La Gazette en survêt > journée 8
La Gazette (volume 2) ramasse la 8e journée à la petite cuillère.
> Qui a la cote en Ligue 1 ?
> Tout le monde aime Lyon
> Nancy n'est pas assez télégénique
> L'exclusivité selon Jour de foot
> Qui a la cote en Ligue 1 ?
> Tout le monde aime Lyon
> Nancy n'est pas assez télégénique
> L'exclusivité selon Jour de foot
Auteur : Le Feuilleton de la Ligue 1
le 20 Sept 2007
Qui a la cote en Ligue 1 ?
Comme l'indique le Classement en relief, notre Ligue 1 reste résolument compacte. Elle l'est même plus que l'an passé après huit journées, puisque l'OL comptait alors 22 points et Marseille 19 – tandis que Nancy, avec 15 unités, présentait un bilan très comparable à celui d'aujourd'hui.
La densité dans le haut du tableau laisse en tout cas les pronostics très ouverts, aucune équipe n'ayant pris un avantage un tant soit peu décisif, et les favoris présumés restant placés – à l'exception de l'OM. Même le LOSC et le PSG, avec leur nombre record de matches nuls, peuvent espérer des jours rapidement meilleurs. Bordeaux, Rennes et Monaco ont posé les jalons d'une éventuelle bonne saison et la probabilité reste grande, vu leur forte représentation aux avant-postes, qu'un outsider flirte avec une qualification européenne en mai prochain: Nancy bien sûr, mais aussi Valenciennes, Le Mans ou Lorient pourraient être celui-là.
Les jeux ne sont donc pas faits, mais les amateurs de probabilités (ou de jeux de hasard) peuvent se pencher avec amusement sur les cotes des équipes telles que les calculent les sites de paris sportifs britanniques (1). Chez eux aussi, l'OL écrase la concurrence, mais on peut remarquer que l'OM n'est pas décroché pour autant. Et que le FC Metz, à 2500 contre 1, pourrait rapporter très gros.
(1) Ce tableau est extrait du site bestbetting.com. Au passage, le nombre terrifiant de paris à effectuer sur les différents sites spécialisés souligne l'ampleur du phénomène et donne une idée des risques inhérents de corruption.
Tout le monde aime Lyon
On a peut-être fini d’entendre dire que les Lyonnais souffrent d'un déficit affectif qui les priverait d'une pleine et entière reconnaissance. Peut-être pour la première fois depuis le début de son règne, le club réunit en effet tous les ingrédients pour résoudre définitivement le problème. Une position – un peu exagérée – d’underdog en début de saison, des espoirs amincis de briller en Ligue des champions et le départ de Gérard Houllier sont autant de raisons pour souhaiter que Lyon fasse un exploit à la Rocky Balboa.
Mieux, l’OL dispose enfin d’un effectif totalement sexy. Fini les Violeau, Laville, Carteron, Tiago et autres ersatz de Van Bommel. Il fallait peut-être au sextuple deux ou trois jeunes ultra-prometteurs, superbes à voir jouer et frappant aux portes des Bleus pour que les foules se prennent d'empathie pour leur évolution. Benzema, Ben Arfa et même Bodmer sont de cette veine. Ajoutez-y un gardien gaffeur, et voilà une équipe capable de devenir irrésistiblement sympathique et de conquérir les derniers réfractaires. Et pour peu que Palacio, pressenti du côté de Tola Vologe au mercato, fasse ses valises...
Toujours merveilleusement humbles, les Lyonnais ont voulu rendre hommage aux champions de L2 en ne se vaporisant qu'un tout petit pschitt de teinture capillaire.
Nancy n'est pas assez télégénique
La semaine passée, l'AS Nancy Lorraine s'est plaint d'être très peu télévisée par Canal+ en dépit de sa place de leader. En neuf journées, les Lorrains n'auront en effet été programmés qu'à deux reprises (pour 27 rencontres diffusées). Et au préjudice d'image s'ajoute un réel manque à gagner puisqu'une partie des droits de télévisions est distribuée en fonction du nombre de ces diffusions...
Ce contentieux pose notamment le problème de la prime accordée par Canal+ à des "grands" clubs qui ne méritent pas forcément leur statut sur le terrain, au détriment de formations moins glamour mais autrement plus méritantes.
On pourrait croire que cette préférence concerne surtout les télévisions, mais le discours que Régis Testelin, de L'Équipe, a livré au détour d’une conversation sur L'Équipe TV explique les raisons intimes de cet ostracisme: "On a l'impression de faire le boulot, entre guillemets, sur Nancy […]. On n'a pas l'habitude de traiter deux ou trois fois par semaine un club qui est en haut de l'affiche dont les joueurs ne sont pas forcément très connus, qui n’ont pas un très grand passé en L1 sur lequel on peut revenir, ce qui permet de raconter des histoires peut-être plus belles ou plus sulfureuses. Et puis vous savez comment on est: on aime bien les psychodrames, faudrait qu'ils restent premiers et qu'ils virent l'entraîneur, là on parlerait de Nancy, beaucoup. Non, je plaisante". On a quand même l'impression que la plaisanterie tient lieu de mot d'ordre implicite...
L’exclusivité selon Jour de foot
David Berger plisse les yeux face caméra pour introduire le fruit de son travail d’investigation: "Écoutez Albert Émon, c’est un entretien exclusif, il ne s’est exprimé auprès d’aucune télévision. Tranquillement après le match, il est venu nous voir".
Retour en plateau. Alexandre Ruiz, à qui il suffit d’une camiso braquée sur une touillette pour friser la tachycardie, souligne avec force l’événement: "On remercie Albert Emon qui, je vous le rappelle, n'a répondu exclusivement qu’au micro de Canal+!"
L’abonné d’OMtv lève un sourcil, persuadé d’avoir pourtant vu l’entraîneur marseillais réagir plusieurs heures auparavant au micro de Jean-Charles De Bono dans le traditionnel direct d’après-match. Les autres ne seront pas mois surpris de retrouver Albert au micro de France 2 Foot le lendemain midi…
Une conclusion s’impose: OMtv emploie des sosies pour ses interviewes et France Télévision est parvenu à reconstituer un Émon de synthèse pour laisser croire au téléspectateur que l’interview avait été réalisée dans les couloirs du Vélodrome. Car ce n’est pas le genre de la chaîne cryptée de se moquer de ses abonnés avec des exclusivités galvaudées...