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Le journal du jeu #3 : vivre avec le ballon

Antonio Mohamed a été viré du Celta mais ses tenues vestimentaires ne seront jamais oubliées. • Betis: la prime au jeu • Dortmund: vitesse et structure • City: éloge de la stabilité

Auteur : Christophe Kuchly le 13 Nov 2018

 

  

Dans un football de plus en plus inégalitaire mais loin d'être linéaire, chaque semaine offre son lot d'enseignements plus ou moins anecdotiques. Tour d'horizon de téléspectateur.

 

* * *

 

Le Betis s'éveille

Comment le Betis, qui n'avait marqué que huit fois en onze rencontres (dont trois lors de la dernière face au Celta), a-t-il pu passer quatre buts à Barcelone dimanche? La réponse est simple, mais pas forcément attendue: en ne changeant rien à ses habitudes. Même défense à trois, mêmes combinaisons et circuits de passes dans l'axe pour ouvrir de l'espace sur les côtés, même volonté de contrôler l'entrejeu, même soin apporté au ballon.

 

Contrairement à la plupart des adversaires des Verdiblancos, qui préfèrent subir et contrer plutôt que se livrer, les Barcelonais doivent être protagonistes pour exister – autant par obligation morale cruyfienne que par incapacité à faire autre chose. Le Betis, dans le top 5 des équipes qui ont le plus la balle en Europe, s'attendait donc à faire sans (46% de possession au Camp Nou) et à jouer plus bas qu'à l'accoutumée.

 

La réponse apportée par le coach Quique Setien, qui sait que les principes de jeu ne résistent pas toujours à l'écart de niveau, fut d'abord radicale: un pressing ultra agressif, avec marquage individuel sur tout le monde dès la première relance, qui transforme les actions en quitte ou double selon qu'une passe adverse soit ratée ou réussie.

 

 

Spécialiste du pressing et en particulier à la perte (deuxième équipe d'Europe derrière Eibar au PPDA, indicateur du nombre de passes accordées à l'adversaire dans son camp), le Betis n'y a rien gagné ni perdu d'immédiat. Mais la confiance affichée, totalement démesurée par rapport à la place en seconde partie de classement (quatorzième au coup d'envoi), a donné le ton de la partie.

 

Toujours en difficulté pour créer sur attaque placée, son grand mal cette saison, le club sévillan a tout de même profité des séquences de possession pour jouer à son rythme et impliquer les onze joueurs. Et, sur chaque récupération, il a consciencieusement multiplié les passes dans les pieds pour s'ouvrir l'espace et faciliter les transitions.

 

Immenses dans l'entrejeu contre Barcelone, William Carvalho et Giovani Lo Celso symbolisent ce football de petits espaces. Leurs prises de risques dans la zone la plus dense du terrain, au moment où plusieurs furieux font tout pour récupérer le cuir, nécessitent d'énormes qualités… et la confiance du coach. Car chaque échec, jamais à exclure quand on responsabilise à outrance un effectif qui ne fait pas partie du gotha européen, peut déboucher sur un but gag.

 

Cette physionomie, le Betis ne la retrouvera probablement pas souvent, et le prochain bloc bas qui se présentera risque de rappeler que Loren Moron, numéro 9 promu de la réserve en janvier, n'a pas (encore?) les moyens de masquer le manque de créativité dans les trente derniers mètres adverses. Et, à nouveau, on pourra se demander où se termine le beau jeu et où commence le handball quand il n'y a pas de tueur dans la surface.

 

En attendant, une équipe aux moyens modestes – dixième masse salariale de Liga l'an dernier – est allée au Camp Nou avec un latéral ultra offensif (Junior Firpo) et un ailier (Cristian Tello) en guise de pistons et un bloc le plus haut possible, une audace récompensée par une victoire 4-3 qui aurait pu être bien plus flatteuse. De quoi rappeler que, cette saison encore, le Barça a des failles. Et que ça peut valoir le coup d'essayer de les mettre en exergue.

 

 

Dortmund va de l'avant

Comme le Betis, le Borussia Dortmund rend ses transitions dangereuses parce qu'il sait gérer les deux secondes qui suivent la récupération de balle. Là où la tentation de balancer devant est grande, Axel Witsel et consorts scannent le terrain et savent exactement quoi faire: passe verticale, dribble de dégagement ou exploitation de l'espace. Même Jadon Sancho, à l'origine du but vainqueur après une interception dans les pieds de Franck Ribéry, utilise sa vitesse sans la précipitation.

 

La vitesse, qualité qui ne s'enseigne pas et peut masquer bien des défauts quand elle est utilisée dans le bon plan de jeu, tous les entraîneurs la recherchent. Arrivé cet été, Lucien Favre pourrait constituer un relais 4x100m très prometteur. Son travail, plus difficile qu'il n'y paraît, consiste à ce que ses joueurs d'espaces aient effectivement des espaces à exploiter.

 

 

Contre le Bayern samedi (victoire 3-2), son équipe a souffert jusqu'à la mi-temps. Elle qui a l'habitude de contrôler les débats (55% de possession moyenne) s'est retrouvée dans une position inconfortable, forcée de faire défendre ses ailiers et obligeant le peu mobile Julian Weigl à couvrir beaucoup de terrain. Un bloc bas subi, duquel il est compliqué de sortir et qui enferme dans une forme d'atonie.

 

À la pause, l'entrée de Mahmoud Dahoud à la place de Weigl a permis de jouer plus haut sans compromettre l'équilibre du milieu, les Munichois peinant en plus à maintenir la folle intensité du début de partie. Et c'est là que tout le travail tactique de Favre a pu se révéler: coordination dans les sorties au pressing, occupation de toutes les zones via quatre joueurs placés très haut pendant la phase de construction, défense en avançant… Une prise de risque structurelle qui n'en est en fait pas une, le BVB étant incapable de protéger son but en serrant les rangs devant.

 

Le style des équipes de Bundesliga aide forcément Dortmund, qui plus est plutôt bien payé en termes de points vu l'irrégularité des performances. Mais pour qu'on ne voie que les qualités offensives de Sancho, Jacob Bruun Larsen ou Achraf Hakimi, dix-neuf ans de moyenne d'âge et encore plus neufs au haut niveau que le tout aussi jeune Dan-Axel Zagadou, le dispositif doit être parfaitement structuré. 

 

 

City et la paire d'as

Une nouvelle fois, City a remporté un match en ne concédant quasiment aucune occasion, le but de Manchester United venant d'un penalty suite à une sortie ratée d'Ederson. Mais si la victoire 3-1 dans le derby n'a rien appris que l'on ne savait déjà, les victoires des Red Devils contre Bournemouth (2-1) et la Juventus (2-1) reflétant plus le mental de cette équipe qu'un quelconque fonds de jeu, elle confirme tout de même une tendance: Pep Guardiola a trouvé sa charnière.

 

 

En attendant peut-être les affrontements contre des golgoths en coupe d'Europe, Aymeric Laporte à gauche et John Stones à droite ont fixé Vincent Kompany et Nicolas Otamendi sur le banc. Et, après douze journées, Manchester City n'a concédé que cinq buts, dont quatre sur coups de pieds arrêtés. Les statistiques avancées confirment l'impression visuelle: les Skyblues prennent peu de buts parce qu'ils ne doivent à peu près jamais défendre, au sens le plus habituel du terme.

 

Peu importe au fond si le derby a été marqué par plusieurs constructions stéréotypées de la part du favori, que le fabuleux troisième but relègue au rang de vague souvenir. Une telle solidité, ajoutée aux talents offensifs, garantit des victoires hebdomadaires – surtout quand Bernardo Silva bouge tout le monde à l'épaule pour récupérer les ballons perdus.

 

Quand les deux premières lignes sont transpersées, le sens de l'anticipation du binôme défensif coupe les rares contre-attaques, et sa qualité de passe empêche de donner des munitions à l'adversaire. Savent-ils faire autre chose? Évidemment. En ont-ils besoin? Pas forcément, même contre le rival.

 

 

En vrac

Encore un match de Chelsea où la possession permet de protéger la défense mais où la créativité est rare, un Alvaro Morata constamment hors-jeu et boudeur ne faisant rien pour éviter le 0-0 contre Everton. Depuis fin septembre, Francfort a gagné huit fois et concédé un nul et possède en Luka Jovic et Sébastien Haller, qui ont encore marqué dans les deux matches de la semaine (3-2 à Limassol, 3-0 contre Schalke), les deux meilleurs buteurs de Bundesliga. Félicitations à Miguel Cardoso qui a réussi à monter en gamme en allant au Celta, équipe dont l'irrégularité se retrouve dans les systèmes utilisés cette saison (3-4-2-1, 4-4-2, 3-4-3, 4-2-3-1 et 3-5-2). Il n'avait aucune raison de célébrer, son équipe de la Samp étant alors menée 3-0 et lui affrontant la Roma à qui il appartient, mais Grégoire Defrel a marqué un but au moins aussi beau que celui de Stephan El Shaarawy juste avant lui mais dans l'indifférence générale (défaite 4-1).

 

Réactions

  • leo le 14/11/2018 à 10h32
    "Immenses dans l'entrejeu contre Barcelone, William Carvalho et Giovani Lo Celso symbolisent ce football de petits espaces. Leurs prises de risques dans la zone la plus dense du terrain, au moment où plusieurs furieux font tout pour récupérer le cuir, nécessitent d'énormes qualités… et la confiance du coach. Car chaque échec, jamais à exclure quand on responsabilise à outrance un effectif qui ne fait pas partie du gotha européen, peut déboucher sur un but gag."
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    Tout à fait, j'ai été bluffé par les passes à l'intérieur du jeu, tranchantes, que cherchaient et trouvaient souvent Carvalho et ses coéquipiers, soit pour un joueur en mesure de se retourner et de se mettre face au jeu, soit pour une remise pour le troisième homme.

    Ça demande effectivement beaucoup de confiance : de la part du coach pour le demander à ses joueurs et de la part du joueur faisant la passe, qui doit être suffisamment confiant en sa qualité de passe ET en la qualité de déplacement et de contrôle du coéquipier à qui elle est destinée.

La revue des Cahiers du football