressant, plus prestigieux, devrait constituer un objectif partagé. En poussant le raisonnement, on suggérera que le Qatar aurait dû consacrer une partie de ses investissements à la Ligue 1 dans son ensemble – et pas seulement en recrutant plus de joueurs locaux.

 

Certes, en lui donnant une "locomotive" bardée de joueurs stars qui a acquis un statut européen, il l'a inscrite sur la carte du football mondial. Mais une locomotive qui décroche ses wagons ne tracte plus qu'elle-même, et risque son propre affaiblissement.

 

Ce n'est pas réellement un problème dans un contexte où les clubs les plus riches se détachent de leur concurrence domestique pour former une élite continentale qui entretient même des velléités de sécession. Pourtant, alors que le projet de Super Ligue a été désavoué, on peut espérer que les compétitions nationales redeviennent le socle du football européen.

 

Dès lors, même si la Ligue 1 a des problèmes plus graves que l'hégémonie parisienne, elle devrait prioritairement réfléchir aux moyens de restaurer son équilibre compétitif afin d'entraîner sa compétitivité globale dans une dynamique positive.

 

Comme on ne pourra pas toujours compter sur Luis Campos, et qu'on ne peut miser sur la philanthropie du Qatar ni sur une prise de pouvoir des bolcheviques à la LFP, le meilleur moyen d'y parvenir consiste à régler les maux majeurs des clubs français, en particulier des challengers possibles du PSG: la médiocrité ou la fragilité des projets sportifs, une gouvernance déficiente. Au boulot.

 


 

Réactions

  • Espinas le 26/05/2021 à 09h10
    Je suis d'accord sur le constat que gagner 9 fois de suite le championnat lui enlève une partie de son attrait.

    Par contre, je suis un peu moins en accord sur les idées reçues que l'article remet en cause comme le championnat ennuyeux ou qui ne préparerait pas bien à l'Europe.
    Autant en 2012 et 2017, le PSG avait semblé jouer à fond et n'avait pas pu devancer Montpellier et Monaco, autant cette saison, Paris a pris nombre de matchs par dessus la jambe.
    A mon sens, l'objectif prioritaire de Paris étant la C1, il est quasiment logique de ne pas mettre la priorité sur toutes les compétitions nationales, où le rapport de force doit permettre de finir 2e de L1.

  • Jamel Attal le 26/05/2021 à 10h16
    Je ne remets pas vraiment en cause ces idées (pas forcément reçues, donc), je les pondère un peu ou je souligne qu'une saison comme celle-ci constitue un contre-exemple intéressant et apporte des démentis – certes ponctuels… Mon propos était surtout de dire que la concurrence de challengers plus réguliers profiterait à tout le monde.

    Déjà, l'intérêt, à la fois en tant que compétition et spectacle, d'un championnat réellement disputé ne fait de doute pour personne, il me semble. Si, au manque de glamour (qui ne me pose pas de problème, personnellement) de la L1 s'ajoute une absence de suspens pour le titre, c'est problématique.

    Comme tu le pointes, si le PSG a pris certains matches par dessus la jambe, c'est soit par négligence, soit par "stratégie" (plus ou moins consciente), mais dans les deux cas, c'est une erreur qui doit lui être imputée. Il faut souligner qu'il ne "peut pas se permettre" de perdre le championnat, au moins en termes d'image – on est d'accord que, sur le plan économique, une qualification directe en Ligue des champions suffit.

    La question "Une Ligue 1 trop faible prépare-t-elle mal le PSG aux confrontations européennes ?" appelle une réponse plutôt positive, mais ce handicap ne me semble pas rédhibitoire. En tout cas, il y a quelques avantages, en théorie : pouvoir plus facilement faire tourner l'effectif, ménager la concentration pour la C1. Mais, pour en revenir au point précédent, cette possibilité de "calcul" est peut-être nuisible, en définitive…

  • fabraf le 26/05/2021 à 15h38
    Article intéressant mais je vais aller à contre-courant : le titre d'un club autre que ce PSG est une très mauvaise nouvelle pour la L1.

    En effet, les partisans du système actuel (pas de salary cap, répartition des droits TV très inégalitaire) y trouveront un argument pour le maintenir. Argument qui sera utilisé pour montrer que "tout est possible hein, regarde Lille ou Montpellier" en oubliant qu'il s'agit de 2 épiphénomènes sur 10 ans et à chaque fois dans des circonstances particulières.

    Et pour ne pas faire de jaloux, bien que supporter marseillais, je trouve fort dommage qu'en loupant notre saison, on finisse malgré tout dans le top 5. Je trouve que la sanction est ridiculement faible. Ainsi j'aurai préféré qu'on finisse dans le ventre mou.

    Le PSG "rate" son championnat ? Il finit 2e au pire.
    L'OM en fait de même ? Il termine quand même top 5.
    Un promu (Lens) avec des moyens limités fait une saison quasi parfaite ? Au maximum il fait 7.
    Un club au budget moyen (Nice de Favre) fait une saison extraordinaire, tournant à plus de 2 points de moyenne. Résultat ? 3e

    Perso, je rêve d'un championnat plus resserré où aucun club n'a de place assurée, où chaque dirigeants et supporter pourraient espérer. Or pour y arriver, il faudrait changer ce système. Donc oui ce titre de Lille, dont on nous rabâchera les oreilles sur les 5 prochaines années (un peu comme la demi de l'Ajax en LdC) est finalement une mauvaise nouvelle pour la L1.

    (Sans compter qu'il légitimise encore plus le trading comme modèle pour atteindre un succès, même éphémère.)

La revue des Cahiers du football