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Lazio, Calcio et racisme

La polémique est vive en Italie et en Angleterre, suite aux incidents ayant opposé Patrick Vieira à Sinisa Mihajlovic lors de Lazio-Arsenal. Les déclarations de l'international français ont remis la pression sur le sulfureux club romain et relancé le débat sur le racisme dans le Calcio...
Auteur : Julie Grémillon le 20 Oct 2000

 

Sinistre Sinisa
Au terme d'un match où les joueurs noirs d'Arsenal ont été salués comme à l'habitude par des cris de singe (ou plutôt, par le cri des singes), le milieu français s'était plaint d'insultes racistes de la part du joueur serbe de la Lazio qui aurait commencé ses provocations avant même l'entrée sur le terrain. "En Angleterre, je me fais chambrer parce que je suis Français, mais là, il s'agissait de la couleur de ma peau. Mais que faire? Un président de club en Italie (Sergio Cragnotti, justement celui de la Lazio! NDLR) a menacé d'interdire l'accès du stade aux fans qui tiennent des propos racistes, ce qui est une excellente initiative. Mais quand il s'agit d'un joueur, c'est plus dur.(...) D'autres joueurs de la Lazio se sont excusés du comportement de Mihajlovic, disant qu'ils le connaissaient bien et qu'ils savaient qu'il était bête."
Mihajlovic avait déjà été au cœur d'une polémique lors de la saison dernière, après être allé saluer une banderole rendant hommage à Arkan, milicien serbe coupable d'à peu près tous les crimes contre l'humanité, président du club (champion évidemment) d'Obilic, et qui venait juste d'être assassiné. Sa complicité avec la frange extrémiste des supporters romains était apparue au grand jour et ses explications avaient semblé aussi vaseuses que celles qu'il fournit aujourd'hui. Il reconnaît avoir tenu ces propos, mais accuse Vieira d'en avoir fait de même sur son identité de "gitan". Mais au fond, il trouverait tout ça très normal.

L'Italie vers une prise de conscience?
Les joueurs qui se sont exprimés, comme Totti, n'ont pas cherché d'excuses, mais au contraire insisté sur la gravité du phénomène et la responsabilité des footballeurs eux-mêmes. Thuram et Mboma ont été sollicités à nouveau pour s'exprimer sur le sujet et Paulo Di Canio, depuis Westham, a reconnu les problèmes du Calcio sur ce plan. Lors des confrontations avec les clubs d'autres pays européens, le football italien réalise peut-être mieux son décalage, en constatant les vives réactions provoquées.
Les ambiguïtés de la société italienne envers les problèmes de racisme apparaissent en effet à l'occasion de ce débat public, et notamment dans l'attitude des dirigeants. Sergio Cragnotti a stigmatisé "l'infime minorité" d'irresponsables (trop bruyante pour être aussi infime), mais minimisé les faits et ordonné un silence radio total, accusant la presse de mener une campagne de diffamation contre son entreprise. Il en appelle même dans le communiqué officiel à l'intérêt supérieur des actionnaires pour motiver sa démarche.
Dino Zoff, nettement plus fâcheux, a eu un commentaire qui souligne à lui seul le retard italien en matière de lutte contre le racisme: "Il n'y a rien de diffamant à dire à quelqu'un qu'il est noir. C'est juste de l'identification comme on peut le faire avec un blond ou un brun."
Les médias italiens ont relancé le débat, en se demandant si le terrain devait être une sorte de zone franche où l'insulte raciste serait autorisée. Au début de cette année, les incidents s'étaient multipliés dans l'enceinte romaine (notamment lors des venues de Ngotty avec Venise et Thuram, Lassissi et Dabo avec Parme), et les amendes s'étaient abattues sur la Lazio, tandis que le débat faisait rage (à cette époque, Zoff, qui était sélectionneur national, avait tenu des propos presque identiques à ceux cités plus haut). Le gouvernement avait menacé de suspendre purement et simplement les matches en cas de bannières indésirables, provoquant un petit séisme mais arrachant l'adhésion de la Federcalcio. Depuis, les croix celtiques ou gammées, les portraits de Mussolini et les banderoles antisémites ont disparu du stade olympique de Rome. Mais la pollution sonore est évidemment plus difficile à réprimer... Et si le comportement des joueurs eux-mêmes est en question, le mal sera d'autant plus difficile à éradiquer...

Les mentalités ont manifestement besoin d'évoluer pour "débanaliser" ce racisme ordinaire et responsabiliser les acteurs. C'est de façon très sensible le cas en Italie, mais aussi dans toute l'Europe. A l'occasion de cette "affaire", un groupe de travail du ministère de l'intérieur britannique (chargé de lutte contre la discrimination dans le football) a d'ailleurs sommé l'UEFA d'aborder de front ces problèmes et d'initier des politiques déterminées. Les instances comme les dirigeants (qui aimeraient rejeter les responsabilités sur la société dans son ensemble) doivent cesser leur stratégie de l'autruche, affirmer clairement quels comportements sont hors-la-loi autour et sur les pelouses et mettre en place avec détermination des programmes de lutte contre les discriminations et la propagande d'extrême-droite.

La Lazio connaît décidément une semaine noire... Au lendemain de ce match à scandale, le parquet de Rome a annoncé qu'il enverrait devant un tribunal Juan Sebastian Veron et Sergio Cragnotti, dans l'affaire de la naturalisation suspecte du joueur argentin... Les ennuis continuent, et un conseil d'administration extraordinaire va se tenir très prochainement.
La "SS Lazio", avec son aigle impérial comme emblème, son stade construit sous Mussolini, ses supporters nazifiants et ses joueurs controversés cristallise sur son image les dérives xénophobes présente dans le football. Surtout que le club romain symbolise aussi la nouvelle économie du football, avec son président gestionnaire, son action en bourse et ses millions sur le marché des transferts...

Réactions

  • Ibarrategui le 25/10/2000 à 00h00
    Attendez les gars, moi je connais un petit peu la société Italienne, je me rends chaque été en Italie.
    Le phénomène Albanais, vous savez l'entrée illégale d'Albanais sur le territoire Italien provoque des réactions passionnées. De nombreux Italiens, par ailleurs tout à fait sympathiques à tous égards peuvent vous asséner des propos racistes qui en France vous méneraient immédiatement devant le tribunal.


    Les gens que je cotoient font souvent preuve d'une grande intransigeance au sujet des "étrangers" et des noirs. La droite libérale italienne et le centre droit peuvent se répandre en propos que seul Mégret et Le Pen, et encore, avec précaution, oseraient évoquer en France.

    Le problème dépasse le foot Italien, il se situe au niveau de la société toute entière. L'Italie, vieille terre d'EMIGRATION a beaucoup de mal, maintenant qu'elle est devenue un pays riche, à accepter l'IMMIGRATION. La présence de noirs, d'albanais est une nouveauté pour les Italiens. Ceux-ci réagissent donc par une politique de rejet. N'oublions pas qu'en France, terre d'intégration par excellence, on considère depuis le début des années 80, le racisme comme le problème numéro 1. D'où, la difficulté pour les Français moyens que nous sommes d'accepter le fait que le racisme en Italie puisse exister sans véritablement être combattu.

    Il n'y a qu'à discuter avec quelques italiens pour vous rendre compte du retard de l'Italie dans la lutte contre le racisme et la xénophobie.

    Autre chose: cet été, j'ai souvent entendu des enfants italiens comparer des noirs à des singes. Je sais que je n'ai pas vu un échantillon représentatif de la société italienne, mais cela m'a assez choqué pour que je ne sois pas surpris des évènements de Lazio-Arseanl.

    Dernière précision, quelqu'un parlait de la bête immonde et de son ventre encore fécond. Désolé de vous assomer avec de l'histoire mais le fascisme originel, c'est à dire celui de l'Italie Mussolinienne ne comporte PAS de références racistes ou xénophobes (pour la bonne raison qu'on émigrait pas vers l'Italie dans les années 20). Il ne commence à y avoir ces caractéristiques qu'avec l'influence Hitlérienne en 42 et encore plus une fois que l'Italie est passée du côté allié après 1943 et que Mussolini est devenu le vassal d'Hitler dans le nord de l'Italie passé sous occupation allemande...

  • J.P. le 31/10/2000 à 00h00
    Normalement c'est dans les sports surtout au foot qu'il n'y a pas du racisme.
    Si ca continue, je trouve plus la necessité d'organiser les coupes du monde. Nous respectons la democratie mais je trouve telle qu'elle est actuellement en Europe, il y aura des consequences trés negatives.

  • angel11 le 19/02/2001 à 00h00
    Bon,
    je ne peux pas dire que je ne suis pas d'accord si je tiens compte de ce que vous dites dans votre article et de la façon dont vous le dites.
    Néanmoins, je suis une fan de Sinisa et je n'ai pas honte de le dire. Est-il raciste? non, enfin, pour moi, il ne l'est pas et ce pour plusieurs
    raisons. Mais évidemment, s'il s'avérait qu'il l'était, je serais la première à regretter mon erreur. Pourquoi est-ce que je pense qu'il n'est pas raciste??


    1) Je crois que le racisme il sait ce que c'est. Son père est Serbe et sa mère croate et vu la situation en Ex-Yougoslavie, ça n'a pas du être évident pour eux...


    2) Pourquoi n'aurait-il insulté que Vieira alors??? C'est la chose qui me perturbe le plus. S'il était raciste, il aurait insulté tous les joueurs de couleur et non pas simplement le pauvre petit Patrick qui affirme qu'il n'a rien lien

    3) Il a apporté des excuses vis-à-vis de ce qu'il avait dit...n'est-ce-pas la preuve d'un comportement adulte???
    4) Je ne puis que vous conseiller de regarder une nouvelle fois le match Arsenal Lazio et vous verrez que celui qui n'arrête pas de venir harceler l'autre n'est pas celui que vous lien

    Bien amicalement,
    une fan très occupée depuis ces allégations,


    Angel

La revue des Cahiers du football