L'Italie, les idées avant le talent
Euro : les Cahiers sur lemonde.fr – En éliminant l’Espagne en huitièmes de finale (2-0), la Nazionale d’Antonio Conte montre que les individualités ne font pas tout en équipe nationale.
Antonio Conte y croyait. Il était peut-être un des seuls. "Nous ne sommes pas la victime expiatoire de l’Espagne, affirmait-il la veille du match, en conférence de presse. L’Espagne devra prouver sur le terrain qu’elle mérite de se qualifier." Battue lors de l’Euro 2008 en quarts de finale par la Roja, aux tirs au but, puis dominée en finale de l’Euro 2012 (4-0), l’Italie a enfin pris sa revanche. Avec sa victoire 2-0 en huitièmes de finale, la Nazionale n’a pas seulement éliminé le tenant du titre et un des favoris de la compétition, elle a aussi fait voler en éclats des a priori sur le football de sélection. Non, les individualités ne font pas tout en équipe nationale. Oui, on peut travailler le fond en étant sélectionneur.
Tout cela, le Chili le démontre déjà depuis quelques années. Et le deuxième sacre continental de l’autre Roja, couronnée dans la nuit de dimanche à lundi soir face à une Argentine maudite, n’a fait que le rappeler. Avant d’être une collection de qualités, une équipe de football est d’abord l’accord de onze esprits. Antonio Conte l’a dit en quelques mots lundi soir, après la victoire de son équipe: "L’Espagne avait le talent, mais nous avions les idées. Et les idées prennent le pas sur le talent." Difficile de le contredire quand une équipe associant Parolo, Giaccherini, De Sciglio, Florenzi, Pellè et Eder est venue à bout d’Andrés Iniesta, Sergio Busquets, Sergio Ramos, Gerard Piqué, Cesc Fabregas, David Silva, Alvaro Morata et autres. Opposée à une Squadra Azzurra polymorphe, la formation de Vicente Del Bosque a paru complètement dépassée par le plan adverse. (...)