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Platini 1981, un ticket pour l'Espagne

Un jour, un but – Le 18 novembre 1981, Michel Platini inscrit face aux Pays-Bas un coup franc qui qualifie la France pour le Mundial espagnol. Une page orange se ferme, une ère bleue s'ouvre.

Auteur : Richard Coudrais le 5 Mars 2014

 

 

Avec ses longs compas, Genghini remonte le terrain et franchit la ligne médiane. Le Sochalien donne sur sa gauche à Giresse. Le lutin bordelais poursuit la remontée vers la surface hollandaise. À quelques encablures de l'arc de cercle, des maillots oranges se sont regroupés. Giresse tente un une-deux avec Platini, mais le Stéphanois est fauché par Neeskens. L'arbitre M. Garrido siffle un coup franc, à vingt mètres devant la cage de Van Breukelen.

 

Cela fait 53 minutes que l'équipe de France tente de percer la muraille orange dressée par Kees Rijvers. Ce France-Pays Bas du 18 novembre 1981 doit désigner l'équipe qui accompagnera la Belgique, grand dominateur du groupe éliminatoire, en Espagne pour la Coupe du monde 1982. Au début de la saison 1981-82, il restait à l'équipe de France à prendre quatre points sur quatre matches. Mais, battus à Bruxelles par la Belgique (0-2) puis à Dublin par l'Eire (2-3), les Bleus se retrouvent avec l'obligation de remporter leurs deux dernières rencontres à domicile, contre la Hollande et Chypre.

 

Michel Platini coup franc France Pays-Bas 1981

 


La troisième tentative

Michel Hidalgo sait que ce France-Pays Bas sera son dernier match de sélectionneur s'il ne le remporte pas. Alors qu'il doit se passer des services de Jean-François Larios, il tente un incroyable coup de poker: un 4-3-3 animé par trois purs meneurs de jeu. Ainsi Platini, Giresse et Genghini sont alignés derrière le trio offensif Rocheteau-Lacombe-Six. Aucun milieu défensif n'est présent devant la défense Janvion-Trésor-Lopez-Bossis et le gardien Castaneda. La sélection batave, de son côté, n'a qu'un point à prendre afin de décrocher son ticket pour l'Espagne, mais elle ne respire pas la grande sérénité pour autant. La génération qui a connu deux finales mondiales consécutives vieillit et ne trouve pas de relève. À tel point que le sélectionneur Kees Rijvers a rappelé Johan Neeskens, alors en pré-retraite au Cosmos New York.

 

Dans un Parc chauffé à blanc, le match est dominé par les Français, mais il reste crispant. Les Néerlandais jouent très repliés et laissent peu d'espace aux Bleus. Ce coup franc est donc la meilleure chance pour la France d'ouvrir le score, même si Thierry Roland rappelle, fataliste, qu'il s'agit du troisième de la partie et que les deux premiers n'ont rien donné. Platini, les mains sur les hanches, attend que l'arbitre en ait fini de négocier avec le mur orange sur la distance à respecter. Lorsque M. Garrido siffle enfin, Platini s'élance. Il frappe du pied droit, mais le ballon va droit dans le mur. Van de Korput le récupère et cherche à relancer, mais l'arbitre siffle à nouveau: le Néerlandais aurait contrôlé le ballon de la main.

 


« Oui Michel ! Oui Michel ! »

Une nouvelle chance est donc donnée au capitaine français. Le ballon, par rapport au premier essai, est un peu plus excentré sur la gauche. Le capitaine français le pose délicatement au sol. L'arbitre fait reculer les six hommes qui composent le mur batave, et Rocheteau, en roublard, se cale devant. Platini reprend sa position, le numéro 10 qui brille à l'écran. Une certaine nervosité semble gagner la défense hollandaise. On voit le mur onduler, le gardien peiner à trouver la position idéale, le capitaine Ruud Krol donner de la voix et du geste, puis venir au dernier moment se placer sur la ligne de but, à coté du gardien.

 

 

 

Enfin, Platini tire. Le ballon, cette fois, contourne bien le mur. Sa trajectoire décrit une courbe parfaite, rapide, précise. Il va se ficher à mi-hauteur à ras du poteau gauche de van Breukelen. Le gardien hollandais tente une parade désespérée mais ne peut que voir le ballon claquer dans son petit filet. Krol s'énerve et balance quelques mots doux à son gardien. De leur côté, les Français désertent la surface de réparation les bras levés, courant derrière leur capitaine. Et l'on voit cette image étonnante, inhabituelle de sa part, d'un Platini à genoux au milieu du terrain, agitant ses poings vers le ciel, tandis que Thierry Roland s'égosille "Oui Michel! Oui Michel!"

 

Quelques instants plus tard, les Français s'éviteront toute mauvaise surprise en inscrivant un second but, une percée de Rocheteau sur le coté droit pour servir Six sur un plateau. Le reste du travail sera fait deux semaines et demi plus tard, lorsque les Bleus, sans Platini, s'imposeront nettement (4-0) face à Chypre et valideront la qualification pour de bon.


Voir aussi le JT d'Yves Mourousi recevant Michel Hidalgo le lendemain du match.
 

Réactions

  • nard le 05/03/2014 à 18h00
    Comme Marius, ce coup franc est celui qui lancé une longue série de séances de tir à la chaussette, où la boule formée des deux bas de foot roulés ensemble devait contourné le cadre de mon lit pour atteindre les buts imaginaires sous la fenêtre. Mon éveil à la fois au foot et à la géométrie parabolique.

  • José-Mickaël le 05/03/2014 à 20h20
    Le match en Roumanie est en effet comparable, même s'il ne s'agit pas d'une qualification (cela dit, celui contre les Pays-Bas non plus puisqu'il restait Chypre...) : dans les deux cas c'est le début d'une aventure.

    On a assez dit et redit que le match contre la Roumanie était fondateur, et c'est vrai (d'un point de vue tactique, c'est celui contre la Slovaquie 4-0 qui devrait l'être, puisque c'est le match où Jacquet a décidé de confier les clés à Zidane et non à Djorkaeff, qu'il a placé devant, mais le 1-1 contre la Pologne, où on avait archi-dominé, a remis le doute).

    Mais le match contre les Pays-Bas aussi est fondateur puisque c'est le premier match où Hidalgo décide de mettre trois milieux créateurs, et en particulier de titulariser Giresse et Platini en même temps. C'est ça qui change tout et qui va mener les Bleus vers les sommets.

  • Moravcik dans les prés le 06/03/2014 à 13h31
    Pareil, si je devais écrire un Fever Pitch personnel, il commencerait sans doute par ce but.

    On ne vivra sans doute plus jamais ce sentiment qu'on a eu avec l'EdF 81-82, où on n'attendait d'elle rien de particulier (elle était une sélection moyenne depuis tant d'années) et où elle ne cessait de nous ravir encore et encore sans que rien ne semble pouvoir l'arrêter.
    Et quelle jolie équipe c'était : un milieu Giresse-Genghini-Platoche, il n'y avait que les Brésiliens et nous pour oser cela.


    Sinon sur le but lui-même, je me suis toujours posé la question : quelle influence a eu cette curieuse décision de Krool de brusquement aller se placer sur la ligne, et du coup le fait que Lacombe, se rendant compte qu'il ne serait pas hors-jeu, s'avance malicieusement vers le but ? Autrement dit :

    1/ Platini n'a-t-il pas tiré côté fermé pour que Lacombe ait éventuellement la possibilité de couper la trajectoire du coup-franc d'une tête ? Au départ du ballon, on a presque l'impression qu'il lui fait une passe.

    2/ Van Breukelen, dont on voit que son temps de réaction fut très faible, est-il un peu 'scotché' en partie par la position de Lacombe, est-ce que pendant un quart de seconde il n'hésita pas à bouger de peur d'être pris à contre-pied par une reprise de la tête ? Bon, certes, il est surtout manifestement convaincu que le coup-franc va partir de l'autre côté (au-dessus du mur), mais est-ce que la position de Lacombe n'a pas joué un petit rôle aussi ?

    Pour le 1/ je ne sais pas, mais pour le 2/ l'interview que SoFoot vient de faire du gardien batave va un peu dans ce sens : il mentionne effectivement la position de Lacombe près du but comme un élément de l'action dont il se souvient très bien.

  • Charterhouse11 le 07/03/2014 à 23h37
    Marrant, je n'avais jamais fait gaffe à la position de Lacombe sur le but. Et tout de suite il s'infiltre. La défense néerlandaise pour le coup est assez bizarre (comme la soit disant main qui doit donner pénalty si l'on suit la logique).
    Marrant en tout cas que Lacombe n'essaie même pas de mettre sa tête car pour le coup il est tout seul de chez tout seul. La confiance en Platoche sans doute.

  • Charterhouse11 le 08/03/2014 à 00h37
    Marrant, je n'avais jamais fait gaffe à la position de Lacombe sur le but. Et tout de suite il s'infiltre. La défense néerlandaise pour le coup est assez bizarre (comme la soit disant main qui doit donner pénalty si l'on suit la logique).
    Marrant en tout cas que Lacombe n'essaie même pas de mettre sa tête car pour le coup il est tout seul de chez tout seul. La confiance en Platoche sans doute.

  • vert75 le 11/03/2014 à 23h35
    très bizarre ce plongeon de Van Breukelen, genre je plonge pour la photo, tant qu'à faire que je suis parti en retard, autant finir la parade; mais du coup on peut pas dire qu'il en profite pour s'étirer au maximum et pousser sur ses appuis. Il me fait penser à certains plongeons de Letizi.

    Assez content que Lacombe ai pas mis la tête, un CF de platoche c'est quand même plus sexy pour la légende.

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