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Comment Doyen Sports joue à cash-cash

Le fonds d’investissement au cœur de la bataille du TPO, qui a ses entrées à l’OM, est un modèle d’opacité: montage de douze sociétés, prête-noms, sociétés écrans… Enquête sur ce brouillage de pistes à l’aide des documents révélés par Football Leaks.

Auteur : Plumitif le 21 Dec 2015

 

 

Depuis cet été, Doyen Sports n’a cessé de faire l’actualité: bataille juridique à propos du TPO, transfert d'Imbula à Porto, entrée retardée d’actionnaires dans le capital de l'AC Milan, arrivée de Míchel et mercato à l’OM, sanctions contre le FC Twente.... Mais on ne sait, de fait, pas grand-chose de cette société qui se cache derrière l’activisme de son directeur général, Nelio Lucas.

 

 

 

Doyen, une nébuleuse obscure

Football Leaks, le site qui distille depuis l’automne des masses de documents confidentiels sur le monde du football (lire aussi l'interview de ses créateurs), permet aujourd’hui d’en savoir plus sur Doyen Sports [1], même si les zones d’ombre restent nombreuses. Doyen Sports Investments Limited a été créé le 30 mai 2011 à Malte. Avec quel financement?

 

Dès l’origine, on constate le système de poupées russes:
• un accord de prêt renouvelable de 100 millions d'euros, sur sept ans, est passé en juillet entre Refik Arif, au nom de Doyen Capital LLP, et Benington Group Assets, dont l'actionnaire unique est Malik Ali... également lui-même directeur de Doyen Capital LLP (aux côtés, donc, de Refik Arif). 
• Benington Group Assets détient 80% des parts de Doyen Sports Investments Limited, qui a quatre actionnaires: Malik Ali, Claudio Tonolla, Nelio Lucas et Ali Lüftü Ethem Kadirgan.
En résumé, Doyen Capital LLP est à l’origine du financement de Doyen Sports.

 

Est-ce la maison-mère du groupe Doyen? Le groupe est pour le moins avare en communication, et le mystère demeure sur la holding Doyen Group. Avant la publication des documents Football Leaks, trois actionnaires ont été cités: Fettah Tamince (milliardaire turc lié à Recep Tayyip Erdogan, le président de la Turquie), Tevfik Arif (milliardaire kazakho-turc en relation d’affaires avec Donald Trump) et Erick Thorir (milliardaire indonésien propriétaire de l’Inter Milan).

 

 

Une capacité d'investissement de cinq à six milliards

Si l’hypothèse de ces trois actionnaires n’est pas à écarter, la famille Arif semble constituer le noyau dur de Doyen Group, avec le père, Tevfik, et trois de ses fils:

- Refik (Doyen Capital LLP et Doyen Global Limited)

- Efendi (Doyen Capital Services Limited)

- Kemal (à Doyen Capital de 2011 à 2013).

 

La capacité de financement des frères Arif est très grande dans une holding, Ravana, basée à Curaçao, qui regroupe des sociétés opérationnelles dans l’exploitation du chrome, du charbon et du pétrole, ainsi que dans le conseil et les investissements financiers.

 

En 2014, Nelio Lucas affirmait: "Le groupe est basé sur plusieurs familles, avec une grande capacité d’investissements en milliards.” Une capacité d’investissement estimée à cinq ou six milliards. Doyen Capital LLP, basé à Londres, en capte l’essentiel: minerai, charbon, pétrole, transports maritimes, immobilier, conseils et investissements financiers.

 

Avec 170 millions d'euros d’investissement dans le foot depuis 2011, Doyen Sports et ses sociétés satellites ne représentent qu’un pourcentage infime du groupe. Sa structure est d’une complexité folle, manifestement destinée à des circuits financiers opaques, à des bénéficiaires cachés et à rester à distance des autorités de contrôle. Où l'on revient à l'origine de la création de Doyen Sports, à Malte, une implantation stratégique: les résidents de l'île peuvent en effet ne pas être imposés sur des revenus de sociétés étrangères non rapatriés.

 

 

Une hydre à douze têtes

Claudio Tonolla est ainsi résident à Malte, et il est au cœur du système Doyen, en tant qu’actionnaire, directeur, associé ou conseiller selon les cas. De nationalité suisse, il est au départ spécialiste en gestion de portefeuille et patrimoine. Il est, en fait, beaucoup plus que cela. C’est lui qui a ficelé le montage particulièrement complexe de Doyen Sports, une entité qui comprend douze sociétés. Un montage qui commence par le "pont" entre Doyen Capital LLP et Doyen Sports Investments Limited, par lequel circule l’approvisionnement financier de la division sportive. On l'a dit, Doyen Sports est détenu à 80% par Benington Group Assets (80%). Les 20% restants sont détenus par Wood, Gibbins&Partners. Claudio Tonolla est actionnaire des deux sociétés, en tant que représentant de Credence Holdings pour la seconde...

 

[cliquez sur l'image pour l'agrandir

 

 

Credence Holdings distille ses conseils à une dizaine de sociétés à Malte, en Suisse et à Panama. L'entreprise appartient à un groupe qui fait office de conseil dans l’investissement financier, les activités maritimes et les jeux en ligne (paris sportifs inclus), dont Malte est une des places fortes. Le montage complexe permettant de financer Doyen Sports est clairement établi (prêts à versements mensuels) afin de produire des intérêts et commissions, y compris pour les banques partenaires.

 

Un mode opératoire démultiplié avec les sociétés associées, en particulier celles de Nelio Lucas, le directeur général de Doyen Sports, et Mariano Aguilar – agent, entre autres, de Míchel, l’entraîneur de l’OM. Les deux hommes sont ainsi actionnaires d' Assets 4 Sports SL, société basée à Madrid, et Vela Management, basée à Malte. Les deux masqués derrière Contineo Limited (Credence Holdings, donc Tonolla) pour Aguilar, et de nouveau Credence Holdings (donc Tonolla) pour Lucas.

 

 

Nelio Lucas, au cœur du réseau

Ces deux sociétés sont liées à Doyen Sports par le même contrat. En échange de l’apport de joueurs dans le portefeuille Doyen Sports, elles perçoivent annuellement un pourcentage progressif selon le nombre de joueurs, avec un minimum garanti de 900.000 euros. Nelio Lucas, en tant qu’actionnaire de Doyen Sports, Assets 4 Sports SL et Vela Management, est à la fois donneur d’ordres et prestataire, un motif sérieux de conflit d’intérêts. Vela Management (via Nelio Lucas) apparait ainsi en tant qu’agent dans les comptes du FC Porto au 30 juin. Contineo Limited est signataire (via Mariano Aguilar et Claudio Tonolla) du contrat de transfert de Roberto de l’Atlético Madrid à Olympiakos début 2014.

 

Nelio Lucas dispose d’une grande marge d’autonomie à Doyen Sports, très vraisemblablement négociée en raison d'un carnet d’adresses qu’il valorise à l’envi. Dans un projet de contrat (Project Imbula) destiné à être signé par lui, on lit: "Dispose d’une extraordinaire expérience dans la valorisation de joueurs", "a tissé un réseau mondial de collaborateurs et agents au professionnalisme reconnu".

 

Actionnaire de Doyen Sports, Wood Gibbins&Partners LTD, Credence Holdings, Vela Management et Assets 4 Sports SL, Nelio Lucas dispose de deux autres casquettes dans le groupe Doyen:

- la première en tant que "conseiller exclusif pour de nombreux marchés, plus particulièrement anglais". Une sobre définition qui recouvre 30.000 euros d’honoraires mensuels versés à une société londonienne, Principal Sports, avec Nelio Lucas en tant qu’actionnaire unique [2].

- la seconde nous emmène à Panama, où Nelio Lucas est actionnaire de Doyen Natural Resources, une société de trading. Dans un groupe qui pratique le secret, on peut tout imaginer. Est-il actionnaire en nom propre? En prête-nom? Afin de bénéficier et de faire bénéficier du statut de Panama, qui figure sur la liste noire des paradis fiscaux établie par l’Europe en juin 2015?

 

 

Structure tentaculaire et profits offshores

Déjà confuse, la liste des sociétés estampillées Doyen Sports n’est pas complète. Il faut y ajouter Denos Limited, basée à Dubaï, rémunérée à hauteur de 10% sur le solde positif des transferts de Falcao, Kondogbia et Miguel de Las Cuevas. Denos Limited a également été rémunéré, en juillet 2014, à hauteur d’1,5 million d'euros pour un mandat de recherche de joueur par le FC Porto concernant Yacine Brahimi.

 

Restent encore trois sociétés de l’univers Doyen:

- Doyen Sports Investments 2 Limited, créée en décembre 2013 à Malte

- Doyen Marketing (Malte), détenue à 80% par Doyen Sports

- Doyen Global Ltd (Londres)

 

On retrouve des figures récurrentes. Simon Oliveira et Matthew Kay sont ainsi actionnaires de Doyen Marketing et Doyen Global. Oliveira gère les droits d’images de Neymar et Beckham, Kay les activités publicitaires de Ronaldo et Mourinho. Les deux hommes sont également directeurs de Squawka Limited (Doyen Marketing Ltd étant actionnaire), un site qui évalue statistiquement les joueurs. Ce qui boucle parfaitement le paysage Doyen Sports.

 

Un univers opaque, un montage complexe, une machine à produire des intérêts, des commissions, qui font cracher au bassinet sans vergogne le monde du foot en spéculant sur les joueurs. Une structure tentaculaire qui lubrifie la circulation de ses profits par des transferts de fonds incessants dans des paradis fiscaux. Un monde qui pratique allègrement le mélange des genres. À Malte,des accointances avec les sociétés de paris sportifs en ligne. À Londres dans une société qui évalue les joueurs, y compris ceux dont Doyen Sports détient un pourcentage. Un effarant et cynique jeu de cash cash.

 

 

[1] Lire en particulier le dossier en trois parties: "Doyen Sports Offshore Scheme: 2011 –"
[2] À noter qu'au Brésil, Doyen Sports est représenté par Renato Duprat. Il a été impliqué en 2005 dans la gigantesque carambouille de blanchiment entre MSI (un fonds d’investissement londonien), les Corinthians de Sao Paulo et West Ham, avec dans le paysage Pini Zahavi, agent sulfureux et l’employeur de Nelio Lucas de 2002 à 2011.

 

Réactions

  • José-Mickaël le 21/12/2015 à 14h03
    Merci pour cet article très intéressant ! J'avoue ne pas être sûr d'avoir tout compris (qu'est-ce que c'est compliqué leur machin !). En tout cas je pense qu'il est utile qu'on soit informé de tout ça même si ça fait un peu mal à la tête...

  • plumitif le 21/12/2015 à 15h54
    Je me suis efforcé de rendre l'ensemble le plus compréhensible possible. Et l'infog' par les Cahiers va dans ce sens. C'est très complexe, c'st clair.
    Je suis d'accord avec:
    Roy compte tout et Alain paie rien
    aujourd'hui à 12h02

    "C'est typiquement le genre d'organigramme qu'il faut refaire soi même pour bien piger toute les implications. Parce que le lire comme on lit un article "habituel", en consommateur comme le dit Jamel, c'est clairement impossible.
    Le sujet mérite en tout cas un point de départ bien documenté comme celui-ci"




  • Coach Potato le 21/12/2015 à 17h44
    3615 Infogreffe

    Pour commencer, un grand merci à Plumitif pour sa série d'articles / blogs / leaks / liens vers mega.
    Une mention spéciale pour les liens vers les pièces juridiques, compte-rendu d'agex et autres modifications de statuts pour la nomination de mandataires sociaux A, B et Bbis.
    J'ai passé ma journée à jouer à 3615 Infogreffe à Malte et à me renseigner sur la simplicité de ses statuts de société et sa remarquable fiscalité. J'ai également découvert qu'on pouvait créer une taule à Malte avec trois personnes dont une morale de type unipersonnelle pour à peine plus de mille euro avec des statuts hyper simples. Comme disent les jeunes: Lol!

    En revanche, je ne qualifierai pas la structure juridique d'opaque mais de complexe. Les personnes apparaissent tout de même sous leur propre nom es qualité de mandataires sociaux ou de détenteur de part sociale dans des boîtes qui sont parfois limite Sarl. Par contre, s'il n'est pas interdit d'effectuer des prêts entre filiales, en pratique, le mode de rémunération sous forme de remboursement de prêt est moyen. J'ignore si cela permet de contourner une quelconque législation sans faire de facture mais l'IS à Malte est de 35% en local donc cela peut éviter de faire du net imposable, surtout si le bénéfice est rapatrié de l'extérieur de l'île. Ils ont une fiscalité très arrangeante qui les rend très populaire dans l'UE.

    Toutefois, j’appréhende le troisième volet de la trilogie. Sans présumer une quelconque malhonnêteté qui s'étendrait au-delà du conflit d’intérêt, restons mesurés, est-il possible à terme de voir l'influence de la galaxie interférer sur les résultats autres que financier des clubs. Par ailleurs, la fiscalité maltaise en fait le siège social tout désigné pour des sociétés de paris en ligne. Il n'est pas impossible de voir des entreprises s'implanter avec les deux volets de l'activité: Négoce joueurs avec droit à l'image et pari en ligne. On se souvient d'un fait divers sordide, l'assassinat à coups de marteau sur un couple de ressortissants asiatiques à Londres. Peut-être regretterons-nous l'époque Doyen comme le bon temps. Et j'ajouterai une réflexion personnelle: Les clubs qui choisissent de faire appel au TPO ou acceptent de valoriser un catalogue d'agent le font de leur plein gré. Des gens doivent y trouver leur compte et pas seulement à Doyen ou autres. Pour rappel, les noms et même les numéros de passeport (obligatoire) apparaissent dans les statuts et ils ont même une compta et des contrats de prêts. Il n'est pas certain non plus que l'on puisse tracer toutes les transactions de tous les clubs avec des personnes physiques ou morales hors de la sphère Doyen.

    Merci encore à Plumitif.


  • Coach Potato le 21/12/2015 à 18h02
    3615 Infogreffe

    Pour commencer, un grand merci à Plumitif pour sa série d'articles / blogs / leaks / liens vers mega.
    Une mention spéciale pour les liens vers les pièces juridiques, compte-rendu d'agex et autres modifications de statuts pour la nomination de mandataires sociaux A, B et Bbis.
    J'ai passé ma journée à jouer à 3615 Infogreffe à Malte et à me renseigner sur la simplicité de ses statuts de société et sa remarquable fiscalité. J'ai également découvert qu'on pouvait créer une taule à Malte avec trois personnes dont une morale de type unipersonnelle pour à peine plus de mille euro avec des statuts hyper simples. Comme disent les jeunes: Lol!

    En revanche, je ne qualifierai pas la structure juridique d'opaque mais de complexe. Les personnes apparaissent tout de même sous leur propre nom es qualité de mandataires sociaux ou de détenteur de part sociale dans des boîtes qui sont parfois limite Sarl. Par contre, s'il n'est pas interdit d'effectuer des prêts entre filiales, en pratique, le mode de rémunération sous forme de remboursement de prêt est moyen. J'ignore si cela permet de contourner une quelconque législation sans faire de facture mais l'IS à Malte est de 35% en local donc cela peut éviter de faire du net imposable, surtout si le bénéfice est rapatrié de l'extérieur de l'île. Ils ont une fiscalité très arrangeante qui les rend très populaire dans l'UE.

    Toutefois, j’appréhende le troisième volet de la trilogie. Sans présumer une quelconque malhonnêteté qui s'étendrait au-delà du conflit d’intérêt, restons mesurés, est-il possible à terme de voir l'influence de la galaxie interférer sur les résultats autres que financier des clubs. Par ailleurs, la fiscalité maltaise en fait le siège social tout désigné pour des sociétés de paris en ligne. Il n'est pas impossible de voir des entreprises s'implanter avec les deux volets de l'activité: Négoce joueurs avec droit à l'image et pari en ligne. On se souvient d'un fait divers sordide, l'assassinat à coups de marteau sur un couple de ressortissants asiatiques à Londres. Peut-être regretterons-nous l'époque Doyen comme le bon temps. Et j'ajouterai une réflexion personnelle: Les clubs qui choisissent de faire appel au TPO ou acceptent de valoriser un catalogue d'agent le font de leur plein gré. Des gens doivent y trouver leur compte et pas seulement à Doyen ou autres. Pour rappel, les noms et même les numéros de passeport (obligatoire) apparaissent dans les statuts et ils ont même une compta et des contrats de prêts. Il n'est pas certain non plus que l'on puisse tracer toutes les transactions de tous les clubs avec des personnes physiques ou morales hors de la sphère Doyen.

    Merci encore à Plumitif.


  • plumitif le 21/12/2015 à 18h25
    Coach Potato
    aujourd'hui à 17h44

    Je pense que Malte est une gare de triage pour ce genre de sociétés, la proximité des paris sportifs en ligne renforçant la suspicion. Une gare de triage pour des transferts de fonds Malte, Panama, Londres.
    Afin de ne pas assommer (définitivement) le lecteur j'ai zappé des connections de Tonolla avec le Suisse, le Luxembourg et Lichstentein.
    Concernant Tonolla j'ai aussi une superbe intervention de lui et de Credence Holdings dans une affaire d'exploitation d'une mine dans la république autonome russe de Chukotka. Une négo entre une société US et des russes surveillé par la SEC, n régal. Pour les amateurs ouvrir ce lien et cliquer sur 8-K.

    lien


  • Vieux légume le 21/12/2015 à 19h19
    Comme d'habitude, extrêmement intéressant.
    Et particulièrement effrayant.

  • osvaldo piazzolla le 21/12/2015 à 20h16
    @Coach Potato, ai je bien compris ton comm si je pense que tu as dit que cette structure est complexe, ok, c'est comme ça pour le commerce international en général, c'est de bonne guerre, mais que si on veut, en plus de ça, imaginer des rapports troubles avec l'industrie du pari (ce qui semblerait pragmatiquement naturel dans une perspective de maximiser les revenus des deux côtés), il faudrait concevoir (ou révéler) une structure plus opaque que ça.

    c'est ça? (je précise: je n'ai aucune opinion sur la question, mais ça m'intéresserait d'évaluer quelle est la part de fantasme dans cette hypothèse)

    @plumitif, ta réponse signifie t elle qu'on est loin d'avoir affaire à des enfants de coeur, donc ça serait assez naïf de ne voir dans cette complexité que de l'optimisation fiscale à la Johnny Halliday?

  • Coach Potato le 21/12/2015 à 21h00
    plumitif
    aujourd'hui à 18h25
    Et @Oswaldo

    Cher swap (on schedule)...

    Il sont bien tous ces pays accommodants. Entre les cabinets d'audits externe et les banques sises au Liechtenstein cités dans les leaks, ils sont pas embêtés par tracfin. A ce rythme, tout le monde va avoir une boîte au lettre à Malte. Mais au-delà des investissements en dehors de l'Europe (car Malte est dans l'UE!), je sépare l'optimisation et l'investissement en concession de matière première de l'influence potentielle sur le ballon. Sans accuser les têtes pensantes de ce groupe de quelque turpitude en la matière, je crains de voir un jour le combo du côté obscur se mettre en place: Entrisme dans les clubs, influence marquée sur les acteurs du jeu, acteur incontournable de l'économie. En laissant courir l'imagination, on peut penser des confrontations régulières entre clubs différents qui auraient en commun un même portefeuille joueur et entraineur. Soyons fous, les clubs en difficulté financière pourrait apporter leur concours pour de la valorisation de joueurs en échange de solution d'affacturage. Quid alors de l'équité sportive? Les instances et les détenteurs de droits ne sauraient le garantir. Et il serait délicat de prouver une quelconque entente qui de fait n'existerait plus, remplacé par une convergence d’intérêt diffuse. Personne ne trouvera rien de compromettant au fond des jardins.

    Et il y a les paris en ligne hors UE ou la possibilité de financer, pourquoi pas, une prise de participation dans un joueur sous forme de part sociale dont les fonds seraient d'origine douteuse. Belle opération de blanchiment en perspective. Loin de moi l'idée d'en accuser la Galaxie Doyen mais d'autres pourrait y voir une étape et pousser la logique un peu plus loin. Et on ne verrait pas les noms et les numéros de passeport dans les statuts des entreprises. Le tennis a connu des évènements fâcheux. Le foot ne resterai pas longtemps épargné de ces coups de pressions, pas du tout diffus. A ce niveau, ce type de société devient un cheval de Troie au coeur du jeu. Il serait alors difficile de porter un quelconque crédit à un championnat qui ne serait pas protégé de fait par le montant de ses droits TV.

    En en plus, mon petit doigt me dit que le dernier obstacle à l'arbitrage video vient de sauter avec le boss du niveau. Et pour les JO, les agences de notation ont abaissé la dette souveraine brésilienne à Junk. Si l'on ne légifère pas pour contraindre le TPO, on aura à terme une bourse aux joueurs à Shanghai sous dix ans.




  • plumitif le 21/12/2015 à 21h07
    osvaldo piazzolla
    aujourd'hui à 20h16

    Mon ressenti c'est qu'il s'agit d'une organisation soigneusement borderline. C'est de l'optimisation fiscale, de l'optimisation poussée au max des paradis fiscaux, de l'opportunisme requin.
    Tout concorde (Tonolla), une société (Winbets) à la même adresse que la plupart des entreprises liées à Doyen à Malte, pour laisser penser qu'il y a un lien avec les paris sportifs.
    Mais il reste au final un flou juridique qu'un avocat pointure de Doyen va victorieusement exploiter.
    C'est plus le cynisme qui m'effraie. En Europe, la longueur de la laisse de Doyen avec les clubs est disons "civilisée".
    Mais le cas Twente découvre tout de même les dents acérées du système. Il suffit d'un dirigeant soit benêt ou complice pour qu'un club soit dans les ennuis.
    Au Brésil, c'est beaucoup plus brutal.
    En Europe, c'est Nelio Lucas qui officie. Il sait se tenir même s'il pratique la danse du cobra avec Labrune.
    Au Brésil, Renato Duprat y va avec beaucoup moins de précautions.
    Doyen, c'est une entreprise de cynisme qui guette en permanence les failles de la cible comme tous les fonds d'investissement.
    L'essentiel des litiges qui les opposent aux clubs devant le TAS, ils les gagnent.
    Le foot est un monde de requins, et ce sont eux les plus redoutables.



  • plumitif le 21/12/2015 à 21h12
    Coach Potato
    aujourd'hui à 21h00

    D'accord sur tout. Il se met en place une régulation parallèle dans la dérégulation qui est très inquiétante.
    Tu as tout résumé là: "A ce niveau, ce type de société devient un cheval de Troie au coeur du jeu."

La revue des Cahiers du football