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Et si Cristiano Ronaldo n'avait jamais signé à Manchester United ?

Délires FM – On dit qu'une carrière ne tient qu'à un fil. Et si Cristiano Ronaldo n'avait pas eu l'occasion de taper dans l'œil de Manchester United? Douze ans après, où serait-il aujourd'hui? Réponse à l'aide du jeu L'Entraîneur 03/04.

Auteur : Julien Momont le 17 Août 2015

 

 

L'histoire est connue. Nous sommes le 6 août 2003. Pour inaugurer son Estadio José Alvalade flambant neuf, le Sporting Portugal s'offre un match de gala face à Manchester United. Dans cette rencontre, la recrue nantaise Éric Djemba-Djemba laisse croire au journaliste du Guardian qu'il a le potentiel pour s'imposer à MU. Mais la véritable attraction est dans le camp d'en face, un certain Ronaldo, "l'un des joueurs les plus prometteurs du Portugal", qui laisse éclater son talent au grand jour. Il ne marque pas, la faute aux prouesses de Fabien Barthez dans les buts, mais ses accélérations et ses dribbles suffisent pour convaincre tout le monde de son talent. En premier lieu, les joueurs de Manchester United eux-mêmes, qui vont jusqu'à réclamer son arrivée auprès de Sir Alex Ferguson dans l'avion du retour. L'affaire se conclue à peine six jours plus tard. La légende de CR7 est en marche.
 
Et si Cristiano Ronaldo n'avait pas participé à ce match? La faute à un rhume ou une petite contracture musculaire? Il avait, certes, déjà tapé dans l'oeil de Liverpool, du Milan ou du Barça, et même de United, selon les dires de Ferguson, sans suites. Il est toujours difficile de réécrire l'histoire, mais qui sait ce qu'il serait advenu de sa carrière s'il n'avait pas eu cette occasion de briller face aux Red Devils? Pour se faire une idée, on s'est appuyé sur la simulation la plus réaliste disponible.

Le principe est simple: revivre, à l'aide de L'Entraîneur 03/04 (ancêtre de la série des Football Manager), la carrière de Cristiano Ronaldo de l'été 2003 à nos jours. Auparavant, grâce à l'éditeur du jeu, nous avons retiré le Portugais de l'effectif de Manchester United pour le replacer dans son club formateur, le Sporting Portugal. Nous superviserons le processus sans l'influer, en tant qu'entraîneur au chômage. Pour les connaisseurs, cette simulation s'est faite avec une base de données moyenne et six championnats sélectionnés (Allemagne, Angleterre, Espagne, France, Italie, Portugal). Enfilez votre scaphandre, on va s'envoler vers une timeline obscure aux nombreuses incongruités historiques [1].


Un destin inéluctable ?

Pas de transfert à MU, pas de transfert du tout. L'été 2003 est calme pour Cristiano Ronaldo, qui reste sagement à Lisbonne.

 


C'est la saison de l'éclosion nationale pour le phénomène portugais. Avec Joao Pinto, il mène le Sporting au titre de champion, celui de la reconquête, deux ans après le précédent. Le doublé était tout proche, mais le Benfica a finalement pris le dessus 2-1 en finale de la Coupe du Portugal.

 


Cristiano Ronaldo inscrit dix-sept buts et délivre sept passes décisives en trente-trois rencontres, toutes compétitions confondues. Le jeu lui attribue une note moyenne de 7,55 sur dix (la note de départ au coup d'envoi des rencontres étant de 6). Dans la vraie vie ("IRL"), il a attendu sa quatrième saison en Angleterre pour atteindre ce total de buts marqués (vingt-trois en 2006/2007).

 


Ces bonnes performances incitent le Sporting à prolonger son contrat de cinq ans en mai 2004, revalorisation salariale à hauteur de 190.000 euros mensuels à la clé. Vraisemblablement pas si éloigné de son salaire initial à Manchester... Précision d'importance: une clause libératoire de 22,5 millions d'euros figure dans le contrat.

Ce destin doré de Cristiano Ronaldo en D1 portugaise fait une victime: José Mourinho. Son Porto, si souverain en 2004 IRL (doublé championnat-Ligue des champions), ne termine que dauphin et n'accède pas à la finale de la C1. Les Invincibles d'Arsène Wenger décrochent leur première couronne européenne face au Milan. Le concept de "Special One" ne verra jamais le jour, comme la réputation de loser chronique d'Arsenal. L'épopée monégasque de 2004, elle, n'a jamais existé, et Jérôme Rothen ne tournera jamais en rond sous le maillot parisien.

Arrive alors l'Euro 2004. La Grèce ne fait pas illusion: elle est éliminée dès la phase de poules, malgré deux succès. Le Portugal de Ronaldo, Figo et Pauleta élimine la Bulgarie et l'Angleterre pour parvenir en finale. En face... l'équipe de France qui, sans obstacle grec sur lequel buter, a été portée par son duo Henry-Trezeguet (huit buts à eux deux) jusqu'en finale. Le résultat...

 


Si un simple battement d'aile de papillon peut déclencher une tornade à l'autre bout du monde, un transfert avorté de Cristiano Ronaldo (deux buts à l'Euro), lui, annule donc la genèse de la carrière de José Mourinho, tout en consacrant Jacques Santini, effaçant du même coup l'ère Raymond Domenech de l'histoire des Bleus...

La suite est surprenante et illustre que la fiction, finalement, n'est pas si éloignée de la réalité. Nous sommes mi-juillet 2004, Villarreal passe à l'offensive et offre 19,5 millions d'euros pour Cristiano Ronaldo. Quatre jours plus tard, un autre club se manifeste...

Manchester United.

Les Red Devils bouclent l'affaire en quelques jours, pour un montant de 15,75 millions d'euros avec bonus. IRL, MU avait dépensé 15 millions d'euros environ...

 



De CR7 à CR42

Ce transfert était-il donc inéluctable? Pour le vérifier, nous avons simulé une deuxième fois ce scénario (la lenteur du jeu empêchant de multiplier exagérément l'expérience pour préserver notre santé mentale et notre emploi du temps, puisque cette deuxième étape a tout de même pris plus de neuf heures), cette fois jusqu'à nos jours. Objectif: obtenir une vision globale de ce qu'aurait pu être la carrière de Cristiano Ronaldo depuis douze ans, sans ce transfert fondateur.

Force est de constater que l'attaquant portugais était, quoi qu'il arrive, promis aux sommets... et aux mêmes clubs. Car dans ce nouvel essai, après trois saisons au Sporting, il rejoint... le Real Madrid, contre 49,5 millions d'euros. Son nombre de buts marqués n'atteindra toutefois jamais les invraisemblables totaux actuels – et si la réalité était plus improbable que la fiction?

Sans marquer, Cristiano Ronaldo contribue tout de même au premier sacre mondial du Portugal, en 2006. Et pour confirmer la tendance aperçue dans la première simulation, la France ne connaîtra donc jamais d'ère Raymond Domenech, ni d'épisode Knysna (en même temps, vous avez déjà vu une grève en Chine, vous?). Nos alter-égos virtuels dorment certainement tous un peu plus en paix (mais attention, Alain Perrin a été nommé sélectionneur en juillet 2014).

 


À noter que le jeu pousse le réalisme jusqu'à obtenir une édition 2014 presque identique à la nôtre (le Brésil n'ayant pas su résister à la pression populaire imposée par la diaspora auriverde au Canada).

Notre ami Cristiano ne s'appellera toutefois jamais CR7. À l'été 2011, sans un seul trophée remporté dans la capitale espagnole, il rejoint le Milan AC et devient... CR42. Qui, vous l'admettrez, pourrait tout aussi bien être le nom d'un droïde dans le prochain Star Wars.

 


Une faille incommensurable sur le plan de l'image qui l'empêchera de décrocher le moindre Ballon d'Or, à l'inverse de Mikaël Silvestre, William Gallas et Patrice Evra (double vainqueur), enfin reconnus à leur juste valeur.

 


Cristiano Ronaldo est tout de même établi comme un "attaquant légendaire", malgré un palmarès relativement maigre (un titre de champion du Portugal en 2004, une Coupe de l'UEFA en 2013 et un scudetto en 2015). Sa rémunération (700.000 euros mensuels) est la deuxième la plus élevée du jeu, juste derrière celle de son ancien coéquipier au Real, l'Argentin Lucas Martin Castroman, et devant celle de son compère de l'attaque au Milan, Ronaldinho.

Voilà donc résumée la carrière qui aurait pu être celle de Cristiano Ronaldo s'il n'avait jamais tapé dans l'œil des recruteurs de Manchester United, un soir d'août 2003. Un prestige presque intact, mais une armoire à trophées bien moins remplie. Et une vie dans un univers quand même bien singulier...

 



Bonus : ce à quoi on a échappé

• On a déjà évoqué Patrice Evra double Ballon d'Or. Il y a pire. Rennes. Le Stade rennais. Oui, Rennes. Champion de France. 2010. Le monde n'est pas prêt.

• En même temps, la liste des champions français entre 2007 et 2011 fait un peu peur à voir (mais colle finalement assez bien à la réalité, pour certains): Lille, Lens deux fois, et Montpellier. Heureusement, à partir de 2012, on revient à une saine alternance entre l'OM et le PSG.

Zoumana Camara a réalisé dix-neuf passes décisives lors de la saison 2009-2010, record absolu. Oui, vous avez bien lu. Florian Marange a lui été l'homme fort du titre marseillais en 2014.

 



Eric Djemba-Djemba est entraîneur-joueur de l'OGC Nice. David Trezeguet occupe le même poste au FC Nantes. Didier Deschamps, lui, est sur le banc d'Amiens, solide équipe de L1.

• Le Deportivo La Corogne est le maître incontesté de Liga, avec huit titres sur les neuf dernières saisons. Dans ses rangs, un Juan Roman Riquelme, Ballon d'Or 2012 et en bout de course (37 ans, 109 sélections avec l'Argentine).

• Globalement, d'ailleurs, les clubs ont d'énormes difficultés à renouveler leurs effectifs. Regardez l'âge des joueurs d'Arsenal, double tenant du titre en Premier League.

• Pendant ce temps, confirmation: la carrière de José Mourinho a tourné au vinaigre (Porto, viré de Benfica, Vitoria Setubal, viré de Porto, échecs successifs sur le banc de la sélection portugaise).

• Heureusement, au coeur de ce chaos généralisé, l'Allemagne reste une valeur sûre, un point de repère vital. Merci la Bundesliga. On ajoutera que les clubs français n'ont également toujours pas remporté de coupe d'Europe depuis 1996, le PSG (aujourd'hui entraîné par Robert Duverne) ayant échoué à trois reprises en finale (une en Ligue des champions, deux en Coupe de l'UEFA).

[1] On ne résiste pas à la tentation de vous recommander, au sujet des différentes timelines, l'épisode 3 de la troisième saison de la série Community, "Remedial Chaos Theory".

 

 

Les autres épisodes :
Le choc des extrêmes
Nous sommes tous Cristiano Ronaldo
Messi-Cristiano Ronaldo, qui est vraiment le plus fort ?
La taille compte-t-elle vraiment dans le football ?

 

Réactions

  • Radek Bejbl le 18/08/2015 à 01h53
    Alison est un gros sujet de consensus en interne. Personnellement je suis plus que conquis, et c'est la seule raison pour laquelle j'autorise Yohan à parler de timeline une fois par jour.

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