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Hommage aux victimes de feintes de corps

Éloge des attaquants au pressing, qui prennent des petits ponts ou des feintes de corps tel Alessandrini, parce qu’ils se donnent une chance de prendre un ballon décisif.

Auteur : Gilles Juan le 13 Nov 2014

 

 

Ah elle vous a fait rire la feinte de Lucas sur Alessandrini, hein? Le Brésilien fait mine de jouer le ballon mais passe à côté, le Marseillais paraît hors sujet en suivant le corps de l’adversaire plutôt que le ballon qui n’a pas bougé. Et chacun se gausse, un peu par condescendance (car comment peut-on à ce point se faire prendre?), un peu parce qu’un corps qui agit mécaniquement plutôt que de manière fluide est toujours un peu drôle (tel le mec qui chute en grimpant les escaliers quatre à quatre). Mais vous avez tort de rire.

 

 

 


Forcing vs pressing

Il y a deux types de feintes, ou plutôt, deux types de joueurs feintés. Il y a le joueur feinté lorsqu’il défendait, et le joueur feinté lorsqu’il allait au pressing. Dès lors, feinter l’un ou l’autre ne relève alors pas du même art. Dans un premier cas on force la décision, dans l’autre on assure simplement. Et dans ce second cas, il n’y a en réalité que peu de mérite.

 

Un attaquant au pressing n’est pas là pour "ne pas se faire dribbler", il est là pour prendre le ballon en tentant le tout pour le tout. Le but du mec au pressing est d’être non pas plus habile, mais plus prompt que l’adversaire. Rien d’autre. Pour ce faire, il s’agit généralement d’anticiper, de prendre le risque à la fois de se tromper, et à la fois d’être "ridicule", puisqu’en allant franco dans une direction on risque d’être franchement à côté de la plaque si l’adversaire va simplement dans l’autre.

 

Feinter quelqu’un qui est là pour ne pas se faire dribbler (tel le défenseur placé), qui est sur ses gardes, joue en reculant, se contenterait volontiers que le ballon sorte en touche ou soit envoyé en retrait, c’est autre chose que de feinter un mec qui vous fonce dessus. C’est pour ça que Verratti est un excellent 6, mais ne serait pas nécessairement un bon 10: il est suffisamment vif et technique pour faire le crochet habile et efficace, mais éliminerait-il un défenseur qui l’attend et à qui on a appris à "ne pas se jeter"? Laurent Blanc a sorti Verratti qui venait de faire une relance pourrie, interceptée côté gauche: pressé mais trop gourmand, l'Italien aurait peut-être fini par perdre un ballon dangereux, comme d’autres avant lui pressés par Gignac.

 


Éloge du pressing

Peut-être aussi que Verratti n’aurait perdu aucun ballon, car il sait exploiter toute la surface d’un "petit périmètre" pour s’engager dans toutes les directions disponibles, et peut-être que Lucas est un génie de la feinte – mais il est autrement plus méritant en percussion qu’en réaction face à celui qui tente sa chance au pressing, aussi mince soit-elle.

 

Tout le mérite des joueurs au pressing est de faire passer l’objectif d’une intervention décisive avant l’orgueil mal placé du poste tenu ou de l’honneur sauf. Il faut beaucoup d’énergie et beaucoup de spontanéité pour aller au pressing; il faut surtout avoir la force de ne pas appréhender le dribble. Il faut préférer la chance minime de prendre, peut-être, un ballon sur vingt courses, au fait de n’avoir pris aucun ballon mais de n’avoir été dribblé aucune fois.

 

Pastore, qui a connu dans ce classiqueau le "ridicule" similaire du petit pont, n’a pas pris un petit pont "alors que" il aurait pu prendre le ballon, mais bel et bien "parce que" il aurait pu prendre le ballon: il faut un grand geste (course vive, jambes écartés pour couvrir deux zones, anticipation soudaine, ou équivalent) pour prendre le ballon à un joueur dans son camp retranché. Tant pis si ce grand geste ouvre grand la porte à la feinte.

 


À qui le mérite?

Pour résumer: le geste qui donne une chance de prendre le ballon au pressing est le même que celui qui peut être facilement feinté. Le geste opportuniste de l’attaquant est aussi celui qui fait basculer dans le ridicule, pour peu qu’un Imbula, un Lucas, un Verratti ait le coup d’œil et la technique. Mais en termes de performance, le grand pont de Tevez sur le dernier défenseur, c’est quand même autre chose que le petit pont d’Imbula.

 

C’est la même chose lorsqu’on admire des gardiens qui feintent l’attaquant qui voulait contrer le dégagement: on félicite le gardien, sous prétexte qu’il a brillé au détriment de l’attaquant. On a sans doute raison de l’applaudir, mais il est temps de rendre justice à cet attaquant malheureux, qui a le mérite supérieur d’avoir joué sa chance à fond. De temps en temps un gardien ou un défenseur se fait prendre et c’est but. Plus souvent, c’est feinte de corps ou contre-pied, et cela n'a rien de si ridicule.

 

Il n’y a rien de plus logique et probable que la feinte de Lucas sur Alessandrini. Lucas n’a fait que sentir le coup – ce n’est pas rien, c’est brillant, c’est fin, c’est un temps d’avance conservé. Mais le plus méritant sur ce coup-là, c’est Alessandrini, qui a tout fait pour rattraper son temps de retard, alors même qu’il n’avait qu’une infime chance.

 


 

Réactions

  • kimporte el flaco le 13/11/2014 à 09h59
    En attendant il à l'air ridicule sur la feinte Alessandrini...
    (et Verratti joue micro blessé, d'où sa sortie).

  • nikoselstokos le 13/11/2014 à 10h22
    Ridicule mais replacé en défense...

  • leo le 13/11/2014 à 10h27
    On notera que sur la (très belle) feinte de Lucas, Alessandrini essaye de récupérer le ballon en courant vers son camp. Après la feinte de Lucas, il est en position défensive et n'a pas été éliminé.

    Mais le but d'un pressing, ce n'est pas forcément de récupérer un ballon sur 20 (même si ça peut en être une conséquence), c'est avant tout d'empêcher une sortie de balle facile de l'adversaire et de faciliter la récupération collective du ballon (c'est-à-dire pas forcément par le joueur au pressing). On peut donc estimer que l'attaquant qui se fait éliminer facilement en pressant comme un poulet sans tête fait mal son boulot et on doit accorder du mérite à un défenseur ou un milieu qui se sort d'un pressing bien exécuté.

    Même si c'est probablement plus "facile" que d'éliminer son vis-à-vis dans les 30 derniers mètres, c'est pour ça que des Laurent Blanc ont pu briller en défense centrale à un âge avancé après avoir joué longtemps au milieu de terrain.

  • nikoselstokos le 13/11/2014 à 10h43
    Ridicule mais replacé en défense...

  • Pas haut les tas! le 13/11/2014 à 10h51
    J'ai toujours trouve ce genre de feinte de corps sans toucher au ballon incroyablement beau et subtil, beaucoup plus en tout cas que toutes les virgules et autres roulettes (mêm si j'aime aussi beaucoup ce genre de tripotage de ballon). Il y a quelque chose de l'ordre de la prestidigitation, de la magie, dribbler sans utiliser le principal instrument qu'on est censé garder dans les pieds. Je ne sais pas si je suis très clair ...

    Souvenez vous de Pelé sur Mazurkiewieckz ... Pour moi, c'est le plus beau geste technique que j'ai pu voir. Ah si le but avait été marqué!

  • di mektass le 13/11/2014 à 12h34
    leo
    aujourd'hui à 10h27
    Mais le but d'un pressing, ce n'est pas forcément de récupérer un ballon sur 20 (même si ça peut en être une conséquence), c'est avant tout d'empêcher une sortie de balle facile de l'adversaire et de faciliter la récupération collective du ballon (c'est-à-dire pas forcément par le joueur au pressing). On peut donc estimer que l'attaquant qui se fait éliminer facilement en pressant comme un poulet sans tête fait mal son boulot et on doit accorder du mérite à un défenseur ou un milieu qui se sort d'un pressing bien exécuté.

    ----------

    Voilà. Je ne vois pas trop en quoi la consigne "ne te jette pas" (qui résonne encore, certains soirs) ne s'appliquerait pas au joueur qui fait le pressing. Surtout quand il est face à un joueur qu'il ne faut pas sous-estimer techniquement, qui ne va pas paniquer mais est capable d'éliminer et de relancer proprement.

  • Luis Caroll le 13/11/2014 à 12h57
    Mais il est très efficace le pressing d'Alessandrini. Il va bloquer la direction dans laquelle Lucas peut aller de l'avant et l'oblige à revenir sur ses pas. Objectif atteint.

    Le pressing tout seul ne servant à rien, c'est rarement le premier presseur qui récupère le ballon. Même mis dans le vent il doit gêner suffisamment l'adversaire pour l'obliger à faire un mauvais choix.


  • inamoto le 13/11/2014 à 20h45
    Le plus dingue pour un rennais dans cette action, ça reste de voir Alessandrini faire un repli défensif.

  • Sidney le grand Govou le 13/11/2014 à 23h51
    Une feinte utile, en voilà une (ok ce n'est pas sur un attaquant):
    lien

    Et sur un actuel rennais pour que ça semble dingue aussi.

  • leo le 14/11/2014 à 08h10
    Tututu, Sidney, Benzema fait une feinte de frappe, beaucoup plus qu'une feinte de corps.

    Alors que Baggio : lien

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