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Milla 1982, l'histoire manquée

[saga Mundial 1982] Un jour un but - Le 15 juin 1982 à la Corogne, le Camerounais Roger Milla croit inscrire le premier but de l'Afrique noire en Coupe du monde. Mais sa joie sera de courte durée. 

Auteur : Richard Coudrais le 15 Juin 2022

 

Cela faisait quelques instants que le Cameroun avait pris l'ascendant sur l'équipe du Pérou, pourtant largement favorite. Le match nul (0-0) de la veille entre la Pologne et l'Italie la mettait même dans une position enviable : une victoire contre les Camerounais la porterait à la première place du groupe A.

Mais, sur le terrain du Riazor, à la Corogne, les choses sont plus compliquées que prévu. Le Cameroun est une équipe solide et bien organisée. Et elle se porte très vite en attaque où elle trouve son joueur le plus connu, Roger Milla, qui bourlingue depuis plusieurs saisons en première division française.

 

 

On avait désigné un peu vite le Cameroun, dont c'était la première Coupe du monde, comme la victime de ce groupe 1. Le seul représentant de l'Afrique noire qui s'était précédemment aventuré en phase finale avait laissé une image peu flatteuse : le pauvre Zaïre était rentré de l'édition 1974 avec trois défaites et quatorze buts dans les valises, sans même avoir pu en inscrire un seul.

Le Cameroun rêve donc de marquer le premier but de l'Afrique noire en Coupe du monde. Il s'est préparé en conséquence en faisant appel, juste avant le tournoi, à l'entraîneur français Jean Vincent, tout juste libéré par le FC Nantes.

Les Lions du Riazor

La première frappe de Milla, alors, oblige Ramón Quiroga, le gardien péruvien, à s'employer pour détourner en corner. Plus tard, il envoie une reprise de la tête que Quiroga est tout heureux de voir rebondir sur son poteau.

Alors qu'on atteint la demi-heure de jeu, l'avant-centre de Bastia s'empare du ballon, se défait de trois adversaires et tente de passer par le centre de la défense péruvienne. Il s'appuie sur son coéquipier Ibrahim Aoudou pour réaliser un une-deux d'école et se retrouve face à Quiroga.

Une feinte de frappe met le gardien péruvien en mauvaise posture, puis Milla frappe et envoie le ballon dans les filets. L'avant-centre camerounais jubile, célèbre son but d'une rageuse expression de joie, avant que celle-ci ne se transforme en dépit.

 

 

L'arbitre autrichien Franz Wöhrer ne valide pas le but. Il semble que son assesseur ait indiqué un hors-jeu de l'attaquant, une décision que les Camerounais ne finiront jamais de contester. Il aurait été beau que leur joueur emblématique soit le premier buteur de l'Afrique subsaharienne en Coupe du monde.

Peu importe. ils savent désormais qu'un but n'a plus rien d'impossible, d'autant que les Péruviens sont ébranlés. Ils étaient pourtant annoncés comme de sérieux outsiders de la compétition - notamment depuis une victoire remarquable quelques semaines plus tôt au Parc des Princes contre la France.

L'équipe sud-américaine suscite une forte sympathie depuis ses précédentes apparitions lors des phases finales de 1970 et 1978. On se souvient du magnifique attaquant Teófilo Cubillas et du superbe maillot blanc barré d'une diagonale rouge.

C'est pas le Pérou !

Mais à la Corogne, face au Cameroun, ils semblent un peu empruntés. Cubillas est toujours là, mais il commence à ressentir les effets de l'âge. Toute l'équipe est à son diapason et joue assez lentement. Et lorsqu'ils se créent quelques occasions, les attaquants péruviens trouvent face à eux un gardien extraordinaire, Thomas N'Kono.

L'homme au maillot gris et au pantalon de survêtement noir affiche une décontraction à toute épreuve et capte tous les ballons, dans les airs comme au sol. C'est la première grande révélation de ce Mundial espagnol.

Dominateurs en première mi-temps, les hommes de Jean Vincent sont plus prudents en seconde période. Comme les Péruviens ne sont guère plus tranchants, aucun but n'est inscrit jusqu'au coup de sifflet final.

Quatre jours plus tard, c'est contre la Pologne que les Lions indomptables réalisent un nouveau 0-0 qui maintient intact leurs espoirs de qualification. Et lors du troisième match, contre l'Italie, ils marquent enfin par Grégoire M'Bida, qui profitera d'une hésitation du grand Dino Zoff pour égaliser, après que Thomas N'Kono a encaissé, une minute plus tôt, une tête de Graziani.

Malgré trois matches nuls et aucune défaite, le Cameroun est éliminé dès le premier tour. En tenant tête à deux futurs finalistes de l'épreuve, dont le futur champion du monde, il aura toutefois laissé une impression très positive.

Roger Milla aurait bien aimé marquer. Du moins, il aurait bien aimé que son but face au Pérou soit validé. Peut-être se dit-il qu'à trente ans, il n'aura plus l'occasion de marquer d'autres buts en Coupe du monde...

 

 

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Réactions

  • José-Mickaël le 15/06/2022 à 10h16
    Juste pour chipoter, la victoire du Pérou contre la France n'avait rien de remarquable : les Bleus ont archi-dominé le match mais n'ont pas réussi à marquer. Les Péruviens n'ont fait que défendre, souvent avec des fautes, et ont eu une occasion en fin de match : le hold-up classique. Ce n'était plus le Pérou de 1978 et encore moins de 1970.

    Quant aux camerounais, ils ont tenu tête à deux futurs demi-finalistes (le futur vainqueur et le futur troisième), et c'est vrai qu'il faut le souligner.

    C'était le groupe "chiant" de cette coupe du Monde. L'Italie n'ayant absolument rien montré, on se doutait bien qu'elle ne survivrait pas au deuxième tour (avec le Brésil et l'Argentine, impossible !) J'avais vu un match de l'Italie mais je ne sais plus lequel, je m'étais ennuyé et je me souviens surtout du flop Paolo Rossi (joueur dont on parlait beaucoup, mais qui n'apportait rien).

  • Richard N le 15/06/2022 à 17h19
    La victoire du Pérou au Parc des Princes était remarquable dans le sens où elle était inattendue. Les Tricolores ont été très brouillons et s’ils avaient dominé, c’était sans vraiment se créer d’occasions. Ils auraient peut-être dû bénéficier d’un penalty mais l’arbitre n’était pas non plus dans un grand jour. Les Péruviens étaient rugueux, c’est le moins que l’on puisse dire, mais leurs contre-attaques très vives ont beaucoup gêné les Français. N’oublions pas qu’ils avaient marqué d’entrée un très beau but que l’arbitre a refusé, on ne sait toujours pas pourquoi. En Espagne, on n’a pas retrouvé chez les Péruviens cette facilité à se projeter vers l’avant. L’équipe était moins enthousiasmante que celles de 1970 et 1978, c’est vrai. Ils ont fait une bonne deuxième mi-temps contre l’Italie, puis ont semblé maîtriser la Pologne avant de connaître un gros-gros passage à vide en deuxième période (du même acabit que le Brésil 2014 face à l’Allemagne).

  • José-Mickaël le 15/06/2022 à 19h24
    Merci pour ces précisions ! Je me souviens bien de cette époque parce que c'était mes "débuts" dans le football et 1982 était ma première coupe du Monde (en 1978 j'ai juste vu France-Hongrie et la prolongation de la finale, et j'y comprenais rien...) En tout cas c'est vrai que c'était une très belle coupe du Monde avec de nombreux grands matchs et j'attends avec impatience les articles suivants !

  • RabbiJacob le 15/06/2022 à 22h20
    Merci Richard. Qu'il était beau ce Mundial décidément.

  • suppdebastille le 16/06/2022 à 08h07
    Sélection des Lions parmi laquelle la plupart des joueurs évoluaient au pays ( le docteur Abega notamment). Ça paraît incroyable 40 ans plus tard.

  • Vas-y Mako! le 16/06/2022 à 08h38
    Il semble me souvenir que le Cameroun a une occasion en or en fin de match contre l’Italie ce qui les aurait qualifiés et éliminés le futur vainqueur.

  • suppdebastille le 16/06/2022 à 08h53
    Il est clair qu'après ce 1er tour pas grand monde ne pouvait imaginer l'Italie championne du monde et Paolo Rossi meilleur buteur.
    Je crois que Bearzot se faisait démolir par la presse italienne pour maintenir sa confiance à Rossi qui avait repris la compétion quelques mois avant après une longue suspension dûe à un scandale de matches truqués.

  • Hydresec le 16/06/2022 à 10h03
    Merci pour cet article passionnant (comme les précédents). Il m'a incité à aller consulter la fiche wikipedia de Nkono, grâce à laquelle j'apprends que Buffon a eu la vocation de gardien de but en regardant jouer Nkono, allant jusqu'à prénommer son fils Thomas en l'honneur de son idole camerounaise.

  • Ba Zenga le 16/06/2022 à 13h20
    Merci Richard pour ce topo sur Milla, qui fait partie de cette caste de joueurs pour lesquels le football est une joie.

  • L'amour Durix le 16/06/2022 à 15h47
    "En tenant tête à deux futurs finalistes de l'épreuve, dont le futur champion du monde"

    Demi-finalistes plutôt. D'autant que dit comme ça, c'est un peu pléonastique (et le pléonastique c'est fantastique)

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