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Pape Diouf en terrain miné

Accusé de malversations sur le transfert de Drogba par un fax arrivé chez le juge, le président de l'OM a écarté certains de ses adversaires, mais reste sous la menace.
Auteur : Pierre Martini le 11 Jan 2008

 

Arrivé comme directeur sportif en 2003 et nommé président du directoire le 6 janvier 2005, Pape Diouf résiste encore à la houle qui fait tanguer l'Olympique de Marseille. On doit porter à son crédit – sinon une stabilité sportive restée très relative avec les changements d'entraîneurs  et le turnover au sein de l'effectif – au moins une continuité dans le management restée rare sous l'ère RLD (1). Connaissant le caractère cyclothymique de l'actionnaire majoritaire, être encore en place est un exploit en soi.


Panier de crabes

Diouf a ainsi survécu à l'épisode Kachkar, alors que le repreneur virtuel avait programmé son éviction... Mais si Louis-Dreyfus l'a confirmé jusqu'à présent, cela ne constitue pas un viatique pour l'avenir, au moins parce que ce dernier veut toujours se désengager du club. Ensuite, c'est justement le statut du "président" qui n'est pas vraiment consolidé. Gestionnaire délégué par l'actionnaire, il ne peut totalement incarner le pouvoir (2). Ainsi, les remous autour de l'affaire "FAP Promotion" (3) ont montré – même si Diouf en est sorti renforcé – qu'on lui contestait encore ses prérogatives. Non seulement l'incident l'a montré sous la menace d'éventuels putschistes, mais il a indiqué que l'OM restait un panier de crabes en équilibre instable.

Les démissions de Thierry de la Brosse (directeur général et vice-président du directoire) et de Mehdi El Glaoui (président du conseil de surveillance) semblent laisser les coudées plus franches à l'orateur de la Commanderie. Mais le terrain n'en est peut-être que plus miné, comme le suggère la déclaration du premier nommé: "Il y a trop de décisions concernant le sportif, sur les contrats et les transferts, qui ne me sont jamais présentées avant d'être signées. (...) en l'absence de sanction de l'actionnaire, je ne suis plus en capacité de garantir au conseil de surveillance que la gestion du club est absolument saine et rigoureuse. Dans le doute, je préfère m'en aller" (AFP). "Même si on ne peut parler de malversations, certaines choses pourraient être irrégulières et je ne souhaite pas avoir à assumer une responsabilité pénale comme ce fut le cas dans le passé", avait-il auparavant déclaré à L'Équipe.

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Le fax qui parle

La probité de Pape Diouf n'est pas mise en cause sous ce seul angle. Hier, le site d'information Bakchich a reproduit un document recueilli par le juge Van Ruymbeke, en charge de l'enquête. La reproduction de ce fax, à l'entête de Mondial Promotion (la société d'agents de joueurs auparavant dirigée par Diouf), daté du 14 mai 2004 et portant la signature de Pape Diouf, donne les instructions de celui-ci à Pierre Frelot, ex-directeur financier du PSG qui avait repris l'activité d'agent de Pape Diouf (ainsi que son "portefeuille" de joueurs), concernant le transfert de Drogba. Est mentionnée une commission "payée à concurrence de minimum 40% sur le compte en Afrique qui te sera indiqué". Il est aussi écrit que "la cession des parts de Mondial Promotion pourra se faire comme prévu moyennant une rétrocession de 20 à 30% des commissions qui auront été négociées" (lire l'article et voir le fax sur bakchich.info).

Outre des éléments formels qui jettent le doute, la crédibilité du document est entamée par le caractère improbable de tels aveux, dans un vulgaire fax, pour de telles malversations. L'intéressé a déclaré avoir eu connaissance du document il y a plus d'un an, par le juge lui-même – qui l'aurait reçu d'un expéditeur anonyme et considérée comme un faux. Le président marseillais – réagissant plus à la reprise de l'info par L'Équipe dans son édition de jeudi qu'à la parution initiale – a également évoqué des précédents: "Le nom de l’auteur derrière ce document m’apparaît très clairement puisque depuis le départ de Franck Ribéry certains m’en veulent à mort d’avoir défendu prioritairement les intérêts du club, puis de voir que Franck Ribéry travaille maintenant avec d’autres agents. Il est un fait que depuis cette date-là beaucoup de courriers anonymes ont été adressés au club, à l’actionnaire ou autres. Tous me présentant comme l’auteur" (om.net). Diouf a porté plainte, jeudi, pour faux et usage de faux).


L'utilisation de ce document par les enquêteurs étant encore incertaine, l'enjeu et les conséquences de sa mise au jour sont de nature moins judiciaire que "politique": ce que risque de retenir l'opinion publique marseillaise, c'est que Pape Diouf aurait programmé très tôt le départ de Drogba et aurait pu toucher des commissions indues à l'occasion de cette transaction.
Alors que l'OM connaît une nouvelle saison compliquée sur le plan sportif, le soutien des supporters constaté la saison passée est plus précaire aujourd'hui... En outre, des rumeurs de rachat se répandent de nouveau, dans un contexte marqué par la proximité des élections municipales. Autant dire que Pape Diouf doit tenir la barre dans une mer particulièrement agitée.



(1) La stabilité à la présidence a paradoxalement existé de 1996 à 2002 avec le seul RLD. Mais, sur cette période, Jean-Michel Roussier (1995-1999), Yves Marchand (1999-2000) et Étienne Ceccaldi (2001-02) se sont succédé au poste de président délégué, avec un intérim entre Marchand et Ceccaldi effectué par... RLD lui-même, soudain convaincu qu'il devait incarner la présidence exécutive du club.

(2) Une situation, classique dans le football français, qui mine l'autorité des Cayzac, Saint-Sernin, et autre Triaud.

(3) À l'occasion de la création de Football Avenir Promotion, réunissant les clubs de Ligue 1 s'en estimant les plus grands financiers (lire "Comment l'élite veut rétrécir le foot", CdF #39), Jean-Michel Aulas avait annoncé la participation de l'OM à ce rassemblement et la nomination de Mehdi El Glaoui au poste de vice-président. Pape Diouf avait démenti formellement cette adhésion (soutenue par Thierry de la Brosse) et dénoncé la participation aux réunions de personnes non légitimes à ses yeux. RLD avait (mollement) tranché en sa faveur et précipité le départ des deux opposants.

Réactions

  • JihaiR le 11/01/2008 à 13h06
    Liquido>

    Les cahiers ne sont pas le seul organe de presse à prendre fait et cause pour Diouf (si tant est que les cahiers prennent fait et cause pour Diouf). Notre pravda locale également, et avec bien moins de pincettes, cf l'attaque gratuite envers backchich

    lien

    Autant je ne parierais pas sur le coté immaculée conception de l'ami Diouf (ni d'aucun agent et président de club de foot, d'ailleurs), autant cette preuve semble comique.

    Mais va savoir, habitué à tellement d'impunité, ces messieurs pourraient également ne pas prendre les précautions d'usage.

  • carolizba le 11/01/2008 à 13h21
    barbaque
    vendredi 11 janvier 2008 - 11h52

    Concernant le traitement du sujet, étant donné son caractère sensible (des accusations graves, des malversations potentielles), je vois mal quel autre approche serait possible...

    ---

    Attendre de voir ce qu'il y a vraiment derrière tout ça?

    Pour moi, c'est là le problème de article.
    Et ce des deux points de vue: celui qui connaît l'actualité de l'OM n'apprend rien (comme dit précédemment) et celui qui découvre l'histoire apprend qu'on ne sait pas grand-chose pour le moment, ni sur le fonctionnement interne, ni sur les actions en justice.

    En fait, ça offre juste un relai à une polémique à la fois toute fraîche et pas très claire. Dans quel but?

  • barbaque le 11/01/2008 à 13h57
    > carolizba
    C'est ça qui est marrant. Un article des CdF doit avoir une "valeur ajoutée" ou un "but". Bon, je comprends les attentes et le niveau d'exigence des lecteurs en vigueur ici, mais c'est un peu délirant quand même, non? S'ils ont envie d'écrire un truc sur l'OM à ce moment-là, ils ont le droit... Ou alors tu penses que dans ce contexte, un article sur l'OM doit forcément avec un sens politique? Genre soutien ou non à Diouf?

  • barbaque le 11/01/2008 à 13h58
    Et puis pour le non-initié à l'OM, l'article recadre l'affaire et la met en perspective avec le mandat de Diouf. Ça rappelle où en est l'OM et dans quel contexte les performances des joueurs prennent place (et ce qu'elles vont déterminer)...

  • Björn Björk le 11/01/2008 à 14h25
    Carolizba, mentionner une polémique, c'est forcément lui offrir un relais?

    Le journalisme ne peut pas toujours être militant. Il peut peut-être parfois se contenter d'être du journalisme, genre répertorier les faits, identifier les rumeurs et les extrapolations, mettre tout ça en perspective sans prendre parti, et éviter de décider avant la justice. Ce que semble faire cet article, et qui n'arrive pas si souvent dans les médias.
    C'est peut-être l'absence de militantisme qui donne l'impression à certains lecteurs qu'il n'y a pas de valeur ajoutée, en provoquant la sensation que ce papier aurait très bien pu être publié dans un canard classique.

    Le truc c'est que cet article, sans prise de parti ni interprétation délirante, ben je l'ai pas lu ailleurs (cf lien de Jihair, et l'edito de l'équipe, si j'ai bien compris).
    J'admets que j'ai pas bien cherché non plus.

  • carolizba le 11/01/2008 à 15h24
    barbaque,

    Je ne comprends pas ce qu'il a de regrettable à attendre d'un organe de presse (ou de qui que ce soit d'ailleurs) que ses productions soient de la trempe de ce qui nous a fait l'aimer. Et de le faire remarquer, quand c'est le cas ou quand ça ne l'est pas - non pas dans la position du flagorneur ou du redresseur de tort, mais dans celle participative du lecteur heureux ou malheureux (oui, j'exagère, mais satisfait ou remboursé, ça faisait un peu trop "grande surface", et il n'y a pas encore assez de commerce ici).

    Dans cet article, je n'ai trouvé ni analyse éclairée, ni point de vue étonnant, ni franche rigolade. Ce n'est pas un problème de cahier de charges qu'il y aurait à respecter, évidemment. Mais on a l'impression, comme le signale BjoBjo, d'avoir davantage affaire à un article de presse banal, sans relief propre, et d'une neutralité timide et frustrante (le recadrage avec le mandat de Diouf, par exemple, seul angle spécifique de l'article, me semble bien expéditif, tant les événements furent nombreux et brumeux).

    Rien de déshonorant, donc, et même pas de quoi fouetter un (t)chat, vu que ce n'est même pas la première fois, mais juste quand même la petite surprise du vaguement creux. Et comme des tâches d'encre de presse commune sur les yeux au lieu des doigts.

  • barbaque le 11/01/2008 à 15h47
    Oui, bon, je suis d'accord avec toi.
    Tu m'emmerdes.

  • Si le vin vil tord le 11/01/2008 à 15h53
    J'aimerais bien voir en quoi "le caractère improbable de tels aveux" mettrait en doute la réalité de cette preuve. C'est oublier que certains enterrent de l'argent dans leur jardin (quel caractère improbable pourtant), c'est oublier toutes les histoires de fax qui arrivent ou pas, des faux-papiers...
    C'est peut-être juste un acte manqué de Diouf.

  • liquido le 11/01/2008 à 16h09
    Papin Jour Pape toujours
    vendredi 11 janvier 2008 - 09h50
    Quels éléments ? La présomption d'innoncence.
    Parce qu'il est président de l'OM il serait forcement pourri ?

    --> Je ne veux entretenir aucune parano. "Président de club pro" suffit amplement.

    barbaque
    vendredi 11 janvier 2008 - 09h51
    > liquido
    Tu t'es fait une opinion en examinant le fax?

    --> Curieuse apostrophe. Depuis quand le clampin de bout de ligne que je suis est-il doté de la moindre expertise pour juger de la véracité d'un document téléchargeable du wild wild web*? Mais puisque la parade consiste a dire qu'il s'agit d'un article "factuel" je ne peux que me ranger aux arguments de caro - au bémol près que j'y perçois malgré tout une légère complaisance pour le Pape (ne serait-ce que dans son titre et sa conclusion, une vague impression de "seul contre la meute").

    * Au passage, JihaiR (tiens t'as vu, j'ai pas perdu ton numéro, moi, hmmm), l'argument Provençal selon lequel le document est douteux du fait qu'il contient des fautes d'orthographe que ne saurait commettre Diouf est lolesque.

  • barbaque le 11/01/2008 à 17h22
    > liquido

    Tu as raison : on n'imagine pas les conneries que des gens apparemment sensés peuvent être amenés à faire. Le truc, c'est que ce document est tellement auto-accusatoire et additionne tellement de délits que ça en devient risible.

    Si tu inverses la perspective, imagine que quelqu'un (d'un peu crétin) veuille nuire à Diouf en l'accusant d'une compilation de malversations... Et bien tu arrives à ce fax.
    Sauf que le falsificateur est suffisamment intelligent pour savoir qu'il peut avoir l'effet désiré sur l'opinion publique, à défaut d'en avoir sur le juge. Si le document était un tant soit peu probant, ce dernier l'aurait utilisé et mis Diouf en examen, mais ce n'était probablement pas le but.

    Bref, on ne peut totalement écarter l'hypothèse que ce document est vrai, mais il est formellement impossible de formuler des accusations contre son auteur présumé sur cette seule base.

La revue des Cahiers du football