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Et le Ballon de Plomb est…

… annulé. Après onze ans d'existence chahutée, le diagnostic est tombé, fatal. Voici les raisons pour lesquelles nous préférons arrêter de décerner un trophée que nous ne reconnaissions plus vraiment. 

Auteur : La rédaction le 19 Jan 2015

 

 

Oui, nous aurions pu suspendre l'expérience du Ballon de Plomb plus tôt, ou plus tard. Mais onze lauréats, cela fait une équipe: tant pis s'il lui manque un gardien, au moins elle a un sacré profil offensif. Et puisqu'il faut quand même s'expliquer un peu : six raisons pour lesquelles nous avons décidé d'arrêter.

 


Il nous a échappé

Et il nous est tombé sur les pieds, forcément. Non pas suivant la trajectoire attendue, courte et verticale, mais plutôt comme celle d'un boomerang paradoxal, parti très loin de nous. Assez tôt, il est devenu impossible d'en faire comprendre le principe, celui des trois critères (qualités footballistiques intrinsèques, mentalité, choix de carrière), tant il est interprété presque systématiquement comme "l'élection du pire joueur de Ligue 1".

 

Certes, l'ultime vainqueur Florian Thauvin a offert un démenti efficace à cette interprétation, mais un peu tard. Notre créature ne nous appartient plus, elle est devenue l'objet de commentaires et de débats auxquels nous ne sommes même pas conviés, un de ces "buzz" chroniques sans message qui traversent la toile.

 


On n'arrive plus à l'aimer

Car oui, s'il y a bien dans cette distinction la caractère cuisant d'une bonne fessée, il y avait aussi, au départ, le désir d'un hommage paradoxal aux antistars du football, aux défenseurs laborieux qui creusaient leur sillon à coups de tacles, aux attaquants massacreurs de gabians, aux rescapés d'un foot de plus en plus professionnalisé incapables d'un contrôle de moins de deux mètres, à ceux qui gaffaient jusqu'au moment de signer un contrat, et même aux brutes plus ou moins épaisses (pas encore labellisés Bad Boys) qu'on se plaisait à détester – ou à admirer secrétement.

 

Mais l'aimable parodie du Ballon d'Or a plus souvent qu'à son tour tournée au ballon-sanction – dès Fabrice Fiorèse en 2004, en fait. Non pas que l'envie de mettre une claque aux mercenaires fut illégitime, au contraire: c'est justement que notre sport s'est mis à produire plus d'écervelés cyniques que de sympathiques et authentiques tocards, éliminés par le filtre de plus en plus impitoyable des centres de formation.

 


Son meilleur vainqueur a été le premier

Ah, Francis Llacer… Avec pareil parrain, comment aurions-nous pu douter d'emblée du Ballon de Plomb, en parfait équilibre sur ce formidable socle? La blague était parfaite, elle fit irruption comme Francis avec ses entrées en jeu tardives pour prendre un carton dès que possible. Soudard maigrichon mais fin connaisseur des terminaisons nerveuses de ses adversaires, digne représentant de la grande caste des latéraux sanguinaires, peu suspect de s'encombrer d'esprit sportif (voir sa confession quant au PSG-Bordeaux de 1999), il disposait de la panoplie complète du super-antihéros que nous voulions consacrer (lire "Le jubilé de Francis Llacer").

 

La suite a été plus compliquée: ses successeurs Fiorèse et Pedretti ne jouaient pas dans la même ligue, et les controverses commencèrent (lire "BdP, le débat philosophique", avant l'édition 2006). Il ne faut pas dénigrer les lauréats ultérieurs, qui ont proposé de beaux phénomènes, comme le regretté Moussa Maazou pour ne citer que lui.

 


La culpabilité nous ronge

Le jour où le préposé au portrait du lauréat 2007, Matt Moussilou, s'est mis à la tâche, une image s'est imposée à lui, lancinante: celle de la brave maman de Matt, qui était apparue dans un reportage de Téléfoot au moment où la carrière de son fiston semblait prendre son envol. Qu'allait-elle penser de notre vilenie?

 

On a beau estimer que les footballeurs sont responsables de leurs actes, et que notre trophée n'est qu'un modique prix à payer en regard d'une vie si enviable, avons-nous les épaules pour porter une méchanceté que nous préférons assumer au fil de la plume plutôt qu'au son du canon? Comment vivre avec l'idée que Bernard Mendy, notre BdP préféré qu'on aime d'amour et d'eau fraîche, nous en veuille encore de l'avoir sacré?

 


La malédiction est trop puissante

Si la légitimité du trophée s'est érodée à nos propres yeux, en revanche, nous prétendrons qu'aucun membre de son palmarès n'y a pas mérité sa place. À tel point qu'aucun ne s'est remis de son sacre (on attendra de voir pour Thauvin, cependant). Même Pedretti – par ailleurs le vainqueur que nous avons le moins assumé de tous –, qui a ensuite connu une carrière honorable, quitta une trajectoire qui envoyait sa carrière sur d'autres hauteurs.

 

Est-ce à dire qu'on ne se remet pas d'un Ballon de Plomb, ou que ce dernier sacre des joueurs qui se sont déjà condamnés tout seuls? En tout état de cause, on préfère qu'ils ne s'en prennent plus, désormais, qu'à eux mêmes.

 


Nous n'en avons pas besoin

Après quelques années, le Ballon de Plomb est devenu un puissant et très enviable outil de communication. Pas besoin de rédiger le moindre communiqué, de négocier des exclusivités, des partenariats ou de concocter un quelconque plan de communication: il suffisait d'annoncer les candidats, puis le vainqueur pour qu'instantanément, dépêches, articles et relais sur les réseaux sociaux tombent en avalanche. Et fassent sauter notre serveur aussi efficacement qu'un scoop du Times piqué à l'Agence Transe Presse.

 

Notre modèle éditorial (et notre non-modèle économique) n'étant pas fondé sur le trafic et les recettes publicitaires, puisque nous pouvons nous payer ce luxe-là, à quoi bon persister, si le cœur n'y est plus?

 


Bref, on a progressivement vu le Ballon de Plomb-sanction l'emporter sur le Ballon de Plomb-blague, on l'a vu devenir victime de son succès (victime de ses qualités et de ses défauts) et de plus en plus difficile à expliquer, de moins en moins conforme à l'idée (certes vague) que nous en avions au départ. Nous l'avons pleinement assumé jusqu'à présent, nous revendiquons son palmarès, nous ne regrettons rien. Mais on n'a plus trop envie.

 

Qui sait, peut-être reviendra-t-il quand même un jour, sous une autre forme. Pourquoi pas celle d'un Ballon de Plomb européen organisé en collaboration avec des médias amis? Le Ballon d'Eau fraîche, lui, nous semble plus légitime que jamais. Il faut que nous nous mettions à son organisation, d'ailleurs.

 

PS. Avis aux récupérateurs : la marque Ballon de Plomb est déposée.

 


Le palmarès

2003 : Francis Llacer
2004 : Fabrice Fiorèse
2005 : Benoît Pedretti
2006 : Bernard Mendy
2007 : Matt Moussilou
2008 : Frédéric Piquionne
2009 : Mateja Kezman
2010 : Yohan Démont
2011 : Moussa Maazou
2012 : Issam Jemaa
2013 : Florian Thauvin
 

Réactions

  • dugamaniac le 19/01/2015 à 12h26
    Dites donc, le contexte de ce début d'année n'a pas aidé mais c'est "1 article - 1 sermon" en ce moment.

    J'attends la tribune du Pasteur Oscar Ewolo avec impatience.

  • Jus de Nino le 19/01/2015 à 12h32
    Fallait pas prendre mon message au premier degré. N'empêche que perdre Cabu, VVolinsky et le bdp en une semaine, le potentiel bête et méchant de notre pays vient d'en prendre un sacré coup.

    Oui, en tant que vieux lecteur d'hara kiri, je suis fan de la bonne grosse blague qui tâche. Pour moi, le bdp c'était un peu ça. Un truc pas fin, pas politiquement correct, des fois drôle des fois pas trop mais qui dérangeait (un peu, faut pas exagérer) les cons (suive' mon regard de mon premier message).

    Je pourrai faire sans, bien sûr mais je trouve ça dommage. Les blagues pas drôles les plus longues sont toujours les meilleures.

  • Jus de Nino le 19/01/2015 à 12h41
    Fallait pas prendre mon message au premier degré. N'empêche que perdre Cabu, VVolinsky et le bdp en une semaine, le potentiel bête et méchant de notre pays vient d'en prendre un sacré coup.

    Oui, en tant que vieux lecteur d'hara kiri, je suis fan de la bonne grosse blague qui tâche. Pour moi, le bdp c'était un peu ça. Un truc pas fin, pas politiquement correct, des fois drôle des fois pas trop mais qui dérangeait (un peu, faut pas exagérer) les cons (suive' mon regard de mon premier message).

    Je pourrai faire sans, bien sûr mais je trouve ça dommage. Les blagues pas drôles les plus longues sont toujours les meilleures.

  • Jean-Luc Skywalker le 19/01/2015 à 12h43
    Comme dirait Joey : "This is the end of an era !"

  • Mik Mortsllak le 19/01/2015 à 13h57
    C'est dommage que la lassitude l'emporte l'année où un candidat brille devant des millions de téléspectateurs du monde entier lors de la Coupe du Monde.
    Il manquait seulement quelques déclarations tapageuses pour que John Boye ne soit l'égal de Maazou.

  • Rhônealpinho le 19/01/2015 à 14h01
    Plus d'édition papier, plus de gazette, plus d'antigone et maintenant plus de ballon de plomb?
    Les CdF, c'était mieux avant :(

  • JeanBen le 19/01/2015 à 14h30
    Pourtant on s'est bien marrés cette année : Kana Biyik et la brigade loire, les fins de carrière de Brandao et Cvitanich, l'incroyable longévité de Grégoire Puel, le hat trick de Le Tallec

    Le plomb a de l'avenir

  • kimporte el flaco le 19/01/2015 à 14h42
    " En tout état de cause, on préfère qu'ils ne s'en prennent plus, désormais, qu'à eux mêmes."
    ----
    Y a vraiment des joueurs qui considèrent que le ballon de plomb a "plombé" leur carrière ?
    Si c'est le cas oui il était temps d'arrêter...

    Plus sérieusement dans le contexte actuel c'était pas le meilleur moment dommage de ne pas l'avoir fait l'année dernière.

  • katana le 19/01/2015 à 15h03
    Je propose la création d'un Ballon de Thon, dédié au foot féminin.

  • dugamaniac le 19/01/2015 à 15h04
    Pour rajouter une couche, je tenais solennellement à déclarer que plus encore que l'arrêt du Ballon de Plomb, c'est l'information de la continuation de son frère dégénéré le ballon d'eau fraiche que je déplore le plus.

    Que vous disiez on en marre de ces trophées à la con, soit.
    Mais que vous arrêtiez le satirique en continuant le bisounours, là je ne vous comprends plus.

La revue des Cahiers du football