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Pharmacie Football Club

Le procès du dopage à la Juventus de Turin met en lumière des pratiques médicales surréalistes, avec des wagons de médicaments administrés sans raison thérapeutique. La récente révélation de contrôles truqués laisse encore moins de doutes sur l'organisation du dopage dans le football d'élite italien.
Auteur : Julie Grémillon le 28 Oct 2002

 


Le footballeur, ce grand malade 281 types de médicaments ont été répertoriés dans la pharmacie, soit "une quantité incompatible avec une structure non sanitaire mais plutôt la quantité dont devrait être doté un hôpital petit ou moyen". Les trois-quarts des médicaments trouvés "devaient être prescrits par ordonnance, ce qui était incompatible avec une structure non sanitaire". "Ou bien les joueurs étaient toujours malades, ou bien ils prenaient des médicaments qui allaient au-delà du champ thérapeutique". Ainsi se sont exprimés les experts en pharmacologie cités au procès des responsables de la Juventus de Turin, pour des faits se déroulant entre 1994 et septembre 1998 (AFP, 21/10). Des stars au centre de l'instruction Rappelons que ce procès au long cours (commencé en janvier dernier) conclut l'instruction engagée en 1998 par le juge Guariniello, au cours de laquelle Didier Deschamps, Zinédine Zidane et Jean-Marcel Ferret ont notamment été entendus. Contrairement au médecin de l'équipe de France qui a récemment fait une apparition au tribunal de Turin, les internationaux français ne seront pas appelés à témoigner à la barre, ni aucun joueur majeur du Calcio. Les parties se sont en effet mises d'accord pour éviter des comparutions qui auraient été plus spectaculaires qu'utiles, les dépositions recueillies pouvant de toute façon être citées à l'audience. Ronaldo, Vieri, Baggio, Vialli, Conte, Di Livio, Ravanelli, Paulo Sousa, Filippo Inzaghi, Nesta, Rui Costa, Del Piero mais aussi Trappatoni ou Lippi ont ainsi échappé à cette épreuve. À l'origine de l'affaire se trouvent les déclarations fracassantes de Zdenek Zeman à l'été 1998, dans la foulée du Tour de France 98. L'entraîneur tchèque de la Roma avait déclaré que le milieu "devait sortir des pharmacies et des bureaux des financiers" et pointé "l'explosion musculaire" de Del Piero et Vialli. Il dénonça aussi "certains médecins, qui se permettent de faire des expériences sur les joueurs de football, pendant que d'autres utilisent des produits en doses massives sans savoir s'ils créent des problèmes ou pas..." Alors que le Comité olympique italien était en pleine tourmente concernant la gestion du laboratoire officiel de l'Acqua Acetosa, ces accusations à peine voilées avaient déclenché non seulement des enquêtes de la part des autorités sportives, mais aussi suscité l'intérêt de la justice civile, sous l'autorité du juge Raffaelle Guariniello. On s'est parfois interrogé sur les motivations de ce juge, qui laissa partir l'instruction dans toutes les directions — en cherchant notamment des liens entre cyclisme et football — et qui fut accusé de céder au spectaculaire. Une surmédicalisation coupable L'enquête a notamment saisi des dossiers médicaux faisant notamment état de taux d'hématocrites chez les joueurs (indicateur de la prise d'EPO) à des niveaux proches des cyclistes, avec des variations de 8 à 9 points et au-delà des 50% admis, concernant des joueurs majeurs de la Juve (notamment Didier Deschamps en 96) et de Parme. Elle a mis à jour pour le club piémontais un système d'approvisionnement impliquant l'établissement de faux documents médicaux (un pharmacien fait partie des inculpés), ainsi que le quadruplement des dépenses médicales entre 94 et 98. Le but de Guariniello, constatant notamment l'usage systématique de créatine dans le Calcio, était de prouver un recours à l'EPO voire aux hormones de croissance. Mais en l'absence de preuves formelles sur l'existence de ces produits, il a dû se rabattre sur l'évidence d'une médicalisation outrancière et sur les substances interdites (plus banales) trouvées lors des perquisitions. Les inculpations portent donc sur la "fraude sportive" par voie de dopage et sur la mise en danger de la sécurité des athlètes (administration de produits dangereux sans justification thérapeutique, obtenus par de fausses ordonnances). Ceux-ci n'étaient quasiment pas informés des "soins" qui leur étaient prodigués, ce qui en dit long sur la docilité des joueurs en la matière (on se souvient des déclarations de Daniel Bravo s'inquiétant rétrospectivement de connaître le contenu des injections qu'on lui faisait à Parme). Si l'existence d'un dopage organisé avec des substances "lourdes" ne peut être prouvé, les présomptions sont accablantes. L'hyper médicalisation des équipes professionnelles souligne s'abord la difficulté à cerner la frontière entre les pratiques licites et le coaching chimique, notamment lorsque des médicaments sont détournés de leur vocation thérapeutique. Surtout, elle porte les plus lourds soupçons sur l'usage de produits masquants. Les méthodes de dopage de pointe (EPO, hormones de croissance) nécessitent en effet une parfaite maîtrise de la pharmacopée de la performance et la mise en place d'un lourd dispositif de pour rendre les transgressions invisibles aux contrôles … Laxisme des instances et fraudes sur les contrôles On pourrait croire que le scandale provoqué par ce procès a alerté les instances sportives et renforcé leur détermination à mener la lutte. Mais, si l'on reste en Italie, on a pu constater que le laxisme restait la seule règle. L'été dernier, Edgar Davids et Frank De Boer ont bénéficié de la clémence des commissions après des contrôles positifs à la nandrolone (voir Les docteurs m'abusent). L'épidémie de contrôles positifs à cette populaire substance observée en 2001 — Couto, Stam, Torrisi, Guardiola en avaient également été "victimes" — s'était brutalement interrompue. On sait peut-être pourquoi. Le Monde (17/10) nous apprend qu'une perquisition a été ordonnée le 11 octobre par un magistrat florentin (en charge d'une enquête sur le cyclisme) au laboratoire de l'Acqua Acetosa, dans les locaux de la Federcalcio et au siège du Comité olympique national italien (1). Ses résultats sont spectaculaires. 126 échantillons d'urine ont été saisis, classés "non conformes" en raison d'un non-respect de la procédure. Leur nombre indique une proportion totalement anormale d'échantillons recalés, qui fait porter les soupçons sur 58 rencontres (25 en 2001, 33 en 2002) concernant la quasi-totalité des clubs. Certains sont plus explicitement désignés comme les éventuels bénéficiaires de la fraude: Côme, Citadella, Pérouse, Cagliari et Modène. Des analyses sont en cours sur ces prélèvements. La saison passée, le club d'Empoli (serie B) avait tenté de truquer les contrôles en manipulant la désignation des joueurs. Le médecin avait été suspendu pour quatre ans et licencié, mais le club avait été épargné. L'affaire avait cependant porté l'attention des enquêteurs sur des procédures qui offrent prise aux manipulations. Si de nouvelles malversations sont confirmées par l'instruction, il faudra tirer les conclusions qui s'imposent. Car les dirigeants qui auraient mis en place un système pour faire mentir les contrôles ne l'auraient pas fait sans avoir de bonnes raisons d'en redouter les résultats. Si jamais aucun élément direct ne vient apporter la preuve d'un dopage organisé dans le football professionnel (la détection de l'EPO lors de la Coupe du monde n'a rien révélé), les éléments dont nous disposons laissent de moins en moins de place au doute. On peut avoir la naïveté de croire que l'Italie est le seul pays concerné, mais pour cela, il faut également ignorer le fait que c'est le seul pays où les clubs de football font l'objet d'enquêtes de la part de la justice civile. (1) Acqua Acetosa avait déjà été gravement mis en cause par le scandale révélé en 98, qui avait établi que la plupart des substances interdites n'étaient pas recherchées dans les prélèvements des footballeurs. Le laboratoire romain n'a rouvert qu'après une fermeture administrative et la nomination d'un nouveau directeur.

Réactions

  • le troisieme frere neville le 28/10/2002 à 13h18
    Tu as mal lu mon post precedent, je n'ai jamais dit qu'en France on ne se dopait pas, j'ai juste dit qu'en italie entre 94 99 on avait une avance enorme dans ce domaine, grace aux recherches de Ferrari avec sans doute la complicité des federations, et l'apparition de l'EPO. Depuis tout le monde même Lance Armstrong beneficie des conseils de ce docteur mabuse. C'est marrant quand même tout ces sportifs italiens ou evoluant dans des clubs de foot ou équipes cyclistes italiennes qui se sont mis a perde leur cheveu pendant les années 90, on est bien loins des belles chevelures des temps jadis. Mais peut etre n'est qu'un hasard et qu'aucun de ces sportifs n'a été cobaye pour diverses experimentations medicales.

    La domination espagnole ? peut être tout simplement que c'est le pays qui a la legislation la moins stricte sur le dopage, peut etre qu'on a le droit de franchir dans cette belle contrée la barre legendaire des 50 au taux d'hematocrites, le record etant la proprieté de Bjarne Riis a égalité avec Ugrumov. C'est quand même etonnant que sur le tour d'Italie on trouve toutes sortes de produits et de controles positifs, et sur la Vuelta jamais rien alors qu'on y bat tout les records de vitesse et qu'on monte des pentes inhumaines a 23% a l'Alto del Angliru.

  • Salentino le 28/10/2002 à 13h24
    Maxime, garde ton calme, je ne crois pas que (Aaron?) Neville ait fait des comparaisons ni stigmatisé spécialement le foot italien. Ca ne sert à rien de savoir celui qui pisse le plus chimique.
    Le foot italien est de toute évidence un de ceux qui sont directement concernés par le dopage vu le nombre d'affaires déclarées, mais c'est aussi le seul pays dans lequel ont eu lieu des enquêtes sérieuses comme le dit l'article.
    Le fait qu'il y ait du dopage ailleurs ne blanchit pas pour autant le foot italien, non? Et pourquoi diable cet énervement de ta part à l'égard du foot français-qui-se-cherche-des-excuses, alors que personne n'en a cherché ici?

    On peut se poser des questions sur les éventuels rapports entre les performances globales d'un foot national et le recours éventuel à la chimie. En ce qui concerne l'Italie, la courbe de performance des clubs avant et après les enquêtes est tout de même troublante...

  • MisterK le 28/10/2002 à 13h30
    M. Neville, tu es un affreux pessimiste doublé d'un obsédé du complot. Si ni la Vuelta ni le Championnat d'espagne ne voient l'ombre d'un soupçon de dopage, c'est qu'il n'y a rien. CQFD.

    Il existe quand même des fédérations internationales (UCI, FIFA, UEFA) qui chapeautent la lutte contre le dopage, non ?

    Faire le procès de ces compétitions sans plus de preuves, a autant de crédibilité que celui, ou plutôt ceux intentés à Chirac !!

    Heu, j'ai bon pour l'exemple ??

  • cours-la-ville le 28/10/2002 à 13h31
    D'accord avec Neville, les principales différences entre les pays correspondent surtout à la volonté des justices locales de mettre leur nez dans les pharmacies. Pendant les affaires des Tours de France 98 et 99, on a bien compris qu'en Espagne, il fallait surtout pas ouvrir la boîte de Pandore.
    Au fond c'est un choix très politique (en France et en Italie, ce sont les ministres des sports des gouvernements de gauche qui ont donné des impulsions à la lutte).
    Pour beaucoup de responsables, gâcher ainsi l'opium du peuple, ternir un spectacle qui abrutit si efficacement les masses n'est pas une priorité.

  • mollows le 28/10/2002 à 13h32
    C'est pas du foot, c'est du vélo, mais ca concerne l'Espagne :
    "le dopage est un problème français, créé par la France avec ses lois et que la France doit résoudre sans impliquer les autres", déclarait en 1999 le directeur de la Vuelta Luis Felipe Sainz.

  • cours-la-ville le 28/10/2002 à 13h32
    MisterK, tu as oublié les :)))))))))))))))))))
    il y en a qui vont te prendre au pied de la lettre !

  • Agora le 28/10/2002 à 13h53
    Il n'y a pas que les équipes de foot qui subissent des courbes étranges.
    Il me semble avoir lu il y a quelques temps la déclaration d'un officiel italien après les jeux de Séoul où l'Italie s'était plus ou moins ramassée et où en substance, il disait qu'il fallait que dans 10 ans l'Italie soit au top du sport européen...

    Quant à l'Espagne, il est clair qu'ils ont suivi la voie tracée par leurs voisins transalpins, en tout cas en ce qui concerne l'EPO. Les exemples de Muehleg (le fondeur allemano-espagnol), des coureurs de fond et marathon et du cyclisme espagnol sont à mon avis les meilleurs exemples de la "bonne foi" espagnole.

  • Maxime le 28/10/2002 à 14h25
    Je ne suis pas énervé Salentino, je pense (sic) juste que le dopage ne remet pas trop en cause les hiérarchies sportives et ne peut expliquer à lui seul la domination de telle ou telle équipe.
    A propos du football français, cette discussion me rappelait juste les excuses lues de nombreuses fois sur ces pages lors des défaites de Bordeaux et Marseille contre Parme. J'ai simplement anticipé le débat... :)

  • mollows le 28/10/2002 à 15h20
    Maxime, "le dopage ne remet pas trop en cause les hierarchies sportives", on pourrait rajouter que c'est d'ailleurs sa fonction, son principe, mais je ne reprends pas des developpement de Neuville.

    Concernant le "mental de poussin" que tu cites dans un post precedent, une petite citation Harald Schumacher, gentil footballeur allemand, ca date d'apres seville mais pas d'hier :
    «Parmi les substances les plus appréciées des joueurs de football, on trouve différents sirops anti-tussifs à base d’éphédrine. Comme je l’ai appris depuis, l’éphédrine augmente l’agressivité, l’endurance et les capacités de résistance physique. Mais gare aux effets secondaires : on peut sans s’en rendre compte, dépasser ses propres lien
    in "Coup de sifflet", 1987 - récupéré sur lien.

  • vicento la chandelle le 28/10/2002 à 18h42
    Cet article me parait bien pitronnesque!
    Il lance en effet le discrédit sur le foot italien en ne déclamant qu'en ultime phrase que peut etre le football européen tout entier pourrait etre touché.
    Cela me semble bien léger, et j'espère que cet article n'avait pas vocation a lancer un enorme pavé dans la mare footballesque car en guise de pavé on a un grain de sable.
    A quand un véritable article suivant une veritable investigation qui permettrait de montrer que tout le football est gangréné par le dopage et non pas peut etre que si on trouve une preuve temoignant de .... le calcio serait la brebis galeuse.
    Je suis scandalisé par cet article.
    Il ne sert a rien de vouloir dénoncé quelque chose si c'est pour le faire que partiellement et donc de manière erronée.

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