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Lebœuf : le sursis à perpétuité

La saga des mal-aimés fait partie des passions du football, qui s'allument mieux au contact des personnages controversés. Un regard sévère mais juste sur la singulière carrière internationale de Frank Lebœuf et son statut actuel.
Auteur : Jamel Attal le 9 Oct 2001

 

S'il y a des têtes de Turc dont la désignation obéit à des mécanismes un tant soit peu compliqués, celle de Frank Lebœuf semble au contraire la conséquence très logique de son comportement. Non content de compter un grand nombre de détracteurs qui mettent en doute son niveau sportif, le néo-Marseillais est déterminé à se rendre antipathique.
Pour sa défense, on évoquera la maladresse du joueur, qui a culminé au moment de l'expulsion de Laurent Blanc en demi-finale de la Coupe du monde, qui privait le 5 français de l'apothéose. L'image de cynisme donnée à cette occasion par son remplaçant sera ensuite dure à effacer. Il sera aussi question de l'intensité particulière avec laquelle Lebœuf veut profiter d'un statut que tout semblait lui refuser. Son parcours est moins celui d'un revanchard que celui d'un miraculé du football, qui veut ensuite saisir son bonheur à pleines mains. Le caractère ostentatoire de cette réussite, la prétention qui lui colle aux mots aggravent les réactions négatives.

Deux saisons après le 12 juillet advient enfin la "prise de poste" de Lebœuf, avec la bénédiction de Lemerre, qui ne semble pourtant pas lui accorder un crédit illimité. Et à l'heure de passer au premier rang, d'obtenir ce qu'il avait fortement revendiqué, l'international réalise qu'il sera éternellement en période d'essai.
Qui ne souffrirait pas de la comparaison avec Blanc? Dans une équipe de France qui laisse le sélectionneur gérer un consensus quasi total, les rares choix du Prince font bondir les commentateurs et les supporters en mal de critiques et de scandales. Comme Dugarry ou Karembeu, il essuie un rejet disproportionné. Mais le défenseur central a parfois donné le bâton pour se faire battre. D'une part avec des prestations moyennes (et le constat d'une perméabilité plus grande de la défense), d'autre part avec une science de la déclaration déplaisante et prétentieuse qui se dément rarement.
La précarité s'éternise donc, comme dans l'attente d'une rupture bilatérale. Elle a failli se produire lors de la Coupe des confédérations, après un France-Australie fatal (voir Bal tragique au sports Complex Stadium) qui sonnait comme un glas. Le joueur lui-même s'attribuait une mauvaise note devant les journalistes, une attitude rare qui fait partie des contradictions du personnage. Mais les deux matches suivants avait eu valeur de rattrapage, et, à la manière de Djorkaeff, il s'était le premier félicité cette rédemption.

Après une lune de miel avec l'Angleterre et Chelsea qui eût tendance à virer au saumâtre dans les derniers temps, Lebœuf a choisi de revenir en France, qu'il honore de la présence d'un champion du monde et d'Europe (là encore, maladresses…). Son parcours très maîtrisé depuis cinq ans va-t-il capoter à l'OM, destination dangereuse s'il en est? C'est l'impression qui domine aujourd'hui, et l'éternel procès du défenseur se complète de nouvelles pièces à conviction, en autant de passes ou de relances hasardeuses. Ce n'est pourtant pas faire justice à un joueur que d'évaluer son niveau au sein d'une équipe marseillaise aujourd'hui très limitée.

La titularisation de Lebœuf focalise donc plus que jamais la vindicte. Sa position est d'autant plus fragilisée que la solution du recentrage de Lilian Thuram semble évidente, le Turinois étant reconnu comme un des tout meilleurs défenseurs centraux du monde. Une telle solution présente pourtant quelques inconvénients majeurs, à commencer par l'absence totale de rodage pour la charnière formée avec Marcel Desailly. Or, dans cette zone du jeu, les automatismes valent plus cher qu'une pure valeur technique. Il faut aussi noter que Thuram a évolué à Parme, et évolue maintenant à la Juve, au sein de dispositifs tactiques très différents de celui pratiqué en sélection. Ensuite, en l'état actuel des sélectionnables, ce choix impliquerait de faire une confiance absolue à Sagnol, qu'il mérite probablement. Mais le dernier bémol est justement en rapport: pourquoi déplacer Thuram, alors qu'il est AUSSI un des meilleurs latéraux du monde?
Et au-delà de cette hypothèse, il faut aussi considérer l'absence de solution crédible à disposition, surtout que Lemerre ne va pas embarquer en Corée la révélation de l'année, ni celle de l'année passée. Silvestre n'a pas une expérience très grande, il ne joue pas au centre à Manchester (barré par… Blanc) et n'est même pas titulaire sur le flanc gauche en ce moment.

Bref, tout concourt pour qu'en définitive et pour le bien de l'équipe de France, il vaille en fait mieux que Lebœuf retrouve un niveau satisfaisant et que la défense bleue se prépare dans la sérénité pour le Mondial. Les autres scénarios sont déjà un peu hasardeux, ce n'est pas l'arrivée rapide du mois de juin qui va renforcer leur probabilité. L'avenir dira donc quelle tournant prendra la carrière de Lebœuf sous des vents contraires, mais dont certains le portent quand même…

Réactions

  • JPDarky le 10/10/2001 à 02h02
    Bonjour,

    Juste une auestion historique pour
    mes petites fiches, cher Jamel.

    Voila, figurez vous qu'en 1998 j'etais
    comme qui dirait coupe du monde, accomplissant
    le desormais revolu SN, j'etais engonce dans
    un costume verdatre a faire le planton
    dans une guerite d'un fort beau gabarit.

    Bref, je n'ai pas tout suivi de l'epopee
    grandiose de l'Equipe de France en Coupe du Monde,
    et en particulier, j'avoue avec honte ne pas
    avoir suivi l'histoire de l'image de cynisme donnee
    par Leboeuf a l'occasion de sa pige effectuee
    a cause/grace a la suspension de Blanc en demi-finale.

    Cher Jamel, peux-tu (tu permets que je te tutoie? sinon,
    barrez le peux-tu, et collez un pouvez-vous a la place) me
    rappeler les faits plize ? Par mail eventuellement
    pour ne pas encombrer les reactions, sauf si d'autres
    calimeros de la CDM 98 comme moi sont interesses, bien evidemment.

    Voila, sinon hein, comme toujours, tres bon article, meme si
    grosso-modo ce que j'y ai compris c'est qu'il est limite, donc
    faut le changer mais bon, y'a pas grand monde pour
    prendre sa place, sauf a affaiblir un autre poste donc faut
    pas le changer (j'ai bon?).

    Bisous

    JPDarky

  • El mallorquin le 10/10/2001 à 03h51
    Jamel Attal qui prône le maintien de Leboeuf en défense centrale, on aura tout vu ;-)

    Personnellement, je ne suis pas persuadé qu'il faille tant de temps que ça pour roder une charnière centrale. A ce niveau de compétence technique et tactique, on peut s'apercevoir que certains automatismes s'acquièrent très vite, et qu'il n'y a pas besoin de 15 matchs pour arriver à qqchose de bien. Il reste une demi-douzaine de rencontres avant la Coupe du Monde, pourquoi ne pas recentrer Thuram dès aujourd'hui ? On n'est d'ailleurs pas obligé de placer Sagnol à droite, il existe aussi la solution Candela me semble-t-il...

    Et pourquoi pas Christanval à la place de Leboeuf ?
    :-)))

  • libs le 10/10/2001 à 06h39
    Ne faisons pas de Leboeuf un bouc émissaire !!
    Autant on a tendance à surestimer Blanc, autant on sous-estime Leboeuf.
    Rappel de quelques faits :
    - Avec l'EDF, Leboeuf n'est JAMAIS passé à côté lors d'un match important (cf. la finale
    contre le Brésil, la finale de la coupe des confédérations, etc...)
    - C'est lui qui a tiré l'EDF d'une sacré mauvaise passe lors du match contre Andorre (0-1 à l'extérieur, but de Leboeuf
    à la 90ème minute, ce qui a permis à 'EDF de se qualifier pour l'Euro 2000.
    - Il avait fait de Strasbourg une bonne équipe de D1.
    - Il a gagné plus de trophés avec Chelsea en 3 ans que Zidane, Thuram et Pires réunis.

    En revanche, concernant Blanc, tout le monde semble avoir oublié que :
    - c'est à cause de lui que l'EDF ne s'est pas qualifiée au Mondial 94 (tacle en retard sur Kostadinov,
    à la 90ème minute de France-Bulgarie).
    - Il n'est pas parvenu à s'imposer à Naples et au Barca.
    - Sans Guy Roux, qui en a fait un joueur vraiment efficace, il aurait sans doute déjà arrêté sa carrière
    il y a bien longtemps.
    - C'est lui qui a fait perdre la finale de C3 à Marseille (mauvaise relance et premier but de Parme).

    Donc relativisons un peu, et ayons un peu de mesure. Certes Blanc était un grand joueur, mais Leboeuf possède
    maintenant un palmarès et une expérience dignes des plus grands en Europe. Et il a, je le rappelle, une qualité
    essentielle, celle de répondre présent dans les moments importants.

    Dernière petite mise au point : on en peut à la fois louer le courage d'un joueur qui avoue publiquement avoir
    fait une mauvaise prestation quand c'est le cas (le dernier France-Australie), et lui reprocher de faire savoir
    qu'il a fait une bonne prestation quand c'est le cas. On a vraiment l'impression que chaque fois qu'il joue bien
    ça vous énerve....

  • El mallorquin le 10/10/2001 à 07h59
    Elle est un peu limitée ton analyse Libs.
    Aurais-tu oublié que le foot est un sport collectif ? Parce que prétendre qu'un joueur fait gagner ou perdre son équipe à lui tout seul, c'est un peu n'importe quoi. Les "bon résultats" de Strasbourg, ça me fait beaucoup rire, l'élimination de la France à la dernière minute contre la Bulgarie aussi d'ailleurs.
    Ensuite je ne pense pas qu'on puisse comparer un joueur qui a évolué avec succès à Auxerre (champion de France tout de même), l'OM, l'Inter et Manchester avec un autre qui a fait sa carrière à Strasbourg (!) et dans un club pété de thunes mais incapable de régularité et de résultats en championnat.
    Enfin, pour l'histoire du palmarès, c'est aussi l'histoire d'un bon coup de bol au bon moment. David Marraud a été champion de France dans la meilleure équipe des années 90... Et puis honnêtement, il a gagné quoi le Franckye, à part quelques coups d'éclat en Coupes ?

  • mogh-rib le 11/10/2001 à 05h38
    Je serais tres etonne que Sylvestre soit barre par Blanc a Manchester du fait que Sylveatre est stoppeur et Blanc est libero.
    Juste pour recadrer le debat

  • Paolo le 11/10/2001 à 07h09
    Je pense que Leboeuf a sa place de titulaire dans cette équipe de France , on l'a toujours vu à l'aise dans les matchs importants. De plus Sylvestre n'a pas asez d'experience pour pouvoir rentrer dans l'axe en plus.

  • El mallorquin le 12/10/2001 à 06h19
    Tu peux être étonné Mogh-Rib, Sylvestre est bien latéral gauche à MU...

  • Alban le 16/10/2001 à 10h32
    Contrairement a El mallorquin, je crois que F. LeBoeuf a ete un joueur oppurtuniste qui a parfaitement gerer sa carriere ces dernieres annees. Je ne vois en lui qu'un joueur "en forme" a Strasbourg, appele en EDF en eternelle doublure. La dessus, un contrat en or dans une equipe de Chelsea au top qui va accumuler des succes (PS: elle avait commence sa moisson avant que LeBoeuf n'arrive). Moi, je vis a l'etranger, ce qui me permet de suivre le PremierChip ("Skail Sporte" et tutti quanti) et je peux vous assurez que ce sportif est serieusement sur le declin. Quelle soulagement de le voir rentrer en France pour qu'enfin tous les francais puissent s'en rendre compte! Son entente avec Desailly a Chelsea s'est TRES souvent montree imparfaite, ce qui ne lui donne, la non plus, aucun credit pour sa titularisation en EDF. (Desailly et la defense de Chelsea sont imperiaux cette annee). Deux autres arguments que je vous laisse le soin de developper: 1) de par son caractere, son comportement, je ne crois pas qu'il soit tres en harmonie avec ce que l'EDF doit degager pour etre a nouveau championne (modestie et respect) 2) Avec un EDF au sommet de son art, ne devrions-nous pas profiter pour integrer un nouvel homme pour le future a une place aussi importante que l'axe centrale (Marcel n'est plus tout jeune non plus !)
    A ce propos... laissez Sylvestre sur le cote guauche... il y excelera tres bientot.

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