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Gazza 1996, pourvu qu'on ait l'ivresse

Un jour, un but – Le 15 juin 1996, Paul Gascoigne marque un but de légende lors d’un Angleterre-Écosse disputé sous le soleil, à Wembley.

Auteur : Richard N. le 13 Juin 2012

 

À cet instant le héros de l’Angleterre s’appelle encore David Seaman. Le gardien d’Arsenal vient de repousser un penalty de Gary McAllister, en même temps qu’une nouvelle désillusion pour le public anglais. Dans le vieux Wembley ensoleillé, l’équipe d’Angleterre est à la peine. Elle mène bien 1-0 face à son vieil ennemi écossais, but d’Alan Shearer en début de seconde période, mais tout le monde redoute le scénario du match d’ouverture de cet Euro 1996: après l’ouverture du score du même Shearer, les Anglais avaient baissé le pied et concédé face à la Suisse un but égalisateur en fin de rencontre.

 


À bout de souffle

Dès la fin du match, la presse anglaise s’était déchaînée contre le sélectionneur, Terry Venables, coupable d’avoir sélectionné et titularisé un homme qui – à ses yeux – ne le méritait pas, Paul Gascoigne. Le coach anglais avait, en dépit de l’opinion, décidé de faire confiance au milieu de terrain des Rangers, malgré une condition physique précaire et une hygiène de vie discutable. Gazza, pensait-il, faisait partie de ces joueurs pour qui l’on fermait les yeux, tant son talent balle au pied, même par éclairs, pouvait faire basculer une rencontre et dynamiser le jeu d’une équipe.

 

Or, lors de la première rencontre face aux Suisses, Paul Gascoigne s'était bien fait remarquer par la blondeur décolorée de sa nouvelle coiffure, mais côté football, son talent était apparu très dégradé. Gazza passa une grande partie de la rencontre à rechercher un souffle qu’il ne retrouva jamais, entraînant dans sa médiocrité toute l’équipe d’Angleterre. Face à l’Écosse, le scénario semble se répéter. Le visage rougi tant par le soleil que par le manque de rythme, Gazza parvient bien à délivrer quelques touches de génie, mais son manque de rythme et son excès de poids l’empêchent d’aller au bout de ses actions. Terry Venables aurait pu choisir de le sortir, mais il a eu une meilleure idée: celle de faire entrer Jamie Redknapp, un joueur technique susceptible de libérer le génie en sommeil de Gazza.

 


Le mépris

L’enfant terrible du foot anglais déchaîne toutes les passions. Lors de la tournée de préparation à Hong Kong juste avant le tournoi, Gazza avait semé la terreur, non pas dans les surfaces adverses mais dans les hôtels et les avions, où son anniversaire avait été fêté par des litres de bières et les téléviseurs achevés à coups de pied. Les tabloïds ont même rapporté avec détails l’épisode dit de la "dentist chair", à l'occasion duquel notre héros s’était adonné à une énorme scène de beuverie. L’opinion anglaise, du moins la bien-pensante, manifestait son mépris à l’égard de ce sale gosse fort éloigné de l’idée qu’on se fait d’un sportif professionnel.

 

David Seaman, donc, est encore le héros du match à la 75e minute lorsqu’il dégage le ballon du pied. C’est Teddy Sheringham qui recueille la balle près du rond central. Il transmet à Darren Anderton, son coéquipier de Tottenham, positionné sur l’aile gauche. Sans contrôle, ce dernier envoie le ballon dans l’axe vers un Gascoigne lancé en pleine course vers la surface écossaise. Le blond Colin Hendry tente de s'interposer, mais Gascoigne est pris d’une inspiration magnifique: du pied gauche, il lobe son adversaire. Celui-ci en tombe à la renverse et c’est le short dans le gazon qu’il voit l’Anglais reprendre instantanément d'une frappe du pied droit. Andy Goram, le gardien écossais (et accessoirement coéquipier de Gazza aux Rangers) a beau se déployer, il est battu.

 


Pierrot le fou

Paul Gascoigne hurle sa joie et se retrouve allongé, les bras en V, près des filets de la cage écossaise. Ses coéquipiers viennent le congratuler. Teddy Sheringham s'empare d'une gourde d'eau et asperge le visage du buteur. Une scène de joie loin d’être innocente, qui reproduit avec provocation celle de la "chaise de dentiste".

 

Ce but, à lui seul, change à peu près tout. Il réhabilite Terry Venables et Paul Gascoigne aux yeux de l’opinion. L’équipe d’Angleterre, besogneuse et inquiétante durant un match trois quarts, devient séduisante et conquérante. Lors du match suivant, elle atomisera les Pays-Bas 4-1. Puis s’en ira jusqu’à une demi-finale d’anthologie face à l’Allemagne où elle s’inclinera aux tirs aux buts. Paul Gascoigne est un héros de l’Euro 1996. La suite de sa carrière ne sera que frasques et désolation.
 

 

 

Un jour, un but - série spéciale Euro

Wiltord 2000, héros sur le tard
Panenka 1976, le penalty de velours

Arconada, naufrage au Parc

 

 

 

En bonus, voici deux vignettes offertes pour l'album OSP-Euro 1972-1992,

 

Réactions

  • Luis Caroll le 13/06/2012 à 07h52
    Un jour, un but, on dirait un nom d'emission de France 3.

  • Cantona pour un il y en a pour deux le 13/06/2012 à 08h48
    Qu'il est beau ce but.

    Et je plussune Luis Caroll pour sa remarque.

  • taivince le 13/06/2012 à 09h31
    C'est aussi le but le plus mal filmé de l'histoire, en tout cas sur la vidéo proposée.

  • Luis Caroll le 13/06/2012 à 09h36
    Il faudrait montrer la video à Mexès, il se sentirait plus mince.

  • Tonton Danijel le 13/06/2012 à 09h37
    Cet Euro était plutôt cadenassé, mais il y avait de belles perles niveau but entre Gazza, le lob de Poborsky sur Baïa, celui de Suker sur Schmeichel, la reprise de volée de Stoichkov contre l'Espagne... (et son coup-franc pleine lucarne contre l'équipe de France).

  • magnus le 13/06/2012 à 10h03
    Coup-franc assez axial, mais Lama était trop avancé.
    La roulette de Suker devant Kopke, c'était durant cet Euro ou lors de la revanche en 1998?
    La mine de Shearer face aux Pays-Bas, j'aime bien aussi. Ah, McManaman, quelle révélation!

    Quelques buts bizarres ou moches: le but en or de Bierhoff évidemment, la frappe déviée de Caminero face à la France, le but de Sammer qui donne la victoire face à la Croatie avec un placage du passeur Babbel sur un défenseur croate...

  • bonoman le 13/06/2012 à 11h00
    Je me souviens parfaitement de ce but. Et du haut de mes 12 ans, j'avais trouvé cette célébration super marrante.

    Aujourd'hui c'est toujours le cas, mais pour d'autres raisons.

    Les anglais n'ont pas leur pareil pous nous offrir des célébrations "clin d'oeil" de ce type (la fameuse ligne de Fowler, ou plus récemment les joueurs de Wolverhampton, mimant le savon que leur avait passé leur coach à la mi-temps d'un match. Tous les joueurs étaient restés sur le terrain, et s'étaient fait pourrir par le coach, sous les yeux des caméras bien sur).

  • Toto le Zéro le 13/06/2012 à 11h12
    La roulette de Suker était bien durant cet Euro, les Allemands finissant par gagner le match (quart de finale je pense).
    Dernière présence de l'Angleterre en demi-finale de compétition internationale... et pourtant, ils sont toujours dans le Top 10 de la Fifa.

La revue des Cahiers du football