La trompeuse stabilité de l'OM
L'intersaison marseillaise a donné une impression de continuité, malgré le large renouvellement de l’effectif...
Auteur : Salif T. Sacha
le 10 Août 2007
À force de ressasser que la ligne de conduite de l’OM est désormais chevillée à sa politique de stabilité, les médias nous en feraient presque oublier les fondements de l’arithmétique. Sans se perdre dans les mouvements observés au sein du groupe d’Albert Emon, bien plus nombreux qu’on ne l’imagine (dix arrivées pour huit départs – 1), on observe une mue profonde au sein de l’équipe-type – si toutefois cette notion avait une réelle valeur dans une saison à soixante-dix matches.
Vers une équipe-type renouvelée aux deux tiers ?
Certes, on "reconnaît" cet OM 2007-08. Une certaine ossature est préservée, et les choix de recrutement ont fait l’unanimité. Mais avec Givet, Cheyrou, Ziani et Zenden qui devraient souvent endosser la chasuble des titulaires, c’est tout de même plus du tiers de l’équipe type qui est renouvelé. Si l'on prend en considération les intégrations de Rodriguez et Cissé au début de l’année, le turn-over dépasse les cinquante pourcents en six mois. En outre, imaginons que Carrasso ne réédite pas toujours sa très belle prestation de la Meinau et que le poste de titulaire / fusible idéal qui lui a été offert lui explose dans les gants à la première série de défaites... Imaginons encore que la direction du club dégotte sur le marché hivernal au moins une recrue – comme elle en a pris l’habitude ces deux dernières saisons (Pagis et Maoulida, puis Rodriguez)... Eh bien en douze mois, le mythe de la stabilité aura été démenti par un renouvellement de huit joueurs, soit plus des deux tiers.
Pourtant, à en lire les comptes-rendus de Strasbourg-Marseille, l’OM a déçu, comme si des changements aussi significatifs s’opéraient d’un claquement de doigts. Si certains avaient passé plus de temps à observer les matches de préparation qu’ils n’en ont consacré à l’élaboration d’un stupéfiant classement des matches amicaux, ils n’auraient pas été surpris par l’inconstance de la production, largement entrevue lors des deux victoires probantes face à Toulouse et Anderlecht, puis des deux victoires préoccupantes face à Salonique et Saint-Étienne.
Rien d’illogique avec une équipe que l’on doit considérer en reconstruction, qui ne souhaite pas renier ses qualités offensives tout en densifiant son système défensif. La quadrature du cercle sera d’autant plus difficile à trouver pour Albert Emon que les choix qui se présentent à lui promettent d’être particulièrement délicats, notamment dans le secteur offensif.
(1) Au 8 août : arrivées de Bonnart, Cheyrou, Faty, Givet, Granic, Mandanda, Zenden, Ziani, Ayew et Fiorèse ; départs de Bocaly, Cantareil, César, Civelli, Maoulida, Pagis, Olembe, Ribéry.