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France-Brésil 58 revisité [3/3] :<br>L'entrée dans l'histoire

Que deviennent les souvenirs personnels quand ils sont devenus de grands moments de la mémoire collective? Kopa, Fontaine et Piantoni ne revoient pas leur passé de la même façon.

Auteur : Julien Momont le 7 Juin 2014

 

 

En 1958, l'équipe de France est l'invité surprise des demi-finales du Mondial suédois. Retour sur l'affrontement mythique face au Brésil avec trois de ses protagonistes: Raymond Kopa, Just Fontaine et Roger Piantoni.


* * *

 

La blessure de Bob Jonquet fait de ce deuxième France-Brésil de l'histoire un beau sujet d'uchronie. Et si Jonquet ne s'était pas blessé? “Nous étions bien partis et je pense que si je n'avais pas dû abandonner mes camarades de la défense, les choses se seraient passées autrement”, jugea l'intéressé dans L'Équipe. Un scénario moins unidirectionnel, certainement. Mais tous, joueurs, entraîneurs et journalistes, s'accordent à dire que l'issue aurait été identique.

 


 


Batteux consacré

On aurait sûrement perdu, reconnaît Just Fontaine. Mais avec moins d'écart.” “On est tombés contre la meilleure équipe du monde ce jour-là, il n'y a rien à dire”, complète Raymond Kopa. Des Brésiliens “Harlem Globe Trotters du football” pour L'Équipe. “Plus calmes, plus maîtres d'eux, en un mot moins sensibles aux événements du jeu et extérieurs que par le passé”, d'après Albert Batteux. La clé: l'adjonction du réalisme, défensif notamment, au romantisme auriverde.
 

Troisième au final, l'équipe de France, meilleure attaque du tournoi avec 23 buts, a gagné en Suède la reconnaissance internationale. Le “vrai dauphin”, pour les observateurs, dans une compétition “où le jeu négatif fut trop souvent à l'honneur” (Jacques de Ryswick). Albert Batteux et sa philosophie joueuse y sont pour beaucoup. “Il a été élu meilleur entraîneur français de l'histoire [1], et c'est bien mon avis, confie Raymond Kopa. Il me laissait jouer comme je le savais. Il ne m'a jamais fait dépendre d'un système.” “C'était un passionné, ajoute Just Fontaine. Il pouvait parler toute une nuit de football, et les gens restaient pour l'écouter. Il parlait de tout, des tactiques, du mental, de la technique... D'ailleurs, il faisait des discours formidables.

 

Kopa Fontaine
Via footnostalgie.free.fr/

 


Le fusil de chasse de Fontaine

Le Mondial suédois a aussi consacré deux individualités tricolores. Le futur Ballon d'Or Raymond Kopa, d'abord, dont le retour a coïncidé avec la “magnifique résurrection des Tricolores” (France Football). Jacques Ferran lui rendit hommage dans L'Équipe. “Il est celui qui gagne le plus d'argent, mais il est aussi celui qui aime le plus profondément le football. Il le pratiquerait même pour rien. Pour le plaisir. Dans un stade vide. Et c'est pour cela sans doute qu'il les remplit, les stades.
 

Just Fontaine, ensuite. Treize buts en six matches pour un record désormais vieux de cinquante-six ans. Une de ces marques qui paraissent inamovibles, gravées dans le marbre pour toujours. Le fusil de chasse reçu en récompense – “J'étais le meilleur canonnier, quoi” – trône encore aujourd'hui dans le salon de sa maison toulousaine, au milieu des photos et de vieilles unes de journaux. Il sera certainement rejoint, cet été, par le Soulier d'Or que la FIFA lui remettra a posteriori. En dessous, le président Mitterrand lui remet sa première légion d'honneur. “Je trouve que 13, c'est un bon chiffre. J'habite à un numéro 13. Quand j'ai acheté la maison, il y avait le 11 et le 13, alors j'ai enlevé le 11, bien sûr.
 

 



« La nostalgie de ma jeunesse, pas du football »

Encore aujourd'hui, ce record vaut une renommée mondiale à Just Fontaine, quatre-vingts ans depuis l'été dernier. Chaque mois, il reçoit une centaine de courriers. Certains envoyés d'Amérique du Sud et de Chine. “C'est incroyable! Ils m'envoient des cadeaux, me demandent des dédicaces...” En novembre dernier, il a été l'une des stars du Salón de la Fama del Fútbol, sorte de Hall of Fame du ballon rond, à Pachuca au Mexique.
 

Raymond Kopa, président d'honneur du Stade de Reims, partage son année entre Angers et le soleil corse. Il est “parfois étonné” de sa place dans la mémoire des amateurs de foot. Roger Piantoni aussi. “Mais cela se tasse de plus en plus. Ceux qui nous en parlent, ce sont des gens qui ont connu cette période-là, qui étaient jeunes à cette époque et que ça avait marqués.” Le Lorrain, qui se rend encore régulièrement à Marcel-Picot, n'a d'ailleurs aucune relique de sa carrière exposée dans son salon. “J'ai la nostalgie de ma jeunesse, mais pas du football.
 

Cela ne l'empêche pas de garder un œil avisé sur l'équipe de France, à qui l'on donne peu de chances au Brésil. “Moi, je la vois pas mal du tout. Si on réussit à passer le premier tour, on ne sait jamais ce qui peut se passer. Tout peut arriver.” Dénigrés puis glorifiés, les Bleus de 1958 sont bien placés pour le savoir. 


France-Brésil 58 revisité [1/3] : Quand personne ne croit aux Bleus

France-Brésil 58 revisité [2/3] : Les lumières de Solna

 


[1] Selon un classement établi par France Football dans son numéro du 2 juillet 2013..  

 

Réactions

  • Lubo le 10/06/2014 à 20h20
    Le documentaire de FR3 diffusé hier a évoqué le départ des algériens en 1958. Manifestement, Mekhloufi n'était pas "la star" que tu décris, osvaldo. Celui dont le départ a marqué, c'est Mustapha Zitouni (au passage il est décédé en janvier de cette année, info qui n'a pas dû être beaucoup reprise ; je l'ai appris aujourd'hui en tout cas).

    La une de L'Equipe du 15 avril :
    lien

    Et, au passage, ce que disait Mekhloufi dans le docu n'était pas aussi romantique que ce que poteaux-carrés a retranscrit. Le FLN n'a visiblement pas laissé le choix aux mecs, c'était soit les suivre, soit risquer des représailles.

  • osvaldo piazzolla le 11/06/2014 à 02h22
    Merci Lubo, pour la une de l'équipe. Effectivement: Si Mekhloufi était la star absolue dans le contexte stéphanois, ta une tend à montrer que ce n'était pas grand chose au niveau national.

    Que les gars du FLN n'étaient pas des anges et qu'il l'euphémise dans poteaux carrés en parlant de "respect du grand frère", je veux bien le croire aussi.

    Mais le fait que Rachid ait vécu enfant le massacre de Sétif plus le fait qu'il a travaillé à la mise en place d'une équipe nationale algérienne dès les débuts du pays me font croire que ses convictions politiques étaient autre chose que de la peur de représailles.

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