Calembours consternants, analyses diurnes, captures d'écrans sauvages. Le Feuilleton, c'était mieux avant, quand il n'existait pas.
Il s'en passe des choses en une semaine, surtout quand elles comptent deux journées. Des résultats contradictoires qui découragent les synthèses, des victoires qui ressemblent à des défaites, des matches nazes complètement nuls et réciproquement, des rencontres à six points qui n'en distribuent que deux, des équipes qui explosent en plein vol et d'autres qui s'envolent en plein crash.
Au grand jeu "qui va être l'outsider?", le LOSC distance Metz et Toulouse, tandis que Bordeaux s'accroche déjà à sa quatrième place. Lyon et Monaco jouent le remake de la saison passée, alors que José Anigo joue le bon mec un peu dépassé. Avec leurs courtes et laborieuses victoires, l'OM et le PSG se rassurent comme ils peuvent, c'est-à-dire très peu, mais il y a pire: Istres sans stade, Ajaccio sans entraîneur et Strasbourg sans rien…
Letizi a beau essayer, il est moins inspiré qu'Alonzo pour faire le spectacle. |
Mauvaise foi et crise de foi
Avec l’arrivée de Pavon et Anigo sur les pelouses de Ligue 1 l’année dernière, on pouvait craindre une épidémie de mauvaise foi lors des conférences de presse d’après-match. Si le Marseillais de Marseille a fait honneur à ses fonctions depuis sa prise en main de l'OM, avec une série de "bons mots" dont se régalent chaque semaine les journalistes, le "Marseillais" de Bordeaux a en revanche plutôt déçu. Il était pourtant parti sur de bonnes bases l’hiver dernier, puisqu’il avait alors stigmatisé des journées de championnat trop rapprochées pénalisant sa formation, ou un sort contraire qui s’acharnait selon lui sur ses joueurs. Mais depuis la reprise du championnat, pas un mot de travers: le but de la victoire de Batlles dans le temps additionnel lors du match au Vélodrome n’a pas suscité de réaction acerbe, l’expulsion du Nigérian Uche contre Sochaux a été accueillie avec philosophie, et, samedi dernier, le coach girondin a relativisé l’égalisation de dernière minute de Daniel Moreira (
"C'est un match de très haut niveau avec 28 joueurs. Cela fait un score de parité. Peut-être que la prochaine fois, c'est nous qui égaliserons" a t-il affirmé dans Sud-Ouest).
Toutes ces situations étaient pourtant potentiellement polémiques, et l’on pouvait attendre, de la part de celui que presse et proches comparent à Rolland Courbis pour sa gouaille et son pragmatisme tactique, qu’il rivalise d’imagination avec Anigo pour justifier les contre-performances de son équipe. Il n’en est finalement rien. Peut-être aussi en raison du caractère tout relatif desdites "contre-performances". Il faudra sans doute attendre les premiers véritables échecs sportifs des Girondins pour retrouver le Pavon offensivement médiatique de l’année passée. Mais en attendant, c’est José Anigo qui reste fournisseur officiel de brèves des Cahiers du football.
Selon vous, cet homme est:
1. Un visiteur de la Convention des sosies de Yul Brynner.
2. Un visiteur de la Convention des fans de Star Trek.
3. Un visiteur de la Convention des entraîneurs intérimaires corses.
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Les observations en vrac
> Marama Vahirua va mieux : il ne donne plus qu'un seul coup de pagaie après ses buts.
> L'exploit de la 7e journée, c'est Gueye qui se sort du tacle de Varrault sans une seule fracture.
> Anigo voulait un rouge pour Didot sur la faute ayant amené le penalty. Il voulait pas aussi que Marlet ait le droit de le retirer?
> Deuxième défaite consécutive sur le score de 4-0 pour Metz, et personne pour évoquer la "crise" dans le club lorrain.
> Le défenseur caennais qui a été victime du coup du sombrero par un attaquant d’Ajaccio a écopé de 750 euros d’amende. C’est vrai que c’est la honte de prendre un but comme ça de la part d’un attaquant d’Ajaccio.
> Isabey a préféré marquer suite à un joli crochet sur le gardien qui le déséquilibre plutôt que de chercher le penalty. C’est fatigant, ces joueurs qui ne respectent pas les consignes.
> S’il continue comme ça, nous n’allons pas pouvoir faire autrement que de placer Ulrich Ramé dans la liste des nominés au Ballon de plomb…
Cette semaine, l'inconnu qui fait le cake derrière l'interviewé n'est pas un inconnu, c'est Pascal Feindouno. |
Les plus fortes progressions au Top Losers
1. Mario Yepes : il fait enfin un bon geste défensif, mais c'est devant le but adverse.
2. Steve Marlet : après avoir raté un penalty à Rennes, il marque un but contre Bastia, mais refusé pour hors-jeu.
3. Stéphane Porato : il s'est décidé à rebosser un peu, mais c'est à Ajaccio.
Le concours de banalités (match nul)
> Paul Le Guen (L'Équipe) : "On verra plus tard si c'est un point de gagné ou un point de perdu".
> Didier Deschamps (L'Équipe) : "Ce n'est qu'un point, mais c'est un très bon point".
Le calcul de tête
Matt Moussilou (C+) : "Quatre victoires consécutives, ça fait seize points". À ce rythme-là, le LOSC sera sauvé dès la 13e journée.
Le débat sur les objectifs
Erick Mombaerts (Sud-Ouest) : "On était venu pour gagner".
Daniel Moreira (Sud-Ouest) : "On était venu chercher le point du nul".
Le commentaire qu’on va entendre tous les samedis
Jean-Charles Sabatier (C +) : "C’est la première fois qu’Auxerre et Istres se rencontrent au plus haut niveau".
Idée de produit dérivé pour Noël à Nice : la boule José Cobos qui fait de la neige quand on la secoue. |
L’heure et demie de silence 1
Cyril Linette (C+) : "Un Parc des princes qu’on va qualifier de circonspect".
L’heure et demie de silence 2
Laurent Batlles (C+) : "Le public ne chantait pas trop".
Le poor lonesome vaquero
Cyril Linette (C+) : "Yepes, qui ne s’est pas rendu compte qu’il était seul". C’est pas qu’il est seul, c’est juste que personne ne veut jouer avec lui.
Le nouveau Brésilien de Bordeaux
"Malgré un début de match un peu laborieux pour lui, Carlos Meriem, meneur axial, est à l'origine des mouvements qui ont conduit aux buts les girondins" (sudouest.com).
Racisme en Corse : encore un allogène qui se fait expulser. |
L'obsédé de la testostérone
José Anigo (RTL) : "Je suis satisfait du comportement des hommes, je ne dis pas des joueurs, mais des hommes".
La révolution rennaise
Alexander Frei (L'Équipe) : "L'équipe se repose sur tous ses joueurs". Ça change de l'époque où tous les joueurs se reposaient.
Le recycleur de déclarations
Guy Roux (L'Équipe) : "On était surcoté".
La punition
Christophe Revault (L'Équipe) : "Regardez bien tous les matches du TFC que M. Veissière a arbitrés depuis quelques années".
Marin, c'est tout le contraire de Laslandes : lui, il se teint les cheveux pour faire plus vieux. |
La température du menton
"Patrice Evra pouvait enfin relever son menton de quelques degrés centigrades samedi" (L'Est républicain).
Le hobereau en visite
Thibault Giresse (Sud-Ouest) : "C'était un peu spécial pour moi de rejouer sur mes terres".
La vieille histoire
Camel Meriem (Sud-Ouest): "L'OM, c'est du passé". C'est vrai que ça fait dix ans qu'ils n'ont plus rien gagné.
L'organisation à la rennaise
Olivier Sorlin (Ouest-France) : "On est arrivé en retard d'un quart d'heure au match".
La diarrhée
Vahid Halilhodzic (Le Parisien) : "Ce sont des problèmes internes qui se sont répercutés sur le terrain".
Déboutonnage: Cyril Rool a fait lire le Feuilleton IV à Michel Pavon. |
L'odeur de renfermé
Modeste M’Bami (Le Parisien) : "Déjà, l'atmosphère n'est plus la même dans le vestiaire". Francis Graille (psg.fr): "Cela fait quatre mois que nous ne connaissions plus le parfum de la victoire".
La douche enchantée
Lionel Letizi (psg.fr) : "Pour la première fois, nous avons pu effectuer un décrassage jovial".
L’entraîneur né de la dernière pluie
José Anigo (om.net) : "À Rennes, j’ai commencé à trouver un système".
Les mauvais traitements
"Cissé et Rothen ont émigré au PSG" (Est républicain). Et on les a enfermés dans un foyer Sonacotra au Camp des Loges.
L'être qui leur manque
Camel Meriem (Sud-Ouest): "Il faut essayer de trouver un juste milieu". À Marseille, depuis ton départ, ils en sont à chercher juste un milieu.
L'autre nom d'Olivier Pantaloni, c'est Paulo Surlezepolloni. |
La distanciation
Christophe Bouchet (om.net): "Les responsables de groupes suivent parfois des buts assez éloignés du soutien à leur équipe". Pour le moment, c'est surtout leur équipe qui est loin des buts de l'adversaire.
L'entraîneur dont on voit qu'il n'a pas Bakari dans son effectif
Loïc Amisse (Ouest-France) : "Nos frappes étaient cadrées, peut-être un peu trop centrées".
Le commentateur qui doute encore de la virilité des Marseillais
Denis Balbir (C+) : "Rien ne va pour une OM peu inspirée".
Le sens caché
Lilian Gatounes (C+) : "Le sens du but de Chapuis qui lui a permis de marquer ce but".
Le journaliste positif au LSD
Xavier Giraudon (C+) : "Ce raté qui va plonger Michel Pavon dans le monde du silence (…) Chamakh, sauveur de haute voltige qui peut fêter au sol avec Faubert ce crâne de la délivrance".
Qui a dit qu'il n'y a pas de spectateurs chauds à Monaco? |