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Platini joue l'Euro en autruche

Michel Platini "ne croit pas" au dopage dans le football. Du coup, le dopage peut croire en Michel Platini.
Auteur : Julie Grémillon le 18 Mars 2008

 

Michel Platini s'est fendu d'une déclaration assez édifiante la semaine dernière à Vienne, à l'occasion d'un séminaire de préparation de l'Euro 2008. "Je ne crois pas au dopage organisé dans le football: les joueurs aujourd'hui voyagent beaucoup, changent souvent de club, ça se saurait", a estimé le président de l'UEFA, ajoutant: "Qu'un joueur fasse une erreur, ça peut, ça pourrait arriver. Mais le dopage organisé par des médecins de club, je n'y crois pas". Gageons, sur ce dernier point, que l'ami Platoche s'était enfermé dans un caisson étanche durant toute la durée du procès de la Juventus afin d'échapper à des évidences par trop dérangeantes (lire "La Vieille dame tapait dans la pharmacie"), tout comme il s'est bien gardé de prendre connaissance des passerelles récemment établies entre l'affaire Fuentes et le football espagnol (lire "Mauvais sang" et "L'operacion Puerto a été classée").


Témoignage à décharge
Par le passé, il nous avait déjà habitués à des déclarations consistant à dire que le dopage ne servait à rien pour un sport comme le football, aucun produit ne permettant de réussir un dribble ou une passe. Oubliant ainsi qu'un joueur efficacement chargé à l'EPO ou à l'hormone de croissance a plus de chances de réussir son geste technique si des substances lui permettent de préserver sa fraîcheur physique au cours de saisons de plus en plus exigeantes. Les calendriers sont surchargés, mais les footballeurs ne sont pas chargés...
Faire abstraction des exigences athlétiques et d'endurance du football actuel, voilà bien la posture ordinaire des autruches qui exercent leurs fonctions dans les instances du football. Bernard Tapie, dont l'OM a nourri les soupçons, ne tenait pas un autre langage, comme tant d'autres avant et après lui.


Pas vu, pas pris
Autre grand classique qui a fait les beaux jours des organes du cyclisme international: se réfugier derrière l'absence de contrôles positifs et rejeter les soupçons dans un passé révolu. "Nous avons plus de contrôles qu'ailleurs, que dans les autres sports. Le dopage, ça a pu peut-être exister dans le passé, mais je compte sur vous, la presse, pour en parler si ça arrive".
Son "Ça se saurait" laisse rêveur de la part du dirigeant de la plus haute instance européenne du football. On ne demande pas non plus au président de l'UEFA s'il "croit" ou non au dopage, mais de lutter contre et de toute faire pour qu'il n'y en ait pas. On lui demande aussi de tout faire pour qu'il soit révélé s'il existe: s'en remettre ainsi aux journalistes – sportifs qui plus est – pour faire surgir la vérité, c'est se tromper de milieu. Sans compter que cette désinvolture fait le jeu des éventuels dopeurs.


Et pourtant...
Hasard ou coïncidence, la revue scientifique britannique Soccer & Society publie une étude de deux chercheurs (1) qui met justement sur la sellette les officiels quand ils estiment que le recours au dopage systématique est peu probable dans le football d'élite. Les auteurs mettent notamment en évidence le décalage entre ce que suggèrent des contrôles antidopage assez rarement positifs et l'examen d'autres indicateurs – comme les enquêtes par questionnaires anonymes, les investigations judiciaires ou les témoignages des anciens professionnels...
Constatant notamment que les dispositifs de contrôle opèrent un maillage assez lâche du football professionnel, ils concluent que, si ce dernier est probablement moins touché que d'autres disciplines et que les situations sont variables selon les pays, des indices sérieux laissent croire à la mise en œuvre d'un dopage systématique dans certaines équipes de l'élite européenne... Et que l'approche à courte vue de la FIFA compromet gravement l'efficacité de programmes antidopage.


L'UEFA de Platini, elle, a tout de même voulu donner quelques gages de bonne volonté à une poignée de semaines du championnat d'Europe. Des contrôles sanguins inopinés (au moins un par équipe) seront effectués auprès des équipes participant au tournoi austro-suisse, sur leurs lieux d'entraînement et après les matches. Ils pourraient détecter la pratique de transfusions homologues et l'administration d'hormone de croissance. Mais comme le signale Damien Ressiot dans L'Équipe, la détection de l'hormone de croissance n'est effective que si l'injection a eu lieu dans les quatre jours précédant le prélèvement. Les docteurs Mabuse, nettement moins candides que les instances, ont donc encore de nombreuses armes en main pour échapper à cette répression plus velléitaire que volontariste.


(1) Signalée sur le forum par liquido. "'No systematic doping in football': A critical review", par Dominic Malcolm et Ivan Waddington – Soccer & Society, n°9, février 2008. À télécharger ici (en anglais).

Réactions

  • Keine taktik, nur kämpfen le 18/03/2008 à 13h13
    Nyrgal, c’est dans ce sens que Platini avait parlé dans un premier temps « police européenne du sport », spécialisée et qui assurerait des opérations transfrontalières (contre le dopage, la violence, et peut être aussi la faim dans le monde).
    Sinon d’accord ave toi sur l’absence de volonté politique (dont découle l’absence de moyen et d’efficacité dans la mise en place de la politique contre le dopage) qui est bien l’un des nœuds du problème

    Sur la volonté public : Encore une fois, sans enfoncer des portes ouvertes et parler d’omerta, il me semble que si il n’y a pas grand chose à espérer des instances sportives, on peut d’autant plus regretter l’attitude des joueurs et des entraîneurs qui ne dénoncent quasiment jamais le dopage dans le football, et en corollaire l’attitude des media qui ne dénonce que trop rarement l’attitude des joueurs et des entraîneurs.
    C’en est presque une exception puisqu’il existe même des golfeurs pour dire clairement que leur discipline n’est pas propre.
    Alors qu’en un sens les joueurs sont les premiers responsables du dopage dans le Football soit parce qu’ils y ont recours soit parce qu’ils ne le dénoncent pas.
    Bien sûr j’imagine difficilement un joueur de Marseille de la Juve s’élever au moment des faits contre les pratiques en place (quoique 1 ça aurait assez courageux et 2 ça aurait sûrement facilité l’enquête), car il aurait perdu sa place et se serait exposé à des pressions de toute forme. Mais continuer à le nier ou ne pas le reconnaître 15 ans après est un peu pathétique.
    Je me souviens qu’au moment de la sortie du livre d’Eydelie, qui dénonçait, entre autres choses, le « dopage organisé » à Marseille, la réaction de Sauzée et de Deschamps a été de dire que c’était faux et qu’il n’hésiteraient pas à poursuivre leur coéquipier. Eydelie a gagné son procès en diffamation contre Tapie le mois dernier
    C’est aussi cette attitude qu’il faut également fustigée

    Attention, troll :
    Enfin qu’attendre des fédérations et des entraîneurs à propos de la lutte contre le dopage lorqu’un membre imminent de la FFF et sélectionneur national soutient un sportif lorsque ce dernier est confondu par des contre expertises qui ont permis de déceler des traces produits dopants (et interdits :EPO) sur des échantillons (vieux de 6 ans).
    "Pourquoi ne remonte-t-on pas plus loin alors? C'est remuer de la merde pour rien. Il est un grand champion. C'est un grand sportif qui a vécu dans son milieu". (Domencech à propos de Armstrong en 2005, source AFP).

  • nyrgal le 18/03/2008 à 13h24
    Keine taktik, nur kämpfen
    mardi 18 mars 2008 - 13h13

    Il est gentil platoche, mais avant d'en faire une européenne, commençons par la faire en France. ça serait déjà bien.
    Mais sinon je vois pas l'intêrêt d'un truc pareil si il ya pas de dopage dans le foot...

    Sinon pour les pays à aller visiter pour voir comment il font, je serais interessé de voir ce qui se passe en Angleterre...
    Parce que les transformations d'Adebayor et Flamini par exemple, c'est quand même étonnant.. Tout comme les trois matchs par semaine ou les 4 matchs en 8 jours du boxing day.
    Vous me direz le dopage ça sert à rien pour la technique, je répondrais c'est plus facile d'être technique quand on trotine que quand on est à bloc...

  • Tricky le 18/03/2008 à 13h26
    iquido
    mardi 18 mars 2008 - 10h26
    C'est le principe de la "triangulation" que revendiquent les auteurs, Trickou.
    --------------
    I know.

    En depit de l'attachement utilitaire que je pourrais manifester a un tel principe pour cette question la, je suis tres tres sceptique de maniere generale.

    Tres sceptique sur le principe epistemologique.

  • arnaldo01 le 18/03/2008 à 13h35
    nyrgal
    mardi 18 mars 2008 - 12h57

    Du coup lutter contre le dopage dans le football, sans volonté politique, sans volonté sportive, sans volonté médicale, et sans outils policiers adaptés, ET SURTOUT, SANS VOLONTE DU PUBLIC, QUI VEUT PAS QU'ON LUI CASSE SON JOUET... c'est pas gagné.
    ---

    Je pense que tu as bien cerné le probleme. Je ne pense pas que le public veuille qu'une histoire de dopage soit révélée. Ils ont vu avec le cyclisme que l'affaire festina a completement détruit le cyclisme et que dorénavant dès qu'un coureur fait un exploit, on se dit "On va attendre 2/3 semaines pour voir si il n'est pas controlé positif avant de s'enthousiamer".
    Je pense donc qu'il y a vraiment peu de chance de voir apparaitre une affaire de dopage dans le foot sauf cas extreme où plusieurs joueurs d'une meme equipe meurent de facon mysterieuse.

  • salatomatognon le 18/03/2008 à 13h56
    > nyrgal et arnaldo
    Le problème, c'est justement que les médias et les instances se cachent derrière le postulat "le public ne veut pas savoir" (postulat de base de notre société du spectacle avec sa variante "le public est con, il veut de la merde"). Or, au bout d'un moment dans le cyclisme, on a quand même constaté que le public n'était pas si dupe et qu'il voulait quand même bien ne plus être pris pour une masse abrutie.

    On en revient donc à une question de mobilisation, et de mise en conformité des grands principes et des nobles valeurs du sport (constamment rabâchées) avec les politiques des pouvoirs publics et des instances sportives... Le degré d'exigence du public, les médias peuvent y contribuer directement. En tout cas, en postulant le désintérêt des foules, on fait tout pour le pérenniser.

  • vendek1 le 18/03/2008 à 14h54
    L'argument de Platoche me rappelle celui de l'inénarrable Gilbert Collard (Goal !), une référence : "Je vous rappelle que Richard Virenque est un grimpeur et non un rouleur, il n'a donc pas besoin de développer la même puissance"
    Un must.

  • nyrgal le 18/03/2008 à 14h58
    salatomatognon
    mardi 18 mars 2008 - 13h56

    Je crois que tu te trompes.
    Le public se fout eperdumment que les cyclistes soient chargés ou non.
    Il ne me semble pas que les taux d'écoute du TDF se soient effondrés.

    Le cyclisme a poussé jusqu'à son paroxysme la culture du dopage, dépassant probablement les limites de l'acceptable, et il y a eu à mon sens une veritable volonté gouvernementale ( Buffet a à mon sens , qui n'avait aucun intêret particulier dans un quelconque mouvement sportif, a été pour moi le meilleur ministre des sports de ces dernières années)..

    Bref le cyclisme a abusé, il a été puni pour cela, mais cela n'a pas changé l'attitude du public à son encontre.
    On est tous pareils, on veut que les français gagnent, quel que soit le prix? En fait je ne pense pas qu'on puisse demander au public d'être contre le dopage.

    C'est le rôle:
    1. De la loi
    2. Du mouvement sportif
    3. Du corps médical

    Dans l'ordre que vous voulez...

  • salatomatognon le 18/03/2008 à 15h43
    > nyrgal
    Si on ne lui demande pas, au "public", on peut bien lui faire dire ce que l'on veut... Comme qu'il se fout que la compétition soit complètement faussée et que les vainqueurs ne sont que les mieux dopés.

    Si le cyclisme en est arrivé au point de rupture, s'il traverse une crise sans précédent, s'il est au bord de l'agonie, c'est parce que les signes du désintérêt ou du dégoût du public sont devenus patents et que le produit "cyclisme" et le Tour de France lui-même sont complètement dévalués*. Si les sponsors fuient, c'est parce que leur association avec le vélo, au yeux du "public", ne rapporte plus rien, ou alors une image négative.

    Si "le public" n'avait pas changé d'attitude à l'égard du cyclisme, on n'en serait pas là et économiquement, tout irait bien.
    Encore une fois, se représenter "le public" comme une grosse masse univoque à peine pensante (ou qui pense la même chose), ça procède d'une simplication, pour ne pas dire d'un mépris, que je trouve gênante.

    * Les audiences avaient augmenté au cours de la première semaine de ce énième "Tour du renouveau". Mais les claques prises par la suite, qui en ont une nouvelle fois dénoncé le caractère de mascarade de cette compétition, puis l'absence de véritable vainqueur, l'ont un peu plus décrédibilisée. Croire que les braves bourrins de téléspectateurs peuvent continuer indéfiniment à avaler ça, c'est se fourrer le doigt dans l'oeil. A mon avis.

  • salatomatognon le 18/03/2008 à 15h54
    Tiens, pour info :

    Tour de France : les audiences toujours en dessous du niveau de 2005
    imé lien - Lundi 30 juillet 2007 12h55
    Dans un communiqué, France Télévisions dresse un bilan des audiences réalisées lors du Tour de France 2007. Le groupe qualifie ces performances de « stables ».
    Ainsi, les différentes épreuves ont attiré 3,6 millions de téléspectateurs en moyenne (39,2 %), comme l'an dernier. Mais France Télévisions ne retrouve pas le niveau d'avant 2006 où le groupe affichait des moyennes de 4,2 millions de téléspectateurs en 2005 et 4,1 millions en 2004.


    Par ailleurs, je vais avoir du mal à retrouver la source, mais une enquête d'opinion a montré (en 2007) que la perception du dopage dans le cyclisme avait profondément changé depuis 1998 et les premières grosses affaires de dopage.
    Tout ça pour dire que l'impulsion en faveur de la lutte contre le dopage vient aussi – et même essentiellement à mon avis – du "public".

  • José-Mickaël le 18/03/2008 à 15h55
    Le public ne se fout pas que les cyclistes soient dopés.

    Les sponsors du cyclisme y gagnent lorsqu'ils sont associés à l'image positive que génère l'équipe. On se souvient qu'à la fin des années 1980, la marque Z avait eu des retombées inattendues du bon comportement de ses jeunes coureurs (notamment Pensec - l'équipe avait véhiculé une équipe de jeunes plein d'audace qui n'ont peur de rien, etc.), et ça lui avait d'ailleurs permis d'être plus ambitieuse et d'engager LeMond. Les sponsors du cyclisme cherchent toujours à associer une image positive à leur marque. Or aujourd'hui, un grand nombre de sponsors se retirent, même les sponsors des plus grandes équipes. C'est bien la preuve que le cyclisme a maintenant une mauvaise image auprès du grand public.

    Je ne suis d'ailleurs pas sûr qu'il y a toujours la même affluence. Je ne connais pas les chiffres, mais il me semble que certaines courses sont en danger.

    Et puis, souvenez-vous : Armstrong a été sifflé, Rasmussen a été sifflé, personne n'est dupe et il me paraît clair que le public aimerait bien un cyclisme propre.


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