Seuls 36% des internautes parviennent à saisir leur e-mail / password du premier coup. En feras-tu partie ? Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Les Cahiers, article premier

Pour le 18e anniversaire de France-Bulgarie 93, passons aux aveux: les Cahiers du foot étaient derrière la défaite, et leur premier article est paru... dans France Football.

Auteur : Jérôme Latta le 17 Nov 2011

 

Le mardi 8 novembre 1993, huit jours avant la dernière journée du groupe 6 des éliminatoires pour la Coupe du monde 1994, France Football met en une Hristo Stoitchkov, dont l'interview est titrée "C'est la France qui a peur" et qui affirme: "Je suis persuadé que le 17 novembre sera un jour très heureux pour moi et pour la Bulgarie." Il le sera encore plus pour l'attaquant dont la photo sous le maillot de Porto figure en quatrième de couverture, mais pour l'heure, c'est bien l'équipe de France qui encaisse quelques secousses.

 

Un mois plus tôt, elle s'est effondrée devant Israël au Parc des Princes en encaissant deux buts aux 83e et 93e minutes. Soudain, le point à prendre contre la Bulgarie est devenu moins évident. On l'a un peu oublié, mais ce 2-3, au-delà du camouflet sportif, déclenche une polémique sur les sifflets dont Jean-Pierre Papin a été l'objet au Parc des Princes. JPP, mortifié, évoque alors sa retraite internationale après la WorldCup et Éric Cantona apporte son écot au débat en fustigeant violemment le public, annonçant qu'il ne veut plus jouer à Paris. Gérard Houllier, lui, commence à se demander s'il a bien fait de se prêter à des reportages aussi triomphalistes sur sa réussite à la tête de la sélection.

 

À l'époque, Cantona est au faîte de sa gloire: toute la France du foot a oublié ses frasques en Première division et fait désormais allégeance au King, nimbé de son invraisemblable réussite en Angleterre. Les complexes nationaux sont trop vifs pour questionner le niveau du championnat anglais d'alors, et les performances régulièrement médiocres de l'attaquant en bleu passent inaperçues. Cantona se pose en sénateur de la sélection et il en adopte l'allure sur le terrain. Pendant ce temps, David Ginola, brillant contre Israël mais sorti en cours de match, réclame un autre statut au moment où il se sent "parfois invincible" avec le Paris SG – ce sont ses termes dans le même numéro de France Football.

 

Or, en page 20 de ce dernier figure un "courrier" d'une longueur inhabituelle, sur deux colonnes, qui fait le procès de la star. Spectateur régulier des matches de l'équipe de France au Parc des Princes déjà ulcéré par les talonnades inutiles de Cantona, j'ai rédigé l'article (sur un ordinateur comme celui-ci, pour situer l'époque) en réaction à ses dernières imprécations. Difficile de dire si le choix de la rédaction a procédé du hasard (un trou à combler) ou de l'envie d'exposer une opinion divergente sur un sujet plutôt consensuel, mais ma fierté à voir ce texte publié ne peut pas en être affectée. Il est rude, pour mes amis – qui me contredisent encore quand je leur affirme que Deschamps est indispensable aux Bleus –, de devoir désormais me supporter comme un expert consacré par une aussi prestigieuse autorité.

 

Le texte a un avant-goût de Cahiers: le propos est un peu verbeux et moraliste, indigné, jacquettien avant l'heure... Houllier y est déjà fustigé, le collectif préféré aux individualités, il y a des imprécisions, un énervement palpable, et un couplet sur la Marseillaise un peu difficile à assumer aujourd'hui. Surtout, les conséquences vont en être incalculables. [À ce stade du récit, veuillez mettre Oxygène de Jean-Michel Jarre en fond sonore] Au cours du rassemblement des Bleus, après une partie de Mario Kart sur Super Nintendo, Ginola lit l'article, qui le décide à une sortie médiatique fatale dans L'Équipe. El Magnifico allume ses rivaux en équipe de France et pourrit l'ambiance du groupe, sur fond de rivalités Paris-Marseille et d'affaire VA-OM. C'est cet écart que Gérard Houllier qualifiera de "crime contre la cohésion et l'esprit d'équipe", et non le fameux centre de la 90e minute (dont il estimera tout de même, lors de la même conférence de presse, que "la défaite [était] là").

 

La suite est connue. En compagnie d'une dizaine de copains, avec lesquels, le jour de la mise en vente des billets, nous avions organisé une fête afin de rester éveillés et d'aller à six heures du matin faire la queue au Parc, j'ai le privilège de ressentir en tribune Auteuil bleue une des émotions les plus étranges et des plus violentes de ma vie au moment du but de Kostadinov. Cinq ans plus tard, avide de rachat, je lance en compagnie de deux amis les Cahiers du football pour apporter à Aimé Jacquet réconfort et confiance dans ses choix (Deschamps capitaine, Zidane au premier poteau et, bien entendu, interdiction des journaux à Clairefontaine). Car, sachez-le, en 1998 le sélectionneur lisait aussi assidument les Cahiers qu'en 2006 Domenech lirait le blog de Raymond. Ne nous remerciez pas, nous n'avons fait que notre devoir.

 

Ces révélations se veulent avant tout un geste de paix, à l'heure où David Ginola poursuit Gérard Houllier pour diffamation et injure publique en raison de propos contenus dans le dernier livre de celui-ci. Messieurs, l'heure du pardon et de la réconciliation a sonné, car le monde sait désormais la vérité: vous avez été emportés par le tourbillon d'une histoire qui vous dépassait.

 

Réactions

  • liquido le 17/11/2011 à 13h33
    Latta est à FF ce que Morrissey est a NME. Et il a voté Chevènement en 2002.

  • Tonton Danijel le 17/11/2011 à 13h38
    Si Blanc décidait d'aller à l'Euro sans Ribéry, je ne pense pas qu'il se prendrait le même tollé que Jacquet avec Cantona, le joueur étant moins populaire auprès des journalistes (Même si Canto pissait à la raie de certains, il avait de nombreux soutiens et relais dans la presse).

    Après, je fais partie de ceux qui considèrent que si il est possible de retrouver le même Ribéry en bleu qu'au Bayern, ce serait bête de s'en priver. Il était motivé pour jouer contre son pote Van Buyten et il a fait un de ses meilleurs matchs depuis longtemps d'après ce que j'en ai lu (ayant zappé son match). On aura peut-être une illumination en Allemagne, ce match devant particulièrement motivé Franckie. Pour gagner l'Euro, Lolo devra dire avant chaque match que le défenseur adverse a juré qu'il ne le passerait jamais de la soirée.

  • magnus le 17/11/2011 à 14h25
    Même s'il s'agit de Philip "je remet tranquille mon brassard après avoir mis sur le cul un adversaire" Lham?

    Et il y avait pas aussi Caniggia à l'Atalanta durant le séjour de Sauzée?

    Et l'arrière gauche qu'on ne voit pas sur le contre des bulgares, c'était pas Petit?

    Oui, je pose plein de questions.

  • cris le 17/11/2011 à 14h38
    Oui, c'est bien Petit l'arrière gauche... Il a bien fait de se recycler au milieu !

    la seule chose de positive, c'est que ce funeste france / Bulgarie de novembre 1993 a engendré un sacre mondial 5 ans plus tard.

    ******

    Se priver de Ribéry à l'Euro ,c'est vraiment quelque chose qui ne me generait pas. Après, tout quelle différence en terme de jeu depuis qu'il est revenu en EDF ?




  • Christ en Gourcuff le 17/11/2011 à 14h40
    Donc en fait si grâce à vous on a pas été aux amériques, Canto a été sorti par Jacquet, on a gagné la CdM 98 et l'euro 96... c'est donc à cause de vous qu'on a fait preuve de suffisance depuis, et donc 2002, 2004, 2008 et 2010 c'est.... VOTRE FAUTE!!!

    Raymond reviens, c'était pas toi le responsable!!!!!

  • Christ en Gourcuff le 17/11/2011 à 14h41
    L'euro 2000 et non pas 96 pardon!

  • L'héroïk Cana le 17/11/2011 à 14h41
    Superbe publication! Bien parsemée d'épines avec le replay de France-Israël et la conférence de presse d'Houllier mais enrobée de miel avec la révélation de l'acte fondateur des Cahiers.
    Et cette conclusion, "vous avez été emportés par le tourbillon d'une histoire qui vous dépassait.", est brillante de bon sens.

  • Parkduprince le 17/11/2011 à 15h34
    blague qui circulait dans la cantine du collège à l'époque : Monsieur et madame Rael de troie ont un fils comment s'appelle t'il ?

    - Francis

  • Espinas le 17/11/2011 à 15h36
    Tonton Danijel
    aujourd'hui à 13h38
    Si Blanc décidait d'aller à l'Euro sans Ribéry, je ne pense pas qu'il se prendrait le même tollé que Jacquet avec Cantona, le joueur étant moins populaire auprès des journalistes (Même si Canto pissait à la raie de certains, il avait de nombreux soutiens et relais dans la presse).

    Après, je fais partie de ceux qui considèrent que si il est possible de retrouver le même Ribéry en bleu qu'au Bayern, ce serait bête de s'en priver. Il était motivé pour jouer contre son pote Van Buyten et il a fait un de ses meilleurs matchs depuis longtemps d'après ce que j'en ai lu (ayant zappé son match). On aura peut-être une illumination en Allemagne, ce match devant particulièrement motivé Franckie. Pour gagner l'Euro, Lolo devra dire avant chaque match que le défenseur adverse a juré qu'il ne le passerait jamais de la soirée.

    ---

    Là ou on peut comparer les deux, c'est que Franckie se rêvait (se rêve ?) capitaine de la sélection, sans s'interroger sur son niveau et son rôle positif ou non dans le groupe.

    Parce qu'en "bouffeur de ballon", il n'y a que Menez qui est pire que lui. Quand il est dans un bon jour, il peut faire très mal mais dès qu'il est en méforme, il s'obstine à foncer tout droit s'empaler dans la défense, et ne s'adapte pas à son état de forme.

  • Yoann Bourpif le 17/11/2011 à 15h49
    Tonton Danijel
    aujourd'hui à 13h38

    Le Ribéry du Bayern est-il différent de celui qu'on voit en EDF ou est-ce le niveau des oppositions qui le fait apparaître différent? De la même façon, Cantona était un dieu vivant à MU mais on sait bien qu'à l'époque la plupart des défenses de Premier League étaient des passoires. Ce qui a changé, c'est peut-être qu'aujourd'hui il ne suffit plus de briller dans un club prestigieux pour être soutenu sans réserve par la presse hexagonale.

La revue des Cahiers du football