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Les cinq commandements de Waldemar Kita

Le président du FC Nantes est arrivé en Loire-Atlantique avec un curriculum légèrement assombri par son passage à Lausanne...

Auteur : Jean-Etienne Poisot le 24 Avr 2009

 

Cet article vient en complément du dossier "Crise: la fin des années fric?" du numéro 43 des Cahiers du football.

Sous nos lumières hexagonales depuis l’été 2007, Waldemar Kita a un profil légèrement kachkarien: un empire pharmaceutique, plusieurs nationalités, une carrière à la traçabilité difficile, une ambition sportive démagogique et, ce qui ne gâche rien, un certain sens du sourire en biais.

Il n’en est cependant pas à sa première expérience de dirigeant de football. L’homme se présente en repreneur soucieux de sa popularité et cherche à se donner l’image d’un mécène, depuis sa pourtant malheureuse expérience de Lausanne Sport (« Là-bas j’étais le sale Français, pas vraiment accepté, j’ai pourtant agi comme un mécène »). Nantes est, dès 98, son premier coup de cœur. Le club, alors encore au top sportivement, résiste à son appétit féroce. Kita se rabat alors sur le Lausanne Sport. Dans ce club suisse prestigieux mais au lustre patiné, Kita inaugurera toutes sortes de méthodes de gestion, copiant d’un côté l’héritage de certains de ses glorieux prédécesseurs (Rocher, Bez, Tapie ou, à l’extérieur de nos frontières, Gil y Gil), et préfigurant l’avènement du foot business 2.0.

Waldemar Kita présente au moins le mérite d'être assez constant, comme s'il obéissait à une table de la loi, dont voici les cinq commandements.


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1. Un club populaire tu reprendras
Peut-être qu’avec un zéro en plus dans sa fortune personnelle, Kita se serait attaqué à d’encore plus gros poissons. En attendant, Nantes et Lausanne ont comme point communs le palmarès et l’ancrage dans une grande capitale régionale. À Lausanne, quatrième ville suisse, le Lausanne Sport, deuxième palmarès national aux sept titres de champion, avait tout pour séduire l’homme d’affaires.


2. Le culte de la personnalité tu entretiendras
L’attractivité de cette typologie de clubs résulte directement de leur exposition médiatique. Leur aura agit comme une lampe bleue pour les moustiques, arc électrique mortel inclus. En Suisse, Lausanne n’a rien vu venir. Un club peu agité, mais emblème de la Romandie, ce qui est éminemment pratique pour un dirigeant francophone. Ainsi Kita a-t-il pu personnaliser, incarner et surtout cannibaliser le club.


3. Des objectifs inappropriés tu fixeras
À Der Zakarian, il avait fixé des temps de passage trop ambitieux en début de saison, pour être certain de s’en débarrasser à bon compte. À Lausanne Sport, on s’est targué d’Europe, atteignant glorieusement le troisième tour de Coupe de l’UEFA en 2000. Des ambitions présomptueuses, qui justifient des moyens importants et immédiats.


4. De l’argent, dispendieusement, tu dépenseras
L’économie du football est très gourmande. Pour exemple, après le contrat de droits TV de quatre ans légèrement à la hausse, le salaire moyen en L1 a augmenté de 15%. À Lausanne, pour atteindre ses objectifs, Kita a engagé une politique sportive tous azimuts. D’un côté, les acquisitions onéreuses de joueurs souvent surcotés. De l’autre, le développement d’un centre de formation. Tout, tout de suite, sans que le club ait les structures suffisamment solides pour assumer cette progression, dans un championnat somme toute modeste économiquement.


5. Des montages juridiques tu effectueras
Le football est  gourmand, mais plus encore, il est opaque. En Suisse, la structure juridique des entités sportives sépare la gestion des actifs (les joueurs) et des passifs en deux sociétés distinctes, la deuxième étant dépendante des reversements de la première. Pendant trois années, Kita a mené avec l’aide des deux fidèles qui l'ont accompagné au FCN, Claude Robin et Christian Larièpe, une cinquantaine de transactions pour le compte de la SA concernée. Même après son départ du club, il est resté... à la tête de cette SA, et ce jusqu’à sa faillite en 2002. Aucune condamnation n’est venue sanctionner la disparition de l’argent qui a pourtant fini par faire défaut. En matière d’ingéniosité, c’est un peu comme si vous achetiez un club de foot grâce à de l’argent emprunté par le club auprès des banques… ou que vous lui prêtiez de l’argent en personne pour mener grand train. Un procédé extrêmement problématique le jour où vous quittez le club.

L’accusation publique, mais non prouvée, voudrait que Kita ait bénéficié en personne des contrats des joueurs transférés et ce, couvert par le club. Depuis, Kia Joorabchian et sa société MSI qui géraient à la fois les Corinthians et les contrats de Tevez et Mascherano ont perfectionné ce supposé modèle de fonctionnement.

À la fois héritier et visionnaire, Waldemar Kita a expérimenté à Lausanne des méthodes controversées. Rendez-vous dans deux ans, sur les bords de l'Atlantique.


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Réactions

  • Pierre Des Loges le 24/04/2009 à 13h22
    Bon ben, je vais laisser les supporters monégasques débattre entre eux...

  • ZyZy le 24/04/2009 à 13h49
    Wah, l'autre... la fausse joie...

    Moi qui croyais qu'il y avait vraiment des supporter monégasques qui s'agitaient...

    Spa gentil...

  • Toni Turek le 24/04/2009 à 13h54
    Mr. Suaudeau > N'oublie pas que cet article complète le n°43 - en conséquence, seul le point de vue "fric" est concerné. Tout ce qui est par exemple de la formation vue par Lord Woldemort est logiquement laissé de côté ici.

    ****

    Sinon, à propos du point 3 :
    "3. Des objectifs inappropriés tu fixeras
    À Der Zakarian, il avait fixé des temps de passage trop ambitieux en début de saison, pour être certain de s’en débarrasser à bon compte".

    ====> Ce n'est pas exactement ça, c'est encore plus sournois. En fait, Kita a plutôt dit "on m'a promis que l'on allait gagner des matches", et a estimé que MDZ lui a menti. Après seulement trois rencontres (nul face à Monaco, défaites à Auxerre et Bordeaux).
    Je me demande ce qui se serait passé en 1996 avec Kita, lorsque le FCNA avait dû attendre la 11. journée pour enregistrer son premier succès de la saison d'alors.

  • sansai le 24/04/2009 à 14h53
    Toni Turek
    vendredi 24 avril 2009 - 13h54

    Je me demande ce qui se serait passé en 1996 avec Kita, lorsque le FCNA avait dû attendre la 11. journée pour enregistrer son premier succès de la saison d'alors.

    -----

    On aurait connu 2001 quatre ans plus tôt.

  • sansai le 24/04/2009 à 14h53
    (et la L2 10 ans plus vite. C'est ptêtre ce qu'il entendait par "nous faire gagner 10 ans")

  • sansai le 24/04/2009 à 15h39
    Je me permets de relayer des précisions de Fred, de lien :

    "Kita a effectivement profité de sa récente domiciliation en Belgique (au moment de la cession de son groupe Corneal aux américains de Allergan) pour créer à l’adresse de son somptueux domicile à Uccle à proximité de Bruxelles (ils ne doivent pas souvent le voir les Belges, car il habite en fait en RP), la société Flava Groupe par le biais de laquelle il a acheté le FCN. Selon un dossier paru dans l’Equipe Magazine, cette société aurait par ailleurs acheté certaines superbes nouvelles recrues des canaris (Babovic acheté comptant, ce qui est rarissime dans le foot pro). A la même adresse était aussi domiciliée la société MWK consulting.

    Comme l’a révélé lien, ses fidèles lieutenants à l’époque de Corneal ont par ailleurs créé la société Laboratoires Vivacy qui développe un produit (Stylage produits anti-âge) apparemment concurrent de ceux de Allergan à qui Corneal a été vendue. Difficile de ne pas se laisser aller à penser que Kita tire les ficelles. Au sujet de ses fidèles lieutenants, certains émettaient l’hypothèse d’un délit d’initiés au moment de la sortie de Bourse de Corneal, alors que de petits porteurs de l’action Corneal avaient contacté un avocat pour se défendre contre Kita, du fait de quelques oublis de déclaration à la COB aux conséquences fâcheuses pour leur portefeuille d’action. Les revues financières s’en étaient fait l’écho à l’époque.

    Le site lien qui avait le premier parlé de l’arrivée probable de Kita à Nantes, avait fait toutes ces recherches (dont la mise en ligne sur le site de la TSR de son reportage Temps Présent consacré à la faillite de 3 clubs Suisses, dont le Lausanne de Kita évidemment) et publié quelques articles sur le passé de Kita, dont un article paru en Suisse. Ils se sont retrouvés par 3 fois poursuivis en justice par le club (2 procès gagnés en référé et un perdu sur le fond suite à une plainte en diffamation de Larièpe). Et un solde de 9.000 € de frais d’avocats à honorer par l’association qui gère le site !

    Pour la presse suisse et l’ex-bras droit de Kita, qui s’est exprimé sur RTL il y a quelques mois, Kita présenterait tous les symptômes du pervers narcissique. Alain Florès qu’il a débarqué après s’en être servi pour acheter le club, abonderait lui aussi dans ce sens.
    Kita est conseillé entre autre par le cabinet d’avocats parisiens RMT.
    Au plan judiciaire, il a été condamné à un mois de prison avec sursis pour entrave au droit syndical et harcèlement moral. Il reste aussi la possibilité qu’un juge s’occupe du volet pénal du litige (plus de 7 millions d’euros selon les conclusions de l’enquête menée à Paris) qui l’a opposé à une ex-associé (société Leaderm). Enfin le juge Jacques Antenen qui avait eu accès aux comptes de la SA Lausanne Sports détenue par Kita, serait sur le point de réouvrir le dossier de la faillite du club vaudois…"

La revue des Cahiers du football