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Espagne 1982, nos années Naranjito

Rétro 1982 - Il y a quarante ans, le 13 juin, démarrait à Barcelone le Mundial 1982. La plus belle Coupe du monde de l'histoire ? 

Auteur : Richard Coudrais le 13 Juin 2022

 

RÉTRO COUPE DU MONDE 1982

13 juin. España 1982, nos années Naranjito

14 juin. Un jour, un but : Socrates, deux feintes et une mine

15 juin. Un jour, un but : Milla 1982, l'histoire manquée

16 juin. Un jour, un but : Robson 1982, coup de chaud à Bilbao

17 juin. Fennecs plus ultra

21 juin. Un jour, un but : Giresse 1982, la controverse de Valladolid

24 juin. Manu Amoros, forte tête

25 juin. Un jour, un but : Armstrong 1982, de l'Ulster à la lune

28 juin. Un jour, un but : Genghini 1982, la lucarne bleue

2 juillet. Arconada 1982, le moral dans les chaussettes

4 juillet. Guerre froide au poteau de corner

5 juillet. Le saint suaire de Paolo Rossi

8 juillet. Battiston, lendemains de choc

 

Le 13 juin 1982 à Barcelone, le Belge Erwin Vandenbergh marque le premier but de la Coupe du monde 1982. La Belgique bat l'Argentine et provoque la première surprise de ce Mundial espagnol. Au-delà de la nostalgie que procure l'évocation de ce tournoi, le recul de quarante ans nous autorise à dire qu'il s'agissait d'un des meilleurs tournois de l'histoire. 

Le jeu y fut parfois d'une qualité exceptionnelle et la compétition n'a pas manqué de rebondissements. Elle fut animée par l'une des plus belles équipes qui fut, le Brésil, et marquée par quelques matches mémorables, dont la demi-finale de Séville que la France tient toujours pour référence. 

Enfin, le tournoi, dans son organisation et son environnement, a transformé le foot dans de nombreux domaines.

 

 

Le Brésil le plus romantique de l'histoire

D'abord le Brésil. Un milieu de terrain composé de Socrates, Falcão, Zico et Cerezo : a-t-on jamais fait mieux pour le plaisir des yeux ? La Seleção qui dispute la Coupe du monde 1982 se poste au sommet du panthéon national. 

Bien sûr, il y a eu le Brésil de 1970, qui était arrivé sur le toit du monde en pratiquant un football fabuleux. Mais l'équipe conduite par Telê Santana a quelque chose de plus que celle des Pelé, Rivelino et Tostão. Sans doute la défaite et son goût d'inachevé lui ont-ils donné un supplément de romantisme, comme aux Pays-Bas de 1974 ou à la Hongrie de 1954.

L'équipe du Brésil de 1982 était magnifique, mais imparfaite : parmi ses titulaires, elle comptait un avant-centre lourd et maladroit, Serginho, et un gardien de but catastrophique, Waldir Peres. Pour le reste, tout était sculpté dans l'esthétique : le quatuor du milieu donnait le tempo, renforcé par deux arrières latéraux, Júnior et Leandro, souvent porté aux avant-postes. 

Devant,un attaquant fabuleux, Eder, doté d'une frappe qui figeait les gardiens de but. Derrière, Oscar et Luizinho, la charnière centrale, deux joueurs beaux et élégants, si loin de l'image que l'on se fait aujourd'hui du défenseur central brésilien. 

L'élimination de ce Brésil, face à l'Italie, par les trois buts de Paolo Rossi et la parata de Dino Zoff, fut un choc. Selon le journaliste Didier Roustan, la rencontre changea l'histoire du football.

Le match d'une vie

Le Mundial 1982 fut également le cadre du fameux match de Séville. Une demi-finale magnifique et cruelle disputée sous la nuit andalouse un 8 juillet, entre la France et la RFA. A-t-on vu, depuis, un match aussi intense, aussi vertigineux, capable de nous faire passer par tous les sentiments : les joies, les peines, l'injustice, la colère, le bonheur fou, la tristesse ?

Ce soir-là, le foot a pris dans les foyers français une dimension inédite. Quarante ans plus tard, même après deux titres de champions du monde, les Français gardent comme une cicatrice le déroulement de cette rencontre si particulière. 

Avec le recul que nous donnent les quarante ans qui se sont écoulés, on peut observer combien la douzième Coupe du monde a marqué une rupture. Il suffit de comparer dans nos souvenirs ce que nous inspire le Mundial argentin de 1978 et celui de 1982 en Espagne. 

Difficile de réaliser que seulement quatre ans séparent ces deux événements. L'édition argentine est la dernière disputée dans un format suranné avec seize équipes sur la ligne de départ. L'édition espagnole fait entrer l'épreuve dans son ère moderne. 

Une nouvelle géographie du football

En s'ouvrant à huit équipes supplémentaires, la phase finale de la Coupe du monde étend la géographie du football aux pays d'Afrique, d'Amérique Centrale, d'Océanie, du Moyen-Orient... Les nouveaux venus apportent beaucoup de fraîcheur à une épreuve qui tardait à se renouveler. 

L'insolente Algérie terrasse d'entrée une Allemagne de l'Ouest un peu trop sûre d'elle. Le Cameroun résiste tant à ses adversaires qu'il sort invaincu, pas loin d'éliminer les futurs champions du monde. Le Honduras bouscule l'hôte du tournoi et le Koweït se croit tout permis. 

Même la Nouvelle-Zélande séduit malgré trois lourdes défaites, avec son état d'esprit remarquable (zéro carton jaune). Quant au Salvador, s'il encaisse la pire défaite de l'histoire (10-1), il trouve le moyen de faire élire un de ses hommes meilleur joueur du match. 

Avec Espagne 1982, l'histoire de la Coupe du monde a tourné une grande page. Sur le terrain, une certaine idée du football, offensif et joyeux, s'est confronté au cynisme du résultat à tout prix. Le Brésil dansant de Zico et Sócrates se fracasse sur la rigide Italie de Rossi et Gentile. 

La France joyeuse de Platini et Giresse est percutée par la peu souriante Allemagne fédérale de Rummenigge et Schumacher. L'Algérie elle-même se voit refuser l'accès au second tour à cause d'un résultat utile négocié entre cousins germains.  

Sur le plan médiatique, la Coupe du monde a pris, en 1982, une dimension supplémentaire. Pour la première fois, le tournoi est retransmis sur les écrans des cinq continents. En multipliant les matchs, la Coupe du monde devient une affaire rentable. 

Les sponsors et les télévisions sont désormais prêts à payer le prix fort. L'extension du nombre d'équipes est un tel succès que l'opération sera renouvelée dans le futur. Le Mundial 82 a ouvert la boîte de Pandore. Pour certains, son souvenir évoque l'air de The Number of the Beast...

Courses folles, dribbles fous

Nous avons gardé tant d'images dans l'album de ce début d'été espagnol, un grand inventaire sur le pré vert. 

Les folles courses de Zbignew Boniek, les grimaces incessantes de Karl-Heinz Rummenigge, la classe toute en décontraction de Michel Platini, la sortie sans gloire du jeune Diego Maradona, le stoïcisme des gardiens Thomas N'Kono, Rinat Dasaev ou Julio Cesar Arzu. 

Le visage en colère de Michel Hidalgo après la délirante intervention du cheikh koweïtien, le désarroi de l'attaquant chilien Carlos Caszely qui ruine les rares espoirs de son pays, la drôle d'équipe nord-irlandaise avec son meneur de jeu de dix-sept ans, son gardien vétéran et ses attaquants de deuxième division.

Les dribbles fous de Bruno Conti ou Pierre Littbarski, lumineux seconds rôles de leurs sélections respectives, ou ceux plus provocants du Polonais Wlodzimierz Smolarek près du poteau de corner du Camp Nou, le ballet enchanté des joueurs brésiliens, les tribunes souvent dégarnies.

La détresse de Max Bossis après son tir au but manqué, qui contrastait tant avec la joie du premier (et seul) but international de sa carrière, des célébrations de but démentes d'Alain Giresse à Séville ou de Marco Tardelli en finale... 

Tous ces souvenirs méritaient bien une petite série d'articles sur les Cahiers, quarante ans plus tard. 

 

 

RÉTRO COUPE DU MONDE 1982

13 juin. España 1982, nos années Naranjito

14 juin. Un jour, un but : Socrates, deux feintes et une mine

15 juin. Un jour, un but : Milla 1982, l'histoire manquée

16 juin. Un jour, un but : Robson 1982, coup de chaud à Bilbao

17 juin. Fennecs plus ultra

21 juin. Un jour, un but : Giresse 1982, la controverse de Valladolid

24 juin. Manu Amoros, forte tête

25 juin. Un jour, un but : Armstrong 1982, de l'Ulster à la lune

28 juin. Un jour, un but : Genghini 1982, la lucarne bleue

2 juillet. Arconada 1982, le moral dans les chaussettes

4 juillet. Guerre froide au poteau de corner

5 juillet. Le saint suaire de Paolo Rossi

8 juillet. Battiston, lendemains de choc

 

Réactions

  • Marius T le 13/06/2022 à 10h55
    Richard je te remercie pas, je vais chialer pendant une semaine !!!

  • Red tattoo le 13/06/2022 à 16h28
    J'ai vécu cette coupe du monde, qui était la première que je suivais vraiment, puisqu'en 1978 je n'avais que neuf ans, donc un peu jeune pour être assez attentif et suivre les infos sur la compétition, et qu'une partie des matchs passait au milieu de la nuit.
    Je retrouve dans ton article tout ce que j'ai vécu en 1982 cet été là : le Brésil et ses joueurs merveilleux, Séville, Maradona odieux que j'ai détesté depuis, l'Irlande du Nord réduite à 10, héroïque contre l'Espagne, le Cameroun et l'Algérie, Allemagne-Autriche, le match de la honte de Gijon... Je me souviens d'un format bancal avec ce deuxième tour à quatre poules de trois, qui faisait qu'une équipe perdant le deuxième match de la poule pouvait être déjà éliminée alors qu'il lui restait un match à jouer (cas de l'Espagne après sa défaite contre le RFA comme disait aussi alors, et qui devait encore affronter l'Angleterre). Je me souviens aussi d'un arbitrage à la maison dans la grande tradition, parce qu'il fallait que la faible Espagne passe le premier tour, mais qui n'a pas empêché une piteuse élimination. Je me souviens de ces après-midis à courir après le ballon avant d'aller voir les matchs, puis des cris dans le tout le quartier par les fenêtres ouvertes dès qu'il se passait quelque chose.
    Je ne sais pas si c'est la plus belle de tous les temps, mais c'est celle qui m'a le plus marqué. J'ai été émerveillé d'un côté, par Socratès, Zico et Platini, et dégouté de l'autre, et Brésil-Italie et France-Allemagne restent deux de mes pires souvenirs de sport.
    Tout ça est forcément très subjectif, c'est une affaire de génération et d'âge. Sans doute que les émotions de l'adolescence ont plus de forces que les autres.

  • Vas-y Mako! le 13/06/2022 à 21h39
    Maradona « odieux » qui s’était pris coups sur coups les matchs précédents et surtout contre l’Italie ( Gentile sui fait plus de 10 fautes sur lui sans être sanctionné d’un carton). Il craque contre le Brésil certes…

  • Ba Zenga le 14/06/2022 à 11h02
    Trop jeune pour la vivre en direct (j'avais un an), mais de ce que j'en ai lu, vu, entendu (surtout de la part de mon père qui me rappelle toujours qu'il avait mordu son canapé de stress devant France-Allemagne), je considère tout de même que c'est la plus belle Coupe du monde de l'histoire avec 1970. Il s'y est passé tellement de choses, et même l'histoire de l'Italie (qu'on pourra qualifier de moche/brutale mais qui restait une grande équipe), est intéresssante pour ce que c'a représenté pour ses joueurs et le pays. Je me régale à l'avance de lire les chroniques de Richard sur sa Coupe de monde de coeur! Merci à toi.

  • 12 mai 76 le 14/06/2022 à 16h03
    Merci pour ce bel article Richard !
    Mais que les souvenirs sont une chose étrange. 1982 m’a fait rêvé grâce à l’équipe de France et cette merveilleuse Selecao. Mais la plus belle, même avec un point d’interrogation, non surtout pas.
    Je me souviens plus de ces brutalités incroyables ou même en détruisant les adversaires on ne risquait même pas un jaune : Maradona, les brésiliens contre l’Italie, Battiston ont été les victimes de cette manière de jouer qui heureusement ne se voit plus aujourd’hui.
    Je me souviens de cet arbitrage maison scandaleux pour que l’Espagne passe a tout prix le premier tour. De ce match de la honte entre l’Allemagne et l’Autriche pour empêcher la qualification de l’Algérie, d’un but annulé pour la France sur décision d’un représentant officiel du Koweït, de l’anti jeu permanent avec les passes en retrait au goal.
    Et finalement d’une finale jouée par les deux équipes les plus représentatives de cette brutalité et cet anti-jeu, comme une insulte au football.
    J’ai de loin préféré 1986, ou pour la première fois les arbitres ont mis un peu d’ordre sur le terrain en sortant des cartons rouges sans hésiter.

  • Vas-y Mako! le 15/06/2022 à 08h50
    Avec notamment Joël Quiniou qui met un rouge à un Uruguayen dès la première minute contre l'Écosse en 86. En effet, cela changeait de 82.
    Mais pour moi 82 reste marqué au fer rouge. 16 ans, tout le temps du monde pour voir tous les matchs, ce magnifique maillot de l'équipe de France (le plus beau avec celui de 78), cette joie de voir les Allemands se faire éparpiller par les Algériens, ce coup franc de Genghini et le gardien autrichien enroulé autour de son poteau et le drame de Séville ...Beaucoup de souvenirs.

La revue des Cahiers du football