Euro : plus riche, moins beau
Une Balle dans le pied – L'UEFA a enregistré des bénéfices record avec l'Euro 2016, mais la compétition a une nouvelle fois mis en évidence une crise du football de sélection que la confédération continue d'ignorer.
Si l'on doit considérer un championnat d'Europe comme un joyeux festival des supporters nationaux, celui-ci a été parfaitement réussi. Même les graves incidents initiaux, à Marseille, n'ont pas amoindri l'impression laissée par les troupes islandaise, galloise et irlandaises en particulier – dont le passage aura été gratifié par les beaux parcours de leurs équipes. De ce point de vue encore, le passage à 24 équipes aura été une profitable, même s'il faudrait faire le compte des "petites" équipes qui se seraient aussi qualifiées pour une formule à 16.
Profitable, cet élargissement l'a été aussi sur le plan financier pour l'UEFA. Après la stagnation entre les éditions 2008 et 2012, les recettes ont connu une forte hausse en 2016 pour atteindre près de deux milliards d'euros (+34%), le bénéfice progressant de 594 millions d'euros à 830 millions (+40%). Sur le long terme, on constate la croissance spectaculaire des revenus, multipliés par 13 en vingt ans (depuis England 1996, première phase finale à 16 équipes). (…)