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France-Belgique 1944, le match de la Libération

Contes de Noël - En décembre 1944, l'équipe de France reçoit la Belgique au Parc des Princes, pour une rencontre qui marque (presque) la fin de la guerre.

Auteur : Richard Coudrais le 24 Dec 2021

 

En cette fin décembre 1944, la capitale a le cœur léger. L'occupant a été repoussé au mois d'août et, même si la guerre se poursuit, Paris a repris le cours d'une vie normale. Un match de football est même prévu au Parc des Princes le 24 décembre 1944.

La FFF a en effet invité l'équipe de Belgique, histoire de reprendre le fil d'une tradition brisée par la Guerre. Durant l'Occupation, la fédération a été mise en sommeil sous l'autorité de Jean Borotra puis de Joseph Pascot, les commissaires au sport du gouvernement de Vichy. L'un a voulu bannir le professionnalisme dans le sport et l'autre instaurer des sélections régionales en lieu et place des clubs.

Gaston Barreau est quant à lui resté le sélectionneur d'une équipe qui n'a joué que deux rencontres officielles durant cette période. Plutôt opposé à la politique sportive de Vichy, il s'est efforcé de composer avec les événements et d'organiser des matches d'entraînement ("jeunes" contre "anciens", "Nord" contre "Sud"...), afin de constituer le vivier des Bleus de demain.

 

Combat, 26 décembre 1944

 

Voyage dantesque pour les Belges

Paris libéré, on a déjà disputé fin septembre un France-Angleterre au Parc des Princes qui, malgré la présence de nombreux internationaux (et futurs internationaux) sera classé comme une rencontre militaire. En cette veille de Noël, il fait très froid à Paris. Restrictions obligent, les vestiaires du Parc des Princes ne sont pas chauffés, pas plus que les chambres d'hôtel où les joueurs ont dormi.

Malgré les difficultés de transport, les joueurs provenant des quatre coins du pays ont rallié la capitale. Trois jours avant la rencontre, ils ont effectué un court match d'entraînement au stade Jean-Bouin, tout près du Parc des Princes, contre une sélection de militaires nord-africains.

Jusqu'au dernier moment, on a redouté que les Belges ne puissent rallier Paris. Leur pays n'est pas encore libéré du joug allemand et leur voyage a été dantesque. Leur train, en grande partie occupé par des soldats en permission, les a obligés à voyager assis sur leurs bagages. Les wagons n'étaient pas chauffés et un vent glacé s'engouffrait par les vitres brisées. Le convoi a même été bloqué une dizaine d'heures en gare de Saint-Quentin à cause d'une alerte.

Les vingt-deux joueurs ne sont donc pas au meilleur de leur forme. Mais l'important, ce jour-là, est bien de participer. L'équipe de France s'organise autour du capitaine Fred Aston, du Red Star, et de l'ailier de Roubaix Henrich Hiltl, un ancien international autrichien naturalisé juste avant la guerre. Elle compte six néophytes parmi lesquels le jeune Lillois Jean Baratte, appelé à une longue carrière en bleu.

Juste avant le match, les 24.000 spectateurs saluent par une ovation Étienne Mattler, recordman des sélections devenu héros de la Résistance. Emprisonné par les Allemands puis condamné à mort, l'ancien défenseur de Sochaux est parvenu à s'échapper et à regagner clandestinement le pays. Au même moment, son ancien coéquipier, le collaborateur et SS Alexandre Villaplane, vit ses dernières heures au fort de Montrouge. Il sera fusillé deux jours après le match.

Applaudissements pour tous

La France ouvre le score en fin de première mi-temps par André Simonyi, joueur du Red Star, servi à la limite du hors-jeu par le Bordelais Henri Arnaudeau, qui double la mise juste avant la pause en reprenant victorieusement un centre de Hiltl. Les Français, qui manquent pourtant d'automatismes, profitent de la fatigue de leurs adversaires.

Il faudra attendre le dernier quart d'heure de la deuxième période pour voir la France accentuer son avance. Le capitaine Fred Aston a raison d'Henri Meert après deux tirs repoussés du Lillois Jules Bigot. L'équipe de Belgique sauve l'honneur quelques minutes plus tard sur un but de François de Wael, idéalement servi par Arsène Vaillant.

 

France Soir, 26 décembre 1944

 

Le score (3-1) importe peu. Le football a repris ses droits. Les spectateurs du Parc ne s'y trompent pas, qui applaudissent tant les joueurs français que leurs adversaires.

Ces derniers s'interrogent sur leur retour au pays. Hitler a lancé une ultime offensive sur les Ardennes qui a pris l'armée américaine au dépourvu. Certains joueurs envisagent de rester dans le nord de la France et d'y effectuer une tournée pour subvenir à leurs besoins. Tous retourneront finalement en Belgique, qui va elle aussi retrouver des jours plus heureux.

Dans les années 1950, on tentera d'instituer pour l'équipe de France la tradition d'un match de Noël. Si celui du 11 novembre, établi dans le même temps, perdure jusqu'à la fin des années soixante, le rendez-vous de Noël ne connaîtra que trois occurrences, les joueurs préférant certainement fêter Noël en famille plutôt que de courir après un ballon sur un terrain gelé.

Sources

L'Intégrale de l'équipe de France de football, de Pierre Cazal, Jean-Michel Cazal et Michel Oreggia, éd. First, 1998.

La Fabuleuse histoire du football, de Jacques Thibert et Jean-Philippe Rethacker (Nathan, 1990),

Bleus éphémères, de Raphaël Perry, éd. Hugo Sport, 2021.

Sélectionneurs des Bleus, de Pierre Cazal et Bruno Colombari, éd. Mareuil, 2020.

 

Contes de Noël

Charlton-Huddersfield 1957. Pluie de buts sur la vallée

France-Belgique 1944, le match de la Libération

Real-Partizan 1955. Le match de la Navidad

Sheffield Wednesday-Sheffield United 1979. Le Boxing Day Massacre

 

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