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Jours de foot : trois décennies de programmation du championnat de France

Infographies - Quels jours, quels horaires, quelles équipes, quels diffuseurs : comment la diffusion de la première division a-t-elle évolué depuis 1989 ? 

Auteur : Jérôme Latta et Mathieu Garnier le 27 Fev 2023

 

"Le foot, c'est le week-end." Les banderoles de ce genre fleurissent dans les tribunes françaises depuis des années, et elles font écho à des messages analogues un peu partout en Europe. Sans grand effet, d'autant que jadis, selon les pays, le football c'était exclusivement le samedi ou le dimanche.

Pour satisfaire d'une part au découpage en lots des droits de diffusion afin d'en maximiser les montants, d'autre part aux désidératas des diffuseurs, les calendriers ont été allègrement saucissonnés. Avec deux implications : l'éparpillement des dates et des horaires, et celui des canaux de diffusion.

Pour y voir plus clair dans ces évolutions, nous avons compilé et représenté les données disponibles sur les heures, jours et les mois des rencontres, les médias diffuseurs et les équipes diffusées.

 

 

À l'échelle de la saison, on observe un allongement de la trêve estivale, avec une reprise plus tardive en août (alors que l'exercice précédent s'arrête toujours fin mai), et un raccourcissement de la trêve hivernale - d'autant que les coupes nationales ont tendu à prendre les premières dates de janvier.

Tandis que les journées de championnat tendent à s'étaler sur plusieurs jours, les trêves internationales, réglementées et concentrées par la FIFA, rythment plus explicitement le calendrier.

 

 

Rendez-vous traditionnel du samedi soir, le championnat de France s'est progressivement décalé vers le dimanche, surtout à partir du début des années 2000 avec l'augmentation du nombre de matches en fin d'après-midi (18h), et durant le cycle 2008-2012 avec les programmations à 17h - cycle durant lequel le créneau bancal du samedi 19h est également occupé par plusieurs affiches.

La fin des années 2000 est aussi le moment où s'instaure le match du dimanche soir comme affiche premium qui figure dans le lot le plus convoité.

Dans les années 1990, le grand nombre de matches du vendredi soir correspond à la volonté d''avancer les rencontres des clubs "européens" afin de les préserver - c'est aussi l'âge d'or français dans les coupes d'Europe - alors que ces rencontres sont peu diffusées. C'est seulement au cours de la dernière décennie que le vendredi soir s'est institué comme le premier rendez-vous télévisuel du week-end.

 

 

On remarque aussi une tendance à des coups d'envoi de plus en plus tardifs, quel que soit le jour, de 20h30 à 20h45 puis 21h, bien que Prime Video ait choisi de revenir à 20h45 le dimanche. L'horaire de 20h, longtemps dominant surtout le samedi, n'a plus cours.

L'apparition des programmations dominicales à 14h (2012-2016) puis 13h (2020-...) marque la volonté de toucher les téléspectateurs asiatiques à des horaires plus favorables pour eux - mais pas pour les spectateurs. Depuis 2020, le créneau du dimanche 15h concentre plus de rencontres (4) avec le multiplex.

 

 

L'Olympique de Marseille est le grand club du dimanche soir sur l'ensemble de la période étudiée, y compris durant l'ère qatarie du PSG. Ce dernier, plus souvent engagé en Ligue des champions le mardi ou le mercredi, a été moins disponible pour ce créneau. L'Olympique lyonnais complète un podium nettement détaché des autres équipes.

En trois décennies, une formation vedette comme l'AJ Auxerre a progressivement disparu, avant même sa relégation en Ligue 2. Dans une moindre mesure, le FC Nantes, le RC Lens et les Girondins de Bordeaux ont été moins souvent visibles le dimanche soir, alors que l'AS Saint-Étienne se maintenait et que le Lille OSC s'installait régulièrement sur ce créneau.

La progression sportive du Stade rennais ces dernières années ne se traduit pas par une présence plus sensible, l'AS Monaco restant pour sa place à un modeste niveau de diffusion.

 

NDLR : les données ne tiennent pas compte des matches qui ont été diffusés en paiement à la séance lors de certaines périodes.
NDLR : les données ne tiennent pas compte des matches qui ont été diffusés en paiement à la séance lors de certaines périodes.

 

L'historique des diffuseurs rappelle que, depuis le début du siècle, le "diffuseur historique" Canal+ a presque toujours été en concurrence avec un autre opérateur majeur, surgissant toujours miraculeusement pour maintenir la valorisation des droits : TPS (1999-2005), Orange (2008-2012) puis BeIN Sport (2012-2020).

Le retrait de BeIN, diffuseur majoritaire en nombre de rencontres, a été suivi par l'expérience désastreuse et écourtée de La Chaîne Téléfoot (Mediapro), puis par l'arrivée d'Amazon avec Prime Video pour le cycle 2021-2024.

Prime a profité de la situation pour obtenir un deal très avantageux : une "part de marché" record avec plus de 80% des matches diffusés, dont l'affiche du dimanche soir, pour un montant raisonnable de 250 millions d'euros annuels - là où Canal+ règle 332 millions pour seulement deux rencontres (dont le "choix 1", cependant, pour 28 journées), héritage de l'appel d'offres précédent [1].

Les quelques constats effectués ici à propos du seul championnat France sont à replacer dans le cadre des calendriers globaux. Ceux-ci ont vu l'étalement des matches européens du mardi au jeudi, de la Ligue 2 du samedi au lundi - comme d'autres compétitions nationales en Europe.

C'est à cette échelle que l'on observe le mieux les deux faits majeurs de la programmation de notre sport préféré, entre disponibilité et indisponibilité : l'instauration de la semaine de sept jours pour le football télévisé, et l'accès de plus en plus payant et dispersé aux compétitions.

 

[1] La chaîne a échoué à obtenir devant les tribunaux l'annulation de ce contrat.

Réactions

  • Sens de la dérision le 28/02/2023 à 07h24
    Pas mal ces petites infographies ! Dommage qu'il n'y ait pas de remontées plus anciennes pour les jours du championnat de France cependant. Mais quel chouette boulot, merci.

  • Isabey a les yeux bleus le 28/02/2023 à 12h34
    L'infographie sur le jour et l'heure illustre très bien la colère des supporters. Des matchs à toute heure, difficile à suivre lorsque l'on travaille le WE...

    Sur l'infographie des équipes les plus diffusées, pas de diff significatives du PSG en 94-95? Alors qu'ils sont champions en titre? A cause de la ligue des champions?

  • Mangeur Vasqué le 05/03/2023 à 21h29
    Vraiment très bien ces infographies, merci.

    “Dans les années 1990, le grand nombre de matches du vendredi soir correspond à la volonté d''avancer les rencontres des clubs "européens" afin de les préserver - c'est aussi l'âge d'or français dans les coupes d'Europe - alors que ces rencontres sont peu diffusé lien

    Perso, instinctivement, j’aurais dit “1975-1985” (Sainté, Bastia, Metz, Bordeaux...) pour l’âge d’or européen du foot français. J’ai évidemment tort si on prend les critères objectifs, les années 1990 (Marseille, Bordeaux, PSG) étant devant.

    C’est marrant quand même, à chaud comme ça je me souvenais davantage des exploits européens des clubs français (outsiders) y’a 50-40 ans que ceux de y’a 25-30 ans (il est vrai que y’a 25-30 je n’habitais déjà plus en France et tout ça me paraît paradoxalement beaucoup plus distant, et moins notable sans doute, que ce qui s’est passé à ce niveau dans les années 1970-80). Y’a une espèce de mini réécriture uchronique comme ça qui se fait dans la tête (des “seniors” en tout cas), c’est assez trompeur.

La revue des Cahiers du football