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Le journal du jeu #11 : l'entrejeu de Chelsea et la surprise de Liga

De retour après une mise au vert avec Hatem. • Chelsea: faire confiance à Jorginho • Getafe: duo de choc

Auteur : Christophe Kuchly le 26 Fev 2019

 

  

Dans un football de plus en plus inégalitaire mais loin d'être linéaire, chaque semaine offre son lot d'enseignements plus ou moins anecdotiques. Tour d'horizon de téléspectateur.

 

* * *

 

Sarri, Jorginho et Kanté : histoire d'une incompréhension

Tout part d'une interprétation erronée: N'Golo Kanté, essentiel pour ramasser les ballons qui traînent avec Leicester puis Chelsea et l'équipe de France, devrait absolument être devant la défense. Après tout, on voit cette place comme celle du récupérateur, et la meilleure qualité du Français est de récupérer. Alors, pourquoi le mettre un cran plus haut?

 

Le problème, c'est que Kanté n'a ni brillé dans des 4-3-3, ni au sein d'équipes ayant la balle. Et qu'en engageant Maurizio Sarri cet été, Chelsea a effectué une grande bascule, avec l'ambition de construire ses succès par le jeu plutôt que par la réaction et l'adaptation. Dans le jeu de possession de l'Italien, les ballons doivent être perdus et regagnés dans le camp adverse. Et l'homme placé devant la défense est d'abord un régulateur, dont le travail défensif consiste à intercepter les (normalement) rares relances qui ont cassé le pressing.

 

 

Dans ce contexte, placer Kanté seul devant la défense est non seulement improductif sans la balle mais dangereux avec, sa qualité de contrôle et de passe sous pression étant, au mieux, discutable à ce niveau. Lui qui n'a jamais connu le jeu de position ne maîtrise pas non plus les subtilités du placement dans ce contexte spécifique, ce qui n'a jamais empêché quelqu'un de faire carrière mais complique l'association avec un entraîneur si dogmatique qu'un style porte son nom: le Sarriball.

 

En tant que relayeur, poste où il a explosé au plus haut niveau, N'Golo Kanté fait beaucoup de bonnes choses, souvent gâchées par un dernier geste maladroit. Contre Manchester City encore, lors d'une finale de League Cup dominicale sans grand intérêt (0-0), il a multiplié les appels dans l'espace, passant à quelques centimètres de faire expulser Oleksandr Zinchenko et défendant proche de Jorginho. Un choix conservateur, qui a contribué à fermer la rencontre.

 

Vu de l'extérieur, cela ressemble avant tout à un moyen de gagner du temps – et un titre, qui s'est finalement échappé aux tirs au but. Car, contrairement à ce que réclame la presse anglaise, sur le long terme le pragmatisme version Sarri devrait être offensif: renforcer le pressing, travailler les circuits de passes au milieu… et, surtout, laisser Jorginho dicter le tempo.

 

En Italie, éteindre l'Italien via un marquage individuel créait une situation de dix contre dix dont Naples, sûr de ses préceptes, sortait toujours vainqueur. Et, à choisir, les adversaires revenaient toujours à la situation initiale en le laissant libre de ses mouvements. En Premier League, la stratégie du marquage à la culotte fonctionne très régulièrement. Le milieu, à qui on reproche son inutilité quand il a le ballon, devient alors essentiel à ses dépens, son équipe étant incapable de contrôler le tempo dès qu'il n'est plus vraiment là.

 

Au fond, et le cas de Jorginho en est le symbole, l'histoire anglaise de Sarri ressemble à une grande incompréhension. La fausse idée qu'on peut changer totalement un style de jeu en débarquant juste avant que la saison ne commence. Le préjugé que placer un destructeur un cran plus bas empêcherait de prendre des buts, alors que le problème des Blues est dans l'animation – et que c'est en jouant à huit dans le camp adverse que City et Liverpool encaissent si peu.

 

Dans le football actuel, les grands clubs sont remplis de joueurs qui, comme Guardiola en son temps, sont seuls devant la défense sans vraiment savoir défendre. Sergio Busquets (Barcelone), Miralem Pjanic (Juventus) ou Frenkie de Jong (Ajax), et leurs cousins Marco Verratti, Julian Weigl (Dortmund) ou Ever Banega (Séville), ont plus en commun avec Xabi Alonso et Andrea Pirlo qu'avec Claude Makelele – dont Kanté est, avec Casemiro, l'un des anachroniques héritiers. Et si Javi Martinez (Bayern) ou Fernandinho (City) ont un instinct défensif, il est moins sollicité que leur pied.

 

Dans ce monde de quarterbacks, Jorginho, qui se contente souvent de petites passes – lacunes comblées par David Luiz –, apporte plus d'équilibre qu'il ne fait de différences. Passé d'inutile à essentiel avec l'arrivée de Roberto Mancini en sélection sans avoir changé son jeu d'un pouce, il attend le même déclic en club. Et pourra toujours se dire qu'après tout, ses six premiers mois sont tout de même meilleurs que ne l'étaient ceux de Luka Modric à Madrid au même âge…

 

 

Getafe avance en tandem

C'est l'anomalie de la saison. Une équipe sans stars, attendue en deuxième partie de tableau, qui occupe pour l'instant une place qualificative pour la Ligue des champions. Une formation qu'il faut voir jouer pour comprendre ce qui fait sa force… et pourquoi elle pourrait rester encore un peu dans le haut du classement. Car le succès de Getafe ne s'explique pas par les chiffres.

 

Sur le papier, le tableau ne fait pas rêver. Parmi les membres des cinq grands championnats, les banlieusards madrilènes sont souvent aux extrémités. Fautes commises? Premiers. Hors-jeu contre? Deuxièmes. Possession? Quatrième plus faible (42%). Pourcentage de passes réussies? Dernier (64%, seul Cardiff étant également sous les 70%). Et pourtant, Getafe, qui s'appuie sur une défense très solide, marque tout de même des buts.

 

Cette réussite, qu'on peut lier à celle d'Alavès, actuel sixième et précédent club de son entraîneur José Bordalas, est intimement liée à la complémentarité du duo d'attaque. D'un côté, Jaime Mata, trente ans, qui découvre la Liga après avoir dynamité l'échelon inférieur (trente-cinq buts en deuxième division l'an dernier). De l'autre, Jorge Molina, trente-six printemps, qui avait découvert l'élite au même âge mais surtout brillé en Secunda, dépassant quatre fois les dix-huit réalisations lors de la dernière décennie.

 

 

Cette saison, les deux trentenaires comptent dix buts chacun, Mata ajoutant six passes décisives. La dernière, samedi après-midi contre le Rayo, symbolise le style de cette équipe: prise de risque sur le lancement de jeu (passe en profondeur au sol et dans l'axe de Francisco Portillo), lecture du jeu coordonnée (départ des deux attaquants à la limite du hors-jeu) et altruisme (passe de Mata pour Molina qui marque dans le but vide).

 

Cette complémentarité entre deux pointes – qui relègue sur le banc Angel, meilleur buteur la saison dernière et qui avait débuté celle-ci titulaire – confirme l'évolution du championnat espagnol. Outre Getafe, l'Atlético, Valence et Eibar ne quittent quasiment jamais leur 4-4-2 à plat. Alavès et Valladolid, qui ont parfois expérimenté d'autres dispositifs, mais aussi le Celta, Villarreal et Huesca, qui l'ont beaucoup fait, ont également utilisé ce système plus que n'importe quel autre.

 

En élargissant à Levante, Leganès et Séville, adeptes du 3-5-2, on peut légitimement faire de la Liga le nouveau temple des attaques à deux. Avec différentes interprétations selon les clubs mais une constante: la recherche de combinaisons par l'intelligence collective plus que par les profils. Dit autrement, l'efficacité ne vient pas nécessairement de l'association entre un pivot et un joueur de déplacement.

 

Et c'est aussi là que se voit l'augmentation permanente de la compréhension du jeu de ces footballeurs qui ne seront jamais des Ballon d'Or en puissance. Comme Wissam Ben Yedder et André Silva à Séville par exemple, Molina et Mata pourraient très faire la même chose en même temps, dans les actions réfléchies (rester devant ou revenir pour participer au jeu) comme instinctives (plonger au point de penalty ou faire un pas de recul). Ils se complètent pourtant parfaitement, sans que l'adversaire ne puisse anticiper qui fera quoi.

 

Alors oui, à trop chercher la passe qui tue, Getafe peut susciter la même indifférence que le nom de ses joueurs les plus utilisés, des Uruguayens Damian Suarez, Mauro Arrambari et Leandro Cabrera au Togolais Djené Dakonam. Mais, à défaut de romantisme, il se dégage de cette équipe une réelle spontanéité dans les trente derniers mètres adverses, une fraîcheur qu'on attribue plus souvent à des joueurs dix ou quinze ans plus jeunes. Cela ne remplit pas le stade (9.874 personnes en moyenne) et ne fera pas augmenter les droits télé en Asie, mais la belle histoire devient de plus en plus sérieuse.

 

 

En vrac

Le point corner de la semaine: le PSG, via Kylian Mbappé, et Francfort, par Filip Kostic, font partie des équipes en ayant concédé un et marqué sur le contre. Le point VAR de la semaine: il y a peut-être un angle qui légitime les penalties accordés au Real (2-1 à Levante) et à la Fiorentina (3-3 contre l'Inter), mais on ne l'a pas trouvé. Lionel Messi a encore gagné un match tout seul, face à un FC Séville pourtant bien meilleur que l'OL quelques jours plus tôt (4-2).

 

On plaint les télévisions qui ont dû débattre de l'insipide Manchester-Liverpool (0-0). Encore un but sur coup franc direct pour Arkadiusz Milik, même si Naples n'en avait cette fois pas besoin pour gagner (4-0 à Parme). Martin Braithwaite a désormais marqué contre Barcelone, le Real et Valence depuis son arrivée en Liga en janvier (1-1 entre Leganès et Valence). Longtemps incapable d'égaliser contre Hoffenheim, le RB Leipzig l'a enfin fait une fois qu'il a décidé d'attaquer à sept sans se préoccuper des conséquences (1-1).

  

 

Il est sorti, faites-le entrer chez vous

 

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Réactions

  • le Bleu le 26/02/2019 à 07h28
    Donc si je comprends bien, si Sarri reste à Chelsea, ils peuvent vendre Ngolo au PSG et le remplacer par Nzonzi ?

  • greenflo le 26/02/2019 à 11h37
    On en a parlé la semaine dernière sur le fil foot anglais, la finale m’a un peu fait évoluer sur Sarri.

    Je fais partie de ceux qui pensent que les meilleurs entraîneurs sont avant tout ceux qui tirent le meilleur de leurs effectifs, quitte à changer totalement de philosophie de jeu au grès des joueurs disponibles. A ce titre, j’ai un énorme respect pour le travail de Jardim. Inversement, Sarri et son obsession stérile de la possession commençait à glisser dangereusement dans ma case « entraîneurs surcotés ».

    Dimanche, il a prouvé qu’il pouvait changer son fusil d’épaule en reculant Kanté dans des phases qui ressemblaient à un 4-2-3-1. C’était probablement le bon choix , vu la puissance offensive en face, et bravo à lui pour cette adaptation. Et en même temps, il y a ce passage en début de seconde mi-temps ou Chelsea contrôle totalement le ballon, n’est pas loin de faire craquer City et où on se dit que finalement, même avec cet effectif, la méthode Sarri, elle n’est pas si loin de fonctionner.

    Malheureusement, « l’incident Kepa » fait passer tout cela au second plan et Sarri sort probablement fragilisé d’une finale que l’on pouvait estimer réussie sur le plan tactique.

  • leo le 15/03/2019 à 14h47
    Je découvre cet article suite à un post sur le forum et, quand même Christophe, Sergio Busquets "sans vraiment savoir défendre" ??? Pas du tout le même profil qu'un Makélélé, certes, pas du genre à courir partout (Mauro Silva non plus ne le faisait pas) mais avec un placement parfait et qui gagne tous les ballons disputés.

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