Encore plus touffu que Raymond Domenech, encore plus caustique que Rolland Courbis, encore mieux imagé que le calendrier Pirelli, c'est le Feuilleton!
Tandis que le PSG transforme à Ajaccio sa série de victoires en série sans défaite, Lyon profite d'une courte victoire à Nantes, acquise sur un superbe passing shot de Juninho, pour remonter sur le podium et Marseille regagne un peu de confiance en dominant difficilement Rennes au Vélodrome. Insuffisant pour dépasser des Monégasques qui ont obtenu le nul devant les excellents sochaliens…
On sape le Pavon
Élie Baup débarqué, c'est donc Michel Pavon qui a repris l'effectif bordelais à la veille du déplacement à Nice. Le nouvel entraîneur, compte tenu de la situation critique du club, annonce viser le maintien. Questions: son prédécesseur n'aurait-il pas été capable d'atteindre ce redoutable objectif? Faut-il comprendre que l'éviction de Baup était un but en soi pour les dirigeants?
Bref. Dans ces circonstances, on évoque toujours le message qui ne passe pas, le mental défaillant des joueurs, la nécessité de la discipline, etc. Pavon prend exemple sur la "grosse solidarité" et "l'esprit de groupe" des Auxerrois, la "grosse envie" des Strasbourgeois, "l'esprit retrouvé" des Guingampais (Sud-Ouest)… Un discours convenu qui n'est évidemment pas sans fondement, mais qui ressemble de manière frappante au "mouillage du maillot" cher au supporter, principe d'explication universel des performances d'une équipe… Compte tenu de l'équilibre précaire d'un effectif qui doit gérer l'intégration de nombreux joueurs dont les qualités intrinsèques ne font pas de doute, il est permis de ce demander si cette recette sommaire peut fonctionner dans la durée. À moins qu'il ne s'agisse que d'une solution de transition préparant l'arrivée d'un technicien plus capé... Et tant qu'à chercher parmi les anciens Girondins, il y a bien un glorieux international avec des références qui se trouve libre de tout engagement. Non, pas Alain Giresse.
Ils ont tout pris à Baup, même sa casquette. |
La pause Meinau
Ça faisait longtemps que le public alsacien n'avait pas pris de plaisir à voir jouer son équipe. Même si le derby de l'Est s'est finalement soldé par une défaite à domicile contre le voisin messin, les Strasbourgeois peuvent se satisfaire d'avoir retrouvé un groupe de joueurs qui ressemble plus à une équipe de foot qu'à des Harlem Globe Trotters sans talent. Il n'aura donc suffi que de quelques semaines pour effacer le passif laissé par plusieurs années de gestion (sic) Proisy. Certes, nous n'en sommes qu'à la 10e journée, mais les motifs de satisfaction ne manquent pas: au premier rang ce ceux-ci, la qualité de jeu déployée par les hommes de Kombouaré. Même dans la défaite, comme contre Metz ou plus tôt dans la saison à Auxerre, les Alsaciens développent des mouvements collectifs particulièrement bien huilés. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard de voir Ljuboja et Niang pointer aux premières loges du classement des buteurs. N'étant pas à proprement parler des goleadors, leur réussite indique l'existence d'un réel projet de jeu au Racing. Dans un environnement désormais pacifié, les supporters alsaciens peuvent donc espérer vivre quelques bons moments cette saison. Ils avaient sans doute oublié la saveur de l'espoir…
Au second plan, un supporter de l'Abbé-Deschamps victime des ravages du merchandising à l'Auxerroise. |
Impasse Guy Roux
En début de saison, Eugène Santa s'était interrogé sur les menaces qui planaient sur le bel effectif bourguignon, diagnostiquant un risque d'usure et de dissension entre un entraîneur monolithique et un effectif (
Auxerre Vices). Au lendemain d'une seconde défaite à domicile, contre Montpellier, le doute semble s'être profondément immiscé au sein de l'AJA et les ambitions que pouvait nourrir ce groupe remarquable se dispersent dans un vent mauvais.
"Dans les autres clubs, je constate que les entraîneurs changent. Ici, rien ne se passe, que l'on gagne ou que l'on perde. On accuse les joueurs et c'est normal", a déclaré Philippe Mexès (L'Équipe). Qui effectue la saison de trop? Les joueurs — dont certains éléments ont été retenus contre leur envie et contre la logique économique — ou Guy Roux? Même si l'AJA ne pointe qu'à six longueurs des places européennes et qu'elle court encore sa chance en Coupe de l'UEFA, on peut aujourd'hui douter de sa capacité à redresser la barre…
Le mimétisme
Est-ce l'influence de la Coupe du monde de rugby? Sur le coup d'envoi de Sochaux-Monaco, on a vu Benoît Pedretti chercher une touche lointaine dans le camp adverse et ses partenaires monter au pressing…
Jeu-test
Identifie le principal problème tactique de l'OM grâce à ces extraits de l'interview de Daniel Van Buyten dans L'Équipe (29/06).
"Nous aurions aimé voir comment nous pouvions gérer le jeu par rapport à une équipe de ce calibre, sans perdre le ballon (…) On a souvent perdu le ballon (…) Cela peut nous permettre de faire du beau jeu en ayant le souci de ne pas perdre le ballon (…) Alors on perd le ballon et on se met en difficulté nous-mêmes (…) Le Real a le souci de ne jamais perdre le ballon (…) Déjà contre Sochaux sur trois corners contre nous, on a perdu la balle (…) On doit avoir le souci de ne pas perdre le ballon".
On a retrouvé Alain Colas et Elvis Presley dans les tribunes de la Beaujoire (image Canal+). |
Les observations en vrac
Festival dans la Sarthe : le Mans inscrit son deuxième but en deux matches.
La célébration ridicule : Maoulida va habiller le poteau de corner avec son maillot du FC Metz après chacun de ses buts.
Deuxième penalty raté consécutivement pour Ljuboja. Ce doit être son petit côté Pauleta.
Le geste du jour
La passe lobée de l'extérieur du gauche de Bruno Cheyrou pour Vladimir Manchev (Lens-Lille).
La concordance des temps
Michel Pavon (Sud-Ouest) : "Je préfère crier quand ça ira bien".
L'énormité
"Jérôme Alonzo a joué et gagné la Coupe de France avec le PSG lors de la saison 2002-03, après avoir été doublure, puis concurrent de Lionel Letizi dans la même saison" (Le Progrès).
Le lapsus anti-Rennais
Grégoire Margotton (C+) : Deux ballons sauvés par les Renniais".
La déclaration qui sent le Luis
Talal El Karkouri (Le Parisien) : "Nous avons deux ou trois joueurs qui peuvent montrer de la qualité".
"Arrête, tu me troubles, tu me rends fou". |
La déclaration méfiante
Guy Roux (L'Équipe) : "J'avais dit que notre attaque était suspecte".
La déclaration faussement optimiste
Michel Pavon (L'Équipe) : "Seul l'avenir nous dira si nous sommes sur la bonne pente". La bonne pente, c'est celle qui descend plus doucement que la mauvaise?
La déclaration moyennement exigeante
Michel Pavon (C+) : "Quand je vois trois joueurs qui ont des crampes à la fin du match, je suis fier d'eux".
La déclaration analytique
Dominique Bijotat (C+) : "Le PSG exploite énormément les erreurs adverses". C'est parce qu'il a une énorme expérience des erreurs.
Le commentaire sans concession
Pierre Ménès (L'Équipe) : "N'Guéma : des efforts sur le plan physique, mais un apport nul sur le plan offensif".
Ljuboja, la tête penchante du RC Strasbourg. |
Le commentaire discutablepl
Stéphane Guy (C+) : "Gervais Martel a la tête d'un homme qui a dû souffrir pendant le match". Pas sûr que ce soit le match contre Lille qui lui ait fait cette tête là…
La déclaration réversible
Gernot Rohr (C+) : "On n'a pas été capable de forcer le verrou bordelais".
La déclaration automatique
Nicolas Penneteau (C+) : "On est tombé contre une bonne équipe du Mans qui en fera tomber plus d'un ici".
Le commentaire optimiste
Alexandre Ruiz (C+) : "Le Mans a été touché suite à l'égalisation, mais la machine va repartir". Il faut juste retrouver les clefs et faire le plein.
Le commentaire rêveur
Stéphane Guy (C+) : "Il y a vraiment des fois ou on aimerait être joueur lyonnais". Pour avoir la tête de Coupet, et Aulas comme patron ?
Thierry Goudet croit encore que la casquette est une assurance contre le licenciement. |