Si vous saisissez votre mot de passe PUIS votre e-mail, vous aurez la confirmation que ça n'a aucun effet particulier. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Paulino Alcantara, mes que un jugador

Les joueurs d'exception – Spectaculaire, prolifique et amoureux fou du maillot blaugrana: le premier buteur mythique du Barça a tracé la voie, et sa vie fut une aventure.

Auteur : Matthias Cunha le 7 Mai 2010

 

Juin 1917. Aux abords du stade de la Calle Industria, le terrain de jeu du FC Barcelone, c’est l’effervescence: à la demande des membres d'une direction désemparée, Hans Gamper, le fondateur du jeune club catalan de football, revient aux commandes. Quatre ans seulement après qu'il a démissionné de son poste de président pour s’occuper de ses affaires dans l’import-export, son club est en péril. Les rivaux régionaux du RCD Espanyol et du FC Espanya ont pris le dessus dans le championnat de Catalogne, la victoire en Copa del Rey (1) de 1913 n’est déjà plus qu’un lointain souvenir et les supporters s’impatientent. Mais comment redresser rapidement la situation d’une équipe en plein marasme, lui rendre sa suprématie régionale et stopper la domination des Basques de l’Athletic Club et des Castillans du Madrid Football Club au niveau national (2)?
L’une des premières décisions de Hans Gamper est alors d’entreprendre de faire revenir en Catalogne le petit prodige qu’il avait recruté quelques années plus tôt, un grand métis filiforme aux oreilles décollées, diablement doué balle au pied et doté d’une frappe surpuissante. Il ne le savait pas encore, mais cette décision allait marquer un tournant dans l’histoire du club, transformant son protégé en légende, et le FC Barcelone en institution.

alcantara_2.jpg


Naissance d’un génie

Paulino Alcántara i Riestrá est né le 7 octobre 1896 sur l’île philippine d’Iloilo, d’un père militaire dans cette colonie espagnole et d’une mère indigène. Petit, comme tous les enfants de son âge, il fait ses premiers pas de footballeur dans les rues, en compagnie de son frère Fernando et des copains du quartier. Passionné par ce jeu pour lequel il montre rapidement des aptitudes exceptionnelles, le rêve de Paulino est de jouer un jour dans une grande équipe de la métropole, aux côtés des vedettes du moment comme le Madrilène Prast, ou le Basque Uribé. Rêve apparemment inaccessible à cette époque, ses parents ayant leurs racines et leur vie aux Philippines et n’ayant nullement le projet de traverser la terre entière pour s’installer dans un pays quasiment inconnu. La réalité de son environnement ne pouvant pas exaucer le souhait du petit Paulino, c’est l'histoire qui allait s'en charger.

En 1898, alors que Paulino n’a que deux ans, la situation politique aux Philippines s'est sérieusement détériorée. La guerre hispano-américaine à Cuba a eu comme effet collatéral, outre de placer les États-Unis dans le cercle des grandes puissances de la planète, la mise sous tutelle des Philippines par l’armée américaine. Les dirigeants espagnols ayant quitté l’archipel, le nouveau gouvernement philippin ne tarde pas à se rendre compte que le protectorat américain ne serait pas une panacée, et dés 1899, le président Paterno déclare officiellement la guerre aux États-Unis d’Amérique. S’ensuit une période de guérilla entre pro-Américains, pro-Espagnols et indépendantistes purs et durs. Les Américains disposant d’une puissance de frappe supérieure, une des conséquences de ce conflit est une déshispanisation menée tambour battant, et les signes de présence militaire espagnole sont évidemment devenus indésirables. Au cœur de cette période trouble, ne se sentant plus en sécurité, la famille Alcántara décide de quitter l’île natale. Direction l’Espagne et Barcelone.



La vie en rose, et bleu et rouge

C’est ainsi que, quelques années plus tard, on retrouve le petit Paulino, désormais âgé de douze ans, dans les équipes de jeune du Barça, où il commence rapidement à démontrer son talent. À tel point qu’en 1910, malgré son jeune âge, des amis le poussent à intégrer l’équipe première du Galeno FC, le club universitaire de la ville. Mais Paulino, déjà attaché au maillot blaugrana, n’a pas à se faire prier lorsque Hans Gamper lui demande quelques mois plus tard de revenir sous ses premières couleurs, quitte à n’être titulaire qu’en équipe C pour le moment. Bien décidé à montrer qu’il pouvait prétendre à l’équipe fanion malgré ses quatorze ans, il inscrit un quadruplé pour son premier match, puis continue à progresser à une vitesse extraordinaire.
Sa précocité est telle que dés l’année d’après, en 1912, alors âgé de quinze ans, quatre mois et dix-huit jours, Paulino est appelé pour la première fois sous le maillot de l’équipe première du Barça pour un match de Championnat de Catalogne face au Català SC. Le Barça écrase son adversaire du jour par 9 à 0, et Alcántara inscrit à cette occasion un triplé faisant de lui le plus jeune buteur de l’histoire du club (record toujours en cours).

alcantara_1.jpg

Cette même année, malgré la perte du titre de champion de Catalogne, les Culés (3) atteignent la finale de la Copa del Rey contre la Real Sociedad. Après un premier match nul 2-2, le match d’appui se termine sur le score inhabituel pour l’époque de 0-0. Devant cette inquiétante inefficacité offensive, les dirigeants barcelonais décident de titulariser le jeune Alcántara en attaque. Celui-ci justifie pleinement la confiance donnée en inscrivant le premier but d'un second match d’appui remporté par 2 buts à 1. L’Espagne toute entière est sous le charme de ce jeune attaquant longiligne, à la conduite de balle élégante et à l’efficacité redoutable devant les buts.



Une guerre, un départ

La saison suivante est celle de la consécration pour le FC Barcelone et sa nouvelle merveille, avec le premier triplé Copa del Rey-championnat de Catalogne-Coupe des Pyrénées (4) de son histoire. Alcántara, âgé d’à peine dix-sept ans, s’impose désormais comme l’attaquant vedette des Blaugranas, enchaînant les buts et les prestations de haute volée. Mais le départ d'Hans Gamper de la tête du club après le triomphe de 1913 provoque un coup d’arrêt pour l’équipe catalane: deux saisons sans titre en 1914 et 1915, et "seulement" le titre de champion de Catalogne en 1916. Paulino a certes réalisé son rêve d’être joueur de football, mais son équipe s’enlise, et aux yeux des aficionados barcelonais, il n'est plus qu’un bon joueur de football au sein d’une équipe moyenne. C’est alors que l’histoire, toujours aussi imprévisible, décide une nouvelle fois de son destin.

A l’été 1916, les combats entre l’armée française et allemande font rage dans les plaines de la Somme. Le conflit se mondialise, et l’Espagne commence à s’inquiéter des répercussions que cette guerre durable pourrait avoir sur elle. Parallèlement, à quinze mille kilomètres de là, le calme est revenu aux Philippines et les parents Alcántara décident de retourner vivre dans leur pays d’origine. Fin 1916, au grand désarroi de Paulino, toute la famille prend donc le bateau pour Manille, où son père a déjà prévu de l’inscrire à la faculté pour poursuivre ses études de médecine. Le voyage se déroule plutôt bien pour l’époque et le jeune footballeur arrive à bon port après seulement une tentative d’attaque par des pirates à Ceylan, un sauvetage de la noyade à Singapour et une nuit passée à dormir sur un cercueil dans la cale du navire, après une collision avec des rochers à l’approche des côtes philippines…



Philippin perdu

Au pays, tout en continuant ses études de médecine, Paulino est recruté par l’équipe des Bohemians de Manille, où il s’impose rapidement pour devenir une vedette locale. Tant et si bien qu’en 1917, profitant de sa double nationalité espagnole et philippine, il est sélectionné pour représenter son pays à la troisième édition des Jeux asiatiques, qui se déroulent au Japon cette année là. Capitaine de l’équipe qui prit la deuxième place du tournoi à trois réunissant les Philippines, la Chine et le Japon (avec notamment une victoire 15 à 2 face à la sélection nippone), il termine également deuxième du tournoi de… tennis de table. Des performances qui font de lui le héros de tous les Philippins.

Cependant, le bonheur des uns faisant le malheur des autres, de l’autre côté de la planète la situation du FC Barcelone tournait au vinaigre. Amputés de leur leader, les Blaugranas échouent de nouveau dans la conquête du championnat de Catalogne après une sombre histoire de faux passeports (5). Un véritable séisme, qui conduit au rappel en urgence de Hans Gamper pour remettre de l’ordre dans la maison catalane.
Gamper, qui n’a pas oublié tout ce qu’Alcántara a apporté à l’équipe, essaye alors de le contacter afin que celui-ci revienne en Espagne. Les batailles dans les tranchées continuent dans l’Est de la France, mais l’entrée en guerre des Américains va bientôt mettre fin au conflit et le climat redevenir serein en Catalogne. Cependant, le père de Paulino refuse catégoriquement: son fils doit terminer ses études de médecine et son avenir est ici, en Asie. Le bras de fer dure toute l’année 1917, jusqu’à ce que Paulino contracte la malaria. Bien décidé à rejoindre l’Espagne, il refuse de se soigner tant qu’il n’aurait pas son accord pour retourner à Barcelone. Son père cède.

alcantara_4.jpg


Revoir Barcelone

Le 12 mai 1918, Paulino Alcántara peut enfin revêtir de nouveau le maillot des Culés, qui sortent d'une nouvelle saison sans titre. Mais sous la double impulsion du retour de Hans Gamper et de l’enfant prodigue, le club change: finies les frasques extra-sportives, place à une organisation stricte dans laquelle Alcántara sera capitaine, et à la nomination d’un véritable entraîneur, exclusivement dévolu à la préparation et à l’entraînement de l’équipe (fonction auparavant répartie entre les dirigeants et le capitaine). L’Anglais Barrow remercié au bout de quatre mois pour un penchant un peu trop visible pour la boisson, le Barça débute la saison 1918-1919 avec à sa tête Jack Greenwell, anglais lui aussi, et Paulino Alcántara sur le front de… la défense. Une excentricité de Greenwell que le Barça paye au prix fort avec une défaite 4-1 dans le derby face à l’Espanyol, et des menaces de non-paiement de leur abonnement de la part des supporters si Alcántara ne retrouve pas son poste en attaque. Greenwell arrête les expériences, et le succès revint aussitôt, les Blaugranas restant par la suite invaincus en championnat de Catalogne et ne perdant qu'en finale de la Copa del Rey. Surtout, le FC Barcelone a retrouvé son pouvoir d’attraction et recrute à la fin de saison le jeune Samitier pour épauler Alcántara en attaque, ainsi que le gardien de l’Espanyol Ricardo Zamora.

La nouvelle équipe du Barça va tout écraser: champions de Catalogne sans concéder la moindre défaite, vainqueurs de la Copa del Rey au bout d’une finale remportée 2-0 face à l’Athletic Bilbao, les Barcelonais impressionnent tant par leur puissance offensive que par leur solidité défensive.
De 1920 à 1926, Alcántara et ses coéquipiers remportent quatre Copas del Rey et six titres catalans, proposant un jeu offensif qui attire les foules: le club passe de 3.000 à 11.000 socios en cinq ans et le stade de la Calle Industria, devenu trop exigu, est délaissé dés 1922 pour une enceinte de 30.000 places, les Corts. Le Barça y jouera ses rencontres à domicile jusqu’à l’inauguration du Camp Nou en 1950. Le premier buteur barcelonais dans cette nouvelle enceinte est bien évidemment un certain Paulino Alcántara, dont la notoriété va grandissant en Europe. À l’issue d’une tournée en Grande-Bretagne, en 1923, le capitaine de Dundee United impressionné par l’attaquant du Barça déclare: "Cet Alcántara est le meilleur joueur que je n'ai jamais vu. S'il était né ici, il serait devenu millionnaire en jouant dans le championnat anglais".



El Romperedes

Au niveau régional, surpassant l’Espanyol qui ne peut plus rivaliser face à une telle équipe, le Barça s’impose désormais comme le seul et unique porte-drapeau de la Catalogne dans un contexte politique tendu par l’arrivée au pouvoir de la dictature militaire du Général Primo de Rivera en 1923, puis les incidents de 1925. Le gouvernement central espagnol ferme les Corts durant six mois et oblige le président Hans Gamper à démissionner à cause des sifflets qui ont retenti lors de l’interprétation de la Marcha Real (6) à l'occasion d’une rencontre opposant Barcelone à une équipe anglaise.

Durant cette période, Paulino qui a promis à son père de poursuivre ses études de médecine, ne revêt le maillot de la sélection espagnole que cinq fois, son métier de docteur ne lui laissant pas le temps de participer à toutes les rencontres internationales. Cela lui suffit pourtant pour s’illustrer, notamment ce 30 avril 1922 où, lors d’un match France-Espagne à Bordeaux, il marque un but sur un tir si puissant que le ballon transperce les filets et finit sa course contre le crâne d’un agent des forces de l’ordre qui mettra plusieurs minutes à récupérer. Le gardien des Bleus, Émile Friess, déclare après la rencontre que la puissance du tir a été telle qu’il n'a pas vu pas le ballon passer, mais seulement entendu comme le bruit d’un obus filant à sa droite. L’Europe entière connaît désormais Paulino Alcántara que les Espagnols ont tôt fait de surnommer "El Romperedes" (le Casseur de filets).

alcantara_5.jpg

Paulino Alcántara raccroche les crampons à l’issue de la saison 1926/1927 sur un nouveau titre de champion de Catalogne, en n’oubliant pas d’offrir à la foule barcelonaise un jubilé opposant son Barça à une sélection espagnole. À l’heure du bilan, les chiffres sont exceptionnels: en quinze ans Paulino a remporté deux Coupes des Pyrénées, dix championnats de Catalogne, cinq Copas del Rey, inscrit six buts en cinq sélections sous le maillot espagnol (pour autant de victoires), et surtout 357 buts en 357 matches sous le maillot blaugrana – record qui tient encore.
Il se consacre ensuite à sa carrière de médecin dans une clinique privée de Barcelone, ne retournant aux Corts qu’entre 1931 et 1934 pour intégrer la direction du club après le suicide de Hans Gamper en 1930. Après un bref passage de sélectionneur de l’équipe d’Espagne en 1951, il se retire définitivement du football. Jusqu’à la fin de sa vie, il reçoit dans son cabinet des malades imaginaires venus dans le seul but de l’approcher et de lui demander comment il avait pu frapper si fort qu’il en avait transpercé le filet. A ceux-ci, il répond systématiquement qu’il n’en sait rien, qu’il faut demander au ballon. Il décède en février 1964 à l’âge de soixante-sept ans, dans sa ville d’adoption, laissant derrière lui une carrière de footballeur et une vie d’homme bien remplies.


NDLA : Paulino Alcántara étant né il y a plus d’un siècle certaines anecdotes de sa vie présentées ici, notamment avant son retour à Barcelone, proviennent de sources qui n’ont pu être vérifiées. Ses exploits sous le maillot barcelonais, eux, sont officiels.

(1) La Liga n’ayant été créée qu’en 1929, la Copa del Rey est à l’époque considérée comme la seule épreuve désignant la meilleure équipe d’Espagne.
(2) L’Athletic Club est le nom courant donné au Pays Basque à l’Athletic Bilbao. Le Madrid Football Club est l’ancêtre du Real Madrid CF, cette dernière dénomination ayant été accordée par le Roi Alphonse XIII seulement en 1920.
(3) Littéralement : "les Culs". Nom donné aux supporters barcelonais durant les années 1910 car depuis la rue Industria on pouvait voir de dos les spectateurs de la partie supérieure des gradins du stade, ce qui donnait l’image d’une grande quantité de derrières alignés.
(4) La Coupe des Pyrénées était une compétition de football franco-espagnole, opposant de 1910 à 1914 les clubs des régions limitrophes des Pyrénées (Catalogne, Pays basque, Languedoc, Midi-Pyrénées et Aquitaine).
(5) La nouvelle recrue Garchitorena, non content de s’afficher aux bras de starlettes du moment, s’avère être en fait argentin, alors que seuls les joueurs ayant la nationalité espagnole sont autorisés à participer à cette compétition
(6) L’hymne national espagnol.

Finale de la Copa del Rey 1992

Réactions

  • José-Mickaël le 07/05/2010 à 18h49
    Le gardien saute et attrape le ballon. On ne peut alors plus le bousculer, par exemple on ne peut pas le pousser dans son but. Eh bien autrefois c'était autorisé.

  • V pour Vampeta le 07/05/2010 à 18h58
    C'était autorisé de pousser le gardien même quand il avait la balle? Fallait être fou pour jouer à ce poste alors...

  • Croco le 07/05/2010 à 21h11
    Je connaissais les records (but, précocité) du joueur mais concernant les anecdotes, à part l'aller-retour aux Philippines rien du tout.
    Va falloir nous en pondre d'autres dans la foulée maintenant.
    Au hasard, Zamora, non? C'est le nom du trophée pour le "meilleur" gardien de Liga (remis tous les ans au gardien détenant le meilleur ratio buts encaissés/match).

  • Mangeur Vasqué le 07/05/2010 à 21h41
    Merci Matthias pour ce superbe portrait.

    L'œuvre d'Alcantara est quelquefois évoquée dans la presse foot anglaise de qualité, j’avais parlé de lui dans le fil anglais en janvier dernier, lors d’une discussion sur Mohammed Salim et d’un autre géant oublié : Arthur Wharton (pas le même registre, mais tout aussi extraordinaire).

    lien

    Hommage à Alcantara :

    lien

    lien


    Juste une remarque sur la déclaration élogieuse du capitaine de Dundee United en 1923, que tu cites :

    « Cet Alcántara est le meilleur joueur que je n'ai jamais vu. S'il était né ici, il serait devenu millionnaire en jouant dans le championnat anglais ».

    Etrange déclaration, car bien entendu, les salaires étaient plafonnés en Angleterre et les primes peu généreuses et au compte-goutte (salaires plafonnés de 1901 à jusqu’à l’abolition générale en janvier 1961, suite aux menaces de grève des joueurs – par le biais de la PFA -, fronde menée par Jimmy Hill, épisode déjà évoqué plusieurs fois dans le fil anglais, je vais pas remettre ça).

    En 1923, ce salaire maximal était de 8 £ par semaine de championnat (37), et 6 £ par semaine pendant les 15 semaines de « close season », l’intersaison (pour les pros des 3 divisions nationales de la Football League). Soit environ le double d’un ouvrier.

    Malgré la pression du syndicat des joueurs (le Professional Footballers' Association aujurd’hui, et le AFPTU à l’époque mais communément appelé The players’ Union), ce salaire hebdomadaire maximal resta le même jusqu’en 1945, puis passa à 12 £ en 1947, 14 £ en 1951, £15 £ en 1953, £17 en 1957 et 20 £ en 1958.

    Finalement, il fut aboli en janvier 1961 (même si nombre de clubs – tels Liverpool ou Manchester United – refusèrent cette libéralisation des salaires et continuèrent illégalement à plafonner les salaires pendant plus de 2 saisons. La Haute Cour de justice de Londres mit tout le monde d’accord en 1963).



  • JeanBen le 08/05/2010 à 10h42
    Bananja Vidic
    vendredi 7 mai 2010 - 13h06

    En revanche Thiago Alcantara, le réserviste du barça, est le fils de Mazinho, le "tacheron" brésilien qui a mis Rai sur le banc lors de la coupe du monde 94

La revue des Cahiers du football