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La raclure et les racleurs

Même gravement insulté et diffamé, un arbitre doit rester sur le banc des accusés. Le football français et ses médias ne semblent pas incommodés par l'odeur qu'ils répandent autour d'eux.
Auteur : Jérôme Latta le 18 Mai 2009

 

Voici "l'affaire Chapron", comme l'a baptisée le journal L'Équipe. Voici donc un arbitre qui prend des décisions contestées alors qu'elles sont parfaitement légitimes, auquel on ne reproche qu'un "manque de psychologie" – cette tartufferie de premier ordre (1) –, et qui se fait insulter devant témoins par un président de club: "Vous êtes une raclure de bidet, une honte de l'humanité". Plus tard au point presse, le dirigeant ajoutera notamment: "La rencontre a été pourrie par l'arbitre. (...) c'est du racisme anti-ch'ti ! (...) Ce qui était une belle fête a été gâché par ce triste sire. C'est une caricature d'arbitre, c'est un mélange de morgue et de suffisance. Il est malhonnête et j'assume mes propos".



affaire_chapron1.jpg"Psychologie"


Mais pas question de parler "d'affaire Decourrière", du nom de l'auteur de ces propos intolérables. Peu importe que l'on ait, d'un côté, des insultes ordurières avérées, de l'autre, des accusations émanant des joueurs, dont on connaît la légendaire bonne foi sur un terrain. Non, bonnes gens, la vedette du procès, son présumé coupable, c'est l'arbitre.

"M. Chapron est à créditer d'un arbitrage correct", concède pourtant Raphaël Raymond. spécialiste désigné de l'arbitrage au sein de L'Équipe (2) dans l'édition de vendredi. (...) dans l'ensemble, les décisions sportives ne sont pas contestables. Sa gestion psychologique, des acteurs, si". Ah oui, car non seulement les arbitres doivent être de fins critiques dramatiques (lire "Fucking disgrace"), mais aussi les gestionnaires du fragile mental de nos chers footballeurs. Sinon, qu'ils ne s'étonnent pas de se faire insulter par d'aussi fins psychologues que les présidents de club.
S'ensuit un long paragraphe intitulé "Y a-t-il un problème Chapron?", l'arbitre grenoblois étant, donc, accusé de parler trop vertement aux joueurs. On attend avec impatience l'expertise de Gilles Veissière, grand allumeur de ses anciens confrères, qui avait subi des accusations infiniment plus lourdes, au cours de sa carrière, quant à son langage sur les pelouses.



Équité, toi ?

Chapron se voit aussi reprocher... de ne pas parler. "Pour un arbitre, qui appartient au jeu, refuser le dialogue avec les joueurs relève de l'incompréhension, voire de l'arrogance". Deuxième tarte à la crème, l'arrogance du corps arbitral qui, bizarrement, peine à répondre aux torrents de mises en cause stupides et d'agressions verbales dont il fait l'objet. Que les joueurs commencent par cesser de hurler et de gesticuler devant l'homme au sifflet à chaque fois qu'il s'en sert, chose impossible dans tout autre discipline, et l'on pourra commencer à parler de dialogue.

La perversité des raisonnements éclate dans l'encart "Opinion", que Raphaël Raymond intitule "Équité". Mû par un fol espoir, on se dit qu'il va enfin être question d'équité dans le procès fait aux arbitres, ou dans les sanctions prononcées contre les insulteurs. Non point. Car après avoir souligné la caractère "injurieux et avilissant" des propos de Decourrière, le journaliste embraye inexplicablement sur "l'équité d'un championnat" qui mérite "un épilogue sans scandale ni suspicions". Croyez-vous qu'il adresse à ses confrères, qui font leur beurre des scandales et des suspicions, un appel à au calme et à la raison? Non plus. Il somme simplement la Fédération de désigner pour les matches décisifs les "moins discrédités" des arbitres (la liste est fournie), "des hommes vierges de «casseroles» embarrassantes". Vous ne rêvez pas. Au lendemain d'un match durant lequel l'arbitre a fait correctement son boulot et s'est fait insulter en des termes ignobles, c'est bien le procès des arbitres qui se poursuit (3).

affaire_chapron2.jpg


Coup de torchon

Mais L'Équipe est un journal qui sait se tenir. On a moins de scrupules ailleurs. Voyons cet article de eurosport.fr / AP, qui s'attache à fabriquer le coupable avec rigueur et subtilité. "[Tony Chapron] n'en est pas à son premier fait d'armes", il a "une fâcheuse tendance à faire parler de lui", "n'en est pas à son coup d'essai". "Ça commence à faire beaucoup pour croire à une simple coïncidence..." Les exemples sont pourtant extraordinairement peu probants (4).

Mais la palme revient sans conteste à un article de Vincent Duchesne pour sport24.com (repris par le figaro.fr). Ce papier inqualifiable, entièrement à charge, multiplie les accusations ad hominem et les procès d'intentions, à tel point qu'il faudrait le citer de bout en bout. Cela commence par: "Nom: Chapron. Prénom: Tony. Professsion : Arbitre international. Signe particulier : souvent à côtés de ses pompes et expert en matière de polémiques". Et cela se termine par: "Mais pour le principal intéressé, il n'y a pas lieu d'en faire tout un plat. Selon lui, ses décisions n'ont pas été contraires à Valenciennes et n'ont nullement modifié le score. Pour une fois…" Pour le reste, on connaît la chanson: les arbitres sont responsables des turpitudes des joueurs, comme lorsque Pieroni expédie un ballon sur l'arbitre puis l'invective après un premier carton jaune...
Après la citation intégrale des déclarations de Francis Decourrière, l'auteur a ce commentaire: "Les termes sont durs, acerbes et quelque peu exagérés, il faut bien le reconnaître". Vous ne rêvez toujours pas. Se cachant à peine d'adhérer aux témoignages accusateurs des joueurs, il osera même, moralisateur: "Le respect est une valeur fondamentale qui s'applique à tous".



Sous la pelouse, le fumier

Pour des propos complètement déplacés à l'encontre d'Éric Poulat (lire "Chasse ouverte toute l'année"), le vice-président de la Fédération Noêl Le Graët a été suspendu un mois de toute fonction officielle. N'imaginant même pas présenter des excuses, il a ironisé sur cette sanction... Les suspensions d'entraîneurs ou de dirigeants sont, de toute façon, d'aimables plaisanteries. Les premiers s'agitent derrière des grilles ou sur un talkie-walkie, les seconds en sont à peine affectés. À l'heure ou l'on bannit préventivement, sans autre forme de procès, des supporters décrétés suspects par le préfet de police, la seule mesure cohérente serait l'interdiction de stade pure et simple pour chaque dérapage. Mais la Ligue a cent fois démontré qu'elle était incapable de sanctionner les siens, et les instances fédérales s'aplatissent devant le football professionnel.

Le football français est malade. Non pas de son arbitrage, mais des procès lamentables fait aux arbitres, de façon obsessionnelle et avec une malhonnêteté intellectuelle exorbitante ou une franche incompétence (lire "La main dans l'œil" ou "Au pays des aveugles"). L'unanimité des médias et l'impunité des professionnels créent les conditions d'un lynchage permanent, qui trahit une vision complètement infantile du football, aux frais de l'éternelle même victime expiatoire sacrifiée au profit de l'imbécillité collective. À peine moins hystérique que la saison passée, la campagne anti-arbitrale est devenue plus sale. Elle devient franchement nauséabonde quand la mise en doute de leur honnêteté ne choque plus personne. Quand des insultes proférées à l'encontre d'un arbitre deviennent normales, et servent même à l'accabler...


(1) Dans l'idéal des contempteurs de l'arbitrage, il ne doit pas y avoir d'application stricte et uniforme des règlements, mais interprétation permanente de ceux-ci selon le moment du match, l'état d'esprit des joueurs ou le karma du ramasseur de balle. On comprend l'avantage: l'arbitre sera alternativement stigmatisé comme trop rigide ou trop laxiste.
(2) Un boulot située entre les renseignements généraux et la comptabilité, s'agissant de tenir les fiches et les comptes, peut-être en vue du prochain "Les 85 erreurs des arbitres", comme l'an passé.
(3) L'arbitre est invité à assurer sa défense lui-même dans une interview. Ses propos et les arguments qu'il expose sont ignorés par l'article, alors qu'il aborde les questions de fond ("Je pense qu'en France, on ne supporte pas que les règles soient appliquées à la lettre"), mais évoque aussi sa nuit dans un hôtel surveillé par la brigade anti-criminalité.
(4) Ils comprennent une expulsion de Yepes pour tirage de maillot en 2006, ou le Marseille-Lorient au terme duquel l'arbitre avait admis, accablé, des erreurs sans rapport avec sa supposée agressivité.



J'ai décidé d'arrêter

Nous reproduisons ci-dessous le message envoyé par Romaric, qui traduit bien le dégoût que nous ressentons nous-mêmes en ce moment.

Cher journal,

Avant, j'aimais le foot. Je ne sais pas pourquoi l'envie me prend subitement de me confier à toi sans trop de réflexion, mais je crois que cette fois ils ont vraiment tout gâché. Je crois que cette fois, à voir hurler des joueurs, des entraîneurs et des présidents sur un arbitre aussi maladroit dans la forme qu'irréprochable dans le fond, j'ai décidé de tout arrêter, comme ça, devant le résumé d'un pluvieux Valenciennes-Bordeaux.

Ce soir, j'ai pris conscience du temps passé à m'user l'oreille sur une vieille chaîne hifi, pour écouter mes premiers matches de championnat, des soirées où, tout petit, je jouais mon championnat fictif et parallèle avec deux chaises et une boulette en papier, toutes ces soirées aussi futiles qu'indispensables alors pour être heureux, ou en avoir l'impression.
Ce soir, je me rends compte avec tristesse que depuis des années et avec acharnement les filles avaient bien raison. J'ai consacré trop de temps à un sport à la con.
Ce soir, je ne tiendrais pas rigueur à mes parents s'ils m'avaient imposé de faire de la planche à voile, du curling ou du tir à l'arc, du surf des neiges, du deltaplane ou du short-track; au lieu de demander naïvement à un jeune adolescent fou de Papin dans quel sport souhaitait-il s'illustrer. "Le foot". Oui, le foot, le grand, le vrai, celui auquel on pardonne tout pour y avoir touché, celui sur lequel tout le monde à un avis dessus pour les mêmes raisons.
(...)

Soit, à défaut d'être un grand penseur pour une soirée, je tenais, cher journal, te témoigner à toi tout particulièrement toute ma tristesse en cette soirée. (...) Ce soir, je n'en peux plus de comprendre que si un jour improbable la vie et une femme me donne des enfants, je ne pourrai pas les faire jouer au foot, parce que celui-ci vient de perdre à mes yeux toute les valeurs éducatives que j'étais solitairement heureux d'avoir acquis par lui, et pour lui.
Voila, un message bête comme le foot, futile comme le foot, banal comme le foot, mais totalement de bonne foi, lui. Bon courage, sincèrement.

Réactions

  • Portnaouac le 18/05/2009 à 19h02
    Nimaï
    lundi 18 mai 2009 - 16h52
    [...]
    Sinon, je pense également qu'il faut suspendre le président de VA, mais de là à faire de ses propos le pire évènement de l'année... Si à chaque fois qu'un type s'exprime comme un imbécile il faut le mettre en prison, on n'y arrivera jamais. Je ne suis pas pour les "sanctions exemplaires" (peut-être parce que je soutiens PSG), ça ne dissuade personne.

    ---------------

    Ce n'est pas "un type" : c'est un dirigeant de club ; et pas n'importe quel dirigeant : c'est le président du club ; et pas de n'importe quel club : le président d'un club de l'élite, donc la plus haute division que comporte le championnat.

    A ce titre, il a un certain nombre de devoirs, au rang desquels me semble en figurer un d'exemplarité ; il a le devoir d'être exemplaire parce que, qu'il le veuille ou non, son attitude est susceptible d'être prise en exemple par d'autres personnes ; or, le nombre de ces personnes est d'autant plus important que sa position donne au moindre de ses propos, à la moindre de ses attitudes, une résonance que n'ont pas les propos ou les attitudes d'un citoyen lambda.

    C'est donc un premier point qui l'expose à une sanction.

    Un second point tient à la personne visée par ses propos ; il s'agit de l'arbitre ; or, un arbitre, c'est deux choses à la fois : c'est évidemment un être humain qui, comme tout un chacun, se doit d'être respecté ; c'est en second lieu, et principalement, une institution spécifique dans le jeu, l'élément impartial qui est chargée de veiller au respect et à la mise en application des règles du jeu ; à ce titre l'arbitre, en tant qu'institution, devrait jouir d'un statut tel que nul ne puisse jamais oser le mettre en cause ; de ce point de vue, ce qui est déjà parfaitement inacceptable de la part de joueurs amateurs, le devient plus encore (et pour les raisons évoquées précédemment) de la part du président d'un club évoluant dans l'élite.

    Enfin, la forme des propos l'expose (pour les raisons que j'évoquais dans un post rédigé en fin de matinée) à une sanction pénale (l'initiative des poursuites appartenant en ce domaine, non pas au Procureur de la République, mais à la victime elle-même) ; alors sur le plan disciplinaire... ; il s'agit ni plus ni moins que d'injures proférées en public et la seule façon pour l'auteur présumé d'échapper à une condamnation, serait de rapporter la preuve d'une provocation de la part de la victime présumée (autrement dit, une injure que lui aurait adressée ladite victime présumée).

    Lorsque tu dis que ce n'est pas l'affaire de l'année, je pense que tu te trompes ; pris isolément, chacun des trois éléments que j'évoque ci-dessus, justifierait une sanction disciplinaire ; combinés, ils me semblent imposer une sanction exemplaire parce que, lorsqu'un comportement est susceptible de créer un exemple, il convient que sa sanction ait, elle aussi, valeur d'exemple ; sinon, un jour, le remake du film de Mocky ( lien), ça risque bien d'être un documentaire.

  • Nimaï le 18/05/2009 à 19h20
    Je suis d'accord avec la sanction pénale, pas avec le reste. Je pense également qu'il doit être suspendu par la ligue pendant un temps mais pas qu'il serve d'exemple. Cette idée, servir d'exemple, je ne l'accepterai jamais, c'est une question de conviction. De même, ai-je plus le droit d'insulter un arbitre parce que je ne suis pas président de club? Quand on commence à penser comme ça, on peut se dire aussi que le président de l'OM ou du PSG, pour les mêmes propos tenus que ceux du président de VA, devraient être sanctionnés encore plus durement car les clubs qu'ils représentent sont encore plus médiatisés...
    De même, je pense pas qu'il soit plus grave d'insulter un arbitre parce qu'on estime qu'il a mal fait son boulot qu'un homme politique ou un chef d'entreprise ou n'importe qui d'autre. Je ne peux pas penser comme toi, mais je conçois qu'on pense différemment. Je trouve évidemment que c'est très triste de devoir protéger autant les arbitres mais de là à en faire des intouchables. C'est comme ces flics à qui on ne peut s'opposer. En quoi ces hommes sont-ils irréprochables? Le dernier mot est tjs pour les mêmes et la preuve de leur intégrité c'est une signature sur un bout de papier.

  • Hurst Blind & Fae le 18/05/2009 à 19h26
    Nimaï, il y une structure qui contrôle le boulot de la police et qui s'appelle l'IGS, et si c'est organisé de cette manière c'est parce que c'est ingérable autrement, à moins d'accepter une forme d'anarchie. Ça doit être pareil pour les arbitres (quand bien même les "bavures" de ces derniers sont extrêmement rares, et le plus souvent issues des fantasmes des gens qui s'octroient le droit de les juger). Tu imagines si les médias commençaient à juger le boulot de la police pour dire qui doit être condamné ou pas, avec une connaissance hasardeuse du droit?

  • Nimaï le 18/05/2009 à 19h38
    C'est évidemment mon côté anarchiste qui ressort, et je ne pense pas qu'il faille déplacer le débat aux "forces de l'ordre", je voulais juste faire un parallèle entre ces gens qui après avoir signé un papier bénéficient de pouvoirs lourds à porter, difficiles à gérer. Concernant l'IGS, j'aimerais bien savoir qui remplit la même fonction auprès des arbitres. D'autres arbitres?
    Les médias n'ont pas à juger, déjà. Comme leur nom l'indiquent, ils sont là pour communiquer, diffuser des informations. Par contre, je crois qu'ils retransmettent déjà l'avis de monsieur tout le monde lorsqu'il est question de dérapage des forces de police, on assiste souvent à des interviews de personnes estimant qu'il faudrait punir très sévèrement ceux qui font des erreurs.

  • Portnaouac le 18/05/2009 à 19h56
    Nimaï
    lundi 18 mai 2009 - 19h20
    [...]
    De même, ai-je plus le droit d'insulter un arbitre parce que je ne suis pas président de club?

    ---------------

    Non, tu n'en as pas plus le droit ; mais si tu le fais, en n'étant pas dirigeant ou président d'un club, ton geste n'a pas la même valeur symbolique ; selon moi, l'insulte n'a pas la même dimension selon l'identité de celui qui la profère ; c'est ce que j'ai cherché à démontrer dans mon message précédent ; et c'est aussi ce qui implique (selon moi, bien entendu) que la sanction soit proportionnée à la valeur symbolique du geste.



    ===============

    Quand on commence à penser comme ça, on peut se dire aussi que le président de l'OM ou du PSG, pour les mêmes propos tenus que ceux du président de VA, devraient être sanctionnés encore plus durement car les clubs qu'ils représentent sont encore plus médiatisés...

    --------------

    Pour ma part, je ne crois pas qu'il y ait lieu de distinguer sur ce point, mais bon...



    ===============

    De même, je pense pas qu'il soit plus grave d'insulter un arbitre parce qu'on estime qu'il a mal fait son boulot qu'un homme politique ou un chef d'entreprise ou n'importe qui d'autre. Je ne peux pas penser comme toi, mais je conçois qu'on pense différemment. Je trouve évidemment que c'est très triste de devoir protéger autant les arbitres mais de là à en faire des intouchables. C'est comme ces flics à qui on ne peut s'opposer. En quoi ces hommes sont-ils irréprochables? Le dernier mot est tjs pour les mêmes et la preuve de leur intégrité c'est une signature sur un bout de papier.

    ---------------

    Là-dessus, tu as déjà eu une réponse à laquelle je souscris, donc je n'y reviens pas.

  • José-Mickaël le 18/05/2009 à 20h01
    Nimaï
    lundi 18 mai 2009 - 16h52
    > je pense également qu'il faut suspendre le président de VA, mais de là à faire de ses propos le pire évènement de l'année...
    > Je ne suis pas pour les "sanctions exemplaires" (peut-être parce que je soutiens PSG), ça ne dissuade personne.

    Pareil pour moi. C'est d'ailleurs le même problème avec le dopage, où certains s'imaginent qu'il suffit de suspendre à vie... bon c'est un autre débat. Si on exagère (par exemple en sanctionnant sévèrement tout joueur qui aura touché l'arbitre, genre deux ans de suspension pour Ballack), on ne fera qu'envenimer la situation.

    Cela dit, je maintiens que c'est l'événement le plus grave de l'année. Pas les insultes du président de Valenciennes, mais le traitement global de cette affaire par tous les acteurs (joueurs, journalistes, autres arbitres, ligue...) et ce que ça révèle sur leur incompétence.

  • Tricky le 18/05/2009 à 20h56
    Si ce n'était que de leur incompétence (mais effectivement, ça l'est, ça masque leur incapacité à produire un discours un tant soit peu réfléchi sur quoi que ce soit).

    Mais c'est surtout d'autre chose.

    Parce que si on examine les raisons d'agir, c'est assez simple en ce qui concerne le président de VA ou les gesticulations pathétiques de joueurs (qui y trouvent un moyen si confortable de ne se focaliser sur leur médiocrité).

    Mais les autres. Cet unanimisme putassier dans je ne sais plus quelle émission sordide featuring Gilles Veissière et d'autres anonymes qui ne mériteraient que l'indifférence corrolaire de leur insignifiance. POURQUOI CES GENS ONT-ILS DROIT A LA PAROLE PUBLIQUE ? La réponse est simple : parce que ces gens ne font rien d'autres que du racolage télévisuel en se vautrant dans le confort du populisme de l'insulte facile. En admettant publiquement que leur position ne se fonde sur rien d'autre que la présomption de culpabilité (et c'est tellement facile de se payer Chapron, depuis son coming out post-OM-Lorient (?) et son aveu public d'erreur), sans même essayer de se dire que la charge de la preuve est à l'accusateur.

    Une démonstration d'autosatisfaction fangeuse et de délation masturbatoire de dix minutes de la part des mêmes prompts à se lancer dans les fellations les plus audacieuses de n'importe quel invité sur leur plateau. Ces gens seront tondus à la Libération.


  • José-Mickaël le 18/05/2009 à 21h23
    Tricky
    lundi 18 mai 2009 - 20h56
    > Une démonstration d'autosatisfaction fangeuse et de délation masturbatoire de dix minutes de la part des mêmes prompts à se lancer dans les fellations les plus audacieuses de n'importe quel invité sur leur plateau.

    Qu'est-ce que c'est bien dit !

  • Qui me crame ce troll? le 18/05/2009 à 22h08
    Un article avec qui je suis d'accord et donc par conséquence un très bon papier.

    Marf
    lundi 18 mai 2009 - 08h19
    Car actuellement, le problème d'injustice est là : y a des matches où, en râlant, on sait qu'on peut obtenir une compensation sur le coup de sifflet suivant, et d'autres, où en pestant, pas forcément vers l'arbitre, d'avoir pris un coup (qui n'a jamais balancé un "fait ch..., m.... !" après avoir subi une faute sans que ça ne soit à l'encontre de qui que ce soit ?), on se retrouve sorti pour le match, mais aussi pour le(s) suivant(s)
    ------
    Je serais curieux, très curieux de savoir quels sont les matchs où un joueur s'est fait exclure pour avoir dit un "fais chier, merde" destiné à personne...

    Marf
    lundi 18 mai 2009 - 08h19
    Pour éviter le phénomène des pénalty sifflés pour du grabuge dans la surface qui a fait long feu, la solution pourrait par exemple être d'obliger chaque club à faire un match amical d'avant-saison contre un autre club de L1 ou de L2 (une sorte de journée à blanc) où les arbitres auront pour mission d'appliquer et d'EXPLIQUER aux joueurs/entraîneurs/dirigeants les nouvelles consignes qu'ils auront reçues de leur direction (Application stricte de telle règle, changement de l'esprit de sanction de telle autre, etc.). Ainsi, les arbitres auront eu un galop d'essai et les clubs ne pourront pas dire que "c'est dégueulasse, on n'a pas été prévenu".
    ------
    Il me semble que cette année ou l'année passée, les arbitres avaient fait une réunion avant la saison pour expliquer les nouvelles directives. De mémoire il n'y avait pas beaucoup d'entraîneurs/dirigeants qui s'étaient pointés au rendez-vous.

    Hassan sans SAS
    lundi 18 mai 2009 - 12h05
    A la lecture de ce passage, je me suis fait la remarque que comme tout le monde (sauf les protagonistes de cette affaire) vous ne savez rien du déroulement exact des événements, mais que comme tout le monde vous prenez une position (ici en faveur de l’honnête arbitre contre les malhonnêtes joueurs) qui est tout à fait subjective. Attention donc à l’excès inverse.
    -------
    La différence est que le Président Décourrière a été entendu par des tierces personnes a priori indépendantes (l'Equipe...) et pas l'arbitre qui n'a contre lui que la voix des joueurs de VA. Je ne suis pas expert en droit, mais il me semble que tant qu'on n'a pas prouvé que quelqu'un est coupable, cette personne est innocente.

    fredo13
    lundi 18 mai 2009 - 13h52
    L'arbitre est là pour juger d'un fait de jeu et d'appliquer un règlement.
    Règlement qui doit être appliqué partout de la même manière.
    Vieil exemple que je cite souvent : finale UEFA 2004 Barthez expulsé ; euro 2004 France - Angleterre, la gardien anglais reçoit un jaune pour la même faute !
    -----
    Pas exactement la même faute. Il y a carton rouge s'il y annihilation d'une occasion de but si je ne me trompe pas. En revoyant rapidement les images de ces deux actions, Barthez est plus dans l'axe. Mais ce genre d'action est laissé à l'appréciation de l'arbitre. Est-ce qu'on peut imaginer qu'il n'y a pas une seule vérité "ya carton rouge, ya pas carton rouge", mais au contraire une vérité qui dépend des acteurs ?
    Et si l'arbitrage faisait partie de la physique quantique ? Il n'y a ni faute, ni pas-faute tant que l'arbitre n'est pas intervenu (ou non-intervenu).

    Portnaouac
    lundi 18 mai 2009 - 19h02
    Un second point tient à la personne visée par ses propos ; il s'agit de l'arbitre
    -----
    Juste une remarque en passant. Dans une société où il est de bon ton d'insulter les policiers, voire le Président de la République (n'oublions pas que le détestable "Casse toi, pôv con" suivait un "Touche moi pas, tu me salis" tout aussi détestable), comment imaginer qu'un arbitre, pris à parti il me semble par tout un stade depuis des années (les "arbitres enculés" ne sont pas d'aujourd'hui je crois), soit protégé par une quelconque immunité ?
    Je rajouterais de plus qu'il y a un comportement que j'ai vraiment du mal à comprendre, celui qu'on appelle "oeil pour oeil, dent pour dent". Non franchement les insultes ne grandissent pas ceux qui les font. C'est comme l'histoire avec Zidane/Materazzi. J'ai du mal à comprendre la nécessité absolue de se défendre avec fierté (lire par la violence) d'injures proférées ici et là.
    Menfin il y a eu une certaine partie de la France pour excuser Dieu de son Geste...

    Enfin je vois que certains parlent d'équiper les arbitres de micro. Ca a été fait une fois je crois pour un Trophée des Champions (il me semble que c'était Vessière au micro). C'était instructif puisque justement l'arbitre expliquait certains de ses coups de sifflets avec des paroles du genre "mais si, Monsieur Rool, je l'ai vu le petit coup dans les tibias, ne faites pas l'innocent". Bref une ambiance plutôt sympa entre arbitre et joueurs (mais ce n'était qu'un Trophée des Champions). Je ne sais pas pourquoi ça ne s'est pas généralisé, puisqu'il me semble que les arbitres avaient le droit de choisir ou non d'être diffusés.
    Par contre, si on oblige les arbitres à être équipés, il faudrait aussi équiper les joueurs. Et là, à mon avis, on en entendrait des vertes et des pas mûres... parce qu'entre joueurs, les insultes doivent fuser assez rapidement. Et rajoutons aussi des micros sur les entraîneurs et sur tout le banc. Oh et puis aussi sur chaque supporter...

  • Qui me crame ce troll? le 18/05/2009 à 22h09
    Oui chaque supporter parce que si un Président de club, un joueur ou un arbitre doivent être exemplaires, qu'en est-il des mecs qui vont au stade et qui sont entourés de gamins?

La revue des Cahiers du football