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Le guide de survie du supporter rennais

La vie n'étant pas simple pour l'amoureux du SRFC, nous mettons à sa disposition sept techniques de résistance à un destin toujours aussi contrariant, saison après saison.

Auteur : inamoto le 14 Août 2014

 

 

Chers collègues supporters rennais. Cette année, comme tous les ans, vous allez en baver. Vous y croirez, vous stresserez chaque samedi, vous apercevrez bien un ou deux rayons de soleil, mais, à la fin de la saison, vous ne serez que tristesse, amertume et désillusion. Puisque vous le savez déjà, faites de ce non-suspens une opportunité avec les meilleures techniques du guide de survie du supporter rennais ci-dessous, fruit d’une observation minutieuse du comportement de ces étranges passionnés sur les vingt dernières années. Vous pouvez vous y plonger chaque lendemain difficile, ou à tout moment dès que nécessaire, pour trouver la parade la plus adaptée à vos déceptions quotidiennes.

 

 

 

1. Relativiser : "On a connu bien pire"

La technique

Toujours regarder dans le rétroviseur pour positiver. En effet il fût un temps, il n’y a pas si longtemps, où la situation était pire. Le club évoluait à la frontière de la L1 et de la L2 (ou plutôt de la D1 et de la D2) sans réussir à s’installer durablement dans l’un ni dans l’autre. Voilà vingt ans qu’a eu lieu la dernière remontée, et voilà un bon paquet d’années qu’on ne s’est pas fait une vraie frayeur de redescente. Alors oui, c’est sûr, on a connu bien pire.
 

Les spécialistes

Traditionnellement les anciens, les historiens, les vrais connaisseurs et ceux qui savent combien le football, c’était mieux avant.
 

L’avantage

Dans le rétroviseur on voit aussi les supporters en carton.
 

L’inconvénient

Dans le rétroviseur, on voit aussi des trophées.
 

La variante

"On connaîtra pire", pour les pessimistes invétérés et autres prophètes de l’apocalypse.

 

 

 

2. Retourner le stigmate : "La légende de la lose"

La technique

Comme toutes les communautés qui souffrent au point de dévaloriser le regard porté sur elles-mêmes, les supporters rennais peuvent être tentés de se détourner de leur identité pour des identités de substitution. Au contraire, une technique classique consiste à faire de cet honneur blessé une force en retournant le stigmate, en faisant du déshonneur un marqueur de fierté. Rennes, capitale mondiale de la lose, ça claque, non? Comme son slogan "Rennes, pres que un club", d'ailleurs. 
 

Les spécialistes

Les footix, les faux indifférents et les supporters en désintox.
 

L’avantage

Rennes pourrait devenir le porte-drapeau d’un pays déprimé.
 

L’inconvénient

Une Coupe de la Ligue nous pend au nez.
 

La variante

Une marche des fiertés de losers pourrait être organisée avec les supporters de l’AS Montferrand en rugby, ceux des Pays-Bas et les derniers fans de Poulidor.

 

 

 

3. Se recentrer sur l’essentiel : "On a bien rigolé, on a bien picolé"

La technique

Pourquoi est-on supporter de foot si ce n’est d’abord pour avoir un prétexte à un divertissement qui associe sa famille, ses amis, ses voisins autour d’une même passion? Au final que retient on des défaites en finale ou des non-qualifications en Ligue des champions: de bonnes rigolades, une dizaine de verres de trop, des grillades et du doliprane. Et si c’était ça la vraie vie de supporter (ou le simple plaisir de retourner au stade)? 
 

Les spécialistes

Tous ceux que l’introduction de la Buckler Route de Lorient a révoltés.
 

L’avantage

Facilite la mémoire sélective.
 

L’inconvénient

Ne marche plus si vous aviez prévu de jouer vous-même un petit match le lendemain.
 

La variante

Consiste à se recentrer sur l’essentiel même quand il n’y a pas match, ou à participer à la Ligue des Cahiers du football.

 

 

 

4. Et que fait le FC Nantes pendant ce temps-là ? Pire

La technique

Le club de foot de votre cœur s’exprime-t-il en valeur absolue ou en valeur relative? La question se pose vraiment du fait de l’obsession, probablement très intéressante sur le plan psychiatrique, que les supporters rennais entretiennent pour les performances de leurs voisins nantais. Et cela tombe bien, depuis l’arrivée de Lord Waldemar, les sept plaies d’Egypte semblent s’abattre sur les Canaris. La dernière en date? Ils sont interdits de recruter après le transfert irrégulier de Bangoura. On n’aurait pas rêvé blague plus cruelle.
 

Les spécialistes

Les revanchards, les Rennais de Nantes et les Nantais de Rennes.
 

L’avantage

Une victoire à la Beaujoire et on oublie tout le reste.
 

L’inconvénient

Une défaite à domicile et tout empire.
 

La variante

Et que fait Guing… Non. Et que fait Lor… Non plus. Et que fait Laval pendant ce temps-là?

 

 

 

5. Le rennais est voyageur : "On est partout chez nous"

La technique

Consiste à considérer le Stade rennais comme une sorte société secrète à visée prosélyte s’infiltrant dans la plupart des clubs professionnels ou amateurs via le transfert de ses joueurs. Ainsi, quand Guingamp nous bat en 2014, c’est normal: Gourvennec, d’où vient-il? Comme par hasard. Le PSG champion de France? Un jour, on révèlera le poids décisif de Nicolas Douchez dans le groupe.
 

Les spécialistes

Les football-addicts, les bouffeurs multi-rateliers, les nostalgiques.
 

L’avantage

Il y a forcément un Rennais qui a gagné ce week-end.
 

L’inconvénient

L’équipe avec le plus de Rennais reste toujours Rennes.
 

La variante

Il y a d’autres winners rennais sur lesquels s’appuyer, Pascal Obispo par exemple.

 

 

 

6. Jeter le bébé avec l’eau du bain : "Une bonne purge et on repart de zéro"

La technique

Il s’agit là d’un truc mental qui permet de faire le vide en soi afin de repartir sur de meilleures bases. Un 0-0 contre une bonne équipe? On siffle copieusement. Une défaite? On demande six titulaires sur le banc. Quatre défaites? On demande la tête l’entraîneur. Huit défaites? On demande la tête du président. Pratique, car finalement cathartique et déresponsabilisant, mais à utiliser avec modération: mutatis mutandis, à la fin on prend (presque) toujours les mêmes, et on recommence.
 

Les spécialistes

Les jeunes grincheux, les vieux grincheux, les grincheux de tous les pays.
 

Avantage

Se prête très bien à la critique systématique et virulente en particulier anonymement sur les réseaux sociaux ou les forums de supporters.
 

Inconvénient

À la longue, on se demande bien pourquoi on va toujours au stade.
 

La variante

Multiples possibilités parmi lesquelles la critique nihiliste ("De toute façon je préfère le rugby, ça c’est un vrai sport"), régionaliste ("Combien y a-t-il de joueurs bretons? Et l’amour du maillot alors?") ou gauchisante ("Les salaires des joueurs, on en parle?"), les trois pouvant être cumulées aisément.

 

 

 

7. Positiver : "On est au début d’une nouvelle ère, l’année prochaine ce sera la bonne"

La technique

Consiste à croire en des lendemains qui chantent, peuplés de titres, de stars et de stade en folie. Voir dans la vie du club, l’entraîneur de talent, l’actionnaire milliardaire, le centre de formation performant et les installations remarquables le socle d’un futur forcément joyeux.
 

Les spécialistes

Nous tous, forcément, un peu.
 

Avantage

Statistiquement, c’est certain, ça viendra.
 

Inconvénient

Répétée dans le temps, cette technique peut devenir psychologiquement usante.
 

La variante

Soyons stoïques, et aspirons à ce que l’on a déjà, c’est la voie la plus courte vers le bonheur, "Maintenant on va jusqu’en en finale, c’est déjà pas mal, non?"

 

Réactions

  • Raïeaïeïe le 14/08/2014 à 09h57
    Ce qui est bien Ina, c'est que tu parviennes à chaque nouvelle saison( où la surprise n'existe pas) à nous surprendre avec un article marrant, sur le thème marronnier du Stade Rennais.

  • Hydresec le 14/08/2014 à 09h59
    Excellent article dans lequel le supporter niço-strasbourgeo-angevin que je suis se reconnaît pleinement.
    Y compris dans l'allusion lavalloise.

    Je pense m'y référer fréquemment à l'avenir.

  • vertigo le 14/08/2014 à 10h03
    Sympa, inamoto. Et tellement vrai.

    Juste une chose, quand tu dis: "Dans le rétroviseur, on voit aussi des trophées" tu veux plutôt parler d'un rétroscope, non?

    (j'ai bien le droit de me moquer, moi j'ai attendu de 1981 à 2013 pour voir mon club regagner un trophée (ah ben oui, pour 2013 vous autres Rennais êtes au courant...))

  • inamoto le 14/08/2014 à 10h16
    Haha merci les gars.
    Par contre c'est quoi un rétroscope ?

  • Raïeaïeïe le 14/08/2014 à 10h20
    C'est comme une Delorean, mais sans prendre la voiture tu vois le passé avec?

  • vertigo le 14/08/2014 à 10h22
    Ce serait un télescope monté sur un rétroviseur. Il faudrait au moins ça pour tenter d'apercevoir le dernier trophée.


  • inamoto le 14/08/2014 à 11h01
    Aaaah ok, très pratique et effectivement adapté à la circonstance.

  • Zorro et Zlatan fouillent aux fiches le 14/08/2014 à 11h05
    Tu oublies de poser la vraie question qui me taraude depuis toutes ces années : qu'est-ce qu'il se passe dans vos têtes pour que vous supportiez Rennes au départ ? À ce niveau d'humiliation auto-infligée, les seules explications que j'entrevois sont d'ordre psychiatrique. Vous avez droit à des psychotropes remboursés par la sécu ou un truc du genre ?

  • Tonton Danijel le 14/08/2014 à 11h24
    Oui, les supporters grenoblois se reconnaissent aussi. Nous, on se rassure surtout en voyant ce que devient Valence...

  • Lucho Gonzealaise le 14/08/2014 à 11h25
    Hydresec
    aujourd'hui à 09h59

    Excellent article dans lequel le supporter niço-strasbourgeo-angevin que je suis se reconnaît pleinement.
    Y compris dans l'allusion lavalloise.

    Je pense m'y référer fréquemment à l'avenir.
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    L'un comme l'autre, on est régulier. Angers enchaîne les presque-montées, nous on enchaîne les presque-descentes.

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