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Le hors-jeu nouveau n'est pas arrivé

La rumeur d'une "nouvelle règle" du hors-jeu a fait frissonner. En réalité, si le Board a changé des formulations, il a juste instauré un malus pour les cagades défensives. Explication.

Auteur : Jérôme Latta le 29 Juil 2013

 


L'annonce d'une "nouvelle règle" du hors-jeu a semé quelque émoi dans la torpeur estivale, déchaînant interprétations plus ou moins fantaisistes et hauts cris quant à ses conséquences. À y regarder de plus près, aucune révolution n'est en marche: l'International Board a seulement précisé certains aspects du hors-jeu dit "passif", en introduisant une seule modification notable – mais qui ne devrait pas avoir de conséquence majeure.
 


À un mètre 50 d'une révolution

Tout est parti, semble-t-il, d'un article du site belge DH.be qui, s'appuyant sur une sorte de guide illustré publié par la Commission centrale des arbitres, a induit son monde en erreur en affirmant notamment: "Désormais, un joueur en position de hors-jeu à qui une passe en profondeur est adressée n'est plus signalé hors-jeu si il est situé à plus d'un mètre et 50 centimètres du défenseur." [1]

 

On imagine le choc: c'est tout le sens et la finalité de la loi XI qui se trouverait ainsi remis en cause, permettant de nouveau aux attaquants de "camper" derrière les défenseurs. L'information est reprise en partie par eurosport.fr vendredi soir: l'article est intitulé "Nouvelle règle du hors-jeu: le point de règlement qui change tout" et sera modifié à plusieurs reprises au cours du week-end (non sans maintenir certaines confusions).
 

Toujours est-il que le Board a bel et bien modifié la formulation de la loi XI, même si cela est effectif depuis plus d'un mois. Pas la loi en elle-même, mais le texte des "Interprétations et directives" livré avec les onze lois (voir le document PDF), dont deux notions centrales ont été redéfinies: "interférer avec un adversaire" et "tirer avantage d'une position de hors-jeu".

 

Ces éléments n'intéressent toutefois absolument pas le hors-jeu "classique", très largement le plus fréquent, celui d'une passe directe à un partenaire. Ce qui est en question, ce sont les cas de hors-jeu "passifs" ou, dit autrement, les cas plus complexes impliquant l'intervention d'un défenseur, du gardien ou des montants.


[cliquez sur l'image pour l'agrandir]

hors-jeu arbitrage règle loi 11 passif


 


"Disputer le ballon" et "Tirer avantage"

Le premier point stipule qu'interférer avec un adversaire "signifie empêcher un adversaire de jouer ou d’être en position de jouer le ballon en entravant clairement sa vision du jeu ou en lui disputant le ballon". Cette reformulation simplifie la règle (en éliminant la notion de "geste ou mouvement qui trompe ou distrait l'adversaire" [2]), mais elle explicite le cas de figure dans lequel le joueur en position de hors-jeu "dispute le ballon" à l'adversaire [3].

 

Une illustration typique est celle d'un centre vers la surface, avec un attaquant en position de hors-jeu qui vient disputer un duel aérien à un défenseur (c'est probablement à ce propos qu'a surgi cette estimation du mètre cinquante de distance entre un attaquant hors-jeu et un défenseur, afin de considérer si le premier dispute le ballon au second). Rien de nouveau, dans la mesure où ces éléments existaient déjà dans les illustrations jointes à la loi XI.

 

arbitrage hors-jeu FIFA regle influencer adversaire
[extrait des "Interprétations et directives" / Lois du jeu FIFA]


 

La seconde modification remet à plat la notion de "tirer avantage d'une position de hors-jeu". Le nouveau texte introduit la notion de déviation (comprendre: involontaire) par un adversaire, sans changer le fait qu'en pareil cas, un attaquant en position de hors-jeu est sanctionné s'il récupère le ballon, puisqu'il profite de cette position.

 

En d'autres termes, le texte stipule plus clairement qu'une passe déviée involontairement (une passe qui "rebondit" sur le défenseur), c'est comme un ballon renvoyé par le gardien ou par la barre: si l'attaquant était hors-jeu au départ, il est sanctionné. Là encore, il ne s'agit que d'expliciter dans le texte ce qui figurait déjà dans les illustrations fournies avec la précédente édition. En pratique, rien ne change non plus.
 


Intervention ratée, hors-jeu annulé

En fait, le changement essentiel réside dans l'ajout d'un paragraphe qui entend clarifier un cas de figure, dans lequel la position de hors-jeu n'est pas sanctionnée: "Un joueur en position de hors-jeu qui reçoit un ballon joué délibérément par un adversaire (...) n’est pas considéré comme tirant un quelconque avantage de sa position".

 

Par "jouer délibérément", on comprend que lorsqu'un défenseur dispute (volontairement) une passe adverse et rate son intervention en servant (involontairement) un attaquant en position de hors-jeu au moment de la passe, ce dernier n'est plus sanctionné [4].

 

 


Extrait d'une vidéo de la CCA belge: trois exemples pour illustrer la règle.
Cas 1 : le ballon est "dévié" par le défenseur, l'attaquant bleu est signalé hors-jeu.
Cas 2 : le ballon est "joué" par le défenseur bleu, l'attaquant jaune n'est pas signalé hors-jeu.
Cas 3 : le ballon est "joué" par le défenseur bleu, l'attaquant blanc n'est pas signalé hors-jeu.

 

Curieusement, la FIFA n'a pas présenté, dans la nouvelle édition, de schéma-exemple illustrant cette disposition, mais elle est assez simple à résumer dans un cas-type: un défenseur qui rate son interception ou son contrôle sur une passe en profondeur.

 

La mesure a pour principe de considérer de la même façon un ballon donné par un défenseur et par inadvertance à un attaquant (sur une passe en retrait mal assurée par exemple) et un ballon non pas "dévié" involontairement mais "joué" délibérément: dans les deux cas, on ne sanctionne pas la position de hors-jeu de l'attaquant.

 

Cela revient aussi à considérer que l'attaquant tire moins avantage de sa position de hors-jeu que de la bourde du défenseur, ou encore que cette bourde est une passe et qu'elle "annule" donc la passe du partenaire en même temps que la possibilité du hors-jeu.
 


Malus pour les cagades

On peut voir cette nouvelle formulation comme une prime à l'attaque, sous la forme d'un malus pour les cagades: les actions concernées auront toutes chances de se produire au point de rencontre entre des défenseurs maladroits et des attaquants roublards.

 

La démarche a sa logique, mais elle détermine une difficulté pour l'arbitre, qui devra interpréter le caractère délibéré de l'intervention du défenseur (sachant que sa tragique passe décisive ne peut évidemment pas être considérée comme volontaire), et distinguer les déviations ou "rebonds" des interventions ratées.

 

Sur des passes tendues ou des tirs, la différence ne sera ainsi pas facile à établir. Il est à parier que cette mesure ne s'appliquera que sur les erreurs les plus manifestes des défenseurs, c'est-à-dire sur un nombre très limité d'action (il faut une cagade, plus un attaquant en position de hors-jeu et en mesure de récupérer le ballon).
 

Pas de quoi y voir une révolution, même pour cette règle cardinale qu'est le hors-jeu: toutes ces modifications ne changent les pratiques qu'à la marge, et elles constituent avant tout des reformulations de la règle pour la rendre plus facile d'interprétation. Que le but soit atteint ou non, ce type d'action a toujours été discuté, il continuera à l'être à la lumière de ces nouvelles dispositions.
 

L'épisode illustre en tout cas le manque de familiarité avec les règles des journalistes et des amateurs de foot, et les malentendus qui en résultent, mais aussi l'absence de communication et de sens pédagogique de la FIFA et des instances arbitrales.

 

Lire aussi : "6 idées fausses sur les règles"
 

[1] Selon toute vraisemblance, cette distance dont on ne trouve trace nulle part dans les textes officiels résulte d'une incompréhension, par exemple de l'interprétation erronée d'un responsable arbitral qui aurait donné cette unité de mesure à titre indicatif.
[2] On peut estimer que cette notion est encore comprise dans celle d'entrave à la vision du jeu.
[3] De même, l'idée d'entraver les mouvements de l'adversaire, dans la version précédente, incluait celle que le joueur hors-jeu dispute le ballon (ou fait mine de).
[4] En revanche, si ce défenseur est challengé par un attaquant en position de hors-jeu, ce dernier est sanctionné. On voit le lien avec la précision concernant "Interférer avec un adversaire en lui disputant la ballon": en pareil cas, il ne peut prétendre jouer le ballon éventuellement récupéré.

 

Réactions

  • fabraf le 01/08/2013 à 13h11
    Le but initial était de ne pas sanctionner les hors-jeux passifs (cas d'un mec qui a des crampes près du poteau de corner) sans pour autant permettre aux attaquants d'en tirer avantage comme aujourd'hui.

    Ce qui m'embête dans le système actuel, c'est si le défenseur met hors du jeu l'attaquant, cette situation peut se retourner contre lui (en ayant perdu 1 ou 2 mètres) alors qu'il s'agit à la base d'une action très intelligente.

    A présent, si ma règle était finalement trop compliquée (même si j'ai du mal à voir en quoi elle l'est plus qu'aujourd'hui), alors revenons au système en vigueur pendant des décennies. Si tu es derrière l'avant-dernier défenseur, il y a hors-jeu. Point final.

    Un hors-jeu bien orchestré est aussi beau qu'un tacle ou qu'un arrêt de gardien.

  • prime le 02/08/2013 à 15h09
    Je ne sais pas si le but initial était bien celui que tu indiques. Mais admettons.

    Ensuite, je suis d'accord avec toi sur la dimension tactique qu'il y a à "jouer le HJ" pour une défense. Et les défenses continuent de le jouer. Certainement plus efficacement qu'avant, d'ailleurs. Avec un libero décroché 20 mètres derrière, il était bien plus difficile de mettre un attaquant HJ.


    Ensuite, tu dis que les attaquants tirent avantage du HJ dit passif mais je ne vois pas ça très souvent. Ou alors je ne pense à des situations que tu as en tête. Je veux dire : on voit rarement un attaquant faire le pied de grue derrière une défense en attendant qu'un partenaire passe la ligne de HJ avec le ballon. Ce serait absurde puisque ça éliminerait un joueur pour "percer" ladite défense.

    Pourquoi je trouve ta règle compliquée à appliquer :

    Tu écris :
    "A la rigueur, la seule tolérance que j'aurais concerne les "vrais" hors-jeux passifs :
    1. l'attaquant ne doit pas faire action de jeu"

    ---->> C'est quoi "faire action de jeu" ? Dans la règle actuelle, l'attaquant qui "prend une part active au jeu en intervenant dans le jeu, ou en interférant avec un adversaire, ou en tirant un avantage de cette position" doit être sanctionné de HJ.


    "2. il doit le signaler (en levant les 2 bras par exemple) et en revenant vers son camp"

    ---->> Il doit revenir jusque dans sa moitié de terrain ou juste faire quelques mètres en direction de son terrain (combien ?) ? Qui va vérifier qu'il a bien levé les bras parcouru la distance nécessaire ? L'arbitre central a autre chose à faire. L'arbitre assistant également.
    S'il a fait ce qu'il fallait, est-ce qu'il peut rejouer ou le point 3 s'applique également ?
    Mais surtout : tu estimes, là, qu'un attaquant doit déterminer s'il est en position de HJ ou non. Et c'est ça qui me pose le plus de problèmes dans ta règle (je crois). Parce que l'attaquant en question peut très bien se retrouver HJ involontairement et ne pas s'en rendre compte.
    Un exemple pour préciser :
    trois attaquants font un appel simultané. Deux d'entre eux sont HJ (au moment de la passe, donc) et c'est le 3ème (non HJ) qui reçoit le ballon. Les deux autres attaquants ne peuvent donc pas continuer l'action (ils sont HJ dit passif) alors que le passeur a eu l'intelligence de faire la passe à la bonne personne et que les deux "fautifs" n'ont aucunement eu la volonté de se retrouver en position de HJ.

    Je trouve ça franchement dommage pour le coup.

    En espérant avoir précisé mon propos précédent.

La revue des Cahiers du football