Seuls 36% des internautes parviennent à saisir leur e-mail / password du premier coup. En feras-tu partie ? Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Klose, un héros très discret

Passe en retraite – À trente-huit ans, le meilleur buteur de l’équipe nationale d’Allemagne et de l’histoire de la Coupe du monde vient de mettre un terme officiel à sa carrière de footballeur professionnel. Sobrement, à l’image de son caractère.

Auteur : Christophe Zemmour et Toni Turek le 14 Nov 2016

 

 

Il fallait bien que cela arrive un jour: l’Histoire retiendra que le 1er novembre 2016, Miroslav Klose a pris sa retraite, à trente-huit ans passés. Loin de la lumière des projecteurs: pas de parade, ni de conférence de presse, pas d’annonce sur les réseaux sociaux non plus pour le meilleur buteur du Nationalelf – 71 réalisations en 137 sélections. C’est un simple communiqué sur le site de la Fédération allemande qui a officialisé la nouvelle qui était, il est vrai, dans l’air du temps puisque Klose était sans contrat depuis cet été.

 

 

 

Travail et patience

Côté club, le natif d’Opole (Pologne) débute à l’âge de dix ans au SG Blaubach-Diedelkopf (Rhénanie-Palatinat), avec lequel il grimpe plusieurs échelons avec les équipes de jeunes, sans pour autant se révéler comme le plus brillant des joueurs du coin. Le joyau est encore trop brut, ses performances bien inconstantes. D’ailleurs, Klose n’est jamais appelé dans une sélection nationale de jeunes car trop loin du niveau requis. Beaucoup ne voient même pas le jeune Mirek – son surnom alors – passer professionnel... À l’instigation notamment d’un de ses entraîneurs, Klose va cependant faire le grand saut en 1998 et tenter sa chance au FC Hombourg, alors en Regionalliga (D3). Là, il doit faire ses preuves, mais une bonne première partie de saison avec l’équipe réserve lui fait gagner une place en équipe première. Pas de chance, le club sarrois est relégué en Oberliga (D4) à cause de ses problèmes financiers. Klose refait ses valises à l’été 1999: retour en Rhénanie, cette fois à Kaiserslautern.

 

Chez les "Diables Rouges" aussi, Miroslav passe d’abord par l’équipe réserve – une transition qui dure une saison. À l’automne 2000, alors qu’il vient de fêter ses vingt-deux ans, l’avant-centre intègre pour de bon l’équipe première du FCK… et gagne un statut de titulaire qu’il va conserver. Ses résultats avec Kaiserslautern lui permettent d’intégrer rapidement une équipe d’Allemagne entraînée par Völler et marquée par son récent échec à l’Euro 2000 en Belgique/Pays-Bas (élimination en poules, avec un seul but marqué).

 

 

Révélation 2002

À cette période, la Mannschaft est au creux de la vague. Après le désastreux 1-5 concédé à Munich en septembre 2001 en qualifications contre le rival anglais, personne n’attend plus grand-chose de cette équipe médiocre, d’où ne ressortent que Kahn et Ballack. Pourtant, déjà remarqué en son pays quand il est devenu buteur dès sa première entrée en jeu contre l’Albanie en mars 2001, Klose va se révéler aux yeux de la planète entière lors de la Coupe du monde 2002, où il compte cinq buts à son actif, tous marqués de la tête. Insuffisant pour le trophée de champion ou celui de meilleur buteur… mais suffisant pour effacer les Jancker et Bierhoff, et surtout susciter bien des intérêts de clubs!

 

Les deux saisons suivantes à Kaiserslautern sont plus ternes. Klose marque sa dizaine de buts annuels en Bundesliga, mais le club bascule dans le dernier tiers de tableau. Le départ à l’été 2004 du Brésilien Ailton du nouveau champion qu’est le Werder Brême offre à Klose une opportunité de progression qu’il saisit, au détriment d’autres options telles Fulham, Vigo et Porto. Miroslav s’assure ainsi une présence sur la scène européenne et une bonne visibilité en Allemagne. Un choix qui s’avère payant car c’est la belle époque du Werder. S’il ne gagne pas de nouveau le championnat, le club vert et blanc de la Hanse finit régulièrement sur le podium et qualifié pour la C1 grâce à son duo de feu Klasnic/Klose.

 

 

Passage mitigé au Bayern

Mais en 2007, un Klose moins rayonnant – et privé de Klasnic, sur la touche à cause de ses reins – souhaite changer d’horizon. Pour récupérer quelque argent plutôt que de le voir partir pour rien à l’échéance de son contrat l’année suivante, le Werder accepte son transfert au FC Bayern à l’été 2007. Un mouvement qui permet à Klose d’étoffer son maigre palmarès d’une Coupe de la Ligue, en y ajoutant deux doublés Coupe-championnat (2008, 2010), une autre Coupe de la Ligue (2007) et une Supercoupe d’Allemagne (2010) remportés avec le Bayern, sans oublier une finale de C1 (2010), quant à elle perdue.

 

Cependant, le passage au Bayern n’est pas idyllique pour Klose: quelques pépins physiques et les choix de Louis van Gaal, arrivé à la Säbener Strasse à l’été 2009, le relèguent souvent sur le banc pour ses deux dernières saisons en Bavière. Cela entraîne en 2011 son départ à la Lazio Rome, pour sa première expérience à l’étranger qui va lui permettre de récupérer un statut de titulaire et surtout de continuer à marquer des buts. Cette jeunesse retrouvée dans la capitale italienne vaut au trentenaire qu’est Klose une deuxième partie de carrière assez remarquable, à un âge où bien des attaquants sont souvent considérés comme déjà trop vieux pour être régulièrement alignés – en témoigne ainsi son quintuplé inscrit en quarante minutes contre Bologne, et réalisé à trente-quart ans et demi.

 

 

Deutsche Qualität

Quand on regarde le (long) parcours de Klose, c’est la régularité qui en ressort, avec entre 130 et 170 matches joués et une cinquantaine à soixantaine de buts marqués toutes compétitions confondues, ceci pour chacun des quatre clubs qu’il a connus en seize ans de carrière pro. Une performance d’autant plus remarquable que son profil est assez atypique dans le football actuel: un avant-centre à l’ancienne, tourné presque exclusivement vers le but, jouant très haut et principalement en déviation. Simple et efficace, sans chichi. Une classe discrète même si pas forcément très télégénique, mais après tout, l’essentiel pour un avant-centre n’est-il pas d’abord le but ?

 

Plus que sa longévité en club, c’est surtout celle en équipe nationale qui restera dans les mémoires. Arrivé à une période où le Nationalelf touchait le fond, il a été l’un des rares à surnager lors de la Coupe du monde en Asie en 2002, et ses cinq buts de la tête n’ont pas compté pour rien dans la qualification en finale face au Brésil de Ronaldo. Un Ronaldo sous les yeux duquel il a battu le record douze ans plus tard, en participant à la curée contre un pays hôte renversé (1-7) par une Allemagne stratosphérique. Et pourtant…

 

 

 

 

Postérité discrète

Et pourtant, Klose aurait pu opter pour la sélection polonaise. Mais s’il est né en Pologne, et est passé par la France où jouait son père Józef en fin de carrière, c’est en Allemagne que Miroslav a vécu à partir de ses huit ans, et c’est en Allemagne que le football l’a aidé à grandir et à se faire sa place. Et pourtant, laissé sur le banc à l’Euro 2004 par Völler qui lui a préféré le duo Kuranyi/Bobic, Klose aurait pu voir sa carrière internationale vite s’interrompre. Mais Klinsmann en fait son premier choix en tant qu’avant-centre pour la WM 2006, et Löw lui maintient sa confiance ensuite en le convoquant fréquemment, malgré ses longs passages sur le banc à Munich en 2010, et l’émergence et la concurrence d’un Mario Gomez qui l’avait supplanté au Bayern. Klose va même redevenir titulaire au cours de la Coupe du monde au Brésil, à presque trente-six ans, pour une fin de carrière internationale en apothéose, avec record et titre à la clef.

 

De Klose, on retiendra une carrière exceptionnelle en nombre de buts et en longévité, tout particulièrement en équipe nationale, justement couronnée et accomplie par le sacre suprême en 2014. Et les sauts périlleux par lesquels il a longtemps fêté ses réalisations. Sa discrétion – bien d’autres se seraient répandus dans les médias à la moindre contrariété ou passage sur le banc, y compris contre leurs coéquipiers ! – et son fair-play, qui lui a valu un prix en 2012 quand, questionné par un arbitre, il a reconnu avoir marqué un but de la main en faveur de la Lazio [1], font de lui un homme anti-bling-bling, ce qui lui a permis d’obtenir, et de garder, le respect de ses pairs et du public. Loin, bien loin des ors du Ballon d’Or [2], qui n’est pas forcément la récompense ultime, comme Klose a pu indirectement le rappeler quand il est devenu en 2010 le bourreau d’une Argentine contre laquelle il avait déjà scoré quatre ans plus tôt.

 

Néo-retraité, Klose vient de rejoindre le staff de la sélection allemande: “C’est avec l’équipe nationale que j’ai obtenu mes plus grands succès, cette époque a été magnifique et reste inoubliable. C’est pourquoi je suis heureux de revenir travailler avec la Fédération.” Mais l’homme reste humble et travailleur, et projette d’abord de se consacrer à sa formation dans ce nouveau métier. On ne peut que lui souhaiter d’obtenir une carrière aussi réussie en tant qu’entraîneur.

 

[1] Klose s’était déjà fait remarquer en Allemagne dès 2005 quand il avait obtenu l’annulation d’un penalty pour Brême. Côté cartons rouges, de toute sa carrière, il a été exclu une seule fois en championnat (en mars 2001) et également en sélection (contre la Serbie, à la Coupe du monde 2010).
[2] Klose n’y apparaît classé que deux fois: septième en 2006, vingt-et-unième en 2010.

 

Réactions

  • José-Mickaël le 14/11/2016 à 16h05
    Merci pour ce très bon article sur un très bon joueur ! Tiens, ça m'a rappelé la retraite de Papin, tout aussi discrète (à Guingamp).

  • O Gordinho le 16/11/2016 à 17h27
    Un joueur qui avait une science du jeu à la Trezeguet. Il n'est pas nécessaire d'être le plus technique, ni le plus puissant pour marquer, marquer beaucoup. Il faut savoir avant tout le monde où va arriver le ballon.

La revue des Cahiers du football