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Foot français : une équation insoluble?

Droits TV en baisse, transferts en berne, affluences en panne... En crise, la Ligue 1 doit s'inventer un nouveau modèle économique.

Auteur : Julien Pillot le 5 Mars 2013

 


Cette semaine marquée par deux "clasicos" fut particulièrement faste pour le football français. Tandis que les diffuseurs (Canal+ et France 3) enregistraient respectivement leurs meilleures audiences de la saison [1], les tribunes du Parc des Princes, copieusement garnies pour l’occasion, voyaient se côtoyer supporters et célébrités tout autant venus célébrer un PSG conquérant et un OM valeureux que pour applaudir les premières foulées de Beckham sur les pelouses de Ligue 1. Toutefois, derrière le clinquant des strass et paillettes, le football français est rattrapé par une réalité économique bien plus maussade qui n’est pas sans présager de lendemains qui déchantent. Brève analyse de la situation.
 


Visibilité et recettes réduites

En 2012, l’arrivée d’un nouveau diffuseur en lieu et place d’Orange devait accroître la pression concurrentielle sur Canal+ et ainsi contribuer à alimenter une inflation continue des droits de retransmission de la compétition phare de la LFP. Las, bien loin d’enregistrer la hausse espérée, le résultat de l’appel d’offres lancé par la LFP fut marqué par une diminution de près de 9% des sommes versées au titre des retransmissions télévisuelles de la seule Ligue 1 (de 668 millions d'euros annuels pour la période 2008-2012 à 607 pour la période 2012-2016). Or, une telle réduction est à considérer dans un contexte où les droits TV pèsent en moyenne pour 58% des revenus des clubs de l’élite française. En d’autres termes, l’issue de cet appel d’offres représente un trou de 5,3% dans le budget déjà très serré des clubs professionnels français.


 

Le deuxième effet pervers du résultat de cet appel d’offres concerne une plus grande dispersion des matches, laquelle donne un écho particulier aux craintes que nous exprimions par ailleurs face à la stratégie de segmentation croissante de l’offre poursuivie par la LFP [2]. La dispersion des rencontres, selon une plage horaire élargie et sur les grilles de programmes de deux opérateurs [3] ne favorise certainement pas une visibilité optimale du championnat de France de L1 [4].
 


 

Prenant comme étalon les audiences communiquées par C+ au titre de la traditionnelle rencontre du dimanche soir – affiche principale constituant le premier choix du diffuseur historique – nous constatons une audience moyenne de 1,43 millions de téléspectateurs en baisse de près de 10% par rapport aux scores enregistrés au titre de la saison précédente. Depuis la saison 2008-2009 (date de la perte du monopole par C+) et ses 1,78 millions de téléspectateurs réunis en moyenne devant le petit écran pour suivre "le grand match", c’est avec une baisse de 20 points d’audimat que doit composer Canal+ tandis que le taux de remplissage des tribunes passait dans le même temps de 75,9% à 68,7%. Plutôt que d’y voir un début de désaffection pour le sport roi, nous préférons y voir un déficit de visibilité qui pèse à la fois sur les recettes au guichet et sur les émoluments publicitaires et de sponsoring enregistrés par les clubs (lesquels, considérés conjointement, représentent 31% des recettes des formations de L1).

 


 


Avenir sportif incertain

Or, cette diminution des recettes doit se conjuguer avec une augmentation concomitante et relativement soudaine des coûts. Des contraintes règlementaires accrues (mise en place prochaine du fair-play financier, suppression du DIC,…), un renchérissement de la pression fiscale (sans même évoquer l’éventuelle préparation de la taxe sur les hauts revenus dont s’acquitteront probablement les clubs plutôt que les joueurs, rappelons que la contribution sociale et fiscale des clubs professionnels français est passé de 570 millions d'euros à 640 millions d'euros entre 2008 et 2012, soit une augmentation de 12%) et des subventions publiques en constante diminution (-28% entre 2006 et 2012 [5]) viennent compléter un tableau déjà peu reluisant. Il n’est dès lors guère étonnant de constater que les capitaux propres des clubs de l’élite tendent à s’étioler tandis que leur déficit ne cesse de se creuser (60 millions d'euros de pertes pour les seules formations de L1 pour la saison 2011-2012).

 


 

Ce contexte particulièrement tendu apporte quelques éclaircissements quant à l’empressement récent des clubs de Ligue 1 à se séparer de quelques-uns de leurs meilleurs éléments, ou plutôt devrions-nous dire, de leurs actifs les plus valorisables et/ou les plus coûteux. [6]
 

Comme l’indique la forte corrélation entre les droites du graphique ci-dessous, le produit des mutations, jusqu’alors un élément important parmi d’autres du modèle économique du football français, est en passe de devenir la véritable variable d’ajustement pour maintenir le chiffre d’affaires des formations de l’élite à un niveau relativement stable (autour de 1.200 millions d'euros) et satisfaire ainsi aux exigences de la DNCG laquelle vise les budgets des clubs professionnels à chaque nouvel exercice.
 


Revoir le modèle

Outre le fait que la crise touche de manière relativement uniforme la plupart des places fortes du football européen, et que la bulle spéculative sur les transferts paraît devoir de plus en plus reposer sur une poignée d’institutions fortunées et de clubs "nouveaux riches", ce vivier de joueurs à valeur ajoutée conséquente n’est pas inépuisable et oblige les clubs français à investir dans la formation et la détection. Si certains clubs semblent avoir pris une longueur d’avance en la matière, le niveau pour le moins inconstant de nos sélections nationales mesure le chemin qu’il reste à accomplir. Il n’en demeure pas moins que l’activité de (re)vente de joueurs reste significativement incertaine et nos clubs ne peuvent en aucun cas baser leur rentabilité sur un exercice spéculatif par essence.

 


 

Il est par conséquent urgent de trouver des relais de croissance et des sources de revenus supplémentaires. Que les présidents de Ligue 1, Vincent Labrune et Jean-Michel Aulas en tête, se démultiplient à la recherche de nouveaux investisseurs n’est pas le fruit du hasard. L’agrandissement des enceintes sportives en vue de l’Euro 2016 devrait augmenter les recettes "match day" (à condition de parvenir à attirer le public massivement), tandis que la curiosité que constitue le PSG devrait permettre de revaloriser les droits de diffusion de la L1 (aujourd’hui négligeables) à l’international. Pas de quoi, néanmoins, enrayer la nécessaire cure d’austérité imposée au football français, cure d’austérité qui met directement à mal la compétitivité de nos représentants dans la prestigieuse et lucrative Ligue des champions (lire "Les vrais vainqueurs de la Ligue des champions").
 

Recettes et visibilité en baisse, coûts en augmentation, austérité à marche forcée, avenir sportif incertain… Après de nombreuses années à surfer sur un engouement post 98 et à alimenter une bulle spéculative aujourd’hui au bord de l’éclatement, le football français se trouve dans l’obligation de revoir son modèle économique en profondeur. Une telle réforme demande l’action conjuguée et concertée de la "famille du football" dans son ensemble, des instances dirigeantes aux présidents des clubs professionnels en passant par les partenaires économiques majeurs. De sa capacité à se réinventer dépendra l’avenir sportif et économique de notre championnat. Fort de ses stars et de pétrodollars coulant à flots, le PSG semble évoluer dans des sphères bien éloignées de ces préoccupations pragmatiques. Dans le championnat de France de L1, et pour l’heure, il est bien le seul…
 


[1] Canal+ et France 3 parvenant à fédérer respectivement 2,8 millions (soit une part d’audience record de 41,6% d’abonnés) et 5,5M de téléspectateurs (21,5% de part de marché).
[2] Lire : J. Pillot (2009), "La valeur du produit Ligue 1 risque-t-elle de se déprécier?", Revue Lamy Droit de l'Immatériel, 48(4), 46-50.
[3] À raison deux premiers choix sur Canal+, les huit autres rencontres étant visibles sur beIN Sport.
[4] Et ce en dépit d’une diminution de la facture globale pour un consommateur qui voudrait s’assurer de pouvoir voir l’intégralité des matchs de chaque journée de championnat en direct par rapport à la situation qui prévalait lorsque C+ et Orange se partageaient le marché. Lire : J. Pillot, op. cit.
[5] Une diminution, il est vrai, en partie compensée par des investissements relativement important de certaines collectivités locales dans la rénovation et l’agrandissement des enceintes sportives, notamment au moyen de partenariats public-privé (PPP) aux vertus incertaines (lire "Euro 2016, le milliard des stades").
[6] Le dernier mercato d’hiver fut, à ce titre, particulièrement révélateur tant nombre de transferts semblaient aller à l’encontre de toute logique sportive. Un OM à l’attaque moribonde laissant partir Loïc Rémy ; un OL poussant Michel Bastos vers la sortie quand Lisandro Lopez et Bafetimbi Gomis ne sont restés dans la capitale des Gones que du fait de l’absence de débouchés probants ; le LOSC se séparant de Mathieu Debuchy et de Mickaël Landreau ; le VAFC luttant pour le maintien envoyant Foued Kadir à Marseille et Gil aux Corinthians ; ou encore l’ASNL cédant Yohan Mollo et André Luiz sont autant d’exemples qui illustrent les impératifs de vente et d’allègement des masses salariales des clubs de Ligue 1.

 

Réactions

  • theviking le 06/03/2013 à 12h38
    (Bon ma remarque, c'était à cause du message de Julien Pillot qui était reproduit 6 fois)

  • goom le 06/03/2013 à 13h25
    Le problème est-il financier avant d'être sportif ou est-il sportif avant d'être financier ?

    J'ai l'impression qu'on occulte trop la partie sportive. Les clubs étrangers célèbres le sont avant tout pour leurs résultats sportifs et particulièrement internationaux. A ce petit jeu-là il faut bien reconnaître que la régularité est plutôt du côté italien, allemand, anglais ou espagnol que du côté français. Pour attirer des sponsors, pour vendre son championnat national il faut bien figurer dans les compétitions européennes et de manière régulière et ça en France on semble ne pas l'avoir compris. Ce n'est pas forcément suffisant mais c'est nécessaire. J'ai l'impression qu'on veut faire le chemin inverse, vendre notre championnat national pour en tirer des subsides qui pourront permettre aux clubs français d'exister au niveau européen.

    Il faut donc avoir de l'ambition sportive aussi bien au niveau français qu'au niveau européen or on manque d'ambition.

    Un deuxième point c'est d'avoir des stades modernes, pouvant proposer de tarifs allant du pas cher au très cher, ce qui veut dire avoir des places populaires peu onéreuses pour attirer du monde et créer de l'ambiance tout en ayant également des espaces VIP aux prestations élevées qui sont bien plus rentables. Le stade est un élément important pour gagner de l'argent au niveau des entrées mais également de ce qui peut être vendu à l'intérieur. Un stade moderne c'est également l'opportunité de faire venir plus de monde que dans un vieux stade pour peu qu'il soit commode d'y venir.

    Et faire venir du monde au stade, c'est aussi réfléchir aux meilleurs horaires pour y faire disputer des matchs. Est-on certain qu'on propose les meilleurs horaires ? Après tout dépend le bassin de population et là je crains qu'il n'y ait pas grand chose à faire pour de nombreuses équipes sans passé et incapable de drainer du monde dans un stade par elles-mêmes.

    Bref, il faut d'abord se focaliser sur les résultats sportifs, revaloriser le fait d'être supporter et de du droit à mettre de l'ambiance pour ensuite espérer vendre tout ça à des télés, sponsors, ...

  • José-Mickaël le 06/03/2013 à 16h02
    Julien Pillot : c'est vrai que ce que je disais était caricatural, mais je pense que c'est en partie vrai. À quoi a servi l'augmentation faramineuse du budget de Paris-Saint-Germain ? À recruter moins d'une dizaine de vedettes, pas à créer une centaine d'emplois comme ça aurait pu être le cas avec une activité économique "normale". On sait que les clubs sont souvent mis en difficulté par leur masse salariale - la preuve, c'est que le mercato sert maintenant à se débarrasser de quelques gros salaires. Il me semble donc bien que l'augmentation des budgets des clubs a surtout servi à augmenter les salaires et le montant des transferts.

    Vous avez raison de signaler qu'il y a des retombées secondaires. Simplement, je pense qu'elles ne sont pas proportionnelles aux sommes de départ. Mais bon, je note votre remarque sur une étude faite par un professionnelle (Pascal Perri, ça suggère que ma vision est un peu trop caricaturale...

    --------
    > Des budgets baissés, des clubs pas bons en Coupe d'Europe (voire complètement absents), des stades pas modernes, ça existe, ça s'appelle la Ligue 2, le National etc etc. Et ça n'intéresse qu'une frange réduite de supporters.

    Dans les années 1960-70, les clubs français étaient nuls en Europe (il y a eu une année où on figurait derrière le Danemark et juste devant l'Albanie à l'indice UEFA - on devait être 23è sur 32, quelque chose comme ça). Pourtant le championnat faisait recette. Bon, la moyenne de spectateurs était deux fois moins élevée que maintenant, et alors ? Au moins les clubs ne s'endettaient pas...

  • Julien Pillot le 07/03/2013 à 07h46
    @Goom:

    Pour tenter d'apporter une réponse concrète à votre question, il s'agit d'un cercle vicieux auto-entretenu: les mauvais résultats sportifs entrainent une moindre valorisation économique du produit (en absolu et en relatif par rapport à nos voisins européens) qui met à mal en retour la compétitivité de nos clubs etc.

    Bien que je partage la quasi-totalité de vos développements, il reste particulièrement délicat de savoir à quel niveau se situe en premier lieu le décrochage de notre championnat (qui de la poule ou de l’œuf...?). En économie, lorsque l'on souhaite analyser un marché, on cherche des "points de rupture", c'est à dire des événements qui tendent à modifier structurellement un marché. A l'échelle macroéconomique, ce point de rupture est sans nul doute l'arrêt Bosman de 1995 qui, en quelque sorte, libéralise (ou dérégule) le marché des transferts et permet à La bulle spéculative sur les indemnités et les salaires en de se former progressivement. L'explosion des droits TV et du sponsoring ne permettant pas à eux seuls à couvrir les besoins de la bulle spéculative, certains clubs européens se sont lourdement endettés quand d'autres se sont laissés décrocher au niveau sportif. Il en intéressant de voir que face à cette libéralisation du marché, le championnat de France a souffert de désavantages structurels vis-à-vis de ses homologues européens (n'y voir aucun jugement de valeur mais seulement des faits économiques): institutions moribondes (l'OM et le PSG ne parvenant pas à tenir régulièrement leurs rangs), surabondance de "clubs familiaux" correspondant à des bassins de population de moindre importance, incapacité notoire à doter les zones densément peuplées de seconds clubs dans l'élite, enceintes sportives appartenant majoritairement aux collectivités, fiscalité désavantageuse, etc. Heureusement, car tout n'est pas gris, nous pouvons compter sur une DNCG qui a permis de limiter l'endettement des clubs. Je lis ça et là que cet organisme indépendant serait l'une des causes de notre décrochage sportif, et sans doute cela est-il en partie correct sur le court-terme. Toutefois, en cas d'éclatement de la bulle spéculative, c'est précisément l'action de ce type d'autorité qui peut permettre au football français de repartir sur des bases plus saines quand d'autres devront rendre des comptes pour leurs surendettements.

    En bref, vous avez certainement raison dans tout ce que vous énoncez relativement au décrochage sportif, mais celui-ci n'est pas sans avoir quelques raisons extra-sportives tenant tant à la dimension réglementaire que dans la structure économique et sociale de nos clubs. Il n'en demeure pas moins que j'abonde dans votre sens dans bien des points de votre réflexion, que ce soit dans le statut du supporter (dimension trop souvent occultée), dans la nécessité de reconsidérer les horaires des rencontres en tenant compte à la fois des intérêts des diffuseurs et des supporters/spectateurs, ou encore dans l'intérêt de se doter de stades modernes permettant de proposer des prestations diversifiées DANS et EN DEHORS de l'enceinte (il y aurait, d'ailleurs, beaucoup à dire sur les montages en PPP privilégiés pour la rénovation de nos stades en vue de l'Euro 2016, mais c'est un autre sujet).


    @José-Mickaël:

    Vous avez parfaitement raison. Ce que vous décrivez en prenant le cas du PSG pour exemple est typiquement le mécanisme traditionnel d'alimentation de la bulle spéculative sur les transferts/rémunérations dont je me faisais l'écho. Et c'est précisément ce système qui, pour bon nombre des clubs de l'élite, est à bout de souffle :)

    Je tenais encore à remercier tous les intervenants pour ces échanges intéressants et construits et reste dans les parages pour d'éventuelles nouvelles questions :)

  • goom le 07/03/2013 à 09h55
    Notre championnat a-t-il à un moment décroché, sous entendu il était au niveau des autres, ou n'a-t-il jamais été au niveau ? Je penche largement pour la deuxième solution comme l'en atteste nos résultats en coupes d'Europe depuis qu'elles existent. Aucune victoire en C3, une victoire en C2 quand ça existait encore (PSG), une victoire en C1 (OM) et puis c'est tout !
    Un tableau intéressant pour la C1 sur lien
    Pays Vainqueurs Finalistes Demi-finales
    Espagne 13 22 44
    Italie 12 26 32
    Angleterre 12 19 37
    Allemagne 6 15 26
    Pays-Bas 6 8 13
    Portugal 4 9 11
    France 1 6 13
    Ecosse 1 2 8
    Roumanie 1 2 4
    Serbie 1 2 4
    On peut voir la même chose pour la C2 et la C3.

    Nos clubs n'ont jamais réussi en Europe, ils n'ont jamais pu se forger un nom en dehors de la France, n'ont jamais pu se vendre en dehors de la France au contraire des grands noms d'Europe que sont MU, Liverpool, Bayern, Real, Barca, Juventus, Milan AC et Inter Milan.

    Si on regarde les stats des champions nationaux on note qu'en France aucun club ne dépasse 10 titres alors que ça existe dans les 4 grands championnats et on se paye le luxe d'avoir 19 clubs différents champion. Et quand on regarde au niveau podium on se rend compte qu'il y a une exception française dans le sens où nous n'avons pas de club qui sait fait preuve d'une régularité au sommet dans le temps. Il faut dire également qu'on aime tellement bien en France que le petit gagne contre le gros qu'il est difficile de faire émerger et perdurer quelques champions.

    Bref, j'ai presque envie d'écrire que ce n'est que depuis 1998 qu'on se rêve plus beau que nous ne sommes par les résultats de l'équipe de France mais qu'au final la France n'est qu'un championnat moyen.

    Une autre réflexion, est-ce que nos clubs n'ont pas perdu du temps pour bien se structurer ? D'une part le statut des clubs (d'ailleurs c'est quoi maintenant comme statut ? j'en suis resté au SAOS ou SASP) est-il adapté au monde moderne ? D'autre part la politique n'a-t-elle pas parfois pris le parti-pris du dogme (notamment quand MG Buffet était ministre des sports) contre le football pro ? Ensuite est ce que les clubs et la ligue n'ont pas trop attendu de la télévision en oubliant de se développer ailleurs, en oubliant le marketing ?

    Et puis si finalement en France, le foot (voire le sport en général) n'était pas assez "sérieux" pour nos élites cultivées (elles ;-) ) ?

  • osvaldo piazzolla le 12/03/2013 à 04h04
    bravo pour prendre le temps de répondre : les commentaires de l'auteur sont encore plus instructifs que l'article lui même.

    un détail : le graphe des variations annuelles des taux de remplissage des stades est il vraiment significatif, si chaque année trois clubs sur vingt sont changés pour trois autres avec des taux de remplissage a priori totalement différents?

    une question : vous invoquez souvent les "bassins de population" pour qualifier des clubs "familiaux" (au sens, j'imagine, de "à faible potentiel de développement économique sportivement et médiatiquement"). Mais le "bassin de population" est il une varaible économiquement pertinente (par opposition à une "notoriété médiatique télévisuelle" (qui reste à définir exactement)) dans la mesure où les droits TV représentent un poids économique beaucoup plus important que les recettes guichet. Si Fox tv rachetait hoffenheim (trois mille habitants mais un gros club de Bundesliga) pour percer sur le marché des droits tv européens, n'aurait il pas plus de chance d'enclencher un cercle vertueux que si vinci construisait un stade à saint ouen pour le red star (le bassin de population est là mais notoriété zéro)?

  • goom le 17/03/2013 à 21h34
    Osvaldo, le cas Hoffenheim est intéressant mais pas pertinent dans le sens où le village en question appartient à la municipalité de Sinsheim qui compte 35000 habitants et surtout c'est Dietmar Hopp qui soutient financièrement le club (Hopp est le cofondateur de SAP, sa fortune est estimé à 5,5 milliards d'euro)

  • Julien Pillot le 21/03/2013 à 15h42
    @Osvaldo: Merci beaucoup :)
    Le graphe demeure indicatif dans la mesure où ce qui est mesuré est le TAUX de remplissage et non le remplissage en lui-même. Ce qui importe dans ce type de graphique n'est pas tant le nombre de places disponibles dans les enceintes, mais dans quelles proportions les tribunes sont remplies. Ainsi, cet indice conserverait-il tout son sens même si nous devions déplorer la relégation de clubs disposant de stades à fortes capacités, contre la promotion de clubs aux enceintes plus modestes. Maintenant, il est vrai que certains clubs ont davantage de facilité que d'autres à remplir leurs tribunes (indépendamment de la qualité et la capacité des infrastructures), mais l'impact marginal reste négligeable alors que la rotation ne concerne que trois clubs par an.

    J'aurais formulé la même réponse que Goom concernant le club d'Hoffenheim qui reste, en outre, une exception davantage qu'une règle. Même si les résultats sportifs ont un rôle important à jouer, il y a une vraie corrélation entre popularité/notoriété et l'importance du bassin de population dans lequel le club évolue. Les possibilités de développement économique et sportif y sont en effet supérieures: audiences TV potentielles, visibilités des annonceurs, débouchés pour les produits dérivés, attractivité présumée des centres de formation, attachement régional, etc. Cela explique en partie également pourquoi il est plus aisé de trouver des supporters marseillais à Auxerre que l'inverse. Après, il ne suffit pas - et c'est heureux - de disposer d'un bassin de population important pour assurer à un club réussites financière et sportives. La "culture club", par exemple, est une donnée majeure qui joue comme une force de rappel sanctionnant ou ralentissant les projets prémâchés et artificiels.

La revue des Cahiers du football