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Le bilan tactique de l'Euro

Dans un Euro assez pauvre tactiquement, le minimalisme a globalement été la norme. Parmi les faits marquants, le peu de variété des systèmes mais la réussite des défenses à trois, l'importance des créateurs reculés et le retour des attaquants grands et costauds.

Auteur : La rédaction le 1 Août 2016

 

 

Le temps a (plus ou moins) fait son oeuvre et la page se tourne progressivement. Le difficile retour au football de club, son niveau balbutiant à cette période de l'année et son enjeu qui semble dérisoire en comparaison, se fait jour après jour. Mais, paradoxalement, la curiosité est plus grande maintenant qu'elle ne l'était en juin. On se questionne sur le visage qu'aura le PSG d'Unai Emery, qu'on voit déjà énormément utiliser ses latéraux, on étudie les débuts du jeu de position du Manchester City de Pep Guardiola et, comme souvent, on s'interroge sur la compétitivité de clubs français plutôt frileux sur la scène européenne après une première journée sans victoire. Beaucoup de styles de jeu, de transferts, d'idées plus ou moins bonnes. L'émotion a laissé place à l'observation.

 

 

Pas de risques

Avec un vainqueur comme le Portugal, au minimalisme et au pragmatisme assumés, l'Euro qui vient de se finir ne donnera pas le ton des grandes tendances tactiques à venir. On s'y attendait, tant le football de sélection a pris du retard sur celui de club, la faute notamment à des contraintes que seuls des entraîneurs d'exception parviennent à contourner. Le manque de temps de préparation, la longueur (un mois) de la compétition qui incite à la gestion des efforts, le manque d'automatismes sont autant d'excuses toutes faites pour justifier les lacunes affichées et la simplicité du jeu développé.

 

Antonio Conte a pourtant tordu le cou à ces idées reçues, en s'appuyant certes sur la base défensive de la Juventus Turin, mais en réussissant surtout à inculquer en quelques semaines à ses joueurs les principes d'un plan tactique clairement défini dans chaque phase de jeu, animé par l'effort collectif et des mécanismes précis. Le léger CV de la grande majorité des sélectionneurs, une tendance de plus en plus forte et confirmée par les galères du Brésil (qui a fini par mettre fin à l'expérience Dunga) et de l'Argentine (qui prend tellement de refus qu'elle devra bientôt se rabattre sur Luis Fernandez), n'a pas favorisé une grande bataille d'idées.

 

 

De manière générale, peu de formations ont pressé haut, tant cela nécessite des habitudes collectives bien ancrées, préférant se replier dans leur camp à la perte du ballon. Peu de sélections, également, ont affiché une identité de jeu forte avec le ballon. La Hongrie fait figure d'exceptions parmi les “petits”, elle qui, même limitée en talent, avait les intentions louables de toujours repartir court, au sol. La plupart se situaient dans un entre-deux, pas vraiment équipe de possession ni équipe de transition, le tout sans beaucoup de rythme. Celles vraiment orientées jeu de position, l'Allemagne et l'Espagne, ont fini par payer le manque d'intensité de leur circulation du ballon qui les guettait parfois – et des erreurs individuelles forcément plus visibles quand on joue très haut.

 

La Hongrie, si enthousiasmante quand elle emballait le jeu, a fini par payer le prix du manque de discipline défensif qui en découlait en tombant lourdement contre la Belgique. Elle-même a pris la porte contre des Gallois plus patients. Malheureusement pour les spectateurs, ceux qui s'exposaient explosaient et c'est le passage de la construction à la destruction, symbolisé par l'intégration d'un Adrien Silva uniquement là pour embêter le meilleur milieu adverse, qui a permis au Portugal de changer son destin.

 

 

Le retour des pivots

Le côté “tactique molle” s'est retrouvé dans le peu de variété des systèmes. Dix-huit des vingt-quatre engagés ont débuté au moins un match en 4-2-3-1 ou en 4-3-3. Le reste? Les 4-4-2 islandais, polonais et suédois, le 4-4-1-1 irlandais qui s'en rapproche. Restent l'Italie et le Pays de Galles, seules formations à jouer durablement avec une défense à trois (l'Irlande du Nord et l'Allemagne, contre l'Italie justement, y ont aussi eu recours). La première en 3-5-2, la seconde en 3-4-2-1. Pour la Squadra Azzura, cela permettait, on l'a mentionné, de s'appuyer sur sa principale force: la défense turinoise. Pour les Gallois, l'idée était de libérer Gareth Bale offensivement en mettant du nombre défensif derrière lui, compensant du même coup les lacunes individuelles. Et cela a fonctionné, face à des adversaires aux animations offensives trop peu poussées pour faire des réelles différences contre des blocs regroupés.

 

Pour autant, les exemples des Pays-Bas et du Costa Rica en 2014 n'ont conduit qu'à un retour minoritaire des systèmes à trois centraux, et l'impact devrait être le même après cet Euro. Plus que jamais, les compétitions internationales doivent être vues comme des tournois à gagner plutôt que comme des marqueurs de l'évolution du jeu. Et, forcément un peu aussi, comme un rappel que le football appartient aux joueurs.

 

Dans cette configuration, les espaces offensifs ont ainsi été globalement rares. En début de compétition, cela a permis de mettre en valeur les créateurs reculés, au milieu de terrain (Toni Kroos, Luka Modric) comme en défense centrale (Leonardo Bonucci, Jérôme Boateng, Mats Hummels). Les accélérateurs avancés sur le terrain étant en sous-nombre, ces organisateurs plus bas ont été prépondérants. Cela a aussi ressuscité un profil d'avant-centre moins en vue ces dernières années: le pivot, l'attaquant grand, costaud, point d'appui pour ses coéquipiers.

 

Quelques semaines après la défaite de Golden State, apôtre du small ball, en finale NBA, cette réaffirmation des bienfaits du pivot sentait un peu la machine à remonter le temps. L'Italien Graziano Pellè, le Français Olivier Giroud, le Gallois Hal Robson-Kanu, l’Islandais Kolbeinn Sigthorsson et l'Allemand Mario Gomez en sont les symboles, renforcés par le but décisif en finale du Portugais Éder. Face à des blocs regroupés, il fallait quelqu'un pour mettre la pagaille et bonifier des ballons aériens par définition incertains. Mais plus qu'un véritable revival, c'est d'abord le fruit de circonstances tactiques conjoncturelles d'un Euro trop rarement enthousiasmant sur le plan du jeu.

 

Réactions

  • sansai le 01/08/2016 à 07h44
    C'est pas que j'ai pas moi aussi beaucoup de respect pour le boulot accompli par Conte, mais juste là-dessus :

    "Antonio Conte a pourtant tordu le cou à ces idées reçues, en s'appuyant certes sur la base défensive de la Juventus Turin, mais en réussissant surtout à inculquer en quelques semaines à ses joueurs les principes d'un plan tactique clairement défini dans chaque phase de jeu, animé par l'effort collectif et des mécanismes précis."

    Je peux pas être d'accord. Conte travaille avec une base de joueurs qui évoluent ou ont grandi dans le Calcio, un des championnats où la culture du jeu est la plus élevée, probablement la plus élevée en Europe avec l'Espagne. Quand bien même les deux Milan se vautrent dans le n'importe quoi depuis des années, quand bien même il a dû composer sans d'immenses talents comme Verratti.

    Et la base défensive est loin de n'être qu'une base défensive. Ce sont les joueurs à la base de son système, avec lesquels il a travaillé pendant des années à la Juve. On peut pas à la fois dire que Bonucci est le réel meneur de jeu de cette équipe et dire que Conte a construit cette équipe en quelques semaines, sous-entendant que quand même, les autres sélectionneurs pourraient en prendre de la graine.

    Ce qu'il fait avec l'Italie, je suis pas sûr que ce soit facilement reproductible avec n'importe quelle autre sélection, même par Conte lui-même.

  • Manx Martin le 01/08/2016 à 18h40
    Ça pique un peu :
    "Unai Emerey"
    "qui prend tellement de refus qu'il..." [l'Argentine ?]
    "Celles vraiment orienté"
    "ont fini par payé"

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