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Neuf footballeurs du neuvième art

Alors que commence le festival d'Angoulême, le moment est tout indiqué pour présenter notre sélection de footballeurs de BD. De Lagaffe dans les buts à Tsubasa en pointe.

Auteur : Richard Coudrais le 30 Jan 2014

 

 

1. Éric Castel, l'irréprochable

 


 

 

Éric Castel, star du FC Barcelone, est un footballeur admirable et un homme irréprochable. Décisif à chaque rencontre, doté d'un fair-play proprement surhumain, le numéro 7 à la chevelure argentée est un héros parfait. Il consacre sa vie entière au foot, à sa carrière et au devenir de son jeune ami Pablito, tout aussi talentueux. On ne lui connaît pas de petite amie, mais cela ne semble pas nuire à son équilibre. S’il est parfois transféré dans un autre club (dans quelques épisodes, il joue pour le PSG et pour Lille, mais il revient toujours au Barça), c’est toujours réglé par une simple poignée de main, l'argent n'a aucune importance.

 

Avec Éric Castel, aucune zone d'ombre, pas de scandale, pas de dopage, pas de corruption, pas de sexe. Une sorte de monde parfait où le foot est roi. Le héros créé par Raymond Reding était destiné à devenir une sorte de Michel Vaillant du ballon rond et d'être lu par la jeunesse ô combien vertueuse du journal Tintin dans lequel l'on ne tolère aucun écart. Quinze albums sont sortis entre 1979 et 1992, que l'on se plaît à relire, non pour le scénario un peu fade, mais pour le dessin aussi précis et rigoureux que la moralité des personnages.

 

 

 

2. Dupaxon, le "mauvais"

 


 

 

Si le journal Tintin n'était pas peu fier de l'irréprochable Éric Castel, son irrévérencieux concurrent Spirou allait lui trouver son exact contraire. Héros de La Vedette, sorti en 1980, Dupaxon est l'antihéros parfait: frimeur, buveur, pas toujours performant sur le terrain, l'attaquant de l'Olympic FC rate des buts tout faits et tente de consternantes simulations pour obtenir un penalty. Des tribunes retentissent un cri définitif: "Il est mauvais, Dupaxon!" Il est en fait à l'image de l'univers dépeint avec férocité par l'auteur breton Malo Louarn: un club fauché, des joueurs orgueilleux, des dirigeants qui piochent dans la caisse, des politiques aux aguets, une population aussi passionnée que versatile. On ajoute à ce tableau quelques truands de tout bord et cela donne une BD où les intrigues se croisent et s’entrecroisent dans un rythme effréné et une avalanche de gags.

 

Les éditions P'tit Louis, de Rennes, ont récemment réédité les premiers albums un peu oubliés, La Vedette et Le Canonnier de Vodkagrad, puis rendu une nouvelle jeunesse à Dupaxon en sortant le troisième tome de la saga, La Taupe de Botagogo. Un quatrième tome est sorti, Le Book. Une nouvelle génération de bédéphiles redécouvre ainsi l’impayable Dupaxon, toujours aussi mauvais, et un univers footballistique qui n’a pas pris une ride.

 

 

 

3. James Morlon, le dernier footballeur

 


 

 

James Morlon serait l'homme qui marqua le dernier but de l'histoire du football, au cours d'un Angleterre-Bénin disputé à -40° sur l'île Alexandra, près de l'Océan glacial arctique. L'autopsie révèle même que lorsqu'il marqua son but, Morlon était déjà cliniquement mort! C'est en tout cas ce que raconte Stan Skavelicz, vieux journaliste devenu le narrateur du formidable Hors-Jeu de Patrick Cauvin et Enki Bilal. Plus qu'une BD, il s'agit d'un roman illustré sorti en 1987, au format à l'italienne, dans lequel deux auteurs de talent content ce que pourrait devienir le football.

 

L'imagination débordante du scénariste et les véritables tableaux du dessinateur décrivent un futur où la technologie progresse toujours, mais où l'humanité reste figée dans ses pulsions de pouvoir, de guerre et de violence. Les rencontres, qui se déroulent dans des stades-bunkers sans spectateur, sont d'une violence extrême, à tel point que certains joueurs y laissent la vie. Les arbitres sont protégés dans des fosses recouvertes d’une bulle de verre. Des femmes sont également présentes dans certaines équipes, où elles apportent leur touche à un sport dans lequel on n’hésite plus à greffer des éléments électroniques sur les joueurs. Le chef-d'œuvre maintes fois réédité a gardé toute sa puissance presque trente ans après. Et certains éléments d'aujourd'hui démontrent à quel point Bilal et Cauvin avaient vu juste à l'époque.

 

 

 

4. Tsubasa Ozora, le joueur idéal

 


 

 

La rencontre du foot et de la BD devait passer par le manga, et Tsubasa Ozora, alias Captain Tsubasa, est à la hauteur de son rôle. Connu en France grâce au dessin animé Olive et Tom qui en a été tiré, le manga de Yoichi Takahashi connaît ses premières publication en 1981 et rencontre aussitôt un succès énorme, porté tant par le ballon rond que la mode du manga. Tsubasa est une sorte de héros idéal. Féru de foot plutôt doué balle au pied, meilleur joueur de son école, il est chaperonné par un ancien pro brésilien venu se soigner au Japon. Celui-ci lui fait de lui un joueur international – il retrouve même d'anciens copains dans l'équipe nationale du Japon.

 

Le gamin évoluera ensuite au Brésil, dans l'ancien club de son mentor, le Sao Paulo FC. On le retrouve ensuite au FC Barcelone aux cotés de joueurs inspirés des vedettes réelles. Après avoir profité des talents de Éric Castel, le Barça aurait donc vu évoluer Tsubasa Ozora: la rencontre foot entre le manga et la ligne claire.

 

 

 

5. Valentin Mollet, le voleur de Marsupilami

 


 

 

Valentin Mollet est l'attaquant vedette du Magnana Football Club et l'auteur d'un but d'anthologie à la page 33 du cinquième album de Spirou et Fantasio, Le Voleur du Marsupilami. Mais il faut croire que dans le monde de Franquin, une vedette de foot ne gagne pas suffisamment sa vie, car Valentin Mollet, dans une mauvaise passe financière, accepte de commettre l'un des larcins les plus ignoble de l'histoire de la BD: voler le Marsupilami! Heureusement, Spirou et Fantasio voleront à la rescousse de leur animal et s'apercevront que Valentin Mollet est finalement un chic type, seulement manipulé par des forces supérieures.

 

La page 33 de l'album est surtout l'une des planches de BD les plus réussies sur le football. Franquin n'appréciait que modérément le ballon, mais la science du mouvement qu'il développe case après case sert merveilleusement notre jeu favori.

 

 

 

6. Jack Benzera, le sacrifié

 


 

 

Jack Benzera est l’avant-centre du Red Star d'avant-guerre. Un jeune juif qu’un journaliste, séduit par son talent, a arraché de sa Tunisie natale pour tenter une carrière en métropole. Benzera, que le public surnomme Jack Ben, devient une vedette, dispute la Coupe du monde 1938 avec l'équipe de France et épouse une jeune actrice. Mais rapidement, la guerre et l'occupation allemande vont briser son destin. Cela aurait pu être une histoire vraie (ce fut d'ailleurs un peu celle de Rino Della Negra), c'est une bande dessinée au titre un peu fade, Carton Jaune, mais au contenu intéressant.

 

Ce one-shot de commande sorti en 1999 est dédié aux sportifs qui furent victimes des décisions du Commissariat français aux Sports durant l’occupation. Le scénariste Didier Daeninckx et le dessinateur Asaf Hanouka prennent le risque d'intégrer une fiction dans l'histoire réelle et s'en sortent sans trop déformer celle-ci. En postface, la ministre Marie-George Buffet explique que le scénario est basé sur l'histoire, bien réelle celle-là, du boxeur Victor Young Perez, victime de la rafle du Vel’d'Hiv et mort en déportation sous les mitraillettes allemandes. Pourquoi alors ne pas avoir directement consacré une BD à ce boxeur? [1]

 

 

 

7. Vincent Larcher, le grand frère

 


 

 

Vincent Larcher, apparu en 1969, est le premier héros footballeur de Raymond Reding. Il est donc en quelque sorte le grand frère d'Éric Castel. Attaquant de l'équipe de France et du Milan AC, ses histoires dériveront rapidement des pelouses vertes au monde du fantastique. Deux univers tellement incompatibles que la série perdra pied et sera close après six tomes. Raymond Reding inventera d'autres héros sportifs, qui taperont fréquemment dans le ballon, comme le gamin Jari (notamment dans le tome 3, Le Troisième goal), ou les prosélytes du sport de la Section R (un petit faible pour le 8e et dernier tome, L'Anderlechtois). Mais ça, c'était avant Éric Castel.

 

 

 

8. Jean-Pierre Gary, le pionnier

 


 

 

Jean-Pierre Gary semble bien être le premier héros footballeur de l'histoire de la BD. C'est le 7 novembre 1949 que le magazine Vaillant (futur Pif Gadget) publie la première page de Rouge et Or, une BD de Jean Ollivier et Raymond Poïvet, qui conte avec un dessin sérieux les aventures de l'US Clamecy, une équipe confrontée à l'élite du football français, mais aussi à des dirigeants véreux et des événements contraires. Malgré le talent de Jean-Pierre Gary, l'aventure s'arrêtera au bout de douze pages. Ollivier et Poïvet auront toutefois jeté les bases de la bande dessinée footballistique, dont les codes seront repris par Raymond Reding et d'autres grands.

 

 

 

9. Gaston Lagaffe, le contre-emploi

 


 

 

Le plus célèbre des antihéros de l'école franco-belge n'est pas un footballeur à proprement parler. Mais quand il rêve (au bureau), il s'imagine bien marquer des buts de folie et être proclamé meilleur attaquant d'Europe. Lorsqu'il est éveillé, il est le gardien de but de l'équipe de la rédaction de Spirou, où il travaille (si l'on ose dire). Le rôle de gardien de but n'enchante à vrai dire que moyennement notre héros. Tantôt il a les pieds coincés dans une flaque d'eau devant sa cage, tantôt il ne parvient pas à visser sa casquette, tantôt il tente d'ouvrir un parapluie...

 

Quoi qu'il en soit, Lagaffe a laissé les souvenirs les plus marquants parmi tous les héros de BD qui, le temps d'un gag ou d'un album, ont approché le monde du foot. Des Pieds Nickelés à Lucien en passant par Spirou, Sammy, Cubitus, Boule et Bill, Modeste et Pompon, Les Schtroumpfs, Léonard et bien d'autres.

 

[1] Ce sera fait en 2013 avec Young de Eddy Vaccaro et Aurélien Ducoudray chez Futuropolis – à se procurer d'urgence.

 

Réactions

  • Nicaulas le 30/01/2014 à 14h48
    Je plussune fortement la page 33 du Voleur du Marsupilami, le rendu du mouvement est assez incroyable. La case de la passe en profondeur(tronquée sur l'image de l'article) tout particulièrement.

    Et comme tout le monde, les matches de Gaston que j'ai du relire une bonne centaine de fois. A chaque fois que je vois des photos d'une LdC je fait le rapprochement avec l'image d'un Prunelle haletant qui voit Gaston se faire fusiller pendant qu'il se prépare du cabillaud à l'ananas.

    Sinon il y avait aussi un album dont j'ai oublié le titre ("Cekot Kot", peut-être...) dans lequel un français maigrelet se retrouve par hasard dans un goulag soviétique où on lui fait une injection pour qu'il développe une frappe de balle surpuissante et intègre l'équipe nationale.

  • Nicaulas le 30/01/2014 à 14h48
    Je plussune fortement la page 33 du Voleur du Marsupilami, le rendu du mouvement est assez incroyable. La case de la passe en profondeur(tronquée sur l'image de l'article) tout particulièrement.

    Et comme tout le monde, les matches de Gaston que j'ai du relire une bonne centaine de fois. A chaque fois que je vois des photos d'une LdC je fait le rapprochement avec l'image d'un Prunelle haletant qui voit Gaston se faire fusiller pendant qu'il se prépare du cabillaud à l'ananas.

    Sinon il y avait aussi un album dont j'ai oublié le titre ("Cekot Kot", peut-être...) dans lequel un français maigrelet se retrouve par hasard dans un goulag soviétique où on lui fait une injection pour qu'il développe une frappe de balle surpuissante et intègre l'équipe nationale.

  • fallabraque le 30/01/2014 à 16h29
    Hamish la foudre n'est pas la liste, c'est bien dommage, il avait une bonne tête... et j'imagine avec un peu d'effroi ses matches commentes par stéphane guy...

  • Sidney le grand Govou le 30/01/2014 à 22h27
    Elle sont mythiques les planches sur le match corpo de Gaston.
    Je ne connaissais pas Larcher et Gary.

    Sinon je ne vous remercie pas, cet article m'a fait remonter en mémoire celle-ci (qui certe ne présente aucun héros):
    lien
    Maintenant, va falloir que je passe des heures dans le grenier de mes parents pour la retrouver...

  • kinilécho le 31/01/2014 à 10h09
    Waou, c'est quasiment de l'archéologie de la bd là ! Pour ma part, j'ai toujours regretté qu'aucune bd ne rendre vraiment au football la sensation du jeu, aussi bien que Slam dunk le fait pour le basket. J'ai relu cette série il y a peu et c'est vraiment bluffant, la manière dont on ressent l'intensité du match, les duels à chaque poste, mais surtout, la qualité du dessin! Ils sont forts ces nippons!

  • kinilécho le 31/01/2014 à 10h21
    Waou, c'est quasiment de l'archéologie de la bd là ! Pour ma part, j'ai toujours regretté qu'aucune bd ne rendre vraiment au football la sensation du jeu, aussi bien que Slam dunk le fait pour le basket. J'ai relu cette série il y a peu et c'est vraiment bluffant, la manière dont on ressent l'intensité du match, les duels à chaque poste, mais surtout, la qualité du dessin! Ils sont forts ces nippons!

  • Canistrellu le 06/02/2014 à 10h55
    En 2002, un recueil, sponsorisé par Adidas, intitulé "Fever La rencontre ultime", paru chez Tonkam, faisait se rencontrer mangakas et auteurs franco-belges autour du football. Parmi les auteurs : Taniguchi, Otomo, Inoue, Matsumoto, Emile Bravo, De Crecy, Schuiten et Peeters...

  • Omnale le 06/02/2014 à 18h32
    @kinilécho : parmi toutes mes lectures, le seul manga traitant de foot qui se rapproche juste un tout petit peu de Slam Dunk, c'est Whistle! (le ! fait partie du titre). C'est beaucoup plus gamin, mais le dessin et le rendu des phases de jeu tiennent à peu près la route.

    Évidemment Slam Dunk (ou Real, toujours du basket mais handi, du même mangaka) est évidemment 10 niveaux au-dessus. Surtout le dernier tome, quasi muet.

La revue des Cahiers du football