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Les cinq petits cochons

Matchbox conceptuelle: Bordeaux-Lyon, 1-0. Des fois on croit connaître la fin de l'histoire, et puis en fait non.
Auteur : Ilf-Eddine alias Raspou le 20 Avr 2009

 

But : Diarra 43e


Il était une fois, il y a bien longtemps, au cœur de l'Europe médiévale, un petit royaume que l'on appelait Royaume de Ligain. Enfin, petit, on ne sait pas trop: les opinions sur le sujet divergent. On sait juste qu'il était plus petit que le Royaume d'Angleterre, ça oui... Que celui d'Espagne aussi, sans doute... Que celui de Piémont, probablement, celui de Bavière c'est possible, celui de Portugal ça se discute, et quoi? comment? Plus petit aussi que celui d'Ukraine? Oui bon, OK, c'était un petit royaume, voilà, vous êtes contents?

OL_loup.jpgDepuis sept ans maintenant ce Royaume de Ligain avait pour monarque un Grand Méchant Lion qui l'asservissait d'une poigne de fer. De lignée incertaine, de noblesse improbable, mais riche à profusion, le Grand Méchant Lion n'avait su gagner les âmes mais il avait fait courber les échines; et la crainte qu'il inspirait pouvait paraître du respect.

En ce jour qui nous intéresse, le Grand Méchant Lion rentrait en son Royaume après avoir participé au tournoi annuel des monarques d'Europe où, comme chaque année, il avait honnêtement figuré, s'épargnant l'affront d'être ridicule à défaut de se pouvoir prétendre le meilleur. Certes, il avait été mis à terre par le Vicomte de Barcelone, mais ce mec-là était un grand malade contre qui il était absolument déraisonnable de vouloir rompre des lances... Le Roi de Ligain estimait avoir fait de son mieux et n'avoir pas à rougir de son tournoi.


Haillan, Sweet Haillan
Comme il s'engageait sur son territoire, le Grand Méchant Lion eut l'œil attiré par une bâtisse qu'il ne connaissait pas, quelque chose entre une grande demeure et un petit château. Intrigué, il s'approcha et entendit une voix s'élever d'une des fenêtres:

Qui craint le Grand Méchant Lion,
Pas l'cochon, pas l'cochon,
Qui craint le Grand Méchant Lion,
C'est pas le p'tit cochon!

Vous imaginez comme le sang du Roi ne fit qu'un tour! Comment? On le raillait, chez lui, en son fief! Cela ne se pouvait, il fallait y mettre bon ordre. Le Grand Méchant Lion consulta son guide des procédures d'urgence et finit par trouver l'alinéa approprié, intitulé "Rencontre avec un cochon insolent retranché chez lui". Il fallait commencer par souffler sur la maison et, si ça ne donnait rien, se rabattre sur une infiltration du bâtiment par la cheminée.

Bon, voyons voir, se dit le Roi Lion, et il souffla un grand coup sur la demeure... Tu parles! Elle était construite en bonne pierre, avec des fondations solides, une grande cave pour mettre le pinard, elle ne bougea pas d'un poil, la baraque, d'autant que niveau souffle, avec les deux paquets de Gitanes qu'il s'envoyait chaque jour, c'était pas un ouragan, le Roi de Ligain.

Pfff, soupira-t-il, je vais être obligé de me taper la cheminée, à mon âge, si c'est pas malheureux, on est vraiment toujours en train d'emmerder les plus forts, dans ce pays, quelle mesquinerie, quelle jalousie, vous croyez vraiment que j'ai que ça à foutre?


Dialogue au sommet
Le Grand Méchant Lion était en train de préparer son grappin pour se hisser sur le toit, quand la porte de la demeure s'ouvrit et que son locataire sortit sur le seuil. C'était un cochon au port altier, vêtu d'un pull en V de couleur marine, portant de petites binocles et mâchouillant une touillette. Il s'adressa au Roi:

- Hola Monseigneur, qu'alliez-vous faire avec ce grappin? C'est que je viens juste de refaire mon toit, et en ardoise, s'il vous plaît, alors allez pas m'en faire tomber, hein! Et d'ailleurs, pourquoi vouliez-vous vous grimper là-haut?
- Comment ça, pourquoi? Mais... Mais... Pour passer par ta cheminée, bien sûr!
- Et pourquoi vouliez-vous donc tant passer par ma cheminée? Vous ne pouviez pas frapper à ma porte?
- À ta porte? Mais enfin, tu ne m'aurais pas ouvert!
- Ah oui? Et pourquoi ça?
- Mais parce que je suis le Grand Méchant Lion, et toi un pauvre cochon ridicule dans ton pauvre château minable, et que tu as PEUR de moi, tu comprends? Tu es mort de trouille!!
- Ah non, Monseigneur, aussi vrai que je m'appelle Bof-Bof, vous avez du mal entendre ce que je chantonnais... Rappelez-vous, ça faisait: Qui craint le Grand Méchant Lion, pas l'cochon, pas l'...
- Mais il va fermer sa gueule, oui? éructa le Roi... Je veux plus l'entendre, ta chanson! Tu te tais, maintenant!
- Et la liberté d'expression, ça vous dit quelque chose? Ah elle est belle, la Ligain, tiens! En plein dans le délit d'opinion! Mais aussi vrai que je m'appelle Bof-Bof...
- Je m'en fous que tu t'appelles Bof-Bof! Je suis le Roi et tu fermes ta gueule, c'est comme ça que ça fonctionne! Ca a toujours fonctionné comme ça!
- Mais ouais, mais ouais, rigola Bof-Bof... Toi t'es le Roi, mais moi je suis le Président, et tes ordres, j'en ai rien à secouer...


cochons_bordeaux.jpgDuel
C'était plus que n'en pouvait supporter le Grand Méchant Lion. Il tira son épée et s'élança vers l'impudent manant, résolu à lui rappeler qui était le maître des lieux. Mais Bof-Bof ne se démonta pas, tira également son épée et se mit à croiser le fer avec le monarque furieux.

Cling cling, cling cling, les parades succèdent aux assauts, les retraites aux fentes, les coupés aux dégagements... Au grand étonnement du Roi, le cochon fait mieux que se défendre: il le presse, multiplie les prises de fer, alterne les attaques sur toutes les lignes, un coup dehors, un coup dessous, un coup dedans, un coup dessus... Le Roi tente de réagir, cherche la riposte, mais il se heurte à la garde serrée de son adversaire qui comble de l'effronterie, en plein combat, se met à le railler:

- Hola Monseigneur, vos attaques manquent de finesse, vous les privilégiez simples et non composées, vous vous obstinez dans de prévisibles coups droits vers ma ligne de dessus qui viennent échouer sur ma sixte, c'est stéréotypé, vous ne contournez pas mes défenses, vous insistez dans l'axe comme un papillon, inlassable, s'en vient battre la fenêtre éclairée... J'avais bien raison de ne pas craindre un aussi piètre bretteur!

Et comme il dit cela, Bof-Bof place un coupé puissant qui déjoue la garde du Roi et le touche violemment au poitrail – le sang jaillit de la plaie. Le Grand Méchant Lion n'a que le temps de battre en retraite, humilié et blessé, sous les railleries d'un Bof-Bof plus hautain que jamais.

Comment? se lamente le Roi comme il s'enfuit, piteux... On me défie sur mes terres? On nargue mon autorité? On porte le fer contre moi? Oh, il y a sans doute quelque chose de pourri au Royaume de Ligain! Et cet impudent cochon me le paiera cher! Car je ne le laisserai pas me dépouiller de mon trône sans combattre: je reviendrai plus fort, et je me VENGERAI.


À suivre

Réactions

  • safetsusic le 20/04/2009 à 20h16
    Ah oui, un autre truc : "Ilf-Eddine"... Je ne comprends pas. Siouplaît, kèkun.

  • liquido le 20/04/2009 à 21h50
    Tiens, curieux de connaître tes griefs contre Echenoz, safet. Voilà qui mériterait un détour par le fil idoine. A qui la charge du premier argumentaire, celui qui aime ou celui qui n'aime pas ? (Ilf-Eddine, je crois que c'est la patronyme de l'auteur, ni plus ni moins).

  • safetsusic le 20/04/2009 à 22h10
    Naaaa, je me dégonfle tâtalment sur Echenoz, j'ai pas les moyens de la polémique (je veux dire : pas assez de matos sous la main).

    Par ailleurs, si l'ami Raspou c'est Ilf-Eddine, quid de Alphonse Raspouet? C'est l'homme aux mille nez, alors?

  • safetsusic le 20/04/2009 à 22h22
    A moins qu'ils ne s'y soient mis à deux?

  • Save Our Sport le 21/04/2009 à 14h22
    "le Vicomte de Barcelone", clap clap clap, ça mériterait presque d'être entraîné par un Franck Dumas, pour le conte. Presque.

  • funkoverload le 21/04/2009 à 19h27
    En fait j'ai un peu les mêmes griefs que liquido. Superbe texte, nous emmenant dans un conte merveilleux peuplé de créatures fantastiques, mais sans doute un peu dénaturé par quelques trivialités qui à mon sens sonnent un peu faux.
    D'un autre côté, je ne peux pas t'en vouloir Raspou car j'avoue tomber également dans ce putain de travers. Et comme je tombe dedans ce n'est plus un travers évidemment.
    Bravo donc !

  • nidieunimaître le 21/04/2009 à 21h43
    liquido
    lundi 20 avril 2009 - 07h37
    "Si je peux me permettre une minuscule réflexion d'ordre stylistique: pourquoi ne pas, la prochaine fois, éviter les petits écarts grossiers un peu faciles"

    funkoverload
    mardi 21 avril 2009 - 19h27
    "En fait j'ai un peu les mêmes griefs que liquido. Superbe texte, nous emmenant dans un conte merveilleux peuplé de créatures fantastiques, mais sans doute un peu dénaturé par quelques trivialités qui à mon sens sonnent un peu faux."

    >> Assez d'accord, c'est pourquoi je me permets de te suggérer de remplacer "Mais il va fermer sa gueule, oui? éructa le Roi... Je veux plus l'entendre, ta chanson! Tu te tais, maintenant!" par un plus léger "je vais les faire cesser, moi, ces sourires en coin, tu vas voir".
    Mais vivement la suite!

  • funkoverload le 21/04/2009 à 21h52
    nidieunimaître, I do not approve this message.

  • lemon le 22/04/2009 à 11h39
    C'est le problème de Raspou. Il est quand même un peu vulgaire.

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