Ne perdez pas de temps à lire ce texte, connectez-vous vite pour commenter les articles des CDF. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Le choix et les embarras

Peut-on défendre la légitimité de Deschamps sans pour autant démolir l'actuel sélectionneur? Et surtout: Domenech pourra-t-il exercer sa fonction dans un environnement complètement hostile?
Auteur : Jérôme Latta le 2 Juil 2008

 

Peut-on trouver de bonnes raisons de remplacer Raymond Domenech sans recourir à ce monceau d'argumentations fallacieuses, amnésiques ou franchement malhonnêtes qui nourrissent aujourd'hui son procès? (1) Peut-on avancer des arguments légitimes qui renonceraient à réinterpréter très librement les deux derniers mois ou les deux dernières années de son mandat? Peut-on soutenir l'idée de mettre Deschamps à la tête de la sélection sans pour autant devoir couper celle de son prédécesseur?
Pour y parvenir, il faudrait d'abord s'intéresser aux projets des candidats et évaluer leur capacité à mener leur future mission – et ne pas s'arrêter à l'idée qu'un sélectionneur qui a échoué dans les poules d'un Euro ou d'une Coupe du monde doit automatiquement quitter son poste. Si Domenech n'a pas droit à un procès équitable, comment espérer que la désignation du sélectionneur des Bleus se fonde sur la raison plus que sur la politique ou le marketing?


Pas d'examen pour les candidats

Du point de vue sportif, chacun aura une idée du meilleur choix, mais en tout cas, aucun argument ne suffit à disqualifier complètement Domenech, qui a emmené l'équipe de France à deux phases finales consécutives en atteignant la finale de l'une des deux. Le soutien de nombreux internationaux indique d'ailleurs que son crédit n'est pas aussi entamé (s'il l'est) à l'intérieur du groupe qu'à l'extérieur. On a justement le sentiment que le problème de Domenech est essentiellement "extérieur", avec les reproches adressés à sa communication (qui lui vaut par ricochet des procès sportifs, par exemple à propos de ses choix de joueurs) ou à sa personnalité elle-même, qui écope de toute la rancœur accumulée et fait de lui la cible de la démagogie ambiante.

Rendus à des extrémités qui poussent certains à se scandaliser que Domenech fasse du vélo à Paris en ces heures tragiques pour la nation, le débat est significativement faussé, à tel point que la candidature de son concurrent présumé est elle-même examinée de travers. Ainsi, ceux qui attendent de Didier Deschamps – qui parle plusieurs langues de bois – une communication plus ouverte que celle de Domenech risquent d'en être pour leurs frais. Tout comme ceux qui vont réclamer du "spectacle" à l'un des artisans majeurs du tournant défensif des Bleus de Jacquet, même s'ils peuvent invoquer le Monaco de 2003/2004 (2). D'autant que le job d'un sélectionneur, entre éliminatoires au couteau et matches amicaux dépouillés d'enjeu, n'est malheureusement pas de faire le spectacle.

Il est pourtant probable que Deschamps, à un ou deux joueurs près, s'inscrirait pour une bonne part dans la continuité de Domenech – dont les choix, par nature contestables dans cette fonction, n'ont jamais été absurdes, quoi qu'on en dise aujourd'hui, et qui a lancé presque tous les joueurs dont on parle actuellement pour assurer une relève.


domenech_deschamps.jpg



Ingouvernable

On pourrait ainsi, longtemps, évaluer et comparer les mérites de ces deux postulants sans trouver scandaleux le maintien de l'un, ni inintéressante la nomination de l'autre – en se rappelant au passage que ce dilemme n'implique pas forcément de choisir un camp et de le défendre aveuglément. En réalité, Deschamps a toute la légitimité sportive requise, même si l'on peut discuter ses états de service. Surtout, s'il est un candidat assez idéal, aujourd'hui, c'est moins pour des mérites qui resteront à établir qu'en raison du moment et du contexte où sa candidature se présente...

En effet, le choix d'un sélectionneur devrait être épargné par les influences "politiques" qui pèsent sur lui, mais il peut difficilement être dégagé des contingences de cette fonction. La nécessité de "communiquer" et de se soumettre (avec toute l'hypocrisie nécessaire) aux obligations de représentation est un faux débat attesté par l'histoire de la décennie écoulée. Mais en revanche, les conditions extérieures ont un impact direct sur les conditions d'exercice de ce métier déjà difficile, et il y a un point au-delà duquel il n'est plus possible de les ignorer (ni de les utiliser à ses fins, pour souder une équipe).
Or, il est évident qu'un nouveau mandat de deux ans pour Domenech se déroulerait sur un terrain profondément miné par les procès et les malveillances. Son autorité serait constamment attaquée, au point de compromettre son travail, sa sérénité et l'indépendance de ses choix, mais aussi de précipiter des "crises" à la moindre contre-performance ou d'introduire le doute au sein même du groupe. Certes, Aimé Jacquet ou Luis Aragonés ont résisté à de pareilles tempêtes, mais le conflit favoriserait par exemple un limogeage en cours de route, à la manière d'un club en détresse à la mi-saison – et avec les mêmes chances très aléatoires de réussite (3). Avec Domenech, la sélection risque d'être ingouvernable.



Rangez la guillotine

Reste cette question : soutenir le point de vue selon lequel l'environnement de l'équipe de France doit être pris en compte, c'est céder à son pouvoir de nuisance, ou simplement être réaliste en voulant éviter des périls plus grands encore? Dans la mesure où le choix de Deschamps préserverait l'influence de la DTN et établirait une forme de continuité avec les années glorieuses des Tricolores, il a peu de chances de mettre en péril l'avenir des Bleus, et présente au contraire des facteurs de réussite.

En tout cas, la mise à l'écart de Domenech ne devrait pas constituer une condamnation ni une disgrâce, mais un choix obéissant à une logique et à des partis pris clairs, puisqu'un mandat de quatre ans constitue déjà un cycle complet et qu'il est légitime de penser à en lancer un autre. Malheureusement, aussi bien en raison de la pression médiatique que des habitudes autarciques de la Fédération, il est à craindre que celle-ci fasse son choix sur de toutes autres bases.


Les titres auxquels vous avez échappé (pour le moment)
Des rires et Deschamps, c'est tous les jours le printemps
L'embarras Deschamps
Spécial Didier casse


(1) La lecture des forums des sites spécialisés est tout simplement déprimante et montre à quel point le football encourage la bêtise humaine.
(2) Au moins, Éric Cantona se montre cohérent avec lui-même en renvoyant les deux hommes dos à dos (notre nihiliste rentier aurait-il l'idée que sa propre candidature serait légitime?).
(3) Par ailleurs, la reconduction de Domenech pourrait avoir comme contrepartie la mise en œuvre d'une tutelle des clubs professionnels sur les Bleus, tutelle dont on peut craindre le pire (lire "Domenech-Deschamps, choisis ton camp").

Réactions

  • anahuf le 02/07/2008 à 15h27
    nominoe
    Si Chimbonda n'a pas été rappelé ensuite, c'est peut-être qu'il n'a pas confirmé les qualités qui lui ont valu d'être sélectionné. Mais encore une fois, pour un poste de "troisième solution" à tel ou tel poste, voué à jouer – au mieux – les utilités, ce choix n'a rien d'absurde. Et ce seul truc ne peut décemment pas servir d'argument à charge contre Domenech.

    Quant aux Pires et Giuly qui nous auraient permis de gagner cet Euro, je partage la crise de rire de Zizou Krist. Il y avait 100 manières de faire autrement que Domenech, et évidemment, on va penser maintenant que ces 100 manières auraient été meilleures! C'est totalement indémontrable, mais c'est bien cet ersatz de raisonnement qui sert de base au procès de Ray (sur le plan sportif en particulier, alors que presque personne n'avait trouvé à y redire). Il aurait dû prendre Machin, il aurait dû prendre Truc, et tous nos problèmes auraient été résolus... Peut-être. Ou pas.

  • nominoe le 02/07/2008 à 15h36
    anahuf
    mercredi 2 juillet 2008 - 15h27

    Certes, mais alors sa sélection me parait "légère" pour une phase finale, où on risque d'avoir besoin de tout le monde...

    Pour ton 2ème paragraphe, tu extrapoles, j'ai dit que le choix de trois autres noms était discutable (les deux que tu cites étant justement les plus... discutables), pas que "il eût fallu que"...

    Et même pour le troisième, je ne ferais pas le procès à charge "après coup". Ceci dit, le sieur a fait ses choix, il s'est planté, à lui de les assumer quand même ! Là on commence à tomber dans le "on peut critiquer Domenech, mais à condition de pas le critiquer"...

  • Tricky le 02/07/2008 à 15h40
    nominoe
    mercredi 2 juillet 2008 - 15h36
    Certes, mais alors sa sélection me parait "légère" pour une phase finale, où on risque d'avoir besoin de tout le monde...
    ---------
    pourquoi ?

    (ce qui revient a dire : qui a sa place, et pas a la lumiere de l'evolution ulterieure des carrieres ?)

  • fabraf le 02/07/2008 à 15h41
    Zizou Krist
    mercredi 2 juillet 2008 - 14h45

    Il était difficile de réagir après ton post. J'ai attendu de voir si quelqu'un allait s'y coller mais tout le monde a feint l'ignorance.
    Alors ? Alors tout simplement +1 (et qu'importe si tu es pour ou contre le maintien de Domenech).

  • olerouge le 02/07/2008 à 17h30
    Pour Chimbonda, je trouve assez surprenant de reprocher d'un côté à RayDo de prendre un joueur qui a été élu meilleur arrière droit du championnat anglais, qui je le rappelle, se situe un cran au-dessus de de la L1.

    Pour Ben Arfa, il faudrait également préciser que quand Ray l'a appelé, celui-ci n'était pas encore le joueur qu'il est devenu depuis. Il n'était pas titulaire à l'OL et cette sélection lui a semble-t-il donné un peu d'élan pour faire six bons mois avant de retourner s'asseoir sur le banc en fin de saison.

    Pour Pirès, je suppose que c'est une plaisanterie, tant il s'est lui-même mis hors-jeu entre son euro 2004 décevant et sa pitoyable tentative de mutinerie à l'automne 2004.

    Sinon, +1 sur Zizou Krist, je crois, et sa manière d'appréhender les aléas du football.

    Et évidemment +1 aussi sur Lindo (non, là, je déconne, ça va). D'ailleurs, j'ai même pas lu le post en entier. Il a été retiré ?

  • cocobeloeil le 02/07/2008 à 17h58
    En réaction à l'article je me permets juste de dire que réduire les réactions anti Domenech a sa "communication" et à sa "personnalité", c'est juste un peu oublier ce que la majorité des forumistes ici bas désirent en premier lieu: un peu plus de qualité dans le jeu.....
    9a me parait quand meme important si on occulte l'importance des résultats.
    Or la seule excuse de l'article concernant ce point est "dans les éliminatoires et les matches amicaux difficile de montrer du jeu".
    Meme si c'est probablement vrai, ça me semble etre un argument un peu léger afin d'exclure toute responsabilité incombant au selectionneur sur ce problème.

    Je ne me rappelle pas avoir lu un seul article sur le site critiquant le piètre niveau de jeu de l'edf alors qu'on encense l'espagne ou les pays bas par ex.


    Est-ce infamant de dire que l'edf a été proche du zéro durant cet euro et que le selectioneur pourrait en porter une part (meme infime) de responsabilité?
    Il ne s'agit pas de défendre ou non Domenech, mais juste d'ouvrir un peu les yeux de temps à autre, à mon avis...

    Sinon bon courage à Domenech ou à son remplaçant pour la suite.
    Juste un peu plus de plaisir à voir jouer l'équipe, c'est trop demander?

  • K14 le 02/07/2008 à 18h03
    Ce n'est pas sur des critères sportifs que Giuly n'est plus sélectionné. Ce n'est pas sur des critères sportifs que Mexès n'est pas sélectionné.
    Trézeguet est mauvais, il a toujours été mauvais il n'a jamais marqué de buts importants pour l'EDF, il n'a jamais marqué de buts tout court.


    Ceux qui ne sont pas sélectionnés sont ceux qui ont, à un moment ou un autre, dit ce qu'ils pensaient. Ils ont commis le crime de lèse Raymond.
    D'acc Raymond a le droit d'excommunier les hérétiques.

    D'autre part, je trouve curieuse l'attitude qui consiste à demander quels sont les choix contestables de Raymond, puis de réfuter les réponses apportées en disant "croyez vous que tel joueur nous aurait fait gagner l'Euro" ?

    Sinon renversons le raisonnement et trouvons le joueur qui a fait perdre l'Euro...

    Il ne s'agit pas d'énumérer des sauveurs, mais de montrer qu'il y a des alternatives. Est-ce que cela aurait été de bons choix ? Honnêtement qui peut le dire ? Mais en tous cas oui d'autres solutions existaient qui supposaioent d'autres schémas de jeux, d'autre témoins pour passer le relais et d'autres mains pour le prendre.

    Tant qu'a préparer 2010, l'option première aurait d'ailleurs pu être de virer directement tous ceux qui, atteint par l'âge, avaient peu de chance de s'y rendre.

    L'option 2 aurait pu être de changer uniquement l'épine dorsale pour aguerir les futurs tauliers.

    L'option 3 aurait pu consister à ne garder que les anciens les plus résistants, ceux qui n'ont pas été blessé et ont une vraie chance d'être au top en 2010 (non, ça c'est une connerie quand on ne sait même pas qui sera au top la semaine suivante)...

  • Björn Björk le 02/07/2008 à 18h26
    Un post dans la droite lignée de ce que tu disais sur la fifa. Chapeau bas ;-)

  • José-Mickaël le 02/07/2008 à 18h30
    cocobeloeil
    mercredi 2 juillet 2008 - 17h58
    > Or la seule excuse de l'article concernant ce point est "dans les éliminatoires et les matches amicaux difficile de montrer du jeu".

    Ca, c'est effectivement une excuse !

    Oui, c'est vrai, lorsque l'équipe de France rencontre la Lituanie oû d'autres petite équipe, celles-ci ferment le coffre-fort et bétonnent derrière, du coup il est difficile de marquer. Mais regardons les faits concrets : ce problème ne concerne que la France. Pas l'Italie, pas l'Espagne, pas les Pays-Bas... et aussi : pas Santini. La France de Santini n'a pas eu de problème contre Israël, alors que celle de Domenech, pfou...

    Mon interprétation (que je trouve logique) est que si Domenech sait très bien mettre en place une défense solide (quand les défenseurs sont en forme), il ne sait pas mettre en place une attaque capable de mettre en échec une solide défense adverse. La preuve : les autres "grandes nations" n'ont pas ce souci et Santini ne l'avait pas.

    En fait, Domenech ferait un très bon sélectionneur de l'Ecosse... :-)

    (Par contre, il est vrai que les matchs amicaux, souvent, n'ont pas grande signification. C'est dommage mais bon...)

  • Jean-Noël Perrin le 02/07/2008 à 18h35
    K14
    mercredi 2 juillet 2008 - 18h03
    Ce n'est pas sur des critères sportifs que Giuly n'est plus sélectionné.

    Euh, il y a des raisons sportives, tout de même.

    En 2006, il a été grillé par Ribéry (et Wiltord, alors considéré comme un cadre) après une saison complète avec le Barça. Choix qui était assez peu discuté à l'époque et qui est indiscutable aujourd'hui (et il ne l'est pas seulement deux ans après, mais l'a été dès les huitièmes de finale). Il avait alors dit tout haut qu'il n'accepterait pas d'être pris comme cinquième roue du carrosse, ce qui a incité Domenech sélectionner Govou lorsqu'il a fallu trouver un remplaçant à Cissé.

    Aujourd'hui, il n'est pas titulaire à la Roma (il joue un match sur deux) et il est barré par Govou, qui a été performant avec les Bleus lorsqu'il a joué et a réussi sa première saison (à peu près) pleine à l'OL depuis des lustres, et Nasri. On aurait pu imaginer prendre Giuly à la place de Nasri. Certes. Mais je ne vois pas en quoi l'inverse est franchement discutable sportivement.

    (Pour Mexès, en revanche, je suis d'accord)

La revue des Cahiers du football