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Entraîneurs, l'obsolescence programmée

Quelle est la longévité moyenne d’un entraîneur dans les vingt clubs présents en L1 la saison prochaine? Combien de saisons ont enchaîné ceux qui vont la commencer sur le banc? Petit état des lieux.

Auteur : Tonton Danijel le 11 Juin 2013

 


Pour commencer, comptons les saisons qu’auront enchaînées les vingt futurs entraîneurs de la L1, 2013/14 incluse, avec le même club [1]. Au moment de la mise en ligne, Carlo Ancelotti est considéré comme partant, mais son successeur n'est pas connu (les arrivées de Jean Fernandez, Philippe Montanier et Fabrizio Ravanelli étant en revanche actées). Faute de confirmation d'un départ à la Roma, on a considéré que Rudi Garcia resterait à Lille.

 


 

 


On relève que c’est Christian Gourcuff qui détient le plus long bail, à la tête du FC Lorient. Onze saisons consécutives, auxquelles on pourrait rajouter les dix durant lesquelles il a exercé de 1991 à 2001. Mais le Merlu s’exporte mal: son expérience à la tête du Stade rennais n’aura en revanche duré qu’un exercice… Rudi Garcia est sur la deuxième marche, Alain Casanova complète le podium. Détail étonnant: ni Gourcuff, ni Casanova n’ont remporté le moindre titre (Rudi Garcia n’ayant, pour sa part, que le doublé coupe-championnat de 2011 à son palmarès). Il semble que la satisfaction donnée par un entraîneur ne se juge pas seulement aux titres – mais aussi plus largement aux "résultats".
 

Notons aussi la relative jeunesse du haut du tableau: Christian Gourcuff, à 58 ans, fait figure d’ancien (mais il a débuté avec les Merlus vingt-deux ans plus tôt…). Rudi Garcia a 49 ans, Alain Casanova 51, Christophe Galtier 46, Frédéric Hantz 47, Hubert Fournier 45, Jocelyn Gourvennec 41…
 


Lorient et Marseille aux extrêmes

Autre statistique intéressante pour les entraîneurs ayant des emprunts à rembourser, la durée de vie moyenne de leurs confrères selon le club. Le tableau ci-dessous présente le nombre de saisons effectuées en moyenne par un entraîneur depuis la saison 1993/94 [2]. Pour les vingt clubs considérés, la longévité moyenne est exactement de deux saisons: le temps de poser ses valises, pas celui de construire une équipe.

 


 


Lorient détient là aussi le record de stabilité, le club ayant connu deux longues périodes gourcuffiennes, entre lesquelles se sont intercalés seulement deux autres entraîneurs: Angel Marcos (six mois seulement, d’août à décembre 2001 avant d’être recruté par le FC Nantes) et Yvon Pouliquen (de janvier 2002 à mai 2003). Yvon Pouliquen a néanmoins réussi à ramener le seul titre de prestige des Merlus, la Coupe de France 2002.
 

Derrière les Bretons, on retrouve Lille (qui a su maintenir Rudi Garcia, Claude Puel ou Vahid Halilhodzic pendant plusieurs saisons) et Guingamp (grâce au long bail de Francis Smerecki). Suivent Toulouse, Lyon – Jean-Michel Aulas n’ayant limogé qu’un seul entraîneur en cours de saison (Guy Stéphan, après une véritable démission de ses joueurs lors d'un 7-0 à Auxerre en octobre 1996) –, Valenciennes, Montpellier et Ajaccio.


 

Mandats les plus longs par club
Lorient : Christian Gourcuff 2003-...
Lille : Claude Puel 2002-2008
Guingamp : Francis Smerecki 1993-1999
Toulouse : Alain Casanova 2006-...
Lyon : Bernard Lacombe oct.1996-2000
Valenciennes : Antoine Kombouaré 2005-2009
Montpellier : Michel Mézy 1994-1998 et René Girard 2009-2013
Ajaccio : Baptiste Gentili 1992-2001
Reims : Manuel Abreu 1995-oct.2000
PSG : Artur Jorge 1991-1994
ETG : Pascal Dupraz 2007-2009
Bastia : Frédéric Antonetti 1994-1998
Bordeaux : Elie Baup, 1997-2003
Rennes : Frédéric Antonetti 2009-2013
Sochaux : Francis Gillot 2008-2011, Jean Fernandez 1999-2002 et Guy Lacombe 2002-2005
Nantes : Jean-Claude Suaudeau 1991-1997
Saint-Étienne : Christophe Galtier déc. 2009-...
Nice : Frédéric Antonetti 2005-2009
Monaco : Arsène Wenger 1987-1994
Marseille : Didier Deschamps 2009-2012
 


Champions de l'instabilité

Marseille porte une réputation de club instable assez méritée: depuis vingt ans, les entraîneurs tiennent à peine plus d’une saison! Toutefois, la situation semble s’être améliorée depuis l’arrivée d’Eric Gerets en septembre 2007. Les deux saisons consécutives du lion de Rekem, suivies du mandat "record" de Didier Deschamps (trois saisons consécutives), et du mandat en cours d’Élie Baup ont permis de faire remonter une moyenne faible.
 

L’AS Monaco a connu une première période délicate après le licenciement d’Arsène Wenger, durent laquelle seuls Jean Tigana et Didier Deschamps ont duré quatre saisons (avant des départs là aussi délicats). Avec l’arrivée de Claude Puel, l'OCG Nice va-t-il renouer avec la continuité, telle celle que Christophe Galtier a réussi à ramener à Saint-Étienne?
 

Nantes, autrefois réputé pour sa stabilité, figure aussi en bas du classement: de 1960 à 2001, le club n’avait connu que cinq entraîneurs différents. Coco Suaudeau reste le recordman depuis 1993 (José Arribas avait fait mieux, avec seize saisons consécutives de 1960 à 1976). Depuis le licenciement de Raynald Denoueix à la mi-saison 2001/02, le club a consommé douze entraîneurs différents, dont... huit depuis l’arrivée de Waldemar Kita en septembre 2007.
 

Le cas de Sochaux est particulier: le club n’a pas les moyens de conserver ses meilleurs entraîneurs, comme Alain Perrin, parti à Lyon en 2007 après une seule saison dans le Doubs, ou Francis Gillot, recruté par les Girondins de Bordeaux en 2011. Enfin, louons le mérite de Frédéric Antonetti, qui a réussi à effectuer de longs mandats à Bastia, Rennes, Nice mais aussi Saint-Étienne (où seul Galtier le dépasse) – autant de clubs guère réputés pour leur stabilité.
 

 

[1] On aurait pu prendre tous les clubs pros, ou tous ceux ayant déjà évolué à l’étage supérieur, mais cet échantillon a été retenu pour des raisons de simplicité.
[2] Certains entraîneurs ont connu plusieurs périodes, comme Luis Fernandez au PSG, Albert Emon à l’OM, Gourcuff à Lorient… On a compté le nombre d’entraîneurs, sans dissocier les périodes. Par ailleurs, l'ETG étant récent et résultant de plusieurs fusions successives, la moyenne a été prise en compte depuis la naissance de l’Olympique Croix de Savoie, saison 2007/08.

 

Réactions

  • Espinas le 11/06/2013 à 13h58
    Cvitanich, c'est un pari. Ca marche de temps à autre et c'est jackpot. Si ça échoue, la mise de départ est faible et le joueur repart ou vivote au club.

    C'est pour moi le genre de discussion où il est difficile de séparer la cause de la conséquence: est-ce un scandale de ne pas recruter mieux à l'étranger ou de ne pas y envoyer de coach ? Ou est-on à notre place avec des coachs français qui ne font pas très envie aux clubs étrangers (à part Arsène Wenger voire Gérard Houllier, quels sont nos coachs ? qui serait le Rehagel ou le Hiddink français?) et des joueurs étrangers qui ne se pressent pas spécialement pour venir chez nous?

    On parlait de Porto il y a un an ou deux et il me semble que (de mémoire) tu regrettais que la L1 n'arrive pas à détecter plus en Amérique du Sud. Le truc c'est que Porto et d'autres clubs sont déjà implantés et ont des réseaux de malade là-bas, se réservant les jeunes les plus prometteurs. Sans compter qu'ils signent des dizaines de types par an parfois en copropriété pour trouver 3-4 perles par an. Et cet historique se retrouve dans le choix des joueurs qui savent à quoi s'attendre en y signant.

    Du coup, ce type de filière demanderait un investissement à long terme (recruteurs sur place, réseaux d'agents et de clubs) pour se retrouver en concurrence frontale avec des dizaines de clubs à l'attractivité parfois supérieure. Est-ce que nos clubs sont assez motivés, compétents ou visionnaires pour développer des filières? Pas sûr. On préfère le marché fermé de la formation, qui a l'avantage d'être plus un centre de profit qu'un centre de coûts. Pourrait-on faire les deux? je n'ai pas la réponse

  • Vieux légume le 11/06/2013 à 15h50
    Un scandale, je sais pas, mais je pense quand même que ça doit au minimum interpeller les instances sur les compétences et les qualités de nos entraîneurs, qui ne sont pas visiblement si demandés que ça. (Ou ils préfèrent peut-être diriger un club 7-8e de L1 que de gagner des titres dans des pays moins renommés, ma foi, ça peut se comprendre aussi)
    Est-on à notre place ? Sans doute un peu.

    Effectivement, Porto a un réseau de malade. Mais là, nous parlons d'un cas extrême, c'est le top niveau Porto.
    Mais nous pouvons prendre des exemples plus proches de la situation d'un club moyen de L1.
    Alors que la Belgique a sans doute la génération la plus prometteuse de son existence depuis 20 ans, le seul joueur qu'on a réussi à voir en L1 c'est parce qu'il a été formé dans un club frontalier.
    Bon, y a bien eu Mbokani, je sais, mais bon, faut un cadre aussi. C'est quand même hyper frustrant de se dire qu'on a même pas pu en récupérer un. Et en plus, à l'époque où ils quittaient la Belgique pour la plupart d'entre eux, Lyon et Marseille sortaient encore le carnet de chèques...

    Pareil avec la Suisse. Mis à part Lichsteiner et Grichting (mais aussi Gygax et Emeghara, encore que le dernier a déjà rebondi), on a là un championnat relativement facile à suivre, pas nécessairement trop coûteux coté joueurs, et pourtant, ils sont pas nombreux en L1...
    Un type comme Inler, cadre du champion Zürich il y a quelques années, n'a quasiment rien coûté à Udine. Et ce tant en transfert qu'en salaire...

    Mais même des équipes plus modeste en Italie (Catane par exemple) ou dans des championnats moins cotés comme en Turquie (et pas forcément les géants) arrivent régulièrement à faire de bons plans plus que de mauvais.
    Je sais bien que la compétition et les moyens ne sont pas forcément les mêmes, mais c'est surtout que depuis quelques années, le nombre de joueurs étrangers se révélant en France a tendance a piquer du nez.

    Je pense pas que ce type de filière demande tant d'investissement que ça, même si je nie pas que s'implanter quelque part dans ce monde concurrentiel, c'est casse-gueule, évidemment encore plus quand on a pas de blé.
    (Même si de l'autre coté, arroser les proches des gamins se fait de plus en plus.)

    C'est surtout d'être placé au bon endroit, avec la bonne personne. Mais aujourd'hui, avec les moyens techniques à disposition, c'est dommage de pas essayer plus de choses.

    Les joueurs japonais qui sont de plus en plus nombreux en Allemagne par exemple, pourquoi on essaie pas ? Les indemnités sont rarement coûteuses, on a plusieurs coaches qui sont partis au Japon il y a quelques années, il me semble quand même pas insurmontable de tâter un minimum le terrain.

    Le centre de formation centre de profit plutôt que centre de coûts, je sais pas...
    Y a pas mal de clubs ou ça ressemble surtout à de l'élevage de poulets en batterie pour les revendre à des pigeons anglais 3M€ l'unité, parce que mine de rien, ça pèse tout de même.

    Mais comme tu dis, là, après, je n'ai pas la réponse non plus sur les difficultés de combiner les différents aspects de la chose.

  • Rushiferu le 11/06/2013 à 18h39
    Je ne sais pas s'il y a un choix fait concernant l'époque, mais l'entraineur le plus câpé du LOSC est André Cheuva, de 1946 à 1959.

    @Vieux-légume : On arrive à citer tout de même pas mal d'entraineur français qui sont exportés en Europe et pas forcément dans des clubs moyens;
    Pêle-mêle, Houiller, Wenger, Fernandez, Tigana ou Deschamps.

  • Rushiferu le 11/06/2013 à 18h45
    d'entraineurS qui SE sont exportés.
    Mes excuses

  • Vieux légume le 11/06/2013 à 19h23
    Pour un succès très limité quand même. Que ce soit un grand d'Europe ou pas, d'ailleurs. Aller dans un championnat différent peut quand même être une expérience enrichissante.

    Wenger et Fernandez, ok, mais rien que Houllier, c'est déjà plus discutable. Deschamps et Tigana, cela n'a quand même pas de quoi rester dans les mémoires.

    A part des sélectionneurs bâtisseurs, généralement en Afrique francophone, on a quand même pas le même nombre d'exilés que les autres pays occidentaux comparables.


    Oui, l'article s'est concentré uniquement sur les 20 dernières années, sinon.
    Heureusement, mais voir l'évolution sur une plus longue durée de la durée de vie moyenne d'un coach sur son banc de D1/L1, ça doit donner une belle descente sur ces dernières décennies. N'idéalisons pas non plus, certains clubs ont toujours été des dévoreurs d'entraîneurs, mais les types attachés à leur club, avec leurs convictions et leurs méthodes, ils ne sont plus nombreux.


  • Tonton Danijel le 11/06/2013 à 20h14
    En entraîneurs français ayant une certaine réussite à l'étranger, on peut citer Hervé Renard. Mais étrange paradoxe: il n'a jamais entraîné en Ligue 1.

    Il y a aussi Patrice Carteron, qui n'a pas supporté le système des agents quand il dirigeait Dijon en Ligue 1, mais qui est désormais entraîneur du TP Mazembe après le Mali.

    En Ligue 1, ces 20 dernières années, dans les entraîneurs venant de l'étranger (Bölöni, Vahid, Bazdarevic, Correa étant des entraîneurs de nationalité étrangère mais ayant longuement exercé dans le championnat de France), je vois surtout Clemente et Ivic à l'OM, Jorge II au PSG, et Hasek à Saint-Etienne. Pour des durées très courtes: manque de résultats pour les trois premiers, relations conflictuelles pour le dernier.

  • Espinas le 12/06/2013 à 09h53
    Et Abel Braga à l'OM

    Quel best of...


  • C. Moa le 12/06/2013 à 11h57
    A noter qu'en Italie, Vieux Légume entraîne la même équipe depuis une centaine d'années...

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