Diaby Anatomie
Infographie – La semaine dernière, Abou Diaby a effectué son énième retour après… sa 40e blessure en neuf ans. Un véritable martyre de footballeur en même temps qu'une énigme médicale. Nous avons mis à jour la carte de ses stigmates.
Mardi 23 septembre, Abou Diaby a disputé 66 minutes du match de Coupe de la Ligue perdu par Arsenal face à Southampton, sa première apparition en équipe première depuis la rupture d'un ligament du genou en mars 2013. À cette époque, nous avions publié l'infographie faisant l'invraisemblable inventaire de ses blessures. Mise à jour, elle porte leur nombre à 40, et ajoute la hanche à la longue liste des zones atteintes pour la dernière affection en date (une inflammation contractée fin juillet à la reprise).
On a déjà spéculé sur les causes d'une fragilité d'autant plus tragique que le joueur s'est régulièrement montré exceptionnel sur le terrain, entre l'hypothèse strictement physiologique et celle d'une causalité psychosomatique (qui n'est d'ailleurs pas sans évoquer le cas de Yoann Gourcuff: voir la frise chronologique et l'infographie réalisées par le Libéro Lyon). Une compilation statistique toute récente verse un nouvel élément à l'instruction: Arsenal détient le record du nombre de blessures enregistrées depuis la saison 2004/05, avec un total de 745 et une moyenne approchant donc les 75 par saison – 10 de plus que la deuxième équipe de ce classement (voilà qui redouble le rapprochement avec l'OL, lequel s'interroge pareillement sur la surfréquentation de son infirmerie). Un constat qui présente quelque ironie quand on se souvient des imprécations d'Arsène Wenger à l'encontre des équipes nationales, accusées de tous les maux de son effectif.
La singularité du dossier Diaby semble toutefois irréductible, et il recèle quelques paradoxes. L'ancien Auxerrois connaît sa saison la plus pleine en 2009/10, avec 28 matches de Premier League disputés, 40 avec son club toutes compétitions confondues auxquels s'ajoutent six sélections en équipe de France… alors qu'il subit sept blessures durant cet exercice. À en juger par la durée de ses indisponibilités, ces blessures apparaissent de plus en plus invalidantes, au point d'en faire un joueur virtuel qui a disputé à peine plus de sept rencontres par saison lors des trois derniers exercices.
Arsène Wenger a beau louer l'abnégation et la mentalité du joueur, à vingt-huit ans, sa carrière semble vouée à une extinction progressive. S'il existe des exemples de désenvoûtement médical, comme celui du Stéphanois Loïc Perrin, il faut désormais, pour croire en un tel scénario, faire preuve d'un optimisme lui aussi incurable.