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Dixie Dean, une légende anglaise

Les joueurs d’exception – Le cliché de l’avant-centre anglais doté d’une détente phénoménale et d’un coup de boule fatal doit beaucoup à Dixie Dean, attaquant d’Everton de l'entre-deux-guerres. 

Auteur : Richard Coudrais le 5 Mai 2020

 

 

On aurait dû l’appeler Bill, car il s’appelait William, mais il avait hérité très tôt du surnom de Dixie, car il avait la peau très brune pour un Anglais, et des cheveux noirs. Un aspect qui, selon les supporters de Tranmere Rovers, son premier club, le rapprochait des habitants du sud des États-Unis.

 

William Ralph Dean, né en 1907 à Birkenhead, dans la banlieue nord de Liverpool, était pourtant bien un pur scouser, devenu fan d’Everton qu’il rejoint dès l'âge de dix-huit ans en 1925. Le club de Liverpool dispute le championnat anglais depuis sa création en 1888, mais n’a plus remporté le titre depuis 1915.

 

L'entraîneur Thomas H. McIntosh fait débuter sa jeune recrue en équipe réserve. Dès son premier match, celui-ci inscrit… sept buts. Autant dire qu'il gagne très vite sa place en première division.

 

 

 

 


Goal machine

Pour sa première saison parmi l'élite, en 1925/26, Dean ne marque pas moins de trente-deux buts. Le phénomène est doté d’une frappe puissante des deux pieds, mais également d’un timing et d’une détente au-dessus de la moyenne.

 

Dans les treize années d'une carrière presque entièrement vouée à Everton, il inscrit 379 buts pour 431 rencontres. Et encore, on ne se réfère qu'aux stats de la première division anglaise…

 

 

 


Raconter Dixie Dean aurait pu se résumer à une série de chiffres parfois hallucinants s'il n'y avait eu, en 1926, cet accident de moto dont il sortira miraculeusement vivant. Pour ce pantin désarticulé que l'on amène à l'hôpital de Liverpool, le diagnostic des médecins ne fait aucun doute: sa carrière de footballeur est terminée. Il a dix-neuf ans.

 

Dean subit plusieurs interventions. Les médecins parviennent à le rétablir et fixent notamment sa mâchoire avec une plaque de métal. Le travail des chirurgiens ajouté à l'exceptionnelle volonté du joueur fait que, quatre mois après son accident, Dixie Dean foule à nouveau un terrain de football.

 

Aligné à la pointe de l’attaque de l’équipe réserve d’Everton, Dixie Dean plante le but de la victoire d’une reprise de la tête. Rapidement, il retrouve l’équipe première et l’élite du foot anglais.

 


Iron Man

La plaque qui tient sa mâchoire et sa volonté de fer lui valent rapidement un surnom: Iron man (l'homme de fer). Certains soupçonnent même les médecins de lui avoir remodelé le crâne avec de l'acier trempé tant ses coups de tête sont dévastateurs.

 

L'idole de Goodison Park est sélectionnée pour la première fois dans le onze anglais le 12 février 1927, pour une confrontation à Wrexham face au Pays de Galles. Score final 3-3, Dean marque deux fois.

 

Le public parisien aura l’occasion de saluer le phénomène qui inscrira deux fois deux buts contre l’équipe de France de ses deux passages au Stade de Colombes avec la sélection anglaise, en mai 1927 (victoire 6-0) puis en mai 1928 (victoire 5-1). En seize sélections avec l'équipe d'Angleterre, Dixie Dean inscrit dix-huit buts.

 

En fin de saison 1927/28, Everton décroche enfin son troisième titre de champion d'Angleterre. Dean a inscrit huit triplés au cours de la saison, et termine meilleur buteur du championnat avec le total hallucinant de soixante buts! Un record figé pour l’éternité. Son équipe totalise 102 réalisations en 42 rencontres. Du jamais vu.

 

À peine deux ans après cette saison triomphale, l’équipe d’Everton rate complètement l'exercice 1929/30 et, pour la première fois de son histoire, se retrouve reléguée en deuxième division. Le passage est très court: Dean et Everton remontent aussitôt puis sont sacrés champion dans la foulée.

 

 

 


Mort un jour de derby

Les Toffees remportent également la Cup en 1933 après avoir battu Manchester City (3-0). Dixie Dean poursuit son œuvre à coups de boules imparables. Il est le cauchemar toutes les défenses du Royaume.

 

La légende rapporte qu'un jour, Dixie Dean croisa dans Lime Street Elisha Scott, autre légende locale… mais gardien de but du club d'en face, le Liverpool FC. Les deux hommes auraient pu se saluer en gentlemen, mais une boîte de conserve traînait là. Dean la botta avec force, et Scott plongea sur le bitume pour s'en emparer…

 

En 1938, Dean a trente et un ans, mais les rouages commencent à grincer et le fighting spirit s’émousse quelque peu. Il refuse d'exposer son déclin aux fans d'Everton et va finir sa carrière à Notts County, en troisième division, puis chez les Irlandais de Siglo Rovers.

 

Il reviendra en Angleterre, ouvrira un pub à Chester, pas trop loin de Liverpool, ce qui lui permet de suivre les performances de ses successeurs à Goodison Park. Suite à une thrombose en 1976, il sera amputé d'une jambe.

 

Le 1er mars 1980, se joue le derby Everton-Liverpool, un match que Dean, même à soixante-treize ans, ne raterait pour rien au monde. Peu avant la rencontre, il est victime d'un malaise dont il ne se relèvera pas. Dixie Dean est mort dans le théâtre de ses exploits. Et Everton a perdu le derby. Sale journée pour les Blues.

 

Réactions

  • Le Pobga du Coman le 05/05/2020 à 19h32
    Bonne lecture, et on en apprend pas mal.

    Au vue des matchs de nos jours, 16 sélections ça parait peu, mais à l'époque, sans coupe du monde, euro, ni qualification, ça devait être beaucoup non?

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