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Le journal du jeu #10 : les failles mancuniennes et le renouveau du Bayer

Et toujours aucun match nul pour Tottenham... • United: des victoires et des problèmes • Leverkusen: changement de cap

Auteur : Christophe Kuchly le 4 Fev 2019

 

  

Dans un football de plus en plus inégalitaire mais loin d'être linéaire, chaque semaine offre son lot d'enseignements plus ou moins anecdotiques. Tour d'horizon de téléspectateur.

 

* * *

 

Manchester Disunited

La blague de la semaine vient d'Angleterre. Paul Ince, désormais consultant sur BT Sports après une carrière d'entraîneur plus que mitigée, a assuré qu'il aurait pu redresser Manchester de la même façon que le fait actuellement Ole Gunnar Solskjaer. Avant d'ajouter, le lendemain, que ce n'était pas tant pour se lancer des fleurs que pour souligner que la mission était facile.

 

Sur le plan psychologique, l'ancien milieu n'a pas forcément tort. Mais United n'est pas une prison dont on a libéré les détenus. Rapidement, Solskjaer a changé le visage de son équipe sur le terrain en responsabilisant les défenseurs centraux et en incitant les latéraux à monter, recentrant ainsi des éléments offensifs dont la proximité permet de multiplier les combinaisons. En demandant de presser, aussi, ce que José Mourinho ne voulait pas.

 

 

Samedi, à Leicester, il a suffi d'ajouter les intentions au talent pour marquer le seul but du match. Après une mauvaise passe d'Ander Herrera, Alexis Sanchez et Jesse Lingard ont couru en direction de Ricardo Pereira au lieu de se replier. Sous pression, le Portugais a précipité sa relance axiale. Un contrôle et une passe en un temps de Paul Pogba plus tard, Marcus Rashford convertissait l'offrande. Simple, à condition de vouloir aller de l'avant.

 

Voilà pour le côté positif. Et, depuis fin décembre, c'est le positif qui domine, les Red Devils ayant gagné neuf de leurs dix rencontres avec des individualités à nouveau séduisantes. À commencer par Pogba, positionné proche des attaquants, dans une zone où ses qualités sortent beaucoup plus du lot que devant la défense, où la plupart des pros peuvent relancer proprement s'ils ne sont pas pressés.

 

Mais si l'affrontement face au PSG semble bien plus équilibré qu'au moment du tirage, et que la qualification pour la prochaine Ligue des champions via le championnat est de nouveau envisageable, les Mancuniens ont encore une énorme faille: la maîtrise de l'entrejeu. Car Pogba, Nemanja Matic et Ander Herrera font rarement la même chose, le premier défendant en avançant quand les deux autres se collent à la défense (voir la photo ci-dessus).

 

Le but de Rashford a en effet un côté négatif: le pressing n'ayant été suivi par personne, une meilleure relance aurait abouti à une occasion dans l'autre sens. Le risque zéro n'existe évidemment pas, mais United est trop souvent coupé en deux pour que ce soit un accident. Quand le Français veut mettre le porteur sous pression, ses deux compères se collent à la défense, créant des espaces pour que l'adversaire joue entre les lignes.

 

Peu mobiles, surtout un Matic dont le temps de réaction est en plus extrêmement long, l'Espagnol et le Serbe sont faillibles sous pression. Si l'on ajoute le mauvais jeu au pied de David de Gea, chaque situation de pressing à la perte de l'adversaire devient très dangereuse, là où la construction sur phase placée est devenue cohérente.

 

Voilà le paradoxe de Manchester, capable de maîtriser les matches sur une durée bien plus longue qu'avant en mettant le pied sur le ballon mais incapable de penser de manière unie quand il subit les événements – peut-être encore influencé par les principes travaillés pendant des années avec le précédent coach. Une équipe qui se déplie sans se replier, dont le réalisme dans les deux surfaces (et la réussite) permet de décrocher des résultats très flatteurs, mais qu'un affrontement face au bloc de l'Atlético renverrait à sa fragilité.

 

Le PSG a aussi son lot de soucis au milieu, et c'est peut-être plutôt dans les duels sur les côtés, face à des latéraux qui perdent vite leur concentration, que se jouera une double confrontation où la présence de Marco Verratti changerait tout. Sauf si De Gea décide, comme face à Tottenham, de sauver seul une équipe qui se déstructure à la moindre course croisée.

 

 

Leverkusen like a Bosz

Il y a des entraîneurs dont la plus grande force, le refus de transiger, peut aussi être la plus grande faiblesse. Des hommes qui doivent convaincre leur groupe de les suivre les yeux fermés, quitte à ce que ce soit dans le mur. Des tacticiens dont la stratégie perd en surprise ce qu'elle gagne en maîtrise et pour qui travailler un plan B serait rater l'occasion de perfectionner le plan A. Peter Bosz est de ceux-là.

 

Le Néerlandais est arrivé pour relancer une équipe de Leverkusen dont les résultats, moyens sans être catastrophiques (milieu de tableau en Bundesliga, qualification en Ligue Europa), ne reflétaient qu'en partie la médiocrité du fonds de jeu. Et le sentiment de stagnation, dans la foulée d'une pourtant encourageante cinquième place, avec autant de points que Dortmund et Hoffenheim.

 

 

Après une défaite contre Gladbach faute de réalisme (0-1) et un succès à Wolfsbourg (3-0), le nouveau venu a enchaîné en faisant tomber le Bayern (3-1). Un résultat qui récompense les intentions du Bayer, disposé dans un 4-3-3 avec les milieux offensifs Julian Brandt et Kai Havertz dans l'entrejeu. Un choix ultra offensif, presque incohérent sur le papier, légèrement assoupli quand le second s'est blessé et que Julian Baumgartlinger l'a remplacé à la pause.

 

Si Bosz n'a pas quasiment pas d'entrejeu – seul Charles Aranguiz devait protéger la défense –, c'est qu'il mène sa bataille ailleurs sur le terrain. Avec un pressing de tous les instants, symbolisé par sa règle des cinq secondes pour récupérer le ballon, cet admirateur de Johan Cruyff (sa seule idole, dont il collectionnait les articles), Louis van Gaal (pour qui il faisait 80 bornes voir les séances d'entraînement à l'Ajax) et Pep Guardiola (dont il adapte les principes) fait entrer les matches dans une sorte de quitte ou double.

 

"Quand je vois mon équipe uniquement défendre et détruire comme je le faisais en tant que joueur, je ne vais pas prendre de plaisir, disait-il au Guardian. Quand je suis sur le banc, je peux au moins faire en sorte de passer un après-midi sympathique, et donc offrir ça aux fans." Lesquels doivent aussi accepter les ratés de la stratégie.

 

Les Lyonnais, qui se souviennent de la demi-finale de C3 contre l'Ajax, savent qu'affronter un adversaire qui défend toujours en avançant et essaie de ne jamais baisser le pied amène beaucoup d'incertitude. Les Munichois, à quelques centimètres de mener 2-0 et finalement battus, auraient tout aussi bien pu gagner 4-2. Ou 2-0. Ou perdre 5-1. À Dortmund l'an dernier, la série de victoires s'était rapidement arrêtée et le coach n'avait pas passé l'hiver.

 

À l'image de Marcelo Bielsa, le danger qui guette Bosz est de tomber amoureux de ses idées. D'une philosophie qui s'adapte si peu au profil des joueurs qu'elle peut réduire leur expression et en faire des exécutants. Et créer les mêmes débats sur les choix de jeu, là où les entraîneurs sans idées pourront toujours blâmer les erreurs individuelles et une liberté mal utilisée.

 

Samedi, Leverkusen a encaissé un but sur une phase de pressing où ses dix joueurs de champ étaient dans le camp adverse (illustrée par la photo ci-dessus). Mais l'outsider a surtout su accepter de subir un peu plus en seconde période pour concrétiser des transitions. Car, dans une Bundesliga où l'on court toujours autant, savoir trouver le bon moment pour se reposer est parfois le meilleur moyen de gagner.

 

 

En vrac

Nouveau nul ridicule pour Villarreal, qui avait match gagné contre l'Espanyol avant un csc de Daniele Bonera et une frappe incroyable de Robert Rosales et dont les chances de maintien baissent chaque semaine (2-2). Comme prévu, le Betis et l'Atlético se sont neutralisés, les hommes de Quique Setien profitant d'une main de Filipe Luis pour mettre le seul but du match sur un penalty tiré tête levée par Sergio Canales (1-0). Le retour en forme de Rodrigo permet à Valence de revenir logiquement à deux points du top 5, même si un doublé de Lionel Messi a empêché de renverser Barcelone (2-2). 

 

Manchester City a encore innové face à Arsenal, mais l'absence d'ambition des Gunners empêche de savoir si le placement d'Aymeric Laporte à gauche et de Fernandinho en charnière a vraiment changé le rapport de force (3-1). Dans un match d'une énorme intensité à West Ham, Liverpool a payé cher une incapacité à défendre les coups de pieds arrêtés (1-1). Marco Reus a beaucoup raté, mais Francfort a bien donné le change contre Dortmund et bien mérité son nul (1-1). Le point Atalanta de la semaine: élimination de la Juve en Coupe (3-0), victoire à Cagliari en championnat (1-0).

  

 

Il est sorti, faites-le entrer chez vous

 

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Réactions

  • et alors le 05/02/2019 à 22h33
    Il y a bien l'Atalanta, mais maintenant je suis déçu de ne pas voir la Roma, alors que le match contre le Milan a été un des plus intéressants de la saison. (Retour de De Rossi et donc du 4-1-4-1, des ailiers "anormaux" avec Florenzi mal à l'aise à gauche mais Schick intéressant à droite/deuxième attaquant, et toujours Fazio à la masse...) Il y avait de quoi le gagner.

  • Mik Mortsllak le 07/02/2019 à 20h57
    Ce n'était que le troisième match de Bosz à la tête de Leverkusen, et on voit pourtant déjà pas mal de points communs avec le bel Ajax de 2017. Comme quoi, quand le coach a des idées, il n'y a pas forcément besoin d'attendre des mois ou des années pour les voir se traduire sur le terrain.

    Et n'utilisant pas Twitter, une petite question pour un futur VdB: Weigl en défense centrale, est-ce juste du bricolage ou est-ce que ça peut fonctionner sur la durée ? Et même si c'est le cas, ne serait-ce pas du gâchis ?

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