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Le difficile An II de l'ère Bouchet-Perrin

Transfert avorté de Barthez, gestion sportive devenue floue, déstabilisation des joueurs, dirigeants sur la sellette… La mauvaise passe de l'OM est pourtant loin d'être une impasse. Analyse.

Auteur : Eugène Santa et Jamel Attal le 13 Nov 2003

 

En quelques semaines — on pourrait situer le tournant au déplacement de Ligue des champions à Madrid — l'Olympique de Marseille a brouillé une image qui avait pourtant très vite retrouvé son éclat médiatique dans le premier quart de la saison, devançant probablement le rétablissement de sa valeur sportive. C'est justement ce décalage qui lui vaut aujourd'hui de nourrir des doutes pas plus raisonnables que l'engouement qui l'a précédé.

 

Le tandem Bouchet-Perrin avait réussi la saison passée à rétablir la cohérence sportive du club, à apurer les finances et l'environnement, ne laissant de regrets que sur le spectacle proposé. Mais avec une qualification en Ligue des champions, les supporters avaient largement de quoi se consoler, et surtout reporter leurs ambitions à l'exercice suivant. Or, l'intersaison a plutôt encouragé ces attentes, avec un recrutement économe mais habile, dont les premiers résultats ont semblé très vite confirmer la qualité. Drogba franchissait un palier, Mido pesait sur les défenses, Vachousek se révélait comme un technicien brillant et intelligent, etc. Paradoxalement, c'est à partir de l'arrivée de Marlet que la tendance a commencé à s'infléchir, avant de se dégrader franchement au moment du transfert raté de Fabien Barthez. Deux embauches synonymes de renforcement de l'effectif et du prestige phocéens, mais qui ont finalement mis le doigt sur les premiers faux-pas des dirigeants marseillais et fragilisé leur position.

 

Le remplacement précoce de Marlet à Madrid avait peut-être le sens d'un désaveu de la part d'Alain Perrin, mais il a surtout été un déclencheur (parmi d'autres) des doutes suscités par son coaching. Ce match, au cours duquel l'ex-Troyen avait imposé des remaniements tactiques restés incompris par les joueurs et les observateurs, a en effet fragilisé certains joueurs et remonté certains autres, à commencer par un Vedran Runje qui ne tarda pas à exprimer son refus de voir le groupe porter seul le chapeau. L'incident eut les conséquences que l'on sait au travers notamment du match contre Nice, à la mi-temps duquel, en laissant son équipe s'autogérer, Perrin engagea l'épreuve de force. Difficile d'affirmer qu'il en est sorti vainqueur, étant donnée l'impression de flottement qui prédomine aujourd'hui et la remise en cause dont il fait l'objet.

 

 

 

Turnover à moitié vide ou à moitié plein ?

 

"Supporters omniprésents, joueurs désespérants : turnover = game over" pouvait-on lire sur une banderole déployée dans les travées du Vélodrome avant le match opposant l'OM à l'OL, dimanche soir. Les plus fervents supporters marseillais ont ainsi fait part de leur désarroi face à la rotation imposée par l'entraîneur, qui cristallise les incompréhensions. S'il se comprend, compte tenu de la déception et des impatiences locales, ce procès apparaît pourtant prématuré et largement injustifié. D'abord parce qu'Alain Perrin doit gérer plusieurs compétitions de front, avec de hautes ambitions affichées tant en championnat qu'en Ligue des champions.

 

L'ancien coach troyen doit donc faire des choix. Il a par exemple laissé Drogba sur le banc face à Bordeaux dans l'optique du match contre Porto trois jours plus tard en Coupe d'Europe. Une option qui se défend, l'ancien Guingampais ayant énormément donné depuis le mois de juillet. La baisse de régime de Camel Meriem, constatée lors des trois derniers matches (autant de défaites) est d'ailleurs là pour démontrer que les joueurs ont besoin de souffler pour évoluer à leur meilleur niveau. Sans y voir un lien de cause à effet, on peut comparer l'état de fraîcheur des Marseillais et des Monégasques aux lendemains du match de Coupe de la Ligue qui a opposé leurs deux équipes et à l'occasion duquel Deschamps avait choisi de faire évoluer sa réserve, laissant souffler ses pièces maîtresses…

 

Le principe du turnover n'est donc pas condamnable de ce point de vue là, d'autant que ce choix de gestion s'avère payant dans certains cas. Ainsi, l'ironie veut que les supporters marseillais ont exprimé leur colère avant le match face à l'OL, un adversaire qui s'est justement fait une spécialité de la rotation de l'effectif depuis plusieurs années, avec un certain succès. Santini hier, Le Guen aujourd'hui ont en effet pris le parti d'utiliser la majeure partie de leur effectif — même si l'actuel coach semble désormais privilégier un groupe resserré (1). Une stratégie qui consiste évidemment à jouer de la concurrence. A contrario, on peut souligner que c'est l'argument d'un conservatisme excessif qui a valu à Elie Baup d'être mis sur la sellette à Bordeaux: on reprochait alors à l'entraîneur girondin de donner sa confiance à un groupe de joueurs trop restreint, provoquant ainsi une déprime larvée chez les habitués du banc.

 

 

Un club en chantier, des dirigeants encore en formation

 

Cela dit, s'il est difficile de tenir rigueur à Perrin de chercher à utiliser toutes les ressources tactiques d'un effectif riche, il doit manifestement faire progresser la lisibilité et l'efficacité de ses choix tactiques, sous peine de souffrir d'un syndrome Fernandez. Et c'est là que se repose la question de l'avancement du "chantier OM", en cet An II de l'ère Bouchet-Perrin. Il ne faut pas oublier que le président est un novice, et qu'il avait déjà commis, malgré sa maîtrise supposée du jeu médiatique, de belles erreurs de communication (la demande de "restitution" du titre de 1993 n'étant pas la moindre — voir Honte et Débriefing).

 

Même élévation du seuil de compétence pour un entraîneur qui a fait ses preuves dans un club de l'importance de Troyes, mais qui doit encore conquérir des galons dans un contexte à la fois plus favorable en termes de moyens et infiniment plus délicat sur le plan de l'environnement. Au terme d'une première saison réussie, il y avait donc un risque que l'un et l'autre se croient déjà arrivés, qu'ils s'imaginent avoir pris la mesure de l'OM et s'être mis sur la voie d'une réussite quasiment mathématique. Sans leur faire ce procès d'intentions, il est clair que la période actuelle témoigne pour le moins d'un net défaut de maîtrise.

 

La gestion du transfert Barthez, dont on ne sait si la responsabilité incombe le plus à l'un ou à l'autre, en atteste clairement. La réussite de cette transaction était tellement hypothétique, pour quiconque connaît un minimum le règlement des transferts de la FIFA, que la communication massive menée par le club apparaît d'autant plus comme une erreur de débutants (voir Barthez, antithèse). Excès de précipitation ou excès de confiance, l'opération a paru perturber l'équipe et augmenter des difficultés qui auraient dû rester passagères. Au lieu de quoi cette formation prête le flanc aux doutes sur sa valeur réelle et enchaîne les mauvaises performances, abandonnant au passage ses ambitions en Ligue des champions. Les commentateurs ont alors beau jeu d'y voir le début d'une "crise" et de glisser dans toutes les fissures le coin de la polémique, en sachant surfer sur le mécontentement populaire et en faisant de l'entraîneur l'inévitable bouc émissaire (2).

 

 

Une simple crise de croissance ?

 

De tels dysfonctionnements mettent à l'épreuve la solidarité du duo, qui n'avait pas eu jusque-là à affronter de déboires majeurs. On sait que les couples présidents-entraîneurs doivent résister aux pressions qui naissent de tels moments, aux rumeurs et aux gens bien intentionnés. Les bavures techniques et administratives qui ont conduit à l'instabilité actuelle ne sont en définitive que le signe de la "crise de croissance" traversée par un OM arrivé plus tôt que prévu aux objectifs de ses dirigeants, lesquels donnent paradoxalement l'impression aux supporters d'être en retard sur un programme censé rétablir sans délai la grandeur du club.

 

Il s'agit de se rappeler que Perrin a démontré l'an passé qu'il était capable de transformer onze joueurs moyens en une équipe capable d'accrocher une qualification pour la plus prestigieuse des coupes d'Europe. Pour savoir s'il peut également atteindre des objectifs plus ambitieux qu'une simple place sur le podium, il faudra lui laisser un peu plus de temps que les quatre petits mois de travail qui viennent de s'écouler, et vraisemblablement plus qu'une saison qui n'est plus de transition, mais encore de construction. Envisager de jeter le bébé avec l'eau du bain serait véritablement une stratégie absurde, même si elle est la plus courante dans le foot contemporain, et même si elle a déjà fait les ravages que l'on sait chez nos grands clubs.

 

Christophe Bouchet et Alain Perrin ne pouvaient faire l'économie de quelques erreurs de parcours, que leur tendance à la prétention ont probablement aggravées. À eux de les assumer et de les surmonter au prix d'un regain d'humilité, une fois le rappel effectué que rien ne peut être simple dès lors qu'il s'agit de l'Olympique de Marseille… (1) Un Le Guen qui était, il y a à peine deux semaines, vilipendé pour ses choix tactiques dans les mêmes termes qu'Alain Perrin aujourd'hui : "En réalité, les choix du coach manquent de lisibilité et, pour tout dire, semblent peu cohérents au regard des leçons tirées de la saison passée et des derniers résultats de l'équipe (…) Les bouleversement perpétuels apportés à son équipe, ce turnover ignorant les performances du moment des uns et des autres et cet entêtement à aligner ses recrues à des postes qui ne sont pas les leurs (…)" (France football, 24/10). (2)

 

Le 1er octobre, après le fameux épisode du match contre Nice, L'Équipe recueillait les témoignages d'anciens joueurs de Perrin, qui décrivaient ses méthodes singulières mais admettaient tous leur bien-fondé, à l'exception de Samuel Boutal: "Avant les grosses affiches, Alain Perrin aime tirer la couverture à lui. Mais si ça ne se passe pas bien, il se met à l'abri et laisse l'équipe assumer". C'est aujourd'hui cette seule citation, réchauffée, qui est retenue pour grossir le dossier d'un entraîneur qui aurait carrément "traîné ses joueurs dans la boue" après Real-OM (L'Équipe 12/11)…

Réactions

  • Bobby La Pointe le 15/11/2003 à 00h23
    Marrant ce débat...
    Une fois de plus on voit très clairement que baygon est le chantre du footballistiquement correct ;-).

    Il est vrai que Saint Etienne et Marseille ont vraiment une place à part dans le coeur des français.
    Est-ce que n'importe quelle équipe, avec la même série de résultats, serait capable d'atteindre cette notoriété ?

    Je pense sincèrement que non.
    Difficile à expliquer pourquoi.
    Au début je pensais au panache, que ces 2 équipes ont pratiqué à des rythmes irréguliers (rappellez vous de Skoblar et Magnusson, de Rocheteau, de Platini...), mais finalement l'équipe de 93 de l'OM était loin d'être celle qui en possédait le plus, et force est de constater qu'on n'en voit guère au Vel depuis la D2.

    Alors quoi ?
    Peut-être d'avoir connu la pire des désillusions : défaite en finale de la coupe des clubs champions ? Ce fameux sentiment du français qui aime perdre avec panache, là encore ? Mouais pkoi pas, à mon avis Reims serait un très bon candidat à la popularité...

    On dirait que notre pays aime l'histoire, les équipes qui se relèvent après un terrible gadin...
    Alors pourquoi pas le PSG me direz-vous ?
    Et bien je pense que le PSG n'est pas passé très loin (les matchs contre le Real c'était quand même quelque chose...), mais n'a pas assez duré et manqué de joueurs charismatiques sur la fin des 90's.

    Et puis il ne faut quand même pas oublier le public : les marseillais sont chauvins, se prennent tous pour les meilleurs entraîneurs du monde, sifflent leur joueurs au bout de 10 minutes sans actions, mais ils sont là et ils crient, ils chantent, ils vivent...

    Boarf, en fait j'en sais rien ;-)




  • Le Plan le 15/11/2003 à 02h29
    Ouais, tout ca me parait un peu sterile, mais je voulais juste revenir sur un truc.

    Oui Reims a marque les esprits, au moins autant que St Etienne ou Marseille. Seulement les gens qui ont vecu l'epopee Reimoise sont de moins en moins nombreux, et surtout ont peut etre d'autres priorites dans la vie que d'aller le gueuler dans un stade.

    Il y a en france potentiellement une vingtaine de clubs qui peuvent susciter le meme engouement que Marseille dans les annees 90. La grande difference, et ce qui a mon avis va jouer pour l'OM pendant encore un moment, c'est que le foot francais n'est plus competitif en Europe, donc il n'y aura pas d'epopee Europeenne comme durant les annees 90. Si Lyon atteint les 1/4 ce sera deja un exploit, et plus loin ce serait le casse du siecle.

  • TheFlyingMoustache le 15/11/2003 à 02h30
    Réaction : lien - vendredi 14 novembre 2003 - 22h30
    il me semble depuis quelques temps que le ton "amical" qui régnait dans les posts à tendance à disparaitre, et cela m'attriste un peu.

    J'ai remarqué la même chose, Danny, du coup, si je lis toujours autant, je poste beaucoup moins (c'est pas que je postais beaucoup non plus, mais bon, j'ai moins envie de m'immiscer dans des débats qui se font moins qu'avant sur le ton de l'échange )

    (c'est terrible, de vieuconniser comme ça alors que je suis encore jeune, voire vert, et que je ne suis pas forumiste depuis si longtemps que ça non plus. Mais, qu'est ce que vous voulez, ma pauvre dame, maintenant tout va si vite...)

  • CHR$ le 15/11/2003 à 11h08
    Karsten > Je pense que tu te trompes-je sur l'identité réelle de CC (d'ailleurs tu noteras une publicité subliminale pour une chaine de TV. Sauras tu la débusquer ?)

  • marshmalowmater le 15/11/2003 à 11h22
    Tout pareil que la moustache intersidérale.

  • Harry Badgé le 15/11/2003 à 11h54
    CHR$ > subliminal, subliminal....en tout cas bien moins que les messages sataniques perceptibles quand on écoute à l'envers les disques d'Iron Maiden ;-)))))

  • suppdebastille le 15/11/2003 à 12h05
    L'engouement connu dans les années 70 pour l'ASSE tient aussi au fait qu' à cette époque le foot français etait dans le noir complet. Pour toute équipe française qui passait un tour en coupe d'europe, c etait le début d'une épopée, il y a qq temps j ai retrouvé un vieux numéro de Onze (septembre 76) qui relatait le 1er tour des coupes d'Europe , en coupe des champions l'ASsE élimine le CSKA Sofia 1-0 0-0 et les 3 autres clubs engagés en C2 et C3 sont éliminés au 1er tour donc de nouveau la France entière a les yeux sur l'ASSE qui finira son parcours cette anné là en 1/4 à Liverpool.

    Le PSG par exemple n'a jamais pu obtenir une telle reconnaissance car ces grandes années européeennes notamment au début ont été masquées par l'OM.
    En 93 le PSG demi-finaliste UEFA (qui était quasiment la ligue des champions à cette époque ) voit à peu pres tous ses matchs diffusés sur C+ alors que l'OM 93 est sous les feux de TF1.
    En fait , il n'y a vraiment qu'en 94-95 avec la 1/2 en ldc que le PSG se retrouve devant les yeux de toute la France.

  • Flying Welshman le 15/11/2003 à 12h26
    Je ne me souviens pas bien, mais je pense comme supp semble l'esquisser que le PSG se voyait beaucoup plus souvent sur C+ (que nous n'avions pas à la maison) que sur TF1 ! Et que c'est aussi une bonne raison.

  • jack bauer le 15/11/2003 à 18h14
    oui, au début de la LdC, TF1 en avait l'exclusivité et C+ se rattrapait sur les matchs de C2 ou C3. Et le PSG n'a joué qu'une année sur ses 5 demi-finales en C1.
    Sinon, toutes choses égales par ailleurs, une équipe qui représente Paris ou Monaco sera toujours moins aimée qu'une équipe qui représente Marseille, Bordeaux ou une autre ville.
    Je ne connais pas dans le détail le parcours européen de St-E dans les 70's, mails je ne pense pas qu'il soit plus brillant que le parcours parisien des 90's.
    Pourtant ma mère qui ne comprend absolument rien au foot se souvient de la chanson "qui c les plus forts ? évidemment c'est les verts" et de ce que représentait Saint-Etienne à l'époque, alors que quand Cantona a arrêté sa carrière, elle pensait qu'il jouait à Marseille (véridique).

  • ouais.super le 15/11/2003 à 18h45
    Il me semble tout de même que les hégémonies marseillaise et stéphanoise ont été beaucoup plus longues que celle du PSG (lequel était de toute façon occulté par l'OM même pendant sa courte période de gloire).

    De toute façon, le PSG n'a construit sa légende qu'en tant que rival de l'OM. Il n'a jamais été le seul en haut de l'affiche. On ne peut donc pas vraiment comparer l'aura de ces deux clubs.

    Si le PSG avait incarné pendant 20 ans le seul espoir français de briller au sommet de l'Europe, le grand public se serait réunit derrière lui comme il l'a fait pour l'OM.

    Même si d'un autre côté, c'est vrai que les français de "province" (85% de la population) sont régulièrement exaspérés par le parisianisme exacerbé des médias nationaux et qu'ils auront plus facilement tendance à supporter un club de province qu'un club parisien. Quand il y a un OM-PSG, qui en province supporte le PSG ? Pas grand monde je pense. Parceque dans ce cas précis, l'OM incarne "la province" qui se bat pour exister face à l'ogre parisien.

    Lyon souffre également d'une image (un peu éculée) de ville bourgeoise qui s'oppose, par exemple, aux stéphanois populaires et travailleurs, et c'est vrai qu'il lui faudra sans doute plus d'efforts et de temps pour générer le même enthousiasme que l'ASSE dans les 70's.

    Cela étant, je pense que la règle d'or numéro un dans notre pays, c'est que le français est chauvin. Il adore son pays, et il voudrait que celui-ci fasse flotter son drapeau sur le toit du monde. Le contexte géopolitique fait que cela n'arrivera sans doute plus jamais de notre vivant sur la scène internationale, alors on se défrustre par le football. Ce qui explique que la victoire en coupe du monde 98 ait rencontré un tel succès populaire. Tout ça pour dire que n'importe quel club arrivant à glorifier notre nation aux yeux des autres sera massivement soutenu par le public français. J'en suis certain. Que ce soit Troyes, Brest, Strasbourg, Toulouse, Nice ou Lyon.

    L'histoire a confié ce rôle à Reims, puis Saint-Etienne et enfin Marseille. Rien ne dit qu'il n'en sera pas de même avec d'autres villes, même si aujourd'hui notre expérience nous pousserait à penser, à tort, que seules ces dernières sont susceptibles de recommencer le même parcours.

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