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Le complexe de City

Invité : When Saturday Comes – Manchester City va construire un centre de formation ultramoderne dans lequel il veut appliquer la méthode barcelonaise. Pour quelle philosophie de jeu?

Auteur : Adam Bushby et Rob MacDonald le 23 Jan 2012

 

Nouvel épisode de notre partenariat avec When Saturday Comes avec un article extrait du numéro de décembre. Titre original : Complex Issues. Traduction : Kevin Quigagne.


* * *

Le 22 décembre dernier, le Conseil municipal de Manchester a donné son feu vert à Manchester City pour la construction d’un nouveau centre de formation et d’entraînement, qui couvrira 32 hectares pour un coût avoisinant les 100 millions de livres (lire l'article de la BBC et voir les images sur le site du club). Des diverses méthodes envisagées par les clubs pour reproduire le succès du centre de formation de Barcelone, La Masia, celle adoptée par les Citizens est peut-être la plus audacieuse de toutes. Si La Masia – désormais appelée Masia-Centre de Formació Oriol Tort depuis son emménagement sur un nouveau site en juin 2011 – s’est développée et que diverses infrastructures de par le monde ont été rénovées et modernisées au fil du temps, City est le seul club qui tente de surimposer tout un complexe de formation ultramoderne à une Academy donnant déjà entière satisfaction.

 


City, héritier du Barça et de l'Ajax ?

Tandis que l’équipe première progresse d’année en année et que les règles du fair-play Financier de l’UEFA se profilent à l’horizon, la formation de talents locaux va devenir une source de préoccupation grandissante. Une philosophie "maison", telle qu’elle est inculquée à Barcelone, est actuellement la référence pour un club très ambitieux comme City. "Il est naturel de vouloir s’inspirer des philosophies et des clubs qui ont réussi dans la formation et Barcelone, en football, est ce qui se fait de mieux", a déclaré Brian Marwood, l’administrateur général du club. L’espoir, in fine, étant que ce modèle produise une nouvelle équipe de City qui se développera en partageant les principes dont tout élève de La Masia est imprégné.

 

 

Néanmoins, le réputé système barcelonais n’est véritablement né qu’en 1979, et c'est une copie. Johan Cruyff fut le moteur de la refonte du système de formation du club, qu’il souhaitait similaire à celui de l’Ajax, son club formateur. Lorsque Cruyff devint l’entraîneur de Barcelone en 1988, le premier joueur formé à la Masia, Guillermo Amor, était prêt à débuter en équipe première. Pep Guardiola et Carlos Busquets suivirent en 1990. Guardiola, qui croit plus que quiconque dans ce système qui l’a formé, n’a pas perdu de temps pour triompher avec une nouvelle génération. Les propriétaires de City (l'Abu Dhabi Group) seraient avisés de ne pas escompter un retour rapide sur leur considérable investissement. Ils devraient surtout se demander s’il est seulement possible de cloner le système barcelonais sans la vision personnelle d’une figure emblématique pour porter le projet.

 


Le choix des Citizens

L’établissement d’une sorte d’idéologie centrale a été primordial dans le succès du Barça. Toutefois, si le tiki-taka est actuellement en vogue, il pourrait ne plus l’être dans quelques années, le football tendant à constamment évoluer. Les règles changent et les entraîneurs développent sans cesse de nouveaux dispositifs pour contrer les meilleures équipes. Si aucun club ne semble actuellement en mesure de stopper la domination du Barça, ce constat valait également pour le Milan AC d’Arrigo Sacchi en 1990. Alors que le Real Madrid se rapproche du Barça, il se pourrait bien, à l’avenir, que ce dernier doive sacrifier le style au profit des résultats.
City a le choix entre deux voies divergentes. La première serait d’imiter une formule éprouvée, tout en sachant que les résultats ne seront pas instantanés. La seconde consisterait à utiliser le centre de formation comme semblent le faire la plupart des autres clubs de Premier League, à savoir favoriser l’éclosion, très tôt, de jeunes joueurs durs sur l’homme, qui courent beaucoup et "ne ménagent pas leurs efforts", renforçant ainsi les mauvaises habitudes du football anglais, mais avec plus d’efficacité que quiconque.

 

Le succès du centre de formation dépendra de la façon dont le club aura défini sa philosophie. L’Academy pourrait former son propre David Silva et se concentrer sur un type de joueur spécifique pour l’intégrer à une équipe avec un style de jeu bien particulier. À l’inverse, elle pourrait recruter des jeunes aux caractéristiques très variées, de l’arrière central écervelé et athlétique au milieu de terrain sachant attaquer et défendre. Ces deux approches produiraient des équipes de City très différentes. Barcelone a beau être la référence de choix pour City, reproduire la réussite de La Masia nécessitera davantage que des pétrodollars et des ambitions.

 

Réactions

  • le Bleu le 23/01/2012 à 02h12
    Dans le Barça de Pep, style et résultats sont très étroitement liés. Le "beau jeu" n'y est jamais gratuit, pas plus qu'il ne l'était à Nantes ou Amsterdam. Guardiola est obsédé par une seule chose: la victoire.

  • Marcus Lupus le 23/01/2012 à 09h43
    Et puis on aurait tendance à oublier un peu rapidement qu'entre l'éviction de Cruijff et la nomination de Guardiola, le Barça a un peu navigué à vue. Et même la période où Rijkaard a entraîné qui fut celle d'un renouveau, n'est pas passée par le centre de formation. Par exemple pour la finale de 2006, seul deux joueurs sur les 11 titulaires ont été formé au Barça, Valdes et Puyol (pas vraiment les esthètes que l'on imagine lorsque l'on parle de la formation à la barcelonaise).

    Xavi et Iniesta étant sur le banc durant cette finale, Iniesta rentra à la mi-temps à la place d'Edmilson. On peut même ajouter que c'est un an plus tôt qu'un joueur comme Fabregas partait à Arsenal, et qu'en 2004 Piqué rejoignait Manchester.

    Donc ça nous fait une période de près de 15 ans où le centre de formation n'a pas été mis en avant par les différents entraîneurs qui furent à la tête de Barcelone. Ce qui nous ramène peu ou prou à la conclusion de l'article, c'est bien d'avoir un centre de formation, mais après ça dépendra toujours de la politique et de la philosophie des entraîneurs en place.

  • Croco le 23/01/2012 à 10h02
    Marcus Lupus
    aujourd'hui à 09h43

    Et Oleguer c'est du poulet?? Bon ok ça conforte ton idée sur les esthètes...
    Sinon petite précision concernant Xavi: il revenait tout juste d'une grave blessure (les croisés du genou). En temps normal il était titulaire mais Rijkaard a naturellement joué la sécurité. Du coup avec un Iniesta qui était en balance avec Van Bommel pour une place de titulaire, ça aurait fait 5 canteranos sur 11. Pas mal.

    A part ça, bien vu le creux de la vague même si Rijkaard avait fait certains efforts pour lancer des gamins.

  • Captain Rai le 23/01/2012 à 11h17
    Rien ne se fait du jour au lendemain comme on a pu le voir avec le Barca, il faut du temps au temps pour mettre en place une politique de formation et un jeu.

    En dehors du fait que Mancini semble être une girouette qui n'a pas de ligne directrice au vue de ce qu'il a encore fait en C1 cette année, il me semble qu'en dehors de l'aspect financer induit pas la future règle du fair play il ne faudrait pas oublier que City est le vrai club de Manchester.

    Les fans veulent gagner tout en gardant la notion de joueurs "locaux" ou au moins Britannique, ce qu'a fait Wenger avec Arsenal qui a joué sans aucun Anglais peut être accepté par spectateurs de la capitale mais ne le sera pas forcement à City.

    Donc un mix entre achats et formation devrait être la voie suivie pour approcher les rêves de grandeur du Cheik, même si à la fin c'est le Barca qui gagne.

  • sansai le 23/01/2012 à 15h45
    Oui mais il faut surtout comprendre que la formation ne mène vers rien d'extraordinaire si elle n'est pas un des vecteurs d'une ligne directrice claire et non seulement au centre de formation, mais jusqu'à la tête de l'équipe première.

    Au Real ils forment plus de pros qu'à Barcelone.
    Ils forment de très bons joueurs d'ailleurs hein, ils se battent sûrement souvent sur les mêmes profils que Barcelone en dehors de leurs tissus locaux respectifs, et la Fabrica a vu passer de vrais beaux joueurs de foot, très peu de joueurs qu'on pourrait qualifier de tristes produits du foot moderne et cynique des années 2000.
    Pourtant quand il s'agit de passer en équipe première, ça coince.

    Pareil pour des talents éprouvés comme Sergio Canales pour lequel des sommes lourdes ont été consenties.
    Ça passe pas non plus.

    Alors qu'au Barça, de nombreux canteranos moins talentueux et moins matures arrivent encore à se faire une place dans l'effectif monstrueux du Barça cette saison. Dont certains ne feront sûrement pas une meilleur carrière qu'un Oleguer.

    C'est la ligne directrice commune à l'équipe première et aux équipes du centre, l'école et les valeurs partagées par les techniciens du club de haut en bas, de long en large, qui permet ça, quelque soit la valeur (assez "aléatoire") des joueurs formés et les moyens investis dans la formation.
    Et rien d'autre.

    Est-ce que Manchester City va réussir à reproduire ça en étant le même club qui donne les pleins pouvoirs à un mec comme Mancini et qui pense que c'est à coups de sommes monstrueuses dépensées tous les 6 mois et d'effectifs chamboulés à l'envi qu'ils vont construire une équipe ?
    J'ai comme un léger doute.

  • Espinas le 23/01/2012 à 16h49
    Je plussune sansai.
    J'ai surtout l'impression que là ou le bat blesse souvent, c'est de faire jouer les jeunes, ce qui les fait vraiment progresser.

    En plus, je suis pas sur qu'on leur (aux jeunes) rende vraiment service en les médiatisant aussi jeunes. Pour un Messi, combien de Sinama Pongolle, Péricard, Addu ?

  • le Bleu le 23/01/2012 à 19h35
    Tout à fait Espinas, le moment crucial qui justifie l'existence d'un centre de formation, c'est 18-21 ans, l'âge de la transition réserve-seniors.

    Cette transition est difficile, très difficile, et sa réussite, hors joueurs phénoménaux, dépend en très grande partie de la structure pro, cad l'équipe première, l'entraîneur et les dirigeants.

    Déjà, le modèle que décrit sansai, depuis la décrépitude nantaise, est à peu près exclusif à Barcelone. Un Lorient est encore embryonnaire en terme de formation, etc.

    La quasi totalité des clubs obéissent donc à 2 schémas:
    1) on n'a pas d'argent et on forme des joueurs parce qu'on n'a pas le choix. On garde tout ce qui se présente et peut dépanner, et si ces joueurs ont appris deux-trois trucs ensemble au centre, c'est un plus.
    Exemples: Sochaux, Metz.

    2) on a plus ou moins d'argent et on forme des joueurs avec un objectif économique. On n'en gardera que s'ils sont carrément au dessus du lot et on jette tout le reste, en récupérant des sous au passage.
    Exemples: Lyon, Rennes, Real.

    Attention, dans le 2e cas, si beaucoup de joueurs montent, c'est qu'ils sont nombreux à être au dessus du lot, parce qu'on a aligné les chèques pour recruter les meilleurs gamins de 13 ans et/ou on a le réseau pour recruter dans un gros bassin de population.

    Et c'est, à mon avis, exactement ce dans quoi va plonger City. Les bonnes intentions, hein... Ils vont mettre beaucoup d'argent pour s'attacher les stars anglaises de 14 ans, ils garderont le mec qui à 18 ans on sait qu'il sera Ballon d'Or, et le reste sera revendu 3M pièce à Wolverhampton et Blackburn.

    Mais ça suffira pour construire une grosse réputation à une "Academy".


    Quant au style de jeu enseigné, j'ai tendance à penser que s'ils jouent le même kick & rush des U13 à la réserve ça sera déjà bien.

  • Marcus Lupus le 23/01/2012 à 20h36
    Précision, je maintiens qu'Oleguer n'a pas été formé au Barça, mais à Gramenet (équipe, grosso modo pour faire un parallèle avec la France, de National), où il a fait ses classes de jeune joueur et où il est passé pro à l'âge de 19 ans.

    C'est à 21 ans qu'il a été recruté par le Barça B et à 23 qu'il à joué en équipe première.

  • PlazaAthenee le 23/01/2012 à 22h32
    Il faut voir la liste des salaires joueurs du barca pour se rendre compte que le seul intérêt de la formation c'est le développement commun d'un esprit de jeu.

    Parce que économiquement c'est loin loin d'être une affaire. Le (modèle) Barca emprunte quand même tout les fins de mois pour payer ses joueurs.

    En faite c'est Bosman qui a (aussi) tué la formation. (Ce Bosman...)

  • Mangeur Vasqué le 24/01/2012 à 00h35
    Captain Rai
    aujourd'hui à 11h17

    il ne faudrait pas oublier que City est le vrai club de Manchester.

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    Je remets ci-dessous ce que j’ai mis sur le site de So Foot y’a une semaine sur ce thème (« Seul City fait partie de Manchester »), un faux débat qui s’est surtout fait jour ces dernières années (où « l’esprit de territorialité » s’est fortement accentué).

    La carte administrative de Manchester a bien changé depuis la création de United et City, et si on s’en tient aux limites de la ville intra-muros à leur création de ces deux clubs (respectivement 1878 et 1880), alors City ne fait non plus partie de Manchester ! Puisque West Gorton, son lieu de naissance, ne fut incorporé à la City of Manchester (CoM) qu’en 1890. United est né à Newton Heath, qui rejoint la CoM en même temps que West Gorton.

    En 1910, United déménagea à Old Trafford, à l’extrémité nord du Borough de Stretford, au sud-ouest de la ville, alors juste à l’extérieur des limites de CoM mais à seulement 7 kilomètres du centre ville de Manchester, mettons le Arndale Shopping Centre (soit environ la même distance que l’Etihad Stadium, qui lui se trouve à l’est de la ville, à 6 kms du centre). Ensuite les limites changèrent au moins encore deux fois, dont 1930.

    Lors de la création de Greater Manchester en 1974, Stretford fut annexé au Metropolitan Borough of Trafford, lui-même partie prenante du Greater Manchester. Greater Manchester fut créé principalement pour des raisons politico-stratégiques et engloutit un peu tout, façon Pacman (on voulut imiter Greater London, formé en amalgamant l’ancien (County of) London et quelques bouts de comté en 1965 – Essex, Kent, etc.). Londres passa de 300 km2 à 1572 km2.

    Avec cette réorganisation, beaucoup de limites entre quartiers (ou plus techniquement « wards ») furent modifiés. Le fait est que les deux clubs de la ville sont ancrés dans l’histoire de la ville, et c’est surtout ça qu’il faut retenir, plus que ces querelles stériles.

    Maintenant, il est indéniable que Greater Manchester englobe beaucoup de villes sans grand rapport les unes avec les autres (pas mal étaient dans le Lancashire avant l’amalgamation, certaines dans le Derbyshire il me semble, etc.). Tout comme Greater London, l’ensemble n’est pas follement homogène.

    Ah, ces histoires (compliquées) de développement urbain. Entre les « historical » Counties, les nouveaux Counties, les Cities, les Metropolitan Boroughs, les Metropolitan Counties, les Unitary Authority Areas, les Greater Authorities, etc. pas toujours facile de s’y retrouver.

    Au sujet de l’article WSC, les auteurs parlent d’une académie de Man City qui donne satisfaction. Hmm, étrange quand même car il est de notoriété publique que leur Academy est au maximum moyenne, ce que la réalité atteste : City n’a rien produit de niveau PL sur les 3 dernières années et pas grand chose sur les 6 dernières (juste Micah Richards et Daniel Sturridge).

La revue des Cahiers du football