Le foot étranger n'a pas d'avenir : l'Autriche
AUTRICHE [austrogêne] n.f. Pays auquel on ne confierait pas la gestion de nos enfants, l’Autriche a décidé d’organiser l’Euro 2008 avec la Suisse. Constatant les résultats déplorables de sa sélection, l’UEFA avait un temps envisagé de transformer cette demande en contrat de location de terrains; après moult tergiversations, l’Autriche pourra finalement disputer les trois premières défaites lors du tour qualificatif.
AUTRICHE [austrogêne] n.f. Pays auquel on ne confierait pas la gestion de nos enfants, l’Autriche a décidé d’organiser l’Euro 2008 avec la Suisse. Constatant les résultats déplorables de sa sélection, l’UEFA avait un temps envisagé de transformer cette demande en contrat de location de terrains; après moult tergiversations, l’Autriche pourra finalement disputer les trois premières défaites lors du tour qualificatif.
Ce n’est pas la première fois que deux pays unissent leurs terres pour une compétition de football: après la Belgique et les Pays-Bas (Euro 2000) puis le Japon et la Corée du Sud (Coupe du monde 2002), et avant l’improbable tandem Pologne-Ukraine (Euro 2012), cette mascarade géopolitique a des airs d’alliance de la carpe et du lapin (1).
Contrairement à la plupart des pays qualifiés pour cet Euro, l’Autriche possède un passé, si, si. Bien que l’occupation du terrain n’ait pas été le point fort de l’équipe nationale à l’orée de la Seconde Guerre mondiale, la "Wunderteam" marque de son empreinte le football européen des années 20 et 30. En 1954, la sélection parvient même à terminer troisième de la Coupe du monde, grâce en particulier au jeu quelconque du défenseur Gerhard Hanappi. Sa joie à célébrer le but après un tir mou du gauche, son mauvais pied (2), aurait d’ailleurs inspiré la réplique fétiche de Droopy.
Ressasser ces heures de gloire est évidemment un moyen commode de ne pas évoquer les résultats récents de la sélection. Accumulant les échecs cuisants (défaite contre la Hongrie 1-2, ou contre la Croatie 1-4) et quelques jolies performances (match nul contre Malte, défaite contre le Canada 0-2), l’Autriche n’a pas préparé la compétition de la meilleure des manières. Pis, on a longtemps cru que la photographie "L’équipe d’Autriche vue du ciel", prise par Yann Arthus-Bertrand, était une diapo utilisée en dermatologie.
À vrai dire, même en fouillant bien, on ne trouve qu’un grand nom dans toute l’histoire de l’Autriche: Sigmund Freud, auquel on doit la notion de libido; le grand psychanalyste viennois a ainsi établi l’importance du sexe, qui fait tourner le monde, et la tête lorsque l’on y aspire. Développant différents concepts, il a anticipé l’attaquant de pointe (le à moi, à moi), la Ligue professionnelle de football ("C’est ça ou rien d’autre") et Marcel Desailly (le surmoi). Et, de fait, quand on écoute un commentaire de Marcel Desailly, il faut vachement prendre sur soi.
À la lumière de la plupart de ces réflexions, on peut donc raisonnablement penser que le foot autrichien n’a aucun avenir.
[1] Et donc ici on ne peut s’empêcher de penser à la Coupe de la Ligue. Où l’on verrait volontiers Thierry Adam dans le rôle du lapin, pour sa capacité surhumaine à se multiplier sur le front des poncifs, et Xavier Gravelaine dans celui de la carpe, ce dernier participant de la farce que constitue cette compétition.
[2] Gerhard Hanappi était en effet ambidextre.