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Comment Tata Simone en est venue à "haïr" les Bleus

Une Balle dans le pied – Rien de tel, pour entretenir la détestation obsessionnelle de l'équipe de France, que de fournir un "sondage" aussi ridicule que biaisé.

Auteur : Jérôme Latta le 15 Oct 2013

 

 

"Le foot français [est] toujours coincé dans le bus", écrivait-on sur Une Balle dans le pied il y a près de trois ans. Les années ayant passé, on aurait pu imaginer qu'il en était enfin sorti, mais c'était sans compter sur l'obsession nationale engendrée par la sottise d'un groupe de sportifs professionnels, abondamment disséquée mais qui continue d'être instrumentalisée au travers de la détestation méthodique de l'équipe de France. Tant pis si seulement six des dix-sept joueurs ayant participé au France-Australie de vendredi dernier étaient dans ce maudit bus, il faut inlassablement remettre ce couvert et régurgiter, encore et encore, ce triste festin.
 

JUBILATION PARTAGÉE

À cette heure, cette détestation relève de l'injonction: l'opinion est sommée d'exprimer son "rejet", son "désamour" des Bleus, serinée sous forme d'énoncés performatifs, martelées à chaque occasion – notamment à chaque fois que des sportifs français remportent des succès: il faut alors saluer leur merveilleuse mentalité, leur humilité, leur accessibilité, leur respect du maillot, leur façon de chanter la Marseillaise, etc. Sans jamais, jamais oublier d'évoquer les footballeurs comme repoussoirs, comme si l'on ne pouvait plus célébrer nos sportifs nationaux sans fustiger ceux-là. Sans craindre les contresens les plus achevés, par exemple lorsque le récent titre de champion d'Europe de basket s'accompagna de commentaires sur Tony Parker, qui lui au moins n'était pas un sportif "bling bling" [insérez ici un éclat de rire]. (lire "Le footeux il est méchant, le basketteur il est sympa: le journaliste il est bête")

 

Rien de tel, pour vérifier (et entretenir) cette détestation, que de fournir un "sondage" – cette supercherie méthodologique et intellectuelle, simulacre d'enquête mais authentique facilité médiatique – aux résultats garantis par des questions ridiculement orientées.
(...)


Lire l'article :


 

Réactions

  • Sens de la dérision le 15/10/2013 à 15h58
    plumitif
    aujourd'hui à 15h35
    [..]
    D'abord il y a eu la rechute Euro 2012 après l'embellie dans le jeu et le renouvellement des joueurs avec Laurent Blanc. Patatras, échec sportif, image encore abîmée.
    ----
    Renouvellement limité des joueurs avec Laurent Blanc. C'est bien, il a réussi à faire croire à tout le monde qu'il n'avait repris personne après Knysna, ce qui est faux.

    En résumé, le reproche, c'est: qu'ils ne soient pas bons, c'est une chose mais au moins qu'ils sachent se tenir.
    ---
    Ou le contraire. Que ce soient des têtes de *bip*, OK tant qu'ils gagnent. Dans l'article de Rue89 lié dans le papier de Latta, le début du reportage sur Parker est juste énorme (grosse voiture, grosse maison, bling-bling tak-tak).

  • Jamel Attal le 15/10/2013 à 16h16
    Wow, plumitif, ça fait plaisir de te revoir! Et de te revoir inchangé, défendant toujours la maison avec ferveur et talent - quoique en tordant encore les propos. Ça me donne l'impression que les Cahiers (et moi avec) sont très vieux, mais quasiment immortels.

    Je n'ai pas écrit "Le sondage il est biaisé/bidon; la preuve les audiences télé", mais laissé le sondage montrer à quel point il est ridiculement biaisé, orienté et utilisé à charge pour diagnostiquer une "haine" aussi fantasmatique que l'image ainsi produite des Bleus. Les audiences sont simplement évoquées comme un contrepoint occulté par les démarches à charge comme celle du Parisien.

    Quand tu écris "Car les sondages successifs depuis trois ans, l'indicateur Kantar Medias pour la FFF confirment la réserve générale à l'encontre des Bleus", tu passes à côté d'une partie majeure de mon propos: les sondages d'opinion, baromètres et autres artefacts de ce genre sont une vaste supercherie méthodologique et intellectuelle, instrumentalisée pour fabriquer "l'opinion" désirée. Certes, je n'ai pas effectué un démontage en bonne et due forme, ni invoqué l'adage bourdivin "L'opinion publique n'existe pas", mais il faudrait un livre pour cela, et pour cela, il y a des chercheurs, et un site:
    lien
    NB : tu parles de "réserve générale", Le Parisien parle de haine.

    En revanche, tu tiens un argument avec la démarche de Prandelli, qui est effectivement intéressante: une voie sur laquelle la Fédération a aussi tenté de s'engager avec ses chartes et ses codes de conduite, sans grand succès... Par défaut de méthode ou de croyance en cette démarche, ou parce que les footballeurs français sont d'ignobles personnages impossibles à amender?

    Dernière chose: tu me mets à côté de Le Graët, soit. Je te ferai alors remarquer que tu te retrouves à côté de Riolo. Tends le cou et regarde bien la meute qu'il y a derrière lui et ses amalgames...

  • Corben Gallas le 15/10/2013 à 16h32
    Plumitif, nous ressortir tous les poncifs de ton journal pour expliquer pourquoi on DOIT détester l'équipe de France est un peu gonflé. Latta explique très justement que s'il y a encore désamour envers l'EDF, c'est précisément en grande partie à cause de la caricature que les medias en font. Aussi bien concernant le sportif que l'extra-sportif.
    A force de marteler les mêmes contre-vérités, tata Simone a fini par y croire ; pire, elle est maintenant persuadée que son opinion est partagée par une grande majorité puisque des sontages pas-représentatifs-mais-qui-se-font-passer-pour-tel la confortent dans ses certitudes.
    C'est toute la société qui couine avec des medias aussi objectifs.

  • plumitif le 15/10/2013 à 16h39
    Cher Jamel,

    Quand j'écrivais que je te pensais mieux armé, cela va aussi avec ton art de la caricature.
    Je ne défends en rien une maison avec laquelle j'ai rompu depuis trois ans. Pour le côté servilité à la maison mère, tu repasseras...
    Tu feins de penser que je défends en quoi que ce soit ce sondage. C'est assez grossier comme manège.
    J'ai évoqué au premier degré "l’opportunisme Riolo (..) la presse dans le sens du vent". Plus loin "des medias qui rivalisent de servilité".
    C'est comme me comparer, de manière bouffonne, à Riolo. Je ne vois pas ce qui peut m'assimiler à sa posture. Tu continues donc à faire dans la diversion et le lapidaire. Décidément je t'ai connu meilleur...

  • Jamel Attal le 15/10/2013 à 16h55
    Cher plumitif.
    J'ignore tout des conditions de ton départ, et je n'évoque pas de "servilité" (première torsion de mes propos: je parlerais plus volontiers de réflexe corporatiste), mais ce que j'ai interprété comme le (vieux) réflexe de prendre le parti de L'Equipe et du Parisien, exactement comme tu le faisais jadis – c'est-à-dire en donnant, comme tu viens de me reprocher, "dans la diversion et le lapidaire".

    Tu as oublié de dire que tu ne défendais pas ce sondage: dommage, parce que c'est l'impression laissée par ton post, notamment lorsqu'il ignore le fait que mon premier propos est de dénoncer ledit sondage comme une pauvre farce (et pas de prendre les audiences TV comme une réfutation de la thèse qu'il est censé étayer).

    Par ailleurs, je te compare bien moins à Riolo que tu ne m'assimiles à Le Graët: je te rappelais simplement – sans bouffonnerie – ce qu'il y a derrière la stigmatisation obsessionnelle des Bleus.

    Enfin, je ne sais pas si tu m'as connu meilleur, mais en tout cas tu n'as jamais dit que j'étais bon, tout comme tu n'as jamais admis que quoi que ce soit fut mauvais chez Amaury :)

  • plumitif le 15/10/2013 à 17h11
    Cher Jamel,

    Tu es donc clairement meilleur dans l'humour que dans la caricature.
    A te lire pour une analyse moins platement anti-medias et plus pointue de la relation entre l'opinion et les Bleus.

  • Espinas le 15/10/2013 à 17h49
    Jamel Attal
    aujourd'hui à 16h16
    (...)
    En revanche, tu tiens un argument avec la démarche de Prandelli, qui est effectivement intéressante: une voie sur laquelle la Fédération a aussi tenté de s'engager avec ses chartes et ses codes de conduite, sans grand succès... Par défaut de méthode ou de croyance en cette démarche, ou parce que les footballeurs français sont d'ignobles personnages impossibles à amender?
    (...)
    ---
    Une finale de l'Euro fait passer Balotelli pour un joyeux drille qui est rigolo à faire n'importe quoi... un peu comme Ribéry en 2006.

    Avec des résultats, les français redéfendraient leur équipe et les joueurs feraient une tonne de pubs, on n'est pas les derniers en chauvinisme.

  • Josip R.O.G. le 15/10/2013 à 17h54
    plumitif/Jamel
    Toute opinion (de la réserve générale à la haine) sur un objet dont on a la représentation que par médias interposés est biaisée par l'image donnée par ce média.
    Tout sondage est dans ces conditions biaisé.
    Il existe un facteur performance en ce qui concerne le foot qui va contrebalancer l'image négative ou positive présentée par le média en question.
    Ce qui est juste choquant avec les questions du Parisien c'est qu'elles tentent de contrebalancer le faible effet performance induit par le match de vendredi soir.
    Ils ont sans doute fait le pari commercial que compte tenu du potentiel de l'équipe, il valait mieux jouer la détestation fédératrice (l'équipe like avant 98) puisque de toutes façons, si par extraordinaire ledit pari est perdu et que ça sourit au bleu, ça vendra du papier quand même.
    Après c'est le problème de tous les sondages de ne poser que des questions fermées ou à peine entrouvertes.
    Et en fait vous êtes d'accord et vous vous chamaillez.

  • Josip R.O.G. le 15/10/2013 à 18h01
    On en reparlera ce soir quand on aura battu la Finlande 3-0 et que l'Espagne aura bêtement perdu contre la Georgie sur un but de Kostadinashvili à la 93°...
    Remarque, ils seront capables de titrer: "Injuste!"

  • Coach Potato le 15/10/2013 à 18h20
    Comment je me suis disputé (ma vie textuelle)

    Avant de procéder au vote, le groupe Démocratie Libero demande la parole. Et j'aime autant vous dire: C'est pas facile de conserver un groupe parlementaire dans cette assemblée lorsqu'on joue avec les libero.

    Aussi, je souhaite utiliser mon temps de parole en tribune pour évoquer le périmètre qui devrait être le plus petit dénominateur commun des nombreux fans de l'EdF au lieu de la plomber avec des considérations sur le nuancier du collectivisme des forces occultes qui s'emploieraient dans l'ombre à la perte de nos troupes engagées au front à coup de sondage.

    Tout à fait entre nous, entre le normal socialisme, le gaullisme social, le nationalisme social, le socialisme réel et l'euro-écolosocialisme velléitaire, si on me rajoute une couche de Bourdieuserie sur mon équipe de France, j'ai peur que ça me fasse trop. De surcroit, la notion d'étrangitude à l'état-nation reste une invention des heures écarlates de nos jacobins les plus crispés, déjà... Puisse notre fédé, entre autres, rester à l'écart de ces turpitudes et continuer de jouer libero. Comme on disait de mon temps, le foot, c'est comme l'armée de terre, on y prend tout le monde. Autant s'éviter l'écueil du sociologisme à outrance. Le seul débat qui vaille en foot, c'est: Je mets des rondelles sous mes alus de 16 ou pas?

    Alors, si la FFF, qui reste une association à la base quand bien même le ministère se croit autorisé à lui octroyer généreusement une délégation de sévice public histoire de mettre son nez dans ce qui ne le regarde pas, a une mission et des moyens. Quel est le périmètre de l'EdF?

    Aller chercher bonheur au Brésil me semble un peu léger comme définition de poste pour un sélectionneur. Et j'apprécierai assez que la direction de la FFF lève certaines ambigüités évoquées à l'occasion. Et les résultats ne font pas tout. Si nous sommes champions de le monde en juillet prochain avec Evra, Abidal et Ribery, je me les déglace au Grand Marnier.
    Toutefois, il est permis de douter; ça m'arrangerait...

    Sinon, vous pouvez réserver dès maintenant le cycle du kumquat à paraitre prochainement.






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