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Leçon sur l'audace

Comment un "moyen d’Europe" comme l’OL peut-il devenir grand s’il ne prend pas le risque insensé… d’essayer de gagner?
Auteur : José-Mickaël le 6 Mars 2008

 

Posté par José-Mickaël – mercredi 5 mars 2008, 19h29 – en réaction à l’article "Le théâtre des désillusions".


Je crois que c'est dans l'émission Les spécialistes. Un journaliste nous a dit que Perrin avait affirmé dans une interview qu'il jouerait défensif, espérant ne pas encaisser de but et en marquer un éventuellement en contre. Aussitôt, un ancien joueur (Dugarry? Rouyer?) a remarqué que les paroles d'avant-match des entraîneurs, c'est souvent de l'intox.
J'imaginais effectivement que c'était le cas. Pour "rassurer" Manchester, on fait croire qu'on va jouer défensif, comme ça ils ne se sentiront pas obligés de marquer des buts (justement, ils ne sont pas obligés: le 0-0 les qualifie) et peut-être que l'ouragan offensif redouté n'aurait alors pas lieu. Peut-être que Ferguson se dira: "Ah, Perrin veut jouer frileux, eh bien ça m'arrange, j'en ferai donc autant". Comme la force de Manchester, c'est l'attaque, pas la défense, ce serait bien joué.


Le jeu à son compte
Mais bon, ce genre d'intox me paraissait naïf, car une telle tactique serait débile: le 0-0 élimine Lyon. Éviter d'encaisser un but est idiot: à 0-0 comme à 0-1 ils sont toujours obligés d'en mettre un pour survivre. Lyon doit donc évidemment prendre le jeu à son compte, obliger les Mancuniens à défendre (et ainsi empêcher l'ouragan offensif redouté) et prendre le risque de prendre un but pour pouvoir en marquer un. Car 1-1, c'est mieux que 0-0 : à 0-0 on est éliminé, à 1-1 on va en prolongations. Il me semblait évident que Lyon allait devoir prendre le jeu à son compte, par obligation (à 0-0 ils sont éliminés) et pour empêcher Manchester de jouer avec ses atouts (mieux vaut les obliger à défendre qu'attaquer).

Prendre le jeu à son compte sur le terrain de Manchester, n'est-ce pas risqué ? Oui, c'est risqué, c'est quitte ou double, ça passe où ça casse. Finir avec une valise est en effet possible. Mais n'est-ce pas la seule solution? Ne vaut-il pas mieux prendre le risque de terminer à 0-4 afin de s'accorder une chance d'éliminer le favori, que ne prendre aucun risque afin d'avoir seulement la satisfaction de ne pas s'être pris une valise? Prendre le jeu à son compte sur le terrain de Manchester, n'est-ce pas présomptueux? Justement, non! Pas quand on a des ambitions.


1995 : Paris milanisé
Un match m'a autrefois particulièrement frappé, presque traumatisé – le mot est un peu fort, mais je ne vois pas comment dire autrement. 1994-95: Paris Saint-Germain vient d'éliminer le finaliste, Barcelone, avec panache. Weah a été monstrueux de percussion et Ginola de technique. On n'a pas vu une si belle équipe depuis Marseille. Et voilà en demi-finales le tenant, Milan AC. Au match aller, j'espérais voir la force offensive de Paris bousculer les Milanais. Je me disais: on va voir ce qu'on va voir, ce Paris-là semble en mesure de battre la meilleure équipe d'Europe, comme elle battu le grand Barça.

Mes illusions n'ont pas duré deux secondes: dès le coup d'envoi, les Milanais ont pris le jeu à leur compte, ils ont attaqué, dominé, comme s'ils jouaient à domicile, comme s'ils jouaient non contre le vainqueur de Barcelone, mais contre un vulgaire faire-valoir de Série B. Et ce dès le match aller. Quelle leçon tactique! Paris, privé de ses possibilités offensives, n'a été dangereux que sur une action personnelle de Ginola (barre transversale en fin de match, quand Paris poussait et jouait le tout pour le tout – oubliant qu'il y aurait un match retour et que 0-0 était plutôt bien payé – et juste avant le contre fatal du 0-1).


1991 : Milan marseillisé
Mais Marseille, en 1991, avait donné la même leçon à ce Milan AC. Au match aller des quarts, à Milan, quelle équipe avait joué crânement sa chance en monopolisant le ballon, en défendant très haut (presque sur la ligne médiane), avec un pressing impitoyable, et la maîtrise du ballon? Marseille! Le challenger avait décidé de se comporter en patron dans l'antre du double tenant. Et là encore, ce n'était que le match aller, il n'y avait pas obligation de prendre tous les risques.

Voilà comment doit se comporter une équipe qui prétend jouer les premiers rôles. Le jeu frileux, c'est le jeu des complexés, des petits-zizis (comme on disait quand j'étais à l'armée). Le patron prend le match à son compte, dès le coup d'envoi, même à l'extérieur. Il n'attend pas le miracle, surtout pas contre un grand d'Europe.
Les circonstances obligeaient Lyon à prendre des risques (marquer un but, quitte à en prendre un), donc à prendre le match en main. Mais visiblement, Lyon a joué avec un gros complexe qui, le match l'a démontré, n'était pas justifié.


Philosophie de l’attaque
Ce match m'a inspiré aussi une réflexion sur le panache... Connaissez-vous Jean Robic? Il a gagné le tour de France en 1947. Si je l'avais connu, ce serait évidemment mon coureur cycliste préféré. C'était une grande gueule, un coureur jamais battu, toujours persuadé d'être le meilleur, et qui l'était pourtant rarement. En 1952, alors qu'il était largement trentenaire, il s'est permis de défier Coppi, cette année-là intouchable. Robic était alors deuxième au classement général, mais tous les soirs, il clamait qu'il pouvait vaincre Coppi, et tous les jours il attaquait (en vain, évidemment) le dieu vivant du cyclisme. Finalement, il a fini cinquième. Robic a critiqué l'attitude des autres leaders d'équipe, qui n'attaquaient jamais Coppi (forcément, c'était inutile), et ces derniers lui ont rétorqué: "Si tu t'étais tenu tranquille, c'est toi qui serais deuxième à Paris".

Le sport que j'aime, c'est le sport à la Robic. Parce que perdre, c'est courant en sport. En foot, on finit toujours par perdre, que ce soit en huitième, en quart ou en demi, sauf cas rare où l’on gagne la compétition. Perdre, c'est toujours décevant mais presque inévitable. Alors autant perdre la fleur au fusil. Quand on joue un huitième, c'est pour aller en quart, alors autant se dire qu'on vaut l'adversaire. Halte aux complexes, sinon celui de supériorité! Robic a défié l'impossible (Coppi), alors Lyon peut bien défier Manchester, Barcelone, l'Inter, Arsenal, etc. Perdu pour perdu, autant entrer dans la légende – ce qu'a fait Robic, le coureur le plus populaire de sa génération –, elle rapportera plus qu'un insipide 0-1.

Réactions

  • wizz le 06/03/2008 à 20h47
    Perrin a fait son équipe avec les moyens dont il disposait. Beaucoup l'ont critiqués pour ne pas avoir mis Ben Arfa à l'aller. Mais à quelques minutes près tout le monde aurait applaudit, pour le retour je pense pas que Lyon pouvait "emballer" le match. Lyon a joué avec ses moyens d'ailleurs quand Fred est rentré (a la place d'un milieu) Lyon n'as pas eu d'occasions.

    En 93 contre le PSG la Juve avait été très frileuse et pourtant ça ne l'as pas empecher de gagner la C3

    Le problème a l'air d'ètre plus dans l'esprit du club ou avant le match on a senti que personne n'y croyait vraiment que dans le coaching.


    Sinon pour Robic, oublions pas qu'il a gagné le tour en 1947 en attaquant dans la dernière étape et qu'il a enfilé le maillot Jaune qu'a Paris.

  • José-Mickaël le 06/03/2008 à 21h40
    Bonne remarque : Robic symbolise l'audace, même s'il en a parfois trop fait. Ce qu'il a fait en 1947 (attaquer au milieu de la dernière étape, dans la dernière côte, alors qu'il n'était que 3è au général derrière deux Italiens), c'était un coup de poker que peu auraient osé. Certes, les circonstances l'ont servi (1° le 4è du général l'a rejoint et avait intérêt à prendre les relais, d'autant qu'il avait un coéquipier dans l'échappée matinale qui a attendu les deux compères ; 2° l'équipe italienne n'était pas soudée, il y avait des clans, du coup elle a mal défendu le maillot jaune) et on pourrait dire qu'il a eu de la chance. N'empêche, cette chance, il a su la provoquer.

    En foot, on voit effectivement des équipes gagner en étant frileuses. Mais le problème, c'est de savoir s'il faut jouer d'audace ou non lorsqu'on joue dans les circonstances très précises de Lyon avant-hier, à savoir :
    - obligation de marquer au moins un but pour ne pas être éliminé ;
    - encaisser un but ne change rien à la ligne qui précède ;
    - l'adversaire est très fort offensivement mais peut-être pas défensivement.

    Il me semble que l'audace s'imposait dans ce cas précis.

  • Safet le prophète le 06/03/2008 à 22h33
    JM, je pense comme quelques uns ( peu nombreux ici ) que Perrin a plutôt optimisé ses chances de qualification lors de ce match retour en adoptant cette tactique ( attention, hein, je parle de résultat, pas de plaisir en tant que spectateur ).
    L'OL avait plus de chance de passer comme cela qu'en attaquant, car en conservant un 0-0 pendant 1h - 1h15, MU aurait sans doute finit par reculer et s'accrocher à son 0-0 salutaire. Et là, sur 15-20 minutes, un exploit de Ben Arfa ou de Benzema aurait pu permettre le hold up.
    Je sais, c'est petit. Mais la qualif. était plus probable comme cela qu'en partant à l'abordage.


  • Safet le prophète le 06/03/2008 à 22h36
    Par contre, je rejoins Loul sur le fait que l'OL n'a étonnamment rien tenté à la fin. Car à 1-0 pour MU, l'évidence était de risquer un 2-0 pour arracher des prolongations.
    Là, ce n'était pas de la frilosité mais de la résignation, effectivement.

  • impoli gone le 06/03/2008 à 23h25
    bcp de choses intéressantes dans les commentaires mais je pense que vous vous plantez complètement sur un point
    mais normal, vous avez sans doute pas vu bcp de matches de Lyon 2007-2008

    dire que que Lyon a manqué d'audace contre MU, en jouant très bas, trop bas, en étant peu agressifs sur le porteur, en ne faisant pas de pressing collectif, c'est en effet raconter ce qui s'est passé mardi
    mais c'est aussi ce qui se passe depuis le début de la saison
    même face à Metz ou Sochaux, pour prendre les deux leaders du classeent à l'envers de L1
    c'est pas que la trouille de MU
    c'est l'incapacité cette saison de jouer autrement
    dans tous les matches, on joue trop bas, dans tous le matches on presse peu
    il y a très peu de matches "aboutis" cette année mais à chaque fois, en effet, le pressing était bcp plus haut et la voonté d'aller de l'avant un peu plus net

    par ailleurs, je pense que la stratégie de Perrin, laisser passer l'orage des 20 premières minutes pour essayer ensuite de planter des banderilles était la bonne face à MU
    mais ça s'est fait bcp trop bas et au bout de ces 20', il y a eu incapacité complète de basculer dans un autre rapport de force

    mais encore une fois, c'était un peu plus net face à MU, mais ça a été le cas dans bcp de matches de L1 cette année

    on a eu un long débat sur le fil lyonnais, il y a plusieurs raisons à cela, selon les gens certaines plus importantes que d'autres
    blessures en début de saison, capacité de Perrin à faire passer son message, adaptation du jeu demandé aux qualités des joueurs, etc.

    Lyon n'a pas manqué d'audace, Lyon n'est pas capable cette année de faire autrement
    et le pb de cette année n'est pas du tout le même que celui des années précédentes

  • clerks le 07/03/2008 à 21h30
    Tiotalement d'accord avec impoli.
    Devant ma télé mardi, je ne me suis pas dit:"Mais que font-ils? Pourquoi n'attaquent ils pas?", mais plutôt: "Et ça continue...".

    Match dans la continuité de la saison 2007-2008 de l'OL. Ca avance péniblement et sans assurance.
    Le déroulement du match de mardi était tout sauf une choisi(mis à part peut-être contenir MU sans trop se livrer pendant une mi-temps), c'est juste que l'équipe ne pouvait pas faire autrement.
    Désolé pour la redite après impoli.

  • Principal Skinner le 08/03/2008 à 11h06
    + sur Impoli et Clerks

    L'OL depuis la reprise de janvier, et a l'exception notable du match contre Lorient s'est bien montré incapable de proposer un debut de jeu collectif a la hauteur, et cela contre des equipes, tres loin du calibre de MU. Les matchs ou les occasions de l'OL, se comptent sur la moitié des doigts d'une main ne manquent pas. Y'en a meme eu 2 qui se sont finis, sans que l'OL ne reussisse a se procurer la moindre "bonne" occasion en 90min (ce qui est proprement impensable). Bien en place derriere, mais incapable de maitriser le match et de se procurer des occasions. Incapable d'afficher le moindre collectif offensif.

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